Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Michmic

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Michmich70
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Poursuivons notre promenade japonaise.
Dans ce jardin de thé, le chemin, aussi tortueux soit-il, nous mènera inévitablement jusqu’au banc couvert (koshikake machiai). C’est une structure légère couverte et fermée sur trois côté. Elle comporte un banc sur lequel les invités viennent s’assoir afin de prendre le temps de s’imprégner de « l’esprit du thé ». La place à droite est celle de l’invité d’honneur, elle est marqué par la présence à ses pieds de la plus grosse pierre plate permettant de ne pas se salir les pieds et le bas du vêtement. Sur sa gauche se place les 3 autres invités qui auront à disposition 3 pierres plus petites. 4 invités étant le nombre maximum requis pour une cérémonie du thé. Il est courant de visiter ces jardins justes après une pluie car c’est à ce moment là que les couleurs sont le plus contrasté et les odeurs boisées le plus intense d’où la nécessité de se protéger de la boue.
Les palissades et clôtures jouent aussi un rôle important dans les jardins japonais. Du fait de son climat contrasté une maison japonaise peut être ouverte à tous les vents, car ses murs sont constitués de cloisons de bois coulissantes. Lors des grosses chaleurs il est usuel d’ouvrir complètement la maison. C’est pourquoi, une protection visuelle extérieure par un mur ou une haie est mise en place. Des zones de jardin à l’intérieur du terrain sont également cloisonnées. Hélas, ici le bambou fait défaut, des matériaux de substitution devront être trouvés.
Il y a deux familles principales, les haies végétales « vivantes » (ikegaki) et les haies mortes (shinigaki). Ces dernières peuvent être réalisées à l’aide de bambous ; de planches ; de pierres et de bruyère japonaise (les brandes seront un bon substitut).
Si certaines sont opaques et ont pour fonction de dissimuler des éléments disgracieux ou de masquer un point de vue d’autres servent à délimiter plus qu’à masquer et ne sont parfois que purement symbolique. On trouve aussi ce type de clôture en périphérie du jardin.
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Message par Michmich70 »

Un autre élément constitutif est le chiriana (trou à poussière). Cet élément symbolique appartient au rite de purification. Il se présente sous la forme d’un trou carré s’il est situé à proximité du banc couvert (koshikake machiai) ou circulaire lorsqu’il est à proximité d’un setchin (toilettes placé avant la cabane à thé et réservées aux grands jardins). Ce trou quelque soit sa forme et garni d’une bordure en pierre taillée ou réalisée en mortier, une pierre naturelle est placée au fond et une paire de grandes baguettes en bambou est positionnée sur ce rebord. Lors d’une cérémonie du thé, l’hôte qui aura nettoyé le jardin bien avant l’arrivée des invités, déposera au fond du chiriana quelques branchettes fraîchement coupées afin de signaler que le jardin a été « purifié »à leur intention. Les visiteurs sont invité à y déposer symboliquement toute la « poussière » qui encombre leur esprit afin d’être « pur » pour recevoir « l’esprit du thé ». On peut trouver aussi un chiriana près du chashitsu (cabane à thé).

A mi chemin, nous traverserons le chûmon, cette porte qui délimite le sotoroji (roji extérieur) de l’uchiroji (roji intérieur). Ce n’est qu’en franchissant son seuil que l’on passe de l’un à l’autre. Symboliquement elle marque la séparation entre le monde « profane » et le monde « du jardin intérieur ». C’est une construction légère qui peut être ou non couverte d’un toit. De ce que j’ai compris, un portail avec toit s’appellerait kidomon. Le portail peut prendre des formes plus ou moins élaborées. La plus simple est constituée de 2 piquets de bois enfoncé dans le sol entre lesquels est suspendu un portillon ajouré fait de bambou (shiorido)…
C’est à cet endroit que l’hôte vient accueillir ses invités, le premier du côté uchiroji, les seconds côté sotoroji. Chacun se positionne sur une pierre à usage spécifique (yakuishi) plus haute que les autres qui constituent le tobiishi (pierre volante) du roji (faut suivre). Si le roji prend la forme du nobedan (assemblage de longues pierres taillées et d’autre plus petite sans interruption dans la maçonnerie), cela permet à l’ensemble des invités de se tenir les uns derrière les autres.
Les yakuishi (pierre plus haute) ne sont pas identiques et leur taille varie suivant leur destination. La pierre teishuishi (pierre de l’hôte) est la plus petite de toute (humilité, humilité). Le chûmon dispose d’une pierre de seuil le norigoeishi (pierre de franchissement) plus haute et plus large que la précédente elle « aide » les invités à franchir le seuil. Parfois, ces deux pierres sont rassemblées en une seule. Enfin on trouve de l’autre côté du portail, la pierre de l’invité, plus grande que celle de l’hôte mais plus basse que celle de seuil tout en étant toute plus hautes que les pierres du roji… (C’est simple, non ?)…
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Message par Michmich70 »

