Acer dissectum seiryu.

De part leur culture contraignante et difficile, les érables du Japon méritent leur propre forum
opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Bonjour isella.
'seyriu' se colore assez tardivement, sauf s'il a souffert du soleil et du manque d'eau en été.
Dans le cas d'un jeune plant qui a bien poussé il ne faut pas s'étonner si les feuilles sont encore vertes le 25 octobre.
Le froid , surtout en dessous de 10° la nuit, accélère le virage coloré mais ce n'est pas encore le cas.
Même si un jeune plant produit mois de couleurs qu'un plus âgé, 'seyriu' est une des variété les plus sure. Tu ne dois pas te faire de bile.

Si le pot était sous les pluies de ces derniers jours, attention à ce que l'eau ne s'accumule pas.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Misologue1 »

isella a écrit : ven. 25 oct. 2019 12:42 Bonjour
Mon Seyriu ne change pas du tout de couleur ; est-ce normal ? c'est un petit sujet (acheté l'été dernier en pot de 3-4l).
Il a été bien exposé à la lumière du soleil et a d'ailleurs bien résisté cet été, très peu de dessèchement du feuillage.
Merci de vos rermarques avisées.
Voilà, Opusoculi t'a donné la réponse : c'est le soleil qui explique que mon 'seiryu' se colore tôt, puisqu'il fait parti de mes érables du Japon (des sujets âgés) qui endurent le soleil quasiment toute la journée (en gros, dans son cas, de 10h du matin jusqu'à la tombée de la nuit). Il a une bonne dizaine d'années, de grosses charpentières qui alimentent ses feuilles en eau sans difficulté, et son feuillage n'est pas du tout abîmé (comme tu peux le constater sur les photos). Il a encore le bout de certaines pousses d'un beau vert pâle (seconde photo). C'est une variété très robuste. Il n'a perdu aucune feuille et je me demande s'il va se colorer en rouge-orange comme je l'espère d'ici quelques semaines : la météo annonce du froid pour la semaine prochaine...
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par isella »

Bonjour
Merci pour vos réponses rassurantes. Seyriu est vraiment la variété qui a le mieux supporté à la fois le soleil, le vent, la pluie. Malgré son air gracile, c'est vraiment un champion et quand il aura ces belles couleurs d'automne ce sera parfait ! Orangeola est beaucoup plus fragile ; il a commencé à prendre des couleurs magnifiques puis a perdu presque tout son feuillage (beaucoup de vent en ce moment).
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Misologue1 »

De jour en jour le rose-orange s'affirme...
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reggy
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

Bonjour,

Je confirme que l'Acer dissectum seiryu est plutôt facile (du moins par mon humble expérience),
J'en possède un depuis 2011, acheté en "touffette" chez J....d pour une vingtaine d'Euros, j'ai craqué car il semblait en pleine forme, fraîchement débarqué de la pépinière et n'ayant pas traîné lamentablement comme s'est souvent le cas!

Je l'ai conduit depuis en l'aérant un peu pour supprimer le côté "touffette".
Il est placé au soleil jusqu'à 13h00 l'été ensuite ombre de la maison. Abrité du vent (par la maison également).
Je n'ai jamais eu de problème avec lui.... j'arrose une fois par semaine à la belle saison (un seau d'eau). En parcourant le forum c'est peu être pas la meilleure manière visiblement.

Je trouve aussi sa coloration tardive. d'habitude j'aime pas trop le côté cramoisi qu'il a mais cet année avec tout le soleil qu'on a eu il tire plus sur l'orangé et je le trouve magnifique :)

En 2014
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Aujourd'hui (le 13 octobre)
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Aujourd'hui avec sa coloration tardive
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En 2016 il avait eu une coloration exceptionnelle à mes yeux, printemps pluvieux puis été sec et ensolleilé
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opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Bravo !
'seyriu' se colore assez tard en automne , il commence par jaunir avant de devenir orange et de passer au cramoisi ou carmin quand le temps le permet.
Aucune année ne ressemble tout à fait à une autre , rien ne se reproduit de la même façon , les Acer sont sensibles à ces petites différences , leurs feuilles en sont l'écho.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

Finalement c'est un Excellent "cru" cette année également! A l'instar de 2016 (pour ma part évidemment)

Il vient de tourner en 2 jours du marron-orangé au rouge .... heu ....indéfinissable.. en tout cas je n'ai pas les mots

Donc chez moi été sec et ensoleillé (Picardie..hein faut pas non plus abuser!) ça a l'air de réussir au seiryu.

Je compte peut être le déplacer plus au soleil....(l'emplacement en arrière plan ou il y a le tas de pierre).... qui sait il sera peut être encore plus beau.
Je lis qu'il est plutôt résistant au soleil, j'espère que c'est vrai et que je ne vais pas risquer de le perdre :?

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opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Très belles couleurs. Le rouge peut encore s'accentuer.
Tu peux déplacer le pot. Il y a de la verdure et des haies dans ton jardin, seyriu tiendra au soleil.

Comme il est en conteneur il vaut mieux maitriser un peu son développement.
Réduire fin février les prolongements latéraux (photo jointe).

J'ai cerné en blanc une forme de nuage qui se crée en bas. Ces branches basses ne resteront vivante que dans la mesure où les branches du haut ne les mettent pas à l'ombre. Couvertes elles dépériront lentement avant d'abandonner et de sécher.
Pour conserver ce 'nuage' il faut commencer par supprimer la petite branche qui est juste au dessus, (trait rouge).

Ce n'est qu'une proposition, tu réfléchis, tu as le temps.
Quand on a un bel Erable en pot, on réfléchit à son avenir.
-Soit tu en profites comme il est pendant quelques années et quand il devient difficile de le gérer , tu le plantes près de ton tas de pierres (à ce moment là les branches basses auront séché).
-Soit tu tiens à le conserver très longtemps en pot, alors il faut commencer à limiter la longueur de ses branches en haut et à aérer le milieu pour conserver des branches basses en vie.
Ce choix met des mois à murir dans la tête , penses-y chaque fois que tu le regardes .
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

C'est une excellente proposition à laquelle je n'avais même pas songé....

