Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

De part leur culture contraignante et difficile, les érables du Japon méritent leur propre forum
bernardreinert1
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

bonjour. Je fais un arboretum et veux vous faire profiter de mon expérience
les érables japonais sont des arbres poussant sous l'ombre claire d'arbres feuillus,ou plus grands ou des pins ,ainsi qu'en lisière .sur des sols modérement secs ,neutres ou légèrement acides. Vous ètes dans le bassin parisien ,dont le sous sol est probablement des argiles des marnes ,du loess, ou pire, du calcaire . Si votre terre est trop lourde et collante ("amoureuse " comme on dit ici),ou calcaire vous courez à l'échec: asphyxie des racines ,qui ont besoin d'oxygène pour pousser ,et sauf adaptation spéciale...VOus pouvez si le problème n'est pas trop grave le palier avec des apports de matières organiques ,de préférence en surface plutot que dans le sol ,car les vers de terre ,en particulier les gros vers "anéciques" viendront les chercher en surface ,par des galeries verticales aérant le sol ,pour incorporer de l'humus acidifiant en douceur dans le sol ,neutralisant ainsi le pH ,mais il est clair que le calcaire, en vertu des lois de la chimie, restera du calcaire et s'il est trop abondant ,c'est la chlorose ,qui se manifeste par un jaunissement des feuilles ,sauf près des nervures. L'excès de calcium bloque des oligoéléments tels que le fer ou le manganèse,nécessaire à la synthèse de la chlorophylle . On peut y palier aussi par des apports ,par des produits anti-chlorose trouvables dans n'importe quelle jardinerie... si ce n'est pas trop grave. ,les noyers
Peut ètre que votre terrain est trop ensoleillé . J'ai vu à la bambouseraie d'Anduze dans le Gard des cultivars pourpres ,en plein soleil dans le cagnard du climat méditerranéen . Vous pouvez aussi planter un petit érable chinois , Acer griseum ,qui demande du soleil ,tolère le calcaire et les sols humides; c'est un petit érable à feuilles composées virant au rouge en automne ,son écorce est splendide, brun cannelle ,,s'exfoliant en larges bandes bouclées,une splendeur ,mème et surtout en hiver. Si je ne devais que planter un seul érable ce serait celui là! Le seul problème c'est qu'il est difficile à multiplier donc rare et cher. J'ai trouvé des jeunes plants encore en godet à prix raisonnable chez un pépiniériste hollandais qui est présent dans les fètes des plantes comme Saint Jean de Beauregard, c'est Low gardens. MAis il faudra les élever un an ou 2 en pépinière
Les érables japonais sont souvent chers :le travail de greffage est technique et chronophage ,et ça se paye
Et il faut auparavant cultiver cultiver le porte-greffe jusqu'a ce qu'il soit de taille suffisante ,puis attendre que le greffon soit soudé et ait poussé suffisamment ...et le temps ,c'est de l'argent
Mais il y ,a un autre inconvénient ,pendant le temps qu'il faut au porte-greffe pour que son tronc aie un diamètre suffisant les racines s'allongent et si le container est trop petit et c'est souvent le cas (question d'économie et de facilité de manipulation), elles tournent en rond au fond du pot ; et comme c'est du bois ,en grossissant ce chignon persiste ,le diamètre grossissant les racines finissent par s'étrangler mutuellement. Si les racines sont encore assez souples il faut défaire au maximum ce chignon, et rediriger les différentes racines dans des directions différentes,sans quoi la stabilité ultérieure de l'arbre est compromise ,ainsi que son développement; Si ce n'est plus possible,il ne faut pas hésiter à donner un ou 2 coups de sécateur dans le chignon, ça ralentira un peu la croissance ,mais les racines sectionnées vont se ramifier et en l'absence de contraintes partir dans toutes les directions. Voila ce que je fais si je tombe sur la rareté que je cherchais ,sinon ,je passe mon chemin! Et ceci est valable aussi pour les autres espèces en particuliers pour celle qui développent un puissant enracinement pivotant tels que les chènes ,les pins les noyers ou les caryers :un jeune plant de quelques centimètres de haut peut envoyer en moins d'un an une carotte d'un mètre de long! Difficile à faire tenir dans un godet!
je crois avoir presque dépassé la longueur possible du texte et j'ai encore un tas de choses à dire....suite au prochain numéro!...
,
opusoculi
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

Ici ous aimons les passionnés, les ‘toqués’ d’érables, qui prennent le temps d'écrire des pavés; les tartines de texte ne nous font pas peur.
Soit le bienvenu parmi nous.
Et si tu as des photos de tes cultures , que dis-je, un arboretum ! Alors là, n’hésite pas à ouvrir un post.
Pour les cultivars c’est par là : viewtopic.php?f=118&t=194436
A bientôt.
Mes érables , printemps automne 2019. http://jalbum.net/a/1973986
Année 2018. http://jalbum.net/a/1974352
bernardreinert1
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

merci Opusoculi pour ton accueil
pour les photos j'y pense ,mais il faudra attendre un peu car si j'étais dans ma jeunesse un fana de photo argentique, je ne suis pas un as de l'informatique.
De plus une longue dépression et ses traitements m'ont laissé des séquelles : "brouillard cérébral" et asthénie
j'essaie en plus d'apprivoiser mon nouvel ordinateur ,un peu déroutant par rapport à l'ancien ,ce qui explique quelques bizarreries dans mon précédent texte. C'est un "pavé"parce qu'autiste de haut niveau (syndrome d'Asperger) ,j'ai un sens aigu des détails et je n'arrive pas à faire court, mais mon intelligence atypique (mais pas supérieure) me permet de résoudre des problèmes sur les quels les gens normaux buttent ,parce que j'aborde les problèmes différemment . Je veux en faire profiter les autres et je m'excuse auprès de ceux que ça peut dérouter
bernardreinert1
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