Le tsubukai (vasque où l’on s’accroupit)
La principale caractéristique de cet élément est qu’il est positionné très bas, au raz du sol, obligeant celui qui va l’utiliser à se courber fortement, voir à s’agenouiller. Pour un japonais, l’action de s’abaisser est synonyme de soumission et plus l’on se baisse, plus grande est la soumission. Pour bien comprendre, imaginez des personnalités de « haut rang » obligé d’effectuer ce rituel dans le cadre d’une cérémonie. Ce tsubukai est bien entendu placé non loin de la cabane à thé afin de pouvoir se purifier avant d’y entrer.
Après avoir préparé leur esprit tout au long du roji le dernier acte consistait à se laver les mains de ses mauvaises actions et à se rincer la bouche de ses mauvaises paroles. Plus qu’un acte symbolique c’est avant tout un acte sacré hérité du Shintô puisque l’on doit effectuer ce même misogi (acte de purification) avant de pénétrer dans un temple.
La composition de tsubukai est plus complexe qu’il n’y paraît. La vasque (chôzubachi) est accompagnée d’une louche en bambou. On peut trouver une canalisation apportant l’eau mais ce n’est pas obligatoire et une lanterne de pierre sera placée toute proche pour les cérémonies nocturnes. Viennent ensuite des pierres à usages spécifiques (yakuishi) dont la principale est la maeishi (pierre de devant). C’est une grosse pierre plate légèrement surélevée permettent de s’accroupir près de la vasque sans salir ses vêtements (rappelez vous, après la pluie vient la boue ; les vêtements nippons ne comportent pas de boutons, etc…). D’autres yukuishi peuvent s’ajouter telles que teshokuishi (pierre pour bougie), permettant de poser une lampe portative lors de cérémonie nocturne et yuokeishi (pierre pour seau d’eau chaude) sur laquelle un récipient d’eau chaude permettait de se réchauffer les mains après une ablution hivernale. Ces deux pierres sont installées de part et d’autre de la vasque. Au centre de toutes ces pierres, des gravillons ou des galets sont généralement disposés afin d’assurer une bonne évacuation de l’eau par le sol. Cette partie se nomme umi (la mer).
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Message par Michmich70 »

Les lanternes de pierres (tôrô ou ishidôrô) introduite au Japon en même temps que le bouddhisme, servirent d’abord à éclairer les temples. Puis, vers le XVIème siècle, les maîtres de thé intégrèrent cet élément sacré au chaniwa (jardin de thé) apportant ainsi à ce jardin une dimension spirituelle. Plus symboliques que fonctionnelles ces lampes représentent l’Homme et son intégration dans la Nature.
Ces œuvres d’art de taille différentes habilement placées constituent le point culminant typique des jardins japonais. Dans le cadre du jardin de thé, on les retrouvera tout le long du chemin (roji). Même si leur fonction d’éclairage n’a plus de réel intérêt, on les dresse toujours là où un éclairage s’avère nécessaire, près d’une porte d’entrée, à proximité d’un virage de chemin, près d’un bassin, sans oublier le tsukubai (vasque aux ablutions) ou l’entrée du chashitsu (cabane à thé). S’il existe 9 catégories de lampe en pierre basées sur la forme générale, il me reste encore à les découvrir toutes. Tâche d’autant difficile qu’il existe en plus 75 sous catégories…
Les plus petites lanternes (Oki-gata) sont placées de préférence dans les petites cours, au bord des chemins ou des bassins. Les lanternes de contemplation de la neige (yukimi-gata) nécessitent, comme elles reposent sur 3 ou 4 pieds, un emplacement plus grand et stable. La neige s’accumule sur leur grand toit, d’où leur nom. Leur petite taille leur assure toutefois le même usage que pour la lanterne précédente. L’ikomi-gata est une autre forme de lanterne, plus haute, sur un seul pied, qui dispose de ce grand toit. Les lanternes à socle (tachi-gata) qui atteignent des hauteurs de 1,50m à 3 m, conviennent à de plus grand jardin.
Dans les jardins japonais, les pagodes, sorte de superposition de lanternes de plus en plus petites représentent les grands éléments de décoration. Il s’agit de reconstitutions de pagodes proches des temples bouddhiques. Le nombre d’étage est toujours impair et le nombre des coins des toits toujours pair. 3 ; 5 ; 7 étages sont courant, toutefois les plus grandes en comportent 13. Qu’elles soient placées sur des collines artificielles, implantées de façon à être recouvertes partiellement par les arbustes ou se reflétant dans l’eau elle sont toujours très décoratives.
Le shishi odoshi (épouvantail sauvage) est un autre élément de décoration que nous nous sommes approprié. A l’origine cette installation a été utilisé dans les champs de riz afin d’en chasser les animaux sauvage. Elle eput être installé au bord d’un bassin pour koï afin d’en chasser les hérons. En général, le shishi odishi n’a qu’une signification symbolique dans le jardin japonais. Son claquement à intervalles réguliers égraine le temps qui passe.
Les sculptures en pierre, bronze représentent le plus souvent des figures symboliques. Ainsi les grues sont-elles des porte-bonheur, les tortues le symbole de la longévité, les koï celui de l’amour, la force, la virilité et la chance. Cependant que les statues et les copies de bouddha ont un rôle religieux dans les jardins japonais et sont de ce fait placées dans un endroit silencieux du jardin.
Ce dernier texte clôture ma présentation du jardin de thé, ses caractéristiques et ses éléments constitutifs. Toutefois il existe encore d’autres archétypes…
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Message par Michmich70 »