En fait tant qu'il est en forme je ne voulais pas y toucher et le laisser tranquille. Je ne savais pas qu'il fallait tout de même tailler lorsqu'il sont en pot pour les garder plus longtemps.... et c'est mon souhait (pot + longtemps)

Je note un œil extrêmement aiguisé et habitué, car effectivement il a fait sécher une branche basse l'année dernière (la partie vide à gauche sur la première photo). il part de plus en plus en formant des "cornes" latérales qui cherchent le ciel. ces poussent sont vigoureuses, 40 cm cette année pour certaines.

Du coup j'ai l'impression qu'il est un peu trop tard non? vu qu'il a déjà entamé ce déséquilibre, cela ne va pas faire "bizarre si je réduit la "corne" au dessus de la partie élaguée naturellement?

j'avais réussi à le conduire jusqu'à présent (et j'en étais fier) mais j'ai l'impression désormais de ne plus maîtriser son épanouissement!
ou alors je le met en pot dans la terre comme certains sujets de Sangokaku qui se développent avec cette forme.
Il va falloir que je choississent, il devient un peu compliqué à contourner dans mon petit jardin..... l'idée de le raccourcir est très bonne si je suis sur de ne pas l'amocher!


d'autres vues (mauvaise lumière ce matin désolé)

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opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Bon, très bien, je reprends .

Partons d'un arbre en pot de quelques années comme ton seyriu, ses branches principales (charpentieres) sont formées et nombreuses, il a aussi des branches secondaires et tout au bout les pousses de l’année (dites prolongements).
La longueur des prolongements annuels indique la force de la branche. Les branches du bas poussent beaucoup moins que celles du haut.
A l’intérieur sur les charpentières il y a des brindilles qui n’ont aucun avenir (on en supprimera si nécessaire, pour le moment tu n’en as pas).

Plus un Erable en pot pousse du haut, plus les branches du bas s’affaiblissent. En quelques années l’arbre abandonnera les branches faibles du bas.
Il faut donc limiter la croissance des branches supérieures , aérer pour que les branches inférieures reçoivent assez de lumière et de sève pour continuer à vivre le plus longtemps possible.

On distingue des branches fortes qui conduisent beaucoup de sève, celles-là on peut tailler leur extrémité, et des branches faibles, moins bien alimentées qu’il ne faut pas tailler.
En quelques années les branches faibles se mettent à l’horizontale (tu peux déjà l’observer), la sève est moins bien conduite, il ne faut pas les tailler sous peine de les affaiblir encore. On choisit d’en conserver quelques unes qui resteront dégagées, recevront assez de lumière pour se développer lentement; elles formeront des plateaux ou des ’nuages’ un peu comme les bonsaï. Souvent, seyriu en forme naturellement, il suffit de bien observer pour les voir s’esquisser, il suffit juste de les aider doucement . Ce type de taille est discret, il ne se voit pas.
Un Acer en pot qui perdrait toutes ses branches du bas, perdrait selon moi toute sa grâce (à moins que l’on veuille en faire un parasol).

Pour limiter les pousses du haut, on réduit les prolongement de l’année précédente. Pour seyriu on peut couper en laissant deux ou trois paires de bourgeons qui vont pousser autant que ce que l’on aura coupé et même un peu plus; ce ‘plus’ suffit à l’accroissent annuel de l’arbre en pot.
Je dis 2 ou 3 paires de bourgeons, car il faut choisir deux bourgeons bien orientés = qui vont se développer vers l’extérieur en non pas vers d’autres branches et surtout pas vers l’intérieur de l'arbre.
De plus, on pourra ‘pincer’ les nouvelles pousses du haut à la fin du printemps; ‘pincer' veut dire couper la tête d’un long prolongement ou supprimer le bourgeon terminal entre deux ongles, d’où l’image pincer. Ce geste limite (1/3 environ) la longueur des pousses et économise la consommation en eau.

J’effectue la taille de formation de mes Erable et la diminution des prolongements la première semaine de mars.
La taille peut se faire aussi au mois de mai surtout s’il y a des branches un peu plus grosses à retirer. Mais le première fois que l’on taille il vaut mieux être devant des branches nues.
On pince le prolongements trop longs en juin.

Rien ne presse, observer, attendre, re-regarder et re-attendre que ça murisse jusqu’à ce que ça paraisse souhaitable et même évident.
J’explique longuement mais en fait tu auras très peu de choses à faire ou à couper.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

Je ne trouve pas tes explications trop longues.
Au contraire elles sont tellement enrichissantes et claires que c'est un réel bonheur de te lire. :lire:

N'as tu pas songé à faire un livre / recueil sur le sujet? Vu tous les conseils et explications que tu as pu fournir sur ce forum je pense qu'il y aurait de quoi y songer..... Je serais le premier acheteur! :D

Je me permet encore une question sur le seiryu, si je décide de le tailler je fais ça en mars quand ça se réchauffe et avant le débourrement c'est bien ça? J'ai pu lire qu'il existait deux écoles mais je n'ose pas tailler l'Automne, après avoir lu toute ces informations sur les bactérioses.....

Concernant les outils j'ai toujours l'impression de tout écrabouiller avec les sécateurs (pourtant j'en ai un bien... du moins vu le prix...) et sur les érables j'ai toujours du mal à aller chercher les petites branches (comme pour les chicots à recouper entre deux repousses latérales, (Cf. mon Acer shirasawanum Aureum), je comptais acheter une pince concave comme on peut voir sur le site de Guy Maillot. N'est-ce pas réservé au Bonsaï ce genre d'outil?
Un retour d'expérience sur ce qui est le mieux pour nos Acer? (je m'éloigne peut être du sujet seiryu, je vais peut être ouvrir un autre post pour ne pas polluer celui-la..)

merci,

Reggy
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CHANIWA
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par CHANIWA »

Quelle bonne idée, un livre !

