adelaide a écrit :je ne me sens pas concernée, je désherbe à la main !!!!!!
Il faut tout de même se sentir concerné, non seulement par solidarité, mais aussi car les utilisateurs des produits de Monsanto ne foutent pas en l'air seulement leur vie, mais aussi celles de leurs voisins (on retrouve l'influence du RU dans les sols et les nappes phréatiques environnants), des amis et parents (auxquels ils font gentiment goûter les légumes de leur potager tout propre), etc ...
En tant que consommateurs informés, c'est NOUS avant tout qui sommes responsables de ce que nous achetons. Monsanto réussira à privatiser le vivant, à vendre les désherbants ET les plantes qui leur résisteront (quel marché !) SI nous achetons ses produits et soutenons ses méthodes.
Donc, pour vous informer, vous pouvez lire :
Monde diplo, juillet 2001
Du passé faisons d’ailleurs table rase : qui se souvient que Monsanto produisait le défoliant, dit « agent orange », utilisé par les bombardiers américains pendant la guerre du Vietnam ?
Aujourd’hui, les équipes de la multinationale se réunissent à Hô Chi Minh-Ville pour y vendre leurs herbicides et pour y nouer des relations privilégiées avec les médias, les scientifiques et les membres du gouvernement vietnamien. Des Philippines à l’Argentine, il s’agit de disposer d’une latitude d’intervention sans limites : « Free to operate » (« carte blanche ») en jargon maison. [...]
Deuxième variété : le Roundup Ready, conçu pour résister à l’herbicide Roundup. L’agriculteur achète ainsi en kit à la fois la semence et l’herbicide ! Le Roundup est présenté par la firme comme un produit biodégradable, ce qui lui vaut un procès intenté par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de Lyon pour publicité mensongère.[...]
En Bretagne, le glyphosate figure parmi les polluants importants et réguliers : jusqu’à 172 fois la norme en octobre 1999 dans l’Elorn, qui alimente en eau potable le tiers du Finistère, « ce qui prouve que le Roundup, dit biodégradable, est une imposture », explique le docteur Lylian Le Goff, membre de la mission biotechnologies de l’association France Nature Environnement. [...]
D’où, pour le docteur Le Goff, « l’impérieuse nécessité d’appliquer le principe de précaution par une remise en cause de l’incitation à utiliser des pesticides, particulièrement lorsque celle-ci est encouragée par une publicité mensongère vantant l’innocuité et la biodégradabilité des produits à base de glyphosate ».[...]
En France, les employés de Monsanto ont été soumis à cette enquête lors d’un entretien confidentiel censé leur permettre d’exprimer librement ce qu’ils pensent des biotechnologies, « en bien ou en mal », l’objectif étant de former « des porte-parole qui utiliseront les messages définis pour le grand public ».[...]
En contrepartie de ce lourd investissement, la multinationale se doit d’obtenir une rente, assurée par la dépendance à l’égard du brevet déposé sur la plante. Pour pouvoir resemer d’une année sur l’autre, il faudra payer chaque fois des royalties à l’entreprise. Toute variété comportant un organisme génétiquement modifié sera protégée par ce brevet, ce qui, pour l’agriculteur, impliquera l’achat d’une licence.
Le risque, à (court) terme, est bien de donner aux grandes firmes semencières la possibilité de bloquer tout le système, en monopolisant le patrimoine génétique mondial et en créant une situation irréversible : l’agriculteur ne pourra plus récupérer ce patrimoine pour redevenir sélectionneur lui-même.[...]
Le consommateur devra se contenter de savoir que l’entreprise ne commercialise ses semences qu’une fois autorisées pour l’alimentation humaine, et qu’elle s’est engagée à « respecter les préoccupations d’ordre religieux, culturel et éthique dans le monde en n’utilisant pas de gènes issus de l’homme ou de l’animal dans [ses] produits agricoles destinés à l’alimentation humaine ou animale ». La nomination récente à la direction de l’EPA américaine d’une ancienne cadre de la firme, Mme Linda Fischer, donne à penser que non seulement le nouveau Monsanto n’est pas hors la loi, mais qu’il veut la faire.
Voir
ici pour le
droit de réponse de Monsanto, novembre 2001.
Aucun procès n’a été intenté à l’encontre de Monsanto au sujet de la biodégradabilité du Roundup®. La DGCCRF de Lyon a seulement rendu un procès-verbal à ce sujet, qui traduit une divergence entre la définition légale du terme « biodégradable » et sa signification scientifique.
Voir
ici, concernant ce procès(-verbal ?...).
Lyon Capitale, novembre 2004.
Jeudi 4 novembre, le géant américain de l’agrochimie Monsanto comparaissait devant le tribunal correctionnel de Lyon, pour “publicité mensongère”. Le numéro un mondial des herbicides devait en effet répondre de la publicité qu’il a fait sur les propriétés du Round-Up [...]
C’est en 1995, aux États-Unis, à la suite de plaintes d’associations, que l’affaire du Round-Up a commencé. Aussitôt qu’elle a commencé, l’affaire a été réglée. À l’amiable. Le procureur de New York a obtenu de Monsanto le paiement d’une somme de 50 000 dollars et le retrait des mentions jugées mensongères sur tous les emballages du désherbant incriminé. Mais cette procédure n’a pas empêché Monsanto de vendre le Round-Up hors des États-Unis, en vantant ses mérites écologiques. Pour attaquer le marché français, Monsanto France a d’ailleurs mis les petits plats dans les grands en se payant une gigantesque campagne de pub – avec le chien Rex, pour ceux qui se souviennent. [...]
“C’est à cette époque que l’on a découvert des énormes concentrations de glyphosate (la molécule active pesticide du Round-Up, ndlr) dans les eaux bretonnes”, explique Gilles Huet, délégué général “d’Eaux et Rivières de Bretagne”, l’association par qui l’affaire a éclaté outre Atlantique. En 2000, l’association bretonne, alerte Marylise Lebranchu de cette situation.
Le garde des Sceaux de l’époque saisit la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de Lyon. Conclusion : les pubs télé de la firme américaine Monsanto pour le désherbant Round-Up sont mensongères.
Un an plus tard, en 2001, la commission européenne de Bruxelles classe le glyphosate comme substance “dangereuse pour l’environnement” et “toxique pour les organismes aquatiques”. Le procureur de Lyon se saisit dès lors de l’affaire et assigne Monsanto à la barre du tribunal correctionnel de Lyon. À la déception générale, le juge lyonnais a donc renvoyé l’audience au 6 juin 2005, comme si l’on avait pas assez attendu. [...]
Monsanto devait gagner du temps car pour eux, le temps, c’est de l’argent. Ils savent qu’ils ont commis des fautes mais n’aident pas la justice.
PS : sinon, juste pour savoir : les coccinelles, c'est un moyen de désherber ?
Et le hors-sujet, c'est un moyen de noyer l'information ? ...