Suite de mon message d'hier
Je précise que tout ce que je dis est le fruit de 30 ans de plantations, d'échecs et d'erreurs commises, mais dont j'ai analysé les causes. J'ai trouvé beaucoup d'informations dans le livre " Les racines, face cachées des arbres ",ouvrage collectif édité par l'institut pour le développement forestier. ET aussi dans un ouvrage un peu ancien ,puisqu'édité en 1991,mais toujours d'actualité:"Planter des haies" de D. Soltner ,Sciences et techniques agricoles
Revenons a nos moutons ,ou plutot à nos érables ,mème si tout ce que je dis est applicable aux autres espèces ,avec le bémol qu'il faut à chaque fois tenir compte de leurs exigences écologiques: il y des plantes pour les tourbières ,d'autre sont adaptées au désert; L'oublier c'est l'échec assuré . Moyennant quoi ,j'ai 95 % de réussite ,les pertes étant dues principalement aux aléas climatiques et en particuliers les redoutables gelées tardives caractérisant le climat de ma région
Abordons le sujet des substrats de cultures qu'on trouve dans les containers,la plupart du temps à base de tourbe ou d'écorces broyées, imbibées d'engrais et de pesticides...Donc bien loin d'une terre de jardin,à la quelle les racines doivent dorénavant pousser, et au moins chez moi dans un sol d'origine granitique ,ça pose beaucoup de problèmes. Voici les causes identifiées:
_ La tourbe est connue pour se gorger d'eau....mais se réhydrate difficilement lune fois qu'elle est excessivement sèche : si on plante une motte sèche , elle aura de grandes difficultés à se réhydrater ,mème en hiver, ou sous la pluie ,ce qui risque de faire mourir la plante de déshydratation. Avant de planter ,je trempe systématiquement la motte dans un seau d'eau ,jusqu'à complète hydratation ,c'est à dire jusqu'à ce que la motte coule et ne dégage plus de bulles d'air. Et sauf en hiver ,j'arrose abondamment après plantation, sans trop tasser pour coller la motte à la terre en évitant l'asphyxie des racines
_L'épigénétique. C'est un ensemble de réactions biochimiques affectant l'ADN qui permet d'activer ou de désactiver des gènes ,et c'est souvent difficilement réversible. Un neurone et une fibre musculaire partagent le mème ADN ,mais sont fondamentalement différents . L'épigénétique permet aussi l'adaptation à l'environnement ,bien plus rapide qu'une modification du génome par des mutations ,,rares et forcément aléatoires et ne pouvant que profiter aux générations futures . Et c'est particulièrement important pour les végétaux ,définitivement ancrés par les racines, là où le hazard a porté la graine ....rarement là où il faudrait . SI l'animal peut aller voir si l'herbe du pré d'à coté est plus verte ,le végétal n'a d'autre choix que de faire avec ,et s'adapter... ou disparaitre. A l'échelon du mème arbre , la branche basse doit s'étaler horizontalement pour faire de la photosynthèse dans la pénombre du sous-bois, tandis que le méristème apical du bougeon terminal du tronc doit engendrer des pousses verticales ,et un feuillage qui doit résister à une intense insolation directe et ses UV. La faible réversibilité explique aussi pourquoi un conifère greffé peut avoir du mal à faire un tronc ,si le greffon de la variété a été pris sur un rameau latéral.
Revenons en à nos racines....: Plus elles auront poussé longtemps dans un substrat artificiel ,plus elles auront du mal à s'adapter. Souvent elles ont un aspect bizarre ,fibreux ,rien à voire avec des racines normales . Rares sont les jardins qui ont un sol tourbeux, souvent mème il ne s'agit pas d'un sol ,mais de déblais étalés des fouilles de la construction de la maison . C'est un milieu pour des bouleaux et des pins ,plantes pionnières ,pas pour un érable japonais. Ce n'est donc pas étonnant que c'est avec cette espèce que j'ai subit le plus de pertes, et c'est d'autant plus désagréable que ce sont des végétaux couteux.
J'ai donc essayé de contourner le problème: j'achète petit ,donc peu cher ,rarement plus de 20 euros .La plupart du temps j'essaye d'acclimater la plante en la transplantant ,rarement directement en pleine terre mais dans ma propre pépinière dans des grands containers de récupération . Dans le fond je mets une couche de drainage ,un mélange de sable et de gravier,le plus souvent des alluvions du ruisseau qui traverse l'un de mes terrains, au moins je suis sur qu'il n'y a pas de calcaire. Je défaits les chignons de la motte (voir un précédent texte pour les raisons) et je remplis le container d'un mélange de terre du jardin (celle fine des taupinières est parfaite ,du coup je ne leur fais la guerre que dans le potager),mélangée à un compost maison . Un terreau à base de tourbe serait sans doute plus logique ,mais je contribuerais à la destruction des tourbières (je recycle simplement celle du pot) . Donc je faisait un compost à base de crottin de cheval ,mais maintenant ,faute de cheval ,je le fais avec un mélange de feuilles mortes (d'érables principalement ,car tout n'est pas adapté) de tontes de gazon ,et d'orties. Le tout bien mélangé et après un an de maturation et j'en mets plus au contact de la motte. Donc ça ne coute rien à part de l'huile de coude ,et mes déchets sont ainsi recyclés. Les plants restent ainsi 1 ou 2 ans en pépinière, à l'ombre lumineuse d'un érable argenté, avant d'ètre plantés . Malgré cela parfois ,au dépotage ,je me rends compte que les racines ont à peine réussi à sortir de leur gangue de tourbe et n'ont pas réussi à coloniser tout le grand container. D'ailleurs souvent c'est un érable japonais ,ou/et une plante de Hollande ...

