Qu'arrive t-il à ce "Jonagold" ?

[Lola Coquelicot]

Hello!

En 2009,mon pommier Jonagold, ressemblait à ceci


Très vite il a fructifié. Une année correcte l'autre moins,....
Nous ne parlerons certes pas de récolte miraculeuse mais satisfaisante.



L'an passé, contrairement à la saison précédente où j'ai seulement cueilli quelques fruits, cet arbre a peu porté. Aujourd'hui, ce pommier semble ne plus vouloir faire son boulot. Caprice ou souci
Un moment, j'ai pensé qu'une taille serait nécessaire vu les nombreuses branches qui s'entrecroisent vers l'intérieur et ne portent pas. J'ai dès lors saisi mon sécateur pour effectuer une coupe maison qui finalement s'est avérée sévère puisque il ne restait quasi que les branches principales (là nous somme en automne 2016).

Ce printemps 2017 (période où la repousse se produit) je constate un gros "plus" de jeunes branchettes ramifiées et encore moins de fruits ! Quant aux feuilles, elles semblent se dessécher fortement et nous sommes seulement en juin. Les fruits ? Je n'en décèle que quelques uns et pas bien vaillants dans tout ce fouillis de branches envahissantes.


Certes, un jardin sans souci, ça n'existe pas mais j'aimerais tout de même connaître le pourquoi de tout ceci et, dans la mesure du possible, savoir comment y remédier ?
Si quelqu'un a une petite idée à ce propos, elle serait la bienvenue.

Remerciements
Bonne journée

[Asterix]

Bonjour,

La réponse me paraît évidente : tu y es allé trop généreusement avec le sécateur.

Si on taille trop un pommier, l'année suivante il va développer du bois en priorité, au détriment des fruits. Il aurait fallu supprimer seulement les quelques petites branches qui s'entrecroisaient, guère plus.
Le principe est qu'il y a une correspondance entre volume aérien (branches) et volume souterrain (racines) : en taillant trop, on provoque un déséquilibre que l'arbre va se dépêcher de combler...
De plus, un arbre aura toujours tendance à développer un "volume" en rapport avec : 1/ la richesse du terrain où il est planté 2/ le climat dont il bénéficie 3/ la variété en question 4/ le porte-greffe ; et sauf à le "torturer" (faire des tailles en vert etc.), il est préférable de le laisser évoluer vers ce "volume" optimal pour lui, en ne taillant que ce qui est vraiment gênant, càd peu. Et alors on a des fruits en proportion, càd potentiellement beaucoup
Pour ce qui est des points 3/ et surtout 4/ , je suppose qu'il s'agit d'un pommier greffé sur MM106 ou équivalent, c'est en général ce P.g. qui est utilisé par les pépiniéristes. Ce Pg a une vigueur qualifiée de "moyenne" (intermédiaire entre les Pg nanifiants utilisés par les pros, et les Pg "francs" qui donnent de grands arbres, comme dans les vergers de nos grands-parents).
Pour ce qui est des points 1/ et 2/ , manifestement ils ne sont pas un facteur limitant, le pommier paraissant beau voire luxuriant.

- manifestement cet arbre n'a pas de souci de pollinisation vu les pommes qu'il a produites de façon relativement abondante dans le passé, si j'ai bien compris -

[bourru07]

Excellent exposé général d'Astérix, il n'y a rien à ajouter, si ce n'est, dans le cas présent,
l'hypothèse vraisemblable d'un apport excessif d'engrais azoté à proximité...
Cela arrive fréquemment quand on plante un fruitier au milieu d'un gazon
que l'on veut trop "bichonner".
Chaque dose de N en trop fait régresser l'arbre fruitier vers un état infantile (la feuille au détriment du fruit).

[Asterix]

Effectivement Bourru, un apport excessif d'engrais azoté a pu stimuler la fabrication de bois aux dépens des fruits.

Dans le livre "le pommier" du Ctifl (à destination des professionnels), voici ce qui est écrit concernant la vigueur de Jonagold et son aptitude à fructifier :
"L'arbre est de forte vigueur, sa mise à fruits est très rapide et régulière, la productivité est forte avec possibilité d'alternance après une production importante."
C'est donc bien très probablement une taille excessive, ainsi peut-être qu'une fertilisation généreuse, qui sont en cause dans la faible fructification de ce pommier.

[Lola Coquelicot]

Merci pour vos analyses, on sent directement la compétence de pros
Si j'ai tout compris, j'ai bel et bien "merdé" en y allant trop gaiement dans la taille.
Par contre, il n'y a jamais eu d'apport d'engrais à ce pommier. Pas davantage à mon gazon.
A l'instar des pêchers (entre autres), qui se trouvent à proximité, je le pulvérise 2 fois par an à la bouillie bordelaise. Ce qui semble leur convenir. Pour la cloque des pêchers, qui revient chaque saison, je suspends des coquilles d’œufs qui par miracle accomplissent leur travail puisque les feuilles cloquées se dessèchent et laissent place à d'autres toutes neuves et saines (photos disponibles)
Si je vois des fourmis sur un des arbres ou sur les rosiers proches, je pulvérise aujourd'hui chaque tronc de fruitier au savon de ménage (précédemment à la poudre anti-fourmis). Mais quel que soit le traitement, ceci n'arrive que très rarement, il semble que les fourmis aient déserté les lieux.