Allez Opus, en plus tu as les photos.
Helfrider
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Helfrider »

Mon outil préféré pour la taille des érables :
https://www.maillot-bonsai.com/fr/bouti ... ave-210-mm
Pour couper des petites branches près du tronc, il n’y a que ça qui fait une coupe propre...
sangokaku
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par sangokaku »

Merci pour les échanges. Tout le monde en profite !
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Si vous avez trouvé mon explication claire, je suis content.
Un livre ... mais vous en avez les pages au fur et à mesure qu’elles s'écrivent ! Vous pouvez imprimer celles qui vous rendent service et les agrafer dans l’ordre qui vous plait. Avec le matériau de mes ‘billets’, que chacun fasse son livre et le personnalise, qu’il y ait autant de versions que de jardiniers.res d’un texte toujours en cours, que ce soit un cahier de travaux pratiques jamais fini, au fond c'est ce qui me plairait.

reggy a écrit : jeu. 07 nov. 2019 10:31 Je me permet encore une question sur le seiryu, si je décide de le tailler je fais ça en mars quand ça se réchauffe et avant le débourrement c'est bien ça? J'ai pu lire qu'il existait deux écoles mais je n'ose pas tailler l'Automne, après avoir lu toute ces informations sur les bactérioses.....

Concernant les outils j'ai toujours l'impression de tout écrabouiller avec les sécateurs (pourtant j'en ai un bien... du moins vu le prix...) et sur les érables j'ai toujours du mal à aller chercher les petites branches (comme pour les chicots à recouper entre deux repousses latérales, (Cf. mon Acer shirasawanum Aureum), je comptais acheter une pince concave comme on peut voir sur le site de Guy Maillot. N'est-ce pas réservé au Bonsaï ce genre d'outil?
Un retour d'expérience sur ce qui est le mieux pour nos Acer? (je m'éloigne peut être du sujet seiryu, je vais peut être ouvrir un autre post pour ne pas polluer celui-la..)
Tailler début mars au gonflement des bourgeons, juste avant leur éclatement, c’est ce qu’il faut faire en climat océanique (en taillant début mars la sève coule .
Et même, les variétés sensibles aux bactérioses comme ‘sango kaku’ et d'autres devraient n’être taillées qu’en mai, c’est à dire hors maladies du bois.
Tailler en automne après la chute des feuilles est possible en climat nettement continental ou méditérannéen à priori sec.
En France, les bactérioses ne sont pas décrites et ne sont pas enseignées , leur impact sur les Acer du Japon est passé sous silence par les professionnels.
Des sites répètent des conseils qu’ils ont lus sur d’autres sites, il y a beaucoup de copié-collé; des vieillotteries persistent, la taille a lieu en hiver, culture dans la terre de bruyère .

La pince concave est un excellent outil (de plus en plus cher d’année en année). L’ajustage artisanal des deux lames est plus ou moins bien fait .Si on est dans un rayon où il y en a plusieurs, choisir le mieux ajusté.

Pour les sécateurs, il ne suffit pas d’en acheter un, il faut régler le serrage de l’axe au plus juste, il ne doit pas il y avoir de jeu entre la lame tranchante et l’autre qu’on nomme marteau. Et puis il faut l’entretenir.
Dernière modification par opusoculi le ven. 08 nov. 2019 13:03, modifié 1 fois.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

Merci pour toutes ces infos,
Je vais passer le pas et acheter une pince concave. Merci pour le modèle Helfrider :wink:

Tu as raison opusoculi pourquoi te demander de refaire tout le boulot! :D
Un recueil peut être une excellente alternative et puis il peut être réalisé par un travail en commun de tes « lecteurs ».
On fait une trame des divers sujets (semis, soins, maladies, description par variété etc.) et les volontaires se chargent des recherches par thèmes pour retrouver tes propos. Ensuite on compile en pdf, on le met à dispo et hop le tour et joué :veryhappy:

A réfléchir si il y a des intéressés moi je ne suis qu’un modeste vers de terre découvrant le forum :roll:
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Misologue1 »

Un peu tardivement certes, j'apporte quelques précisions à la réponse qu'a donnée Opusoculi. J'ai hésité, mais je pense que mon intervention peut être utile…

D'abord, je tiens à dire qu'il n'y a pas de réponse générale aux questions que les amateurs d'Acer peuvent poser sur ce site. Si la vérité est générale, pourtant chacun ici, en fonction de ses goûts et de son expérience, aura tendance à répondre de façon orientée, en laissant dans l'ombre, voire en occultant complètement, des aspects pourtant importants, voire essentiels du problème : c'est la fameuse opposition entre le particulier, ce qui détermine le vécu en tant qu'il est vécu, et le général, ce qui est censé donner sens et valeur au vécu (mais qui est trop souvent ignoré…).

Donc, tout ça pour dire que, lorsqu'on est habitué à voir pousser un Acer après l'avoir placé sous un autre arbre beaucoup plus grand que lui, il ne faut pas s'étonner de lire que tel sujet "érigé" naturellement fait des pousses "à l'horizontal", ce qui traduirait une "faiblesse" (?) : 'seiryu' pousse normalement (c'est un érable du Japon pour situation "ensoleillée", expression toujours trop vague, mais qui signifie que la variété accepte sans brûlure le soleil du matin jusqu'à 11h-12h au max, car après la température pourra monter largement au-delà des 30°, sans même parler de canicule, ce qui peut être catastrophique même pour une variété très robuste), c'est-à-dire de cette façon "érigée" et il est très courant de trouver des sujets avec ces grandes pousses, ces flèches qui partent vers le ciel. Cela ne signifie pas forcément que l'arbre va abandonner ses branches basses, si du moins celles-ci reçoivent toute la lumière dont elles ont besoin : c'est donc d'abord (j'insiste), une histoire de placement, d'orientation dans le jardin. C'est pour cela qu'il est très important de déplacer un pot si la situation n'est pas optimale au cours de la journée : rien ne viendrait protéger l'Acer, lui faire de l'ombre, à partir des heures les plus chaudes ou, au contraire, l'arbre serait trop à l'ombre et il abandonnerait ses branches les plus basses ou celles qui, à l'intérieur, ne recevraient pas assez de lumière, sans même parler de la couleur, qui virerait rapidement l'été au vert, y compris chez des variétés rouges, comme 'shojo nomura'... Il ne met pas ses branches à "l'horizontal" naturellement, il existe d'autres variétés qui le font : chez les amoenum, il y a "shigarami', 'tana', 'saoshika' et plusieurs autres… Ces variétés ont un port très intéressant, naturellement en forme de nuages, sans avoir besoin d'une taille ou quasiment pas. "l'horizontalité" de certaines branches indique simplement que l'arbre cherche la lumière sur cette partie de sa ramure, cherche à passer sous l'ombre formée par les branches supérieures.