Je vous parlerai prochainement du role du microbiote végétal
opusoculi
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

Moi qui tartine des pavés et des billets détaillés, je ne suis pas dérouté pas le-tien.
Et je crois que nous avons tous en nous-même une petite partie d’Asperger .

Merci de partager ton expérience.
Pour ma part je me méfie des conteneurs trop grands, je réfère agrandir les pots peu à peu.
Je n’utilise aucun compost maison ni fumiers de crotins ou de bouses , trop de risques de maladies.
L’activité bactérienne des composts et fumiers est trop importante pour des petits arbres, l’activité bactérienne rend le substrat boueux et le bouche.
Je dis souvent que les arbres ne sont pas des légumes. Les arbres ont besoin de plus de minéraux que les salades.
L’écorce de pin et la pouzzolane jusqu’à 60% du volume sont pour moi la clé de la réussite de la culture des Acer en pots.
Dernière modification par opusoculi le mar. 02 févr. 2021 18:47, modifié 1 fois.
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AlainK
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par AlainK »

opusoculi a écrit : mar. 02 févr. 2021 18:22 Moi qui tartine des pavés et des billets détaillés, je ne suis pas dérouté pas le-tien.

Et je crois que nous avons tous en nous-même une petite partie d’Asperger .
:lol:

Je souscris ! :) Moi qui porte en permanence des lunettes depuis l'âge de 6 ans, suis myope comme une taupe et maintenant presbyte avec en plus un glaucome depuis une dizaine d'année, j'avoue que c'est très fatigant visuellement de lire un texte sans interlignes et/ou paragraphes.

Pour les "handicapés visuels" comme moi (un tout petit handicap), un texte aéré me permet de lire plus rapidement, de relire plus attentivement un passage que je ne comprends pas immédiatement ou qui demande réflexion.

J'encourage donc tous ceux et toutes celles qui ont des choses très intéressantes à dire à "aérer" leurs messages car ce que tu dis, Bernard, est fort intéressant : merci de ta contribution. :welcome:

Ceci dit...
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par AlainK »

@bernardreinert1 :

"J'ai quitté mon cher pays, mais j'ai laissé mon coeur, dans mon Auvergne jolie, etc." à l'âge de six ans (Murat, puis Aurillac), et à l'époque je ne m'intéressais guère aux plantes, mais je pense que la plupart des sols sont neutres à acide, non ?...

Ici, dans le Loiret, au nord de la Loire, la terre est calcaire, mais je n'utilise la tourbe que dans de très rares occasions, pour des semis par exemple ou avec du sable pour stratifier des graines. Donc la base de mes mélanges (arbres en pot) est pouzzolane + écorce de pin compostée + pumice : je trouve les trois chez un grossiste près de chez moi, Terval (pub gratuite) avec du compost ou du terreau de plantation.

La tourbe peut être utile par contre si on plante en pleine terre dans un sol argileux, je pense...
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

réponse à Alain K
Désolé pour mes textes trop denses . Je suis conscient du problème ,mais les gens comme moi captent les infimes détails ,et ne savent pas faire court ,car résumer ,c'est perdre des informations potentiellement importantes. Mais devant vivre dans un monde de "normopensants ",je dois m'adapter. Alors ta remarque ne me vexe pas , au contraire ,tu me rends un grand service
j'avais bien voulu aérer mon texte ,mais ,nouveau sur le site ,il m'a semblé que la longueur du texte paraissant limitée ,ça n'aurait pas pu tenir dans l'espace
Je suis un " Auvergnat d'importation ",et ce qui m'a le plus choqué en arrivant dans cette superbe région ,c'est de voir, au moins ici dans le "Far West " du Puy de Dome , le peu de cas qu'on les autochtones font de leur patrimoine :bocage massacré ,zones humides drainées ,volcans éventrés et maintenant forets défrichées,...
Pour ètre cohérent avec moi mème ,je ne veux pas contribuer au massacre des volcans en utilisant la pouzzolane pourtant ici facile à se procurer, ni à la destruction des tourbières .Chez moi la tourbe et les terreaux qui en dérivent sont réservé aux plantes carnivores et aux semis . Et dans ce cas avec parcimonie :inutile de créer moi mème ce contre quoi je lutte avec les substrats des pépiniéristes ,surtout hollandais
j'essaie aussi de faire rimer écologie avec économie : mes déchets sont mes matières premières, c'est la base de l'économie circulaire.
Mon père cultivait un jardin sur un sol argilocalcaire dans ma Lorraine natal et utilisait de la tourbe. Mais tu pourrais judicieusement recycler tes feuilles mortes en les épandant EN SURFACE au pied de tes arbres . C'est comme ça que ça se passe dans la nature et il ne faut pas oublier que les érables japonais sont des arbres de sous bois. Les vers de terre anéciques les enfouiront progressivement en venant se nourrir via des galeries verticales apportant l'oxygène indispensable à la croissance des racines ,tout en facilitant leur pénétration en profondeur et le drainage de l'eau en excès; tu obtiendras donc un sol humide mais pas asphyxiant ,sans risque de colmatage du sol bien au contraire! Tu peux aussi utiliser tes tontes de gazon ,plus nutritives ,mais uniquement en couches très fines .... Mais j'empiète là sur le sujet d'un autre ...pavé
Pour en revenir à l'Auvergne ses sols sont comme tu le dit souvent acides ,sur le granite .Les roches volcaniques donnent des sols au pH plus élevé ,et c'est repérable par la végétation: érable champètre ,cornouiller sanguin ,camérisier à balais et c'est plus propice aux cultures céréalières .Ca permet accessoirement de repérer des volcans méconnus car anciens et érodés, comme ceux qui parsèment les Combrailles . J'ai aussi eu la surprise de mesurer un pH de 8,5 dans un jardin sur un coteau en Limagne
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par sangokaku »

