Apicultrice ici. Je vous dis ce qui sort de plusieurs conférences et articles spécialisés sur le sujet. ^^
Les hôtels à insectes, c'est très bien (à condition de bien les exposer, orientation Sud-Est, ou Sud), et surtout, de changer le contenu (paille, bambous, cônes de pins, etc) au minimum tous les trois ans. Si ce n'est pas fait, les maladies et parasites (notamment acariens) y trouvent un boulevard pour pulluler, et infecter toutes les générations les unes après les autres. Donc la mesure prophylactique, c'est de changer tout ça régulièrement. Dans la même veine, il est plus intéressant d'avoir plusieurs petits hôtels à insectes, qu'un tout gros (c'est comme en permaculture, on diversifie les emplacements pour embrouiller les parasites).
Cependant, l'hôtel à insecte, en tant que produit du commerce, est parfois problématique. Par son prix premièrement, les marges me semblent gigantesques. Si vous voulez, vous pouvez simplement faire des trous de différents (petits) diamètres dans un bloc de bois, bien exposé et à l'abris de l'humidité, les osmies vont adorer (ça remplace les bambous).
Puis par son design, il faut savoir que ça attire certaines espèces d'abeilles solitaires et d'alliés au jardin, mais vraiment pas toutes. Les bourdons par exemple, ne seront jamais attiré par un hôtel à insectes, car ils ont besoin de place pour leur colonie (ce sont des insectes sociaux). Aussi, énormément d'abeilles solitaires font leurs nids dans le sol (et même certaines, dans les coquilles d'escargot vides).
Du coup, si on veut vraiment aider les pollinisateurs et autres, un hôtel à insecte n'est qu'une dimension, parmi d'autres, d'une réflexion plus globale. D'autres étapes pourraient être, par ex, de laisser des zones en friches, laisser pousser les pissenlits et le trèfle (qui produisent énormément de pollen pour l'un, de nectar pour l'autre), planter des fleurs sauvages, laisser les insectes revendiquer des petites parties du jardin (en clôturant la zone d'un nid ou de plusieurs nids, par exemple, avec des ficelles)...
Niveau "dangerosité" d'un hôtel, quel que soit les bestioles qui sont dedans (souvent des osmies), c'est extrêmement rare de se faire piquer. Les femelles sont toutes munies techniquement d'un dard, mais ce n'est qu'en cas de détresse absolue qu'elles attaquent (par ex. si on marche dessus). Toujours garder une distance d'observation d'un mètre au minimum et ne jamais se positionner en face, mais sur le côté pour ne pas gêner les lignes de vol.
PS : les guêpes sociales ne seront jamais attirée par un hôtel à insecte, mais les guêpes solitaires, oui.
Notamment la magnifique chryside enflammée (Chrysis ignita). Elle parasite les nids d'osmies et d'abeilles maçonnes, en remplaçant les oeufs qu'elles y trouvent par les siens. On l'appelle aussi la guêpe-coucou.