En revanche, et pour posséder deux très grands 'seiryu', un beau sujet, c'est d'abord un sujet qui a été "formé", comme le fait systématiquement, par exemple, la pépinière de la Bambouseraie : pour obtenir un grand, voir un très grand sujet, harmonieux de bas en haut (j'insiste !), il est nécessaire de "tailler" régulièrement (presque chaque année si l'arbre montre une belle vigueur) les prolongements au fur et à mesure de leur pousse ! Opusoculi est donc dans le juste avec ses conseils : il faut repérer une paire de bougeons et couper à la bonne hauteur juste au dessus pour provoquer un nouveau départ (vers l'extérieur), qui permettra à l'arbre de monter progressivement, mais en se ramifiant, et sans abandonner ses branches basses. Cette pratique consiste en fait à conserver un "tire-sève" (ne pas trop raccourcir les nouvelles pousses), tout en favorisant une ramification harmonieuse à partir des charpentières du bas. N'importe quel pépiniériste spécialisé dans les Acer, et honnête (il vendra des sujets en fonction de leur taille, sans chercher à faire du profit avec des sujets déséquilibrés, franchement laids, mais haut…), saura vous expliquer tout cela pour que vous compreniez ce qui fait la valeur marchande du sujet qu'il vous vend ! C'est ainsi que l'on arrive à obtenir des sujets de 2-3m, "érigé", c'est-à-dire au port vertical, mais non "fastigié" (érigé et étroit) : 'seyriu' peut devenir très grand, mais avec une taille approprié, il va monter en s'élargissant avec l'âge, son port va s'étaler, un pur enchantement !

C'est pourquoi, tu dois réfléchir sérieusement à ce que tu veux faire dans l'avenir. Là ou je me sépare d'Opusoculi, c'est lorsqu'il dit qu'un "Acer en pot qui perdrait toutes ses branches du bas, perdrait selon moi toute sa grâce (à moins que l’on veuille en faire un parasol)" : tout dépend de ce à quoi tu destines ton Acer ! J'ai l'impression que la majorité des participants ici sont des amateurs d'érables du Japon pour une situation en isolé, ce que je réprouve, car "selon moi" (je reprends l'expression d'Opus), un érable du Japon n'est jamais plus beau que lorsqu'il est en situation, au milieu d'un massif, en compagnie d'autres plantes autour de lui et surtout à ses pieds. Les plus beaux jardins que l'on peut visiter présentent cette configuration, certes difficile à obtenir et qui demande de la réflexion, un goût assuré pour marier les couleurs aux différentes périodes de l'année… Dans ce cas de figure idéal, il est nécessaire de posséder des sujets former sur tronc très haut (c'est ce que je recherche le plus en ce moment) avant la naissance des premières charpentières. Des sujets pourtant greffés bas est-il besoin de le préciser. Il faut donc, si l'on part d'un jeune sujet, provoquer la pousse en hauteur, couper toutes les branches basses. Toutes les variétés ne se prêtent pas à ce genre de taille bien sûr et il faut dés le départ sélectionner les sujets qui présentent un port adapté à cette taille de formation… Récemment, j'ai acquis un 'karaori nishiski' de 2m20, âgé de plus de 10 ans (c'est une variété peu vigoureuse) qui a ce port exceptionnel, alors que dans la pépinière deux autres sujets de la même variété, placé à l'ombre parce que ce sont des panachés, présentaient un port radicalement différent, beaucoup plus en touffe, franchement sans intérêt pour moi. Idem pour 'shigarami' et 'tana', 'trompenburg pourpre', 'red empereur', etc...

Si tu choisis de garder ton Acer en pot, il faudra sans doute limiter sa pousse pour ne pas être contraint d'agrandir exagérément la taille du container. D'ailleurs, j'ai déjà vu des Acer très vieux, mais poussant dans des petits pots (25-30L), avec un tronc bien costaud (30-35mn) et cela ne les a pas empêché de pousser très haut (plus de 3 m), mais en revanche le tronc a monté en se dénudant en bas complètement : le tronc faisait 1m50 de haut avant les premières charpentières. Comme déjà dit, dans un massif, avec des variétés plus petites au pied, c'est génial, cela permet de créer un étagement sur deux, voire trois niveaux, le pied !!! En revanche, en isolé, ça n'est peut-être pas l'idéal, c'est vraiment une histoire de goût…

Voilà mon point de vue, il vaut ce qu'il vaut, il est orienté clairement, c'est une opinion, mais qui se veut "droite" et généralisable, car en matière de subjectivité, la vérité "n'est qu'un croyance reconnue de tous"... :mrgreen:

PS : En pièce jointe un exemple de 'seiryu' vendu plus de 400 euros parce que très haut (2m10, j'ai mesuré), mais non taillé : une horreur sans nom avec ces prolongements sans avenir qui déséquilibrent complètement le port de l'arbre. Avec une taille de formation, il mesurerait 1m20-1m30 au max et son prix serait divisé par deux au bas mot !
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Dernière modification par Misologue1 le dim. 10 nov. 2019 6:27, modifié 3 fois.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par reggy »

Merci pour cette réponse très instructive Misologue!