Bonjour Bernard

Merci pour tes pavés naissant ici, je suis presque parisien c est normal pour moi d aimer cela 😁

Avec Misologue, opusoculi, Alain et consort tu auras de la répartie et ce n est pas pour me déplaire. On apprend beaucoup ici à vous lire.

Je me reconnais bien dans ce que tu écris sur le recyclage in situ des déchets verts. C est une formidable opportunité de créer de l humus, et de ne pas rendre encore plus argileux son terrain. Sur l acidité, j ai de la chance mon terrain est plutôt neutre, malgré la terre collante. Et ma règle c est de sortir le moins possible, juste les arbres perdus ou malade et les Ifs car j ai peur de la toxicité.

Je ne renoncerai pas à planter des érables en pleine terre ici aussi, c est pourquoi je suis à fond sur les semis qui sont directement acclimates à ma terre. Je fais des tests, et y a de la perte...

En pot et pour du cultivar, c est une autre paire de manche

Sangokaku
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par Helfrider »

AlainK a écrit : mar. 02 févr. 2021 18:49 Donc la base de mes mélanges (arbres en pot) est pouzzolane + écorce de pin compostée + pumice : je trouve les trois chez un grossiste près de chez moi, Terval (pub gratuite) avec du compost ou du terreau de plantation.
Bonjour Alain, tu mélanges la pumice et la pouzzolane ? J'avais dans l'idée de le faire, la pumice étant plus légère mais se désagrège plus que la pouzzolane. Concernant la rétention d'eau entre pumice et pouzzolane j'ai lu des infos contradictoires, peux-tu stp nous éclairer sur ce choix de mélange ?
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par reggy »

Bonjour Bernard,
Je rejoins les paroles de mes prédécesseurs, ici nous aimons les tartines, car plus on en dit sur les érables plus on est contents!
Pour ma part cela alimente mes petits déjeuners. Quoi de mieux qu'une petite lecture matinale sur son sujet favori devant une tasse de thé... :D

Donc bienvenu à toi!

Concernant le bassin parisien, il ne faut pas faire peur à nos amis qui y habitent. Nous avons également des belles couches de sables siliceux sur lesquels nos petits amis se plairont à merveilles (sables stampiens, cuisiens etc.).
Et je rejoints le fait qu'avec une bonne conduite du sol, les sols argileux peuvent tout à fait convenir.

Concernant les déchets verts je n'utilise malheureusement pas mon propre compost au pieds des arbres car ma femme met les épluchure et restes de patates. Après avoir lu les tartines d'Opusoculi j'ai retenu que ca pouvait favoriser le Verticilium dans le sol donc à éviter absolument.

Sangokaku, j'ai la même réflexion que toi en ce moment, je cherche à faire des massifs surélevés sur lesquels mettre des érables en pleine terre. Je me disais que peut être le schiste rouge pour les allées pourrait convenir. qu'en pensez-vous??

Sinon j'ai trouvé ça:
https://fr.jardins-animes.com/gravier-l ... x4QAvD_BwE
bernardreinert1
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

réponse à Opusoculi
-pour ce qui es d'Asperger saches que mon diagnostic date d'il y a 2 ans et j'avais 59 ans: il doit y en avoir bien d'autres qui courent les rues et l'ignorent. Ils sont souvent spécialiste autodidactes dans des domaines ardus, et la botanique en est un. Et il y a encore beaucoup plus de" sureffiscients mentaux" (dont Asperger est la forme la plus extrème)..C'est aussi appelé improprement "surdouance". Lorsque je cherchais désespérément ce qui me pourrissait la vie ,quand je tombais sur ce mot ,je ne lisais pas l'article parce pour moi ça concernait la plupart de mes rares amis, mais pas moi. Le fait que mes écrits ne te rebutent pas est un signe. Je te conseille la lecture du livre "Je pense trop "de Christel Petitcollin , éditions Trédaniel, il pourrait changer ta vie, moi ça a mis fin à 10 ans de dépression. Tu peux aussi trouver des choses intéressantes sur Internet