Maintenant les questions sont:
Que faire dans l'immédiat pour rendre à ce pommier ses "performances" d'antan
D'autre part, je ne vais tout de même pas laisser cette masse de branches étouffer l'arbre ?
Et si je taille à nouveau, ce sera rebelote pour les nouvelles branches !
Existe t-il une solution ou l'arbre est-il perdu ?

Remerciements pour vos réponses
Bonne journée.

[bourru07]

• • • Existe t-il une solution ou l'arbre est-il perdu ?

Pas perdu du tout, il va très bien. Un peu trop, même.
Si tu le laisses faire, sans intervenir, il se calmera de lui même.
Mais ce sera un peu fouillis...
Si tu veux intervenir.

• - Aère : coupe les rameaux latéraux qui croisent.
  - Arque les branches les plus vigoureuses.
  - Entraine toi à pratiquer les crans... Une technique très efficace, un peu délaissée parce que
  coûteuse en temps, mais très efficace, et tout à fait à la portée de l'amateur soigneux .
  

[Asterix]

Personnellement, j'appliquerais les principes que j'ai énoncés plus haut : aérer un peu, mais pas trop surtout, et pour le reste, le laisser prendre progressivement sa place. Comme je n'aime pas les arbres qui montent trop haut (pour des questions d'ergonomie avant tout), je ferais en sorte qu'il s'étale autant que possible horizontalement, en arquant quelques branches chaque année.

Ci-après la photo d'un des mes pommiers (variété Belle de Boskoop) planté en mars 2010 : cet arbre est très vigoureux, il fait un bon 4 mètres de haut.
Les années précédentes, il faisait peu de pommes, alors qu'il faisait des centaines et des centaines de fleurs : 2-3 kg en 2015, une dizaine de kg l'an dernier, et cette année je pense avoir entre 30 et 40 kg. Cette évolution est semble-t-il normale avec cette variété, qui met un peu de temps avant de produire.
(c'est le pommier au second plan, avec un tronc penché)
Pour la taille, je fais avec cet arbre ce que j'ai indiqué plus haut.

[Asterix]

D'autre part, je ne vais tout de même pas laisser cette masse de branches étouffer l'arbre ?

Oh la, ne t'inquiète pas, on n'a encore pas vu un arbre s'étouffer lui-même avec ses branches ; il va se réguler lui-même, si (au pire) tu ne fais rien

Et si je taille à nouveau, ce sera rebelote pour les nouvelles branches !

Non bien sûr, si tu tailles modérément. Je te suggère de la confiance... et un peu de patience

[CBD]

Dommage c'était un solaxe plutôt pas mal...quand même du gachis.

[Lola Coquelicot]

Hello!
De la confiance en vos talents respectifs de jardiniers, j'en ai des tonnes vous pensez bien!
De la confiance dans mon arbre, vu comme il évolue, j'en ai un peu moins.
Mais même si la patience n'est pas ma qualité première, je vais cependant m'atteler à attendre.
Dans un premier temps, je laisserai ce pommier mener ses trois fruits à maturité.
Dès la chute des feuilles qui me permettra d'y voir plus clair au travers des branches, je couperai comme indiqué ce qui se croise vers l'intérieur.
Ensuite, il me faudra arquer certaines branches comme chacun de vous vous me le suggère. Je n'ai jamais fait ça mais qui ne tente rien......

J'ai la chance d'avoir un mur blanc derrière les fruitiers, donc clarté et chaleur. Il me suffira d'y planter quelques clous pour atteler les branches.
Et si j'y parviens correctement, mes pêchers bénéficieront de la même technique.
Je n'aime pas davantage les arbres trop hauts. D'autant que celui-ci , et son voisin immédiat le néflier (qui a subi la même taille sévère et monte au ciel tel le haricot de Jack) , sont en train de continuer leur croissance jusqu'à presque parvenir à une des fenêtres. Si je n'y remédie pas, ils vont bientôt empêcher, toute la clarté d'entrer dans la maison à cet endroit.

Wow! Le beau pommier "Belle de boscoop" que voilà.
Cette variété est rare de nos jours. Chez nos grand-mères, la Boscoop était la pomme à compote et à four par excellence. Quant à la fricassée de pommes Boscoop au lard, je n'en raconte pas davantage! Qui en a mangé en garde à jamais le goût en bouche. Ce parfum-là ne s'oublie pas. Malheureusement il est très peu d'étals de maraîchers ou même de grandes surfaces qui en proposent encore. Serait-ce une variété en voie de disparition? Allez savoir!
Je me souviens aussi de la "Belle fleur", du "Sabot d'Eisden", de la "Gueule de mouton",.... on n'en voit plus! Mais que de souvenirs, ces pommes!
Bonne journée à tous.

[b126]

En Belgique cette année les pommiers poussent en bois à mort, quasiment tous.
Et quasiment aucun fruit à cause du gel prolongé lors de la floraison.

Pense à enfouir un engrais phosphore + potasse à l'automne une année sur deux. pour une bonne floraison et fructification.
Les résidus de scories sont TOP! Ça m'a changé la vie au verger.

Bien à toi