C’est sympa de voir qu’ici la passion est présente, les gens ne sont pas avares de prose :D

Ça m’a fait ma lecture du petit déjeuner :top:

Et sa occupera ma tête bien des journées cette histoire de seiryu (c’est top!)
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Misologue1 »

J'ai rajouté une photo pour montrer ce que donne un 'seiryu' non taillé...
opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Misologue1 a écrit : sam. 09 nov. 2019 6:37
Donc, tout ça pour dire que, lorsqu'on est habitué à voir pousser un Acer après l'avoir placé sous un autre arbre beaucoup plus grand que lui, il ne faut pas s'étonner de lire que tel sujet "érigé" naturellement fait des pousses "à l'horizontal", ce qui traduirait une "faiblesse" (?) : 'seiryu' pousse normalement (c'est un érable du Japon pour situation "ensoleillée », .../...

.../... "l'horizontalité" de certaines branches indique simplement que l'arbre cherche la lumière sur cette partie de sa ramure, cherche à passer sous l'ombre formée par les branches supérieures.
Sur ce point de l’horizontalité des branches basses des Acer c’est plus complexe que tu le crois.
Un seyriu âgé de 30 ans et ayant poussé au soleil aura des branches clairsemées , il y a une densité de remplissage propre à chaque variété. Un jeune seyriu a beaucoup de branches, avec les années il en aura beaucoup moins (et ce n’est pas une question d’ombre ou de soleil) c’est sa densité propre à l’âge auquel il est observé.
Avec l’âge chaque branche prend une position à 45° puis une position presque horizontale, (évolution à long terme commune aux arbres).
Ce sont les Auxines (hormones synthétisées dans les Apex caulinaires) qui induisent l’inclinaison oblique puis horizontale des branches; ce phénomène biologique est nommé le plagiotropisme.
Inversement, les hormones Gibberllines (synthétisées dans les feuilles et les racines) induisent la croissance verticale des tiges et des racines; nommé orthotropisme.
Tu observes actuellement seyriu au stade de développement que l’on nomme 'croissance accélérée’, il y aura ensuite le stade linéaire puis le stade décéléré enfin celui de stabilisation proche de la fin. A chaque stade l’arbre change de forme et de densité.
Un Erable âgé n’a plus de pousses verticales, il s’étend (sauf si on l’élague pour le rajeunir). Le plagiotropisme fait la beauté des sujets âgés.

Le soleil et la lumière.
Les feuilles et les branches des arbres ne s’orientent pas vers la lumière directe du soleil (ideé communément admise) mais vers la lumière bleue du spectre soit le bleu du ciel, la lumière du nord, et la lumière réfléchie par le sol c'est le cas pour les branches basses.

Attache des branches.
La jonction d’une branche au tronc ou à une charpentière est caractérisée par un 'anneau' ou 'collier'. Cet anneau initial de la pousse de la branche est une sorte de moteur qui produit la multiplication cellulaire du développement aérien (il est lié au méristème apical du bourgeon terminal) . Chaque branche a une toute petite particularité génétique, ne pas oublier cette individuation contenue dans l’anneau de chaque branche qui la différencie du tronc et des autres branches.
Les anneaux ou colliers ne se ressemblent pas tous, certains sont ridés, d’autres étranglent le développement de la branche qui dans ce cas prend en peu d'années une position horizontale sans être une branche âgée.

De telles branches sont dites ‘branches faibles’ par les élagueurs et les praticiens du bonsaï.
Les branches dites fortes n’ont pas encore pris une position inclinée inférieure à 45°, leur anneau/collier est discret.
Les branches faibles ne sont pas provoquées par la taille , elles sont produites par des corrélations entre les organes d’inhibition des Acer du Japon sur des branches encore jeunes, on peut en voir se former en pleine lumière . Elles sont un des nombreux attraits des Acer.
Ne pas confondre avec la taille en nuage de l'arbre ’nivaki’ qui n’est obtenu que par la taille.

La conservation à long terme des branches faibles qui forment des ‘nuages’ naturels demande de ne jamais tailler les bourgeons terminaux, on peut alléger leur poids en taillant les brindilles qui se développent dessous et uniquement celles-là.

J’ai ouvert un post dédié à la croissance, biologie, morphologie et la taille avec des documents.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Pour illustrer les propos précédents.
PHOTO 1 ET 2.
Deux Acer issus de graines plantés en lisière de bosquet au Jardin du Vastérival Hte Normandie (en lisière, très bon emplacement même si l'arbre ne se développe que d'un côté).
Après le stade 'croissance accélérée' ils entrent dans le stade de 'croissance linéaire'. Les branches se différencient nettement les une des autres, la forme ne changera plus beaucoup.

PHOTO 3.
L'image ne montre pas un seyriu, mais c'est à cette dimension et forme qu'il parviendra en pleine terre en Europe dans un sol moyen en sous-bois clair.
L'image montre des Acer adultes parvenus au stade végétatif dit 'stabilisé' après X années (3 à 4 dizaines d'années). Dans un sol argileux très compact pas très favorable mais bien arrosé en été .
Croissance ralentie, limitée à quelques entre- noeuds très courts, les branches sont moins nombreuses (densité propre aux Acer à ce stade), elles s'ouvrent et baissent vers l'horizontale. Formation de plateaux ou nuages particulièrement en bas à gauche.
Ce sont les caractéristiques des Erables du Japon à ce stade végétatif 'stabilisé' qui peut se maintenir très longtemps. Les couleurs d'automne se produisent alors très régulièrement quasi à coup sur.

PHOTO 4.
A titre de comparaison , un Acer non greffé, puissant , poussant dans un sol excellent bien arrosé en été, parvenu à son stade de développement dit 'stabilisé'.
Même caractéristiques : port des branches distinctes, retombantes avec terminaisons en bouquets ou plateaux naturels.