Revenons à nos érables:
quand je dis grand container ,j'aurais du dire container plus grand ,mais n'utilisant que des substrats maison (de la "terre de gaulois" selon mon ami pépiniériste) ,le grand volume n'est pas un obstacle pour moi: la culture en pot n'est pas mon but final,ce n'est qu'un moyen d'adapter la plante à un milieu moins artificiel et le grand volume me permet d'étaler les racines des chignons démèlés et de leur permettre de s'adapter sans les couper à de la vrai terre pour diminuer les échecs à la plantation en pleine terre
Je n'achète que des jeunes plants ,et mème souvent ils sont encore en godet ,encore parfois attaché à la graine dont ils sont issus; ça coute 10 fois moins cher . "L'élevage" je peux le faire moi mème dans de la terre à peine enrichie . Une plantation directe peut marcher avec une espèce locale (méthode Soltner) ,mais avec les espèces exotiques il y a trop de pertes : Je suis à 800 m et les pépiniéristes chez qui je trouve mes raretés sont dans des régions plus chaudes, quand ce ne sont pas des hollandais cultivant en serre
Le compost maison que je mélange à la terre de taupinière est là plus pour remplacer la tourbe par quelque chose s'en rapprochant par sa texture et sa richesse en matières organiques, plus que pour ses apports nutritifs . Je fabriquais mon compost à partir d'un mélange de foin gaspillé et de crottin issus d'un cheval et d'un ane paturant en hiver un terrain de '4 ha . ET ils préféraient gratter la neige l'hiver pour manger des herbes et des joncs secs plutot que le bon foin à l'abri. Si c'étaient des chevaux de course gavés de granulés ,ça aurait sans doute été plus riche et d'une texture moins fibreuse

Je suis d'accord avec toi ,des substrats trop riches sont nocifs : un nitrate reste un nitrate ,qu'il soit issu d'engrais ou de compost: en excès ça donne des plantes qui poussent trop vite ,sont sensibles aux maladies, poussent trop tardivement en automne et vont donc ètre mal aoutées, ce qui est rédhibitoire dans ma région froide. Mon expérience est qu'il vaut mieux planter en terre une plante pas trop" poussée" : souvent elle réagit par une croissance vigoureuse ,"croissance compensatoire" dirait on s'il s'agissait d'un jeune bovin

J'ai fait une mauvaise expérience avec un énorme tas de fumier de mouton ,qui a donné un compost "super glue" qui m'a fait perdre ,mème dilué , un tas de jeunes plants . C'était très dense ,je pense que les vers et insectes décomposeurs ont été tués par des résidus de traitements antiparasitaires avec de l'ivermectine ,dont la toxicité environnementale s'approche de celle des néonicotinoides, ...ce que le fabricant s'est bien gardé de dire alors que c'est une catastrophe pour l'écosystème prairial !
Je n'ai pas d'expérience avec du fumier d'autres espèces ,bien que je sois entouré de bovins . Maintenant que chevaux et moutons ont quitté la maison avec mon ex épouse ,je me sers des déchets que j'ai : les feuilles mortes qui me gènent, tontes de gazon et orties . Je n'ai pas assez de recul pour le compost,mais en paillage en permaculture dans le potager ,c'est pas mal ,si on respecte l'équilibre azote-carbone

Quant à l'écorce de pin j'en utilise beaucoup , je me la fais livrer par remorque de 20m3,par un ancien client qui a une scierie , au prix de 60 euros la cargaison je m'en sert pour pailler mes nouveau massifs (je fais un jardin de fainéant) . Ca met 3 ans pour se décomposer ,temps que j'utilise pour installer des couvre sols acceptant racines et ombre . Il me reste un reste de tas datant de 3 ans ,alors je vais voir si je peux l'utiliser dans mon substrat maison . On en trouve souvent dans les pots des pépiniéristes et finalement ça ne reprend pas si mal que ça en plantation directe, si la motte est bien humide et qu'il n'y a pas de chignon

La pouzzolane ,par contre ,mème si c'est un matériau local ici en Auvergne, que je pourrais me faire livrer par camion pour pas cher, hors de question ,je ne veux pas contribuer à défigurer nos volcans, dont certains sont arasés!

En ce qui concerne les bactéries et champignons du sol ,c'est le sujet d'un futur message...
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par bernardreinert1 »

bonjour Reggy et Sangokaku

désolé d'avoir oublié que le Bassin Parisien a aussi quelques sols siliceux, je suis originaire de Lorraine ,et le village de mon enfance est tout en grès, mème si ce n'est pas la roche dominante ; on avait surtout des marnes, c'est bien pour le blé ,mais pour le reste...

l'if est bien un arbre toxique :500g tuent une vache ou un cheval dans l'heure qui suit,mais il faut le manger! J'ai une haie taillée de 150 m et aumoins une 20aine de cultivars autour de la maison et aucun problème . Mes semis spontanés ,je les récupère pour les transplanter dans les parcelles d'arboretum créées dans des coupes forestières avec une cloture à gibier tout autour donc aucun risque pour lui . Cet arbre est devenu rare ,il a été surexploité pour son bois précieux en ébénisterie et qui faisaient des arcs de très bonne qualité. Maintenant on en fait des médicaments anticancéreux ce qui fait que les espèces américaines et asiatiques sont aussi au bord de l'extinction
pour moi les jardins sont des havres de biodiversité ,et les espèces en difficulté y ont toutes leur place

pour les pommes de terre et la verticilliose ,mon ami le pépiniériste m'a ,si je me souviens bien, dit la mème chose
Mon potager est en permaculture ,je jette directement les épluchures en surface sur le sol et la faune du sol les fait disparaitre rapidement (quelques jours en été , donc je ne suis pas confronté au problème; Mais merci pour la piqure de rappel
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AlainK
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par AlainK »

Helfrider a écrit : mer. 03 févr. 2021 17:02 (...) Bonjour Alain, tu mélanges la pumice et la pouzzolane ? J'avais dans l'idée de le faire, la pumice étant plus légère mais se désagrège plus que la pouzzolane. Concernant la rétention d'eau entre pumice et pouzzolane j'ai lu des infos contradictoires, peux-tu stp nous éclairer sur ce choix de mélange ?
Certes la pumice se désagrège plus vite que la pouzzo, mais ça prend des années : mon expérience se base sur mes essais de substrats pour le bonsaï qui par définition sont dans des pots assez petits pour la plupart. J'ai rempoté des rabres "en culture" de plus de 5 ans avec de la pumice pratiquement pas dégradée. Peut-être est-ce dû à sa provenance : Allemagne (non tamisée) ou calibrée (Pépinières de Chine, 78420), mais j'ai utilisé les deux et n'ai guère vu de différence.

