opusoculi a écrit : ↑mar. 17 avr. 2018 2:15
Tout dépend de la saison à laquelle tu déménageras tes Erables en pots. En hiver, ils ne s'apercevront de rien . En été , même en camion bâché, les feuilles accuseront un stress c'est inévitable. A l'arrivée, les placer à l'ombre et les brumasser . Respecter autant que possible l'orientation des pots par rapport à la lumière principale car les feuilles adultes et endurcies ne peuvent plus modifier leur orientation , en été le pétiole a perdu sa souplesse et sa mobilité.
Sous les grands arbres d'un parc, il n'y a pas meilleur accueil .
Ton Shirasawanum jordan a 14 ans de pot dans des conditions difficiles, bravo. Comme quoi une croissance lente, un développement contrôlé peuvent (à l'instar des grands bonsaï) durer longtemps.
Merci Opusoculi... Hélas ce sera en été je le crains (juin ou juillet). D'où une petite inquiétude.
Je n'aurais pas pensé à l'orientation des pots, je dois dire. Leur conserver plus ou moins "la même (qu'ici)" sera une petite gageure. Mais je vais au moins tenter de leur donner un éclairage plus ou moins équivalent... ou meilleur. Ce ne sera pas difficile ! C'est l'ombrage de l'arbre proche qui les protège comme il peut du soleil (sud) et le mur de bois monté derrière eux du vent et soleil (ouest). Les pauvres prennent le vent du nord sur le flanc.
Pas une configuration idéale, ici aussi !
Le nouveau "parc" est vraiment cela : un parc ancien, aux allures de forêt (immenses arbres matures). Il est par ailleurs en bord de ruisseau et agrémenté de plusieurs bassins, dont un avec fontaine. Je suis très curieuse, évidemment, de voir comment les érables réagiront si placés au bord des bassins. Je doute qu'ils se plaignent de cette humidité ambiante. Restera à caler les distances pour que cela ne dérive pas en un excès en sens inverse (pas d'oïdium, non non merci !).
Pour les techniques bonsaï, je te rejoins tout à fait. C'est l'école où j'ai fait mes premières armes, et j'applique de façon presque automatique ces méthodes à mes sujets, en matière de pinçage, taille, et rempotage. Les ratios couronne / hauteur applicables à la circonférence des pots me semble vraiment importante, même si on ne peut pas appliquer celles concernant la profondeur des conteneurs.
C'est pourquoi, @Fumy, j'ai moi aussi eu un petit frisson en regardant tes bébés, par ailleurs fort jolis et qui ont l'air en forme. Je trouve que le Seiryu "file" un peu. Personnellement je n'ai jamais eu de très bons résultats au long terme en laissant mes Acers agir ainsi. Maintenir une couronne aérée mais dense m'a toujours mieux réussi. D'autant que les bouquets de tête, surtout sur les jeunes pousses, ont tendance a pomper toute la sève. Au fil du temps, l'arbre se déplume du bas, et la nourriture doit effectuer des "trajets" de plus en plus longs pour parvenir à destination. Cela fatigue l'arbre, lorsqu'il ne peut compter que sur les ressources d'un pot.
La sève, c'est un peu comme les livraisons maraichères : mieux vaut favoriser les 'cycles courts' ?
C'est toujours un crève-coeur de les tailler durement lorsqu'ils sont devenus si grands. Je préfère toujours pour ma part agir en amont, afin de ne pas avoir à trancher trop par la suite. Et donc pincer les pousses quand elles sont encore tendres, entre deux ongles, à deux ou trois paires (selon la taille de l'arbre) au fur et à mesure. Cela maintient l'arbre compact, permet de travailler la forme en douceur, et a l'avantage estimable de garder les interventions invisibles (tiens tiens... encore une méthode héritée du bonsaï !) ; et, tout autant, cela permet de ne pas opérer de coupes sur des branches aoûtées, et donc de ne pas trop ouvrir de "portes" aux maladies.
La même réserve s'applique à la profondeur des pots. On pense souvent que "plus on leur donne de terre, plus on leur donne des conditions proches de celles de la nature"... mais j'ai remarqué que cela induit des risques vitaux quant à leur fragilité naturelle aux maladies du sol. Et les racines font la même bêtise que les branches, partant baguenauder au fond du pot sans bien coloniser le milieu. Et ça... bad karma !
Pour leur bien, les priver un peu d'espace afin qu'ils ne s'égarent pas me semble plus prudent. En tous cas c'est ce qui me permet à présent de les conserver beaucoup plus longtemps qu'avant. Cela vaut ce que cela vaut, ceci dit.
Conserver ses "bébés", après tout, c'est surtout question d'un bon
dialogue entre l'arbre et son gardien.