Ainsi , avec l'âge, évoluent les formes que prennent les Erables du Japon .
Pièces jointes
Acer de graine-0.JPG
Acer de graine-2.JPG
puissant stabilisé.jpg
Acer adulte stabilisé .jpg
Dernière modification par opusoculi le lun. 02 déc. 2019 20:16, modifié 7 fois.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par CHANIWA »

En termes de dimensions on est presque sûr du simple au double (hauteur surtout) ?
opusoculi
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par opusoculi »

Et même un peu plus.
J'ai ajouté deux autres images de palmatum qui font 5 m en Haute Normandie et dont les formes des branches distinctes les une des autres nous font du 'gringue; c'est à craquer.
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par CHANIWA »

Oh la la :love:
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Re: Acer dissectum seiryu.

Message par Misologue1 »

opusoculi a écrit : ven. 29 nov. 2019 20:26
Misologue1 a écrit : sam. 09 nov. 2019 6:37
Donc, tout ça pour dire que, lorsqu'on est habitué à voir pousser un Acer après l'avoir placé sous un autre arbre beaucoup plus grand que lui, il ne faut pas s'étonner de lire que tel sujet "érigé" naturellement fait des pousses "à l'horizontal", ce qui traduirait une "faiblesse" (?) : 'seiryu' pousse normalement (c'est un érable du Japon pour situation "ensoleillée », .../...

.../... "l'horizontalité" de certaines branches indique simplement que l'arbre cherche la lumière sur cette partie de sa ramure, cherche à passer sous l'ombre formée par les branches supérieures.
Sur ce point de l’horizontalité des branches basses des Acer c’est plus complexe que tu le crois.
Un seyriu âgé de 30 ans et ayant poussé au soleil aura des branches clairsemées , il y a une densité de remplissage propre à chaque variété. Un jeune seyriu a beaucoup de branches, avec les années il en aura beaucoup moins (et ce n’est pas une question d’ombre ou de soleil) c’est sa densité propre à l’âge auquel il est observé.
Avec l’âge chaque branche prend une position à 45° puis une position presque horizontale, (évolution à long terme commune aux arbres).
Ce sont les Auxines (hormones synthétisées dans les Apex caulinaires) qui induisent l’inclinaison oblique puis horizontale des branches; ce phénomène biologique est nommé le plagiotropisme.
Inversement, les hormones Gibberllines (synthétisées dans les feuilles et les racines) induisent la croissance verticale des tiges et des racines; nommé orthotropisme.
Tu observes actuellement seyriu au stade de développement que l’on nomme 'croissance accélérée’, il y aura ensuite le stade linéaire puis le stade décéléré enfin celui de stabilisation proche de la fin. A chaque stade l’arbre change de forme et de densité.
Un Erable âgé n’a plus de pousses verticales, il s’étend (sauf si on l’élague pour le rajeunir). Le plagiotropisme fait la beauté des sujets âgés.

Le soleil et la lumière.
Les feuilles et les branches des arbres ne s’orientent pas vers la lumière directe du soleil (ideé communément admise) mais vers la lumière bleue du spectre soit le bleu du ciel, la lumière du nord, et la lumière réfléchie par le sol c'est le cas pour les branches basses.

Attache des branches.
La jonction d’une branche au tronc ou à une charpentière est caractérisée par un 'anneau' ou 'collier'. Cet anneau initial de la pousse de la branche est une sorte de moteur qui produit la multiplication cellulaire du développement aérien (il est lié au méristème apical du bourgeon terminal) . Chaque branche a une toute petite particularité génétique, ne pas oublier cette individuation contenue dans l’anneau de chaque branche qui la différencie du tronc et des autres branches.
Les anneaux ou colliers ne se ressemblent pas tous, certains sont ridés, d’autres étranglent le développement de la branche qui dans ce cas prend en peu d'années une position horizontale sans être une branche âgée.

De telles branches sont dites ‘branches faibles’ par les élagueurs et les praticiens du bonsaï.
Les branches dites fortes n’ont pas encore pris une position inclinée inférieure à 45°, leur anneau/collier est discret.
Les branches faibles ne sont pas provoquées par la taille , elles sont produites par des corrélations entre les organes d’inhibition des Acer du Japon sur des branches encore jeunes, on peut en voir se former en pleine lumière . Elles sont un des nombreux attraits des Acer.
Ne pas confondre avec la taille en nuage de l'arbre ’nivaki’ qui n’est obtenu que par la taille.

La conservation à long terme des branches faibles qui forment des ‘nuages’ naturels demande de ne jamais tailler les bourgeons terminaux, on peut alléger leur poids en taillant les brindilles qui se développent dessous et uniquement celles-là.

J’ai ouvert un post dédié à la croissance, biologie, morphologie et la taille avec des documents.
Désolé de répondre aussi tardivement, mais mes obligations professionnelles ne m’ont pas permis de le faire plus tôt. Je profite d’un dimanche calme pour apporter ma petite contribution à la discussion.

Tout d’abord je tiens à saluer cette excellente initiatique qui consiste à utiliser des concepts scientifiques pour tenter de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la morphologie et la physiologie des Acer, préalable nécessaire pour expliquer leur comportement architectural. Merci donc pour toutes ces précisions, fort intéressantes et qui m’ont rappelé mes cours de biologie au lycée (terminale C à l’époque). Il me semble d’ailleurs que les différents tropismes et le rôle des phytohormones endogènes (hormones végétales) sur les mécanismes de développement des plantes ainsi que sur leur adaptation aux stimuli environnementaux, est au programme de la classe de première au lycée… J’en profite donc aussi pour me rafraîchir la mémoire…

Néanmoins, je ne peux m’empêcher de rester prudent et réservé sur la démarche méthodologique utilisée et, plus encore, sur les conclusions et résultats proposés (photos à l’appui) : même pour quelqu’un avec tes connaissances et ton expérience, la tentation est grande de simplifier les explications, d’aller à l’essentiel, en oubliant justement, comme tu le dis toi-même, la grande complexité des interactions et corrélations (c’est le maître mot ici !) à l’œuvre dans la biologie des arbres en général et des Acer en particulier. Mes propres connaissances ne sont pas complètement en accord avec les tiennes…

Cette « tentation », je la ressent moi-même à chaque fois, connaissant la grande difficulté qu’il y a à cerner les multiples facteurs, internes et externes, endogènes et exogènes, participants aux mécanismes d’inhibition corrélative : dominance apicale, hormonale et/ou par concurrence trophique (laquelle débouche sur cette fameuse notion de « vigueur » dont tu parles, car la vigueur d’un rameau est aussi lié à des facteurs externes, nutrition, géotropisme, etc…), dormance (par inhibiteurs acides et/ou par exposition au froid), pesanteur, propriétés fixées génétiquement (qui peut aussi expliquer, sur ce point tu as raison, le manque de vigueur d’un rameau), phototropisme, etc… Il est impossible, dans une réponse rapide comme celle-ci, d’en faire le tour… D’avance, je m’en excuse !