La pumice semble avoir une rétention d'eau légèrement supérieure à la pouzzolane, mais bien moindre que l'Akadama qui est une roche argileuse que j'utilise parcimonieusement car elle se délite au bout de 3-4 ans pour former une bouille imperméable. Pour moi, l'intérêt de la pumice est que pour des pots d'une certaine taille, quand le substrat est sec, c'est beaucoup plus léger, plus facile à déplacer sans déplacer un disque (pas 33 tours, inter-vertébral).

L'avantage de la pouzzo est qu'elle est très stable et a des angles tranchants : les racines vont donc se ramifier plutôt que former des racines longues avec peu de radicelles près du collet.

Beaucoup d'amateurs de bonsaï cultivent leurs arbres dans un substrat sans aucune matière organique sinon l'engrais (la plupart du temps "bio") qu'ils y ajoutent. 100% akadama, 100% pumice, 100% pouzzo ou autre, mais cela demande des soins quotidiens, une vigilance que je n'ai pas. Donc je mets toujours au moins 20% d'organique, de l'écorce de pin compostée qui, à la fois apporte un minimum de nutriments et surtout évite au substrat de sécher trop rapidement.

La composition idéale d'un substrat ne se fait pas "au doigt mouillé", mais elle dépend tellement de l'environnement que ça demande sans doute de tâtonner un peu. :)
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Message par Helfrider »

Merci Alain pour les réponses, c’est bien ce que j’ai pu lire chez d’autres bonsaïcas, que la pumice retient un peu plus d’eau en été. Du coup je pense mettre un peu de pouzzolane au fond des pots, et la pumice dans le mélange. Utiliser plus la pouzzolane pour la terre.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par AlainK »

Helfrider a écrit : ven. 05 févr. 2021 19:43 (...)mettre un peu de pouzzolane au fond des pots, et la pumice dans le mélange. Utiliser plus la pouzzolane pour la terre.
Tu nous diras les conclusions que tu en tires, chez toi, dans ton environnement.

Le rempotage, les changement de substrat sont visibles dès la reprise de la végétation, mais à savoir quels sont les bénéfices à terme, c'est une autre histoire, une histoire qui ne se raconte pas en quelques semaines. :wink:
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

AlainK a écrit : ven. 05 févr. 2021 19:26
Helfrider a écrit : mer. 03 févr. 2021 17:02 (...) Bonjour Alain, tu mélanges la pumice et la pouzzolane ? J'avais dans l'idée de le faire, la pumice étant plus légère mais se désagrège plus que la pouzzolane. Concernant la rétention d'eau entre pumice et pouzzolane j'ai lu des infos contradictoires, peux-tu stp nous éclairer sur ce choix de mélange ?
Certes la pumice se désagrège plus vite que la pouzzo, mais ça prend des années : mon expérience se base sur mes essais de substrats pour le bonsaï qui par définition sont dans des pots assez petits pour la plupart. J'ai rempoté des rabres "en culture" de plus de 5 ans avec de la pumice pratiquement pas dégradée. Peut-être est-ce dû à sa provenance : Allemagne (non tamisée) ou calibrée (Pépinières de Chine, 78420), mais j'ai utilisé les deux et n'ai guère vu de différence.

La pumice semble avoir une rétention d'eau légèrement supérieure à la pouzzolane, mais bien moindre que l'Akadama qui est une roche argileuse que j'utilise parcimonieusement car elle se délite au bout de 3-4 ans pour former une bouille imperméable. Pour moi, l'intérêt de la pumice est que pour des pots d'une certaine taille, quand le substrat est sec, c'est beaucoup plus léger, plus facile à déplacer sans déplacer un disque (pas 33 tours, inter-vertébral).

L'avantage de la pouzzo est qu'elle est très stable et a des angles tranchants : les racines vont donc se ramifier plutôt que former des racines longues avec peu de radicelles près du collet.

Beaucoup d'amateurs de bonsaï cultivent leurs arbres dans un substrat sans aucune matière organique sinon l'engrais (la plupart du temps "bio") qu'ils y ajoutent. 100% akadama, 100% pumice, 100% pouzzo ou autre, mais cela demande des soins quotidiens, une vigilance que je n'ai pas. Donc je mets toujours au moins 20% d'organique, de l'écorce de pin compostée qui, à la fois apporte un minimum de nutriments et surtout évite au substrat de sécher trop rapidement.

La composition idéale d'un substrat ne se fait pas "au doigt mouillé", mais elle dépend tellement de l'environnement que ça demande sans doute de tâtonner un peu. :)
(b) Il y a pumice et pumice, selon la provenance elle s’effrite plus ou moins vite, l’italienne tient moins longtemps que la japonaise plus chère .
D’accord sur les propriétés.
La pouzzolane provoque des divisions des racines, à conseiller pour jeunes plants, bonsai, et plantes à rétablir d’urgence.

