L'histoire avait commencé ainsi :
sfritz a écrit : ↑mar. 19 févr. 2019 12:54... Propriétaire depuis moins d’un an, je compte me lancer progressivement dans le jardinage en créant un petit potager sur mon terrain.
Habitant sur un sol argileux, j’ai pu constater que mes voisins ont du mal à faire pousser des légumes, certains ont mêmes finis par abandonner. Pour ma part, j’aimerai tenter l’expérience en décompactant localement le sol avant de le recouvrir de butte de type Hugelkultur + lasagne...
Quel dommage qu'on ne lui ait pas dit d'emblée que le jardinage est loin d'être impossible en sol argileux !
Au contraire, c'est une terre très fertile, mais délicate à cultiver.
Pas besoin de buttes, carrés ou autres techniques récentes qui nous feraient croire que le jardinage à plat est une hérésie. A part le côté esthétique, et quelques avantages dans certains cas, ces techniques ne sont que des techniques parmi d'autres, pas une panacée.
Après 32 ans de pratique en terre argileuse, jamais je ne souhaiterais revenir à la terre calcaire et très filtrante que je cultivais avant.
Les voisins qui ont abandonné ont-ils cherché à améliorer le sol ?
Mon voisin jardinait comme son père, il ne connaissait ni compost, ni paillage. La terre devrait être exempte de toute "mauvaise" herbe, labourée en automne, labourée à nouveau en fin d'hiver, motobinée dès qu'un brin d'herbe osait montrer ses cotylédons. Une grosse averse suivie de vent et le sol n'avait pas plus de souplesse que les courts de Roland Garros ! Inutile de lui suggérer le moindre changement de ses habitudes, sa réponse était immuable "Mon père fait comme ça, alors je fais comme lui".
Un beau jour, il a entassé ses tontes d'herbe à côté du jardin au lieu de les vider dans le bois voisin. Que de l'herbe fraîche. Il parait que c'est mauvais pour le compost, pas assez de matière carbonée. Le pré à côté du jardin est 5 fois plus grand que le jardin. Il a eu un gros tas d'herbe qui a plus ou moins composté, plutôt pourri par endroits. A en faire frémir les puristes du compostage.
Depuis 10 ans il renouvelle l'opération. Son jardin est devenu bien plus productif, disons acceptable. Il n'a rien changé d'autre à ses habitudes. Le seul apport d'humus a grandement amélioré sa terre. C'est à la portée de tous, au moins sur une petite surface.
Quand on débute en terre argileuse, il faut comprendre que les interventions sur le sol au printemps doivent être faites au bon moment, sur sol bien ressuyé, et surtout ne pas rater ce moment qui peut être très court. Pas question de repousser d'un ou 2 jours parce que le calendrier lunaire dit que ce n'est pas le bon moment ! Quand il dira que c'est bon, et qu'il sera tombé 20 mm dans la nuit, on fait comment dans la gadoue ?
Cette année j'ai planté les pommes de terre le 1er mars (jour fruit), plus tôt que d'habitude. On sortait de 15 jours chauds et secs, la météo était pourrie pour les 10 jours à suivre. Si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pas pu le faire avant début avril au mieux, vu ce qu'on prend tous les jours (35 mm en 2 semaines).
Après il suffit de s'inspirer des pratiques modernes pour essayer d'améliorer ce qu'on peut. S'inspirer, pas appliquer bêtement sans chercher à comprendre.
La vérité est dans les résultats qu'on constate dans SON jardin. Dans les livres, forums et vidéos il n'y a que des pistes.