La relation entre le port de l’arbre, son aspect extérieur, l’orientation de ses branches, en bref son architecture, et l’action des phytohormones est déterminante, sur ce point nous sommes d’accord. Mais, c’est l’ordre d’importance qui me chagrine… Les hormones endogènes sont l’auxine AIA, les gibbérellines GA, les cytokinines, dont le rôle semble plus important encore que celui des gibbérellines…, l’acide abscissique, impliquée dans le phénomène de la dormance, l’éthylène, responsable en partie de l’orientation vers le bas des feuilles, les brassinostéroïde, etc... L’action des phytohormones fait partie des facteurs internes. Cependant, les études relativisent ces facteurs internes en insistant sur les facteurs externes situés dans l’environnement, comme le phototropisme (qui n’implique pas que la raie bleue du spectre lumineux…). Il est impossible de ne pas en tenir compte…

Je précise que c’est la prise en compte de tous ces facteurs qui doit guider la technique de taille des Acer (et de toutes les plantes ligneuses), si l’on veut réussir à former un port harmonieux sans perturber leur croissance et/ou menacer leur santé.

Donc, les études ont montré que l’architecture d’un Acer est surtout déterminée par ce que les biologistes nomment la « dominance apicale », dont la vitesse et le rythme varient, dans une certaine mesure, avec l’âge de la plante. Je rappelle que la dominance apicale explique l’inhibition (plus ou moins forte) des bourgeons axillaires (latéraux) par l’auxine sécrétée par le méristème apical (le bourgeon terminal). L’action de l’auxine est considérée comme la plus importante dans le contrôle de la croissance des Acer. Elle n’agit jamais seule mais en combinaison ou en opposition avec d'autres hormones : les cytokinines surtout, dont les effets sont antagonistes à ceux de l’auxine. Sécrétées par les racines en croissance, elles sont véhiculées par la sève jusqu’à l’apex caulinaire. La croissance orientée résulte de l'équilibre entre les effets de ces deux hormones (balance hormonale). En fonction de la balance hormonale, l'auxine peut soit stimuler une réponse soit l'inhiber. Si le rapport auxine/cytokinine est élevé, l’auxine empêche ou retarde le réveil des bourgeons axillaires sur les jeunes pousses et constitue le facteur endogène de l’horizontalité des jeunes rameaux. Si ce rapport est faible (ce qui est souvent le cas des Acer), Les cytokinines réveillent les bourgeons et engendrent la verticalité des rameaux. Ainsi, dans le cas des Acer, le rapport auxine/cytokinine est suffisamment équilibré pour autoriser la formation orthotrope (verticale) des axes principaux et dominants (les charpentières), lesquelles au fil des années vont s’allonger, grossir, se ramifier, et s’organiser lentement en fonction des facteurs internes (endogènes) et externes (environnementaux).

Les interactions entre les hormones participent donc à former le port de l’arbre. C’est ce qui explique que la plupart des ramifications latérales non inhibées sont plagiotropes (elles réagissent négativement à la force de gravité en formant un angle à 45°). En fait, plagiotropisme et inhibition par hormone s’excluent mutuellement : ou bien un bourgeon est inhibé, ou bien il engendre une tige plagiotrope. Comme déjà dit, l’inhibition est faible dans le cas des Acer, car ce sont d’abord les bourgeons orthotropes dominants qui déterminent le plagiotropisme des bourgeons non inhibés secondaires. Autrement dit, un contrôle apical durable, mais plus ou moins équilibré, hiérarchise les axes primaires (plus ou moins orthotropes) et les ramifications secondaires (plus ou moins plagiotropes).

Mais ce qui montre la complexité du contrôle apical dans le cas des Acer, c’est la vigueur du rameau, déterminante pour la croissance des bourgeons végétatifs. Or, au moins 2 facteurs interviennent ici : d’une part, ce concept de « vigueur » met en jeu le port vertical (et non horizontal) du rameau, et d’autre part, les facteurs externes, comme l’eau et les nutriments, la chaleur et l’humidité de l’air et du sol, jouent un grand rôle dans le rapport auxine/cytokinine. Autrement dit, si l'angle normal de croissance est dû à la pesanteur (dans le plagiotropisme, les branches latérales forment un angle défini avec la verticale), sa direction résulte d'un équilibre entre la pesanteur, facteur externe, et des facteurs internes de type hormonal : plus le système racinaire de l’Acer est étendu et vigoureux (si les conditions de culture n’ont pas trop endommagé les racines en hiver lors de la dormance) et plus le contrôle apical sera faible, favorisant une croissance orthotrope dense (cas typique de ‘seiryu’ et de la grande majorité des Acer érigés). Avec le développement des racines au printemps, la sécrétion de cytokinines devient abondante (facteur endogène de levée d’inhibition) ce qui, sur des plantes principalement acrotones comme les Acer, a pour effet de doper la croissance des rameaux sur tous les gradients longitudinaux (basitonie et médiatonie), donnant un port dense avec de nombreux rameaux latéraux.

D’autre part, la levée de la dormance au printemps résulte aussi d'une modification des concentrations relatives en acide abscissique et en gibbérellines. Le « débourrement » des bourgeons correspond à une élévation de la teneur en gibbérellines au printemps, après action du froid de l'hiver, ce qui a pour effet de lever la dormance induite par une accumulation d'acide abscissique en automne.