Paragraphe bonsai: la pratique d’Alain est également la mienne.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par Helfrider »

Merci pour vos réponses. La pumice que j’utilise vient d’Italie.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par samuel8 »

Je viens de tailler le talon du porte greffe de mon Allen's gold qui venait de chez Esveld.
C'était vraiment pas évident, en fait une bonne partie était dans le tronc. Je l'ai taillé ou plutôt rogné avec une pince courbe.
Mon résultat me semble assez moyen mais je ne vois pas trop comment j'aurais pu faire mieux.
J'ai un peu écorché le tronc.
Suite à la taille, une sorte de petite cavité, un petit trou descendant est apparu à la base du talon, cette ouverture devra être bien surveillée car c'est un potentiel nid à bactéries.
J'ai bien badigeonné tout ça au Nordox et le referait dans 3 semaines.
J'espère qu'il n'y a rien de trop mauvais pour le futur de l'érable.
Voici la photo du talon au moment où je l'ai acheté et maintenant après la taille :
allen0.jpg
allen1.jpg
allen2.jpg
opusoculi
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

«  une bonne partie était dans le tronc. Je l'ai taillé ou plutôt rogné avec une pince courbe. »

-La partie morte correspond à l'ancienne tige du porte greffe . Les cellules mortes peuvent descendre plus ou moins loin, selon la rapidité de la prise de la greffe. Ce trou se nomme ‘nécrose’. Beaucoup de greffes ont une nécrose incluse qui ne se voit pas de l'extérieur.

«  une sorte de petite cavité, un petit trou descendant est apparu à la base du talon » ,
-La multiplication des cellules de la greffe recouvre le trou et finira par l’englober mais une nécrose reste et restera même si elle ne se voit pas.
Une greffe est toujours un traumatisme pour l’arbre. Des études montrent qu'un arbre greffé a une durée de vie moins longue que la même espèce non greffée; cela ne doit pas faire peur, les greffes durent mais un peu moins, quoi qu’en disent les fournisseurs/vendeurs.
Les chercheurs ne savent pas dire exactement pourquoi il en est ainsi, il est probable que cette nécrose presque inévitable peut avoir des conséquences.

«  cette ouverture devra être bien surveillée car c'est un potentiel nid à bactéries » .
«  J'ai bien badigeonné tout ça au Nordox et le referai dans 3 semaines » .
-C’est ce qu’il faut faire.
Dans le choix d’un arbre greffé on tient compte (autant que faire se peut) de l’aspect de la greffe. Plus vite le porte greffe coupé se recouvre, mieux c’est.
Plus ça traine plus la nécrose sera importante; d’autant plus si le diamètre du porte greffe est important.
La coupe du porte greffe est plus ou moins bien faite par le greffeur. Dès que le talon est sec il faut le couper raz .
Dans tous les cas on applique du Nordox ou de la BB aussitôt après l’achat .

«  J'espère qu'il n'y a rien de trop mauvais pour le futur de l’érable » .
-Pas de problème, l'érable que tu montres correspond au cas habituel.
Très rares sont les greffes sans aucune nécrose.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par samuel8 »

Merci pour ta réponse détaillée et rassurante Opusoculi, toujours un plaisir de te lire.
A partir de maintenant je ferai le suivi et mettrai du Nordox régulièrement pour éviter les bactéries dans la nécrose.
Suite à la taille du talon, j'ai eu de la sève qui s'est mise à couler mais rien d'anormal, ça s’est arrêté 2 jours après... (j'avais peur que ça fasse comme le petit Ornatum en automne, j'avais cassé une petite branche, elle n'arrêtait pas de suinter, des traces sombres et collantes se développaient le long de la branche, j'ai résolu le problème en essuyant les traces mais surtout en mettant du mastic sur la plaie...)
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

Complément pour ceux qui suivent les épisodes de notre feuilleton.

-Au sujet des greffes:
Il y a des cas (heureusement rares) de greffes nécrosées qui cassent au vent.
Les greffes sont vulnérables à des chancres spécifiques (bactéries), rares aussi. Eviter de blesser une greffe, de même elle doit rester à l’air et sécher, on ne recouvre pas une greffe de substrat (sauf pour certains rosiers et pas tous).
Le bois devenant gris est décomposé par d’autres bactéries qui ne sont pas des pathogènes, c’est un processus normal.
Ces mêmes bactéries qui dégradent les bois devenus gris décomposent les bois mort à l’intérieur d’une greffe ou d’une autre plaie; ce qui crée un trou à l’intérieur du tronc. L’utilisation de quelques gouttes de produit au cuivre limite l’importance de la détérioration.
Le bois mort imprégné de cuivre qui se trouvera recouvert de tissus vivant n’évoluera plus.
Tel est l’ensemble des accidents qui peuvent survenir une greffe.

-Au sujet de la sève qui coule.
Plus le sol est mouillé plus la sève coule. Quand les feuillent évaporent de l’eau de mai à octobre, la sève ne coule plus d’une cassure même si le sol est bien mouillé.
Si la cassure ou la coupe du sécateur fait une déchirure ou un arrachement, la sève coulera plus longtemps.
Refaire une coupe plus franche peut aider à réparer la fuite; les cellules au bord de la coupe nette se choisissent, la fuite est colmatée plus vite.
Quand ça coule longtemps, des semaines durant, des bactéries (encore d’autres bactéries, décidément !) se développent dans l’humidité; elles créent des amas gélatineux parfois colorés de rose ...
Les cas graves surviennent lors de coupes de grosses branches mal faites ou qui ont cassé avec des arrachements profonds. Dans ce cas ça coule très longtemps.
J’ai eu le cas d’un peuplier qui a coulé pendant des années jusqu’à ce que je le fasse abattre par d’autres raisons.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par samuel8 »

Merci Opusoculi pour ta réponse et celle bienvenue aussi sur les rempotages des érables et des pins.
Je sais que tu es grand amateur de pins, je t'enverrai une photo du pin quand il sera rempoté. Ca va être encore un bon boulot.

Tu m'avais conseillé il y a quelques mois de donner de l'engrais à mon semis d'ornatum, il te semblait un peu carencé (il était en 10L, maintenant il est en pleine terre) et de mettre du fertilisant or brun pour le gros seiryu en motte.
J'ai pas trouvé le fertilisant or brun, à la place j'ai trouvé leur engrais universel organique (avec additif agronomique, ils disent aussi avec préparation microbienne, en gros avec un fertilisant), je voulais te demander si c'était tout aussi bien pour ces érables tout juste plantés en pleine terre, sinon j'ai de l'engrais géranium liquide.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par opusoculi »

Le fertilisant concertré ‘Or Brun’ est fabriqué en Vendée. Il est distribué partout dans le Sud-Ouest mais peut-être n’est-il pas distribué dans ce qui est pour nous le Nord ... Des fertilants concentrés de fumiers bien décomposés, enrichis aux algues marines il doit en exister sous d’autres marques.
Je cite souvent ce type de produit parce que utilisé en arrosage , à raison de 1à 2 poignée par arrosoir, l’humus et l’acide humique parviennent directement aux racines.

Quoi qu’il en soit , te casse pas les pieds. Un engrais universel organique en granulés convient.
Les sujets plantés récemment commencent à peine à former de nouvelles racines, elles assimileront vraiment les nutriments dans quelques semaines.
Disperse tes granulés à l’aplomb des racines et arrose pour lancer la transformation, la nourriture parviendra en temps utiles avec les prochains arrosages.
Pour ton ‘seyriu’, pas d’engrais géranium car au nombre d’arrosoirs pour un tel sujet, tu vas vider ton flacon !

J’espère que tu as supprimé 2 branches basses de ‘seyriu’. La suppression de 2 branches entières ne défigure rien et soulage l’arbre d’une partie de l’effort à faire pour reprendre.
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Re: Conseils pour nouveau venu chez les erables du Japon

Message par samuel8 »

Ok, j'utiliserai leur engrais organique, ça fera très bien l'affaire.
Concernant le seiryu, je vais reposter prochainement quelques nouvelles photos dans le sujet "plantation en motte", à la faveur des nouvelles feuilles.
Je n'ai pas du tout d’appréhension pour tailler les érables, c'est même le contraire, c'est une des choses qui m’intéresse le plus après leur contemplation.
J'avoue être passionné par la taille, le mouvement, la conduite des arbres, c'est récent pour moi mais vraiment intense. J'en apprends tous les jours. Le tout est de pouvoir anticiper, savoir quand s’arrêter, penser le plein, le vide et visualiser la construction de la ramification propre à l'arbre, au cultivar.
Ce n'est pas évident, c'est ça qui est passionnant, il faut être humble, je suis débutant et je fais des erreurs, c'est une école à ciel ouvert.
Il y a des arbres qui ont besoin de peu d'interventions et d'autres qui sont chaotiques, ils peuvent perdre une partie de leur grâce et de leur poésie si on n'intervient pas assez.
La nature ne fait pas toujours au plus harmonieux (en tout cas d'un point de vue humain qui conjugue nature, culture et esthétique), elle est seulement guidée par la volonté de puissance.
Il y a des arbres qui sont naturellement harmonieux quand ils se développent et d'autres qui sont plus chaotiques, alimentés d’énergies puissantes et désordonnées.
Nous parlons de jeunes arbres bien entendu, car les vieux arbres, très vieux arbres, là c'est autre chose, ils sont tous vénérables.
Je suis vraiment sensible aux deux grandes idées de l'art du bonsaï : représenter un arbre âgé et prendre modèle sur des arbres tortueux ayant subit les affres de la nature.
Mais tout ce que je dis n'est que mon ressenti, juste ma subjectivité qui s'exprime, il y a pleins d'autres visions qui sont intéressantes.
Le plus difficile et c'est une vraie leçon, c'est savoir être patient.

Après cette petite digression qui n'était pas prévue au programme, j'en reviens au Seiryu.
J'ai juste taillé une branche basse disgracieuse derrière le tronc , taillé ce qui se croisait à l'intérieur de l'arbre ( beaucoup de branchettes malingres) , taillé légèrement les branches sur les côtés pour ramifier davantage afin qu'il développe plus rapidement des branches latérales basses.
Mais pour l'instant et c'est bien normal toutes ses branches sont assez érigées.
Je voulais tailler une bonne branche basse qui partait devant le tronc mais j'ai hésité, je me suis dit qu'il valait peut être mieux attendre.
Je n'ai pas taillé la couronne de l'arbre sur conseil de mon pépiniériste, pour ne pas le bloquer mais pour info, pour lui il n'y avait pas de soucis à tailler un peu sur les côtés.
En gros j'ai enlevé une branche basse, je l'ai nettoyé à l'intérieur les branchettes mortes et malingres et j'ai légèrement taillé sur les côtés pour favoriser la ramification.
Je tiens à signaler que ça fait très peu de coupes vu la taille déjà conséquente de l'arbre.
J’imagine que certains penseront que c'est trop et d'autres peut être pas assez. Chacun se fera son opinion.
En tous cas J'étais dans l'optique de ne pas le brusquer.
Je renverrai une photo prochainement, tu pourras me faire des suggestions de tailles futures possibles si tu te sens inspiré...
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