Encore faut-il que la plante ne souffre pas de carence au moment du débourrement et juste après : si les racines en phase de croissance ne peuvent se nourrir suffisamment, la dominance apicale sera forte, ce qui montre bien l’importance du facteur trophique dans la dominance. En l’absence d’une nourriture suffisante, l’une des propriétés principales des cytokinines, qui est de mobiliser les métabolites vers les bourgeons secondaires, est détournée au profit du bourgeon terminal (l’apex), lequel capte alors l’essentiel du flux des métabolites. Autrement dit, la croissance est vigoureuse (nombreuses tige orthotropes) et prend le dessus sur l’inhibition corrélative (facteur endogène du plagiotropisme) si, dans l’apex, l’alimentation est suffisante pour permettre le débourrement et la croissance simultanée de plusieurs méristèmes. Il en va de même si l’eau vient à manquer, car dans ce cas, c’est un flux d’acide abscissique qui amplifierait le phénomène. Un sol trop pauvre, en provoquant parfois un contrôle apical très fort, explique dans le pire des cas l’absence complète de ramifications latérales et l’obtention d’un axe orthotrope dominant vigoureux.

Les Acer de 2m et plus que l’on trouve parfois en pépinière, avec un tronc très haut et droit et une couronne relativement modeste, dans un petit pot, sont l’exemple typique de ce mauvais traitement.

Avec l’action de la gravité, il n’est pas étonnant qu’ils prennent ensuite une forme évasée en avançant en âge…

Cela dit, je te rejoins pour signaler l’absence de corrélations sur les rameaux peu vigoureux : les études manquent à ce sujet, mais il est plus que probable que des propriétés fixées, totalement indifférentes à la levées des inhibitions par corrélations (si l’on coupe le bourgeon apical par exemple), expliquent le faible développement d’un rameau et de ses bourgeons, sans doute dû à son potentiel de croissance fixé génétiquement le long de son axe… Dans ce cas, il est en effet impératif de ne pas raccourcir la tige dans l’espoir de déséquilibrer la balance hormonale (supprimer l’auxine, favoriser provisoirement la cytokinine) pour augmenter le nombre de tiges orthotropes, car cela restera sans effet et risque même d'affaiblir encore plus la branche !

Le comportement de ‘skeeter’s Broom’ illustre très bien la complexité du mécanisme d’inhibition par corrélation :

Comme la majorité des Acer, ses ramifications répondent au principe de l’acrotonie, c’est-à-dire se développent par une succession d’axes acrotones ou à partir de bourgeons situés à l’extrémité des branches. Il a donc une tendance très marquée à former de longues flèches (comme seiryu…). Mais, par ailleurs, son patrimoine génétique le prédispose à former de nombreuses croissances sur chaque rameau tout le long des gradients longitudinaux (basitonie et médiatonie), ce qui montre bien une faible inhibition des bourgeons sur l’ensemble de la ramification. De plus, sur les rameaux obliques, la dominance des bourgeons de la face supérieure (épitonie), et leur croissance verticale, participent à former une architecture « buissonnante » et touffue, quel que soit son âge.

Ce phénomène s’observe sur tous les cultivars issus de « balais de sorcière », comme ‘shaïna’, ‘pixie’, ‘Englishtown’, etc… Les études montrent qu’un agent cécidogène exogène (une bactérie ou un champignon) est à la source du développement des galles, appelées cécidies, lesquelles déclenchent un phénomène d’inhibition de l’allongement des axes (ce qui explique les branches courtes), et surtout d’inhibition des actions corrélatives (croissance verticale, port compact et architecture dense et touffue).

Ce qui montre la complexité des interactions concernées, c’est que les propriétés fixées génétiquement sur ces cultivars par les mycocécidies et bactériocécidies proviennent de relations trophiques (exogène donc et non strictement hormonales, l’hôte détournant les nutriments à son profit) en relation avec la production de cytokinines par le parasite qui inverse le rapport auxine/cytokinines. Il en va de même lorsque l’agent pathogène est un champignon, car ceux-ci produisent de l'AIA et des cytokinines mais, là encore, en inversant la balance hormonale, provoquant une croissance verticale (orthotrope) de l’arbre jusqu’à sa sénescence.

Dans le cas de ‘seiryu’, tu n’as pas complètement tort d’insister sur son port qui s’étale avec l’âge, ce qui est commun à de nombreuses variétés d’Acer, mais il fait partie, malgré tout, des variétés qui ont une dominance apicale faible. Tu parles de l’âge de l’arbre, mais plus sûrement encore, c’est l'accroissement de ses dimensions et la complexification de son système ramifié, qui expliquent le phénomène de géotropisme : si l'acrotonie subsiste, son effet devient plus faible avec la distance (bien avant qu’il n’entre en sénescence…) et du coup la force de gravité peut accentuer son action, expliquant l’étalement des branches à l’horizontal…

L’âge en soi n’est pas un critère, car bien avant d’atteindre les « 30 ans », de nombreux ‘seiryu’ présentent cette forme évasée ou étalée, dû principalement à l’action de la gravité, mais aussi à la prise d’autonomie des branches, tant sur le plan physiologique que morphogénétique. Le facteur externe induit là encore une inhibition corrélative (facteur endogène), à la fois hormonale et par concurrence trophique, car avec l’âge l’intensité de la dominance apicale s’affaiblie beaucoup (et devient résiduelle) : entre la photoactivation d'un pigment récepteur, le déplacement physique d'une particule mobile, et l'asymétrie du transport de l'auxine, il y a bien sûr des relations concomitantes qui expliquent le plagiotropisme issu de la dominance apicale, mais son intensité baisse avec l’âge, ce qui amène cette autonomie (relative) des branches, plus ou moins incapable de réagir négativement à la force de la gravité.

Je m'arrête là pour aujourd'hui… je reviendrais sur le cas du phototropisme plus tard, lui aussi loin d'être aussi simple...
Dernière modification par Misologue1 le lun. 09 déc. 2019 5:53, modifié 10 fois.
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