Voici terminé la présentation du jardin de thé et je vais donc continuer ma description par le Tsuboniwa (jardin de cours).
Ce n’est que lorsque la classe des marchands devenu riche et puissante, prit de l’importance dans la société au même titre que les religieux, les nobles et les militaires que ce minuscule jardin fit son apparition. Entouré par 4 murs il se trouve généralement au cœur des habitations. Si l’on considère le jardin japonais comme une interprétation sublimée de la nature, alors le tsuboniwa est une sublimation de jardin. Le terme tsubo désigne une unité de mesure toujours utilisé au Japon pour définir une surface. Comme chez nous, ces valeurs ont évolué dans le temps. Un tsubo est donc aujourd’hui égal à 3,3058 m2. Ce qui correspond environ à la surface de 2 tatamis. Un tsuboniwa est, par association, un jardin à la superficie réduite et entouré de bâtiments ou de clôtures, d’où la traduction généralement accordées de « jardin cours ».
L’enchevêtrement des bâtiments est une des caractéristique des résidences de style Shinden. Cela créait de petit morceau de terrain coincés entre 2, 3 ou 4 murs. L’habitude fut rapidement prise d’y placer une ou plusieurs plantes de la même espèce qui donnait leur nom à ce jardin (fujitsubo : le jardin aux glycines ou kiritsubo : jardin au paulownia). Ensuite, le tsuboniwa évolue au long des époques dans les palais pour finir par se vulgariser, entre les XIV et XVII siècle, dans les demeures que l’on appelle machiya. Ce sont les maisons magasin des marchands. Elles se caractérisent par une façade étroite donnant sur la rue. Le magasin se trouve côté rue puis viennent les pièces d’habitation séparées du magasin par une cour intérieur aménagée en jardin. Dans le fond de la parcelle se trouvent les remises. Quelques fois ces remises sont précédées par un second jardin réalisé pour être vu depuis la pièce de réception de l’habitation. Ils sont représentatifs de cet art proprement japonais qu’est l’évocation de la nature dans un espace restreint.
Le goût pour le monde du thé est à la mode à cette époque. Tout homme cultivé se doit de connaître les principes de cette cérémonie. Les marchands se sont enrichis et, comme en France sous Louis XIV, le Japon ne manque pas de Mr Jourdain. Des bourgeois fortunés deviennent plus riches que certains seigneurs (daimyo). C’est donc naturellement qu’ils ci se sont fait bâtir des riches demeures avec des jardins de cours (tsuboniwa) évoquant le monde du thé. Toutefois ces jardins restent dissimulés de la rue. En effet, des règles très strictes régissent la vie de chaque classe sociale, ne pouvant donc afficher ouvertement leur richesse, c’est au plus profond des maisons que se dissimulent de véritables richesses. Contrairement à l’histoire des oignons de tulipe, l’engouement est tel que certaines pierres de cette époque peuvent encore valoir de véritables fortunes.
Voulant faire des « vers » et de la « prose » tout à la fois tout en refusant de limiter l’expression de leur fortune les riches bourgeois s’affranchissent des règles strictes suivies jusqu’à présent. L’on trouvera donc au sein de ce tsuboniwa des pierres, un roji et des lanternes. Le tsukubai y accompagne des aménagements dans la pure tradition Zen qui correspondent aux principes de paysage sec. De même on y trouvera toute sorte de plantes ornementales comme la Glycine, le Camélia, l’Azalée, mais aussi les Erables japonais nanifié, Aucubas et autres arbustes à baies colorées, de la mousse etc… Le jardin cours n’est donc pas prisonnier d’un style particulier mais il s’adapte aux désirs et moyens de son propriétaire.
Si la fonction de cette cours reste avant tout pratique (apporter de lumière et d’air frais), elle a donc évolué avec le temps vers une fonction esthétique (jouir de la vue du jardin). Derrière une apparente simplicité se cache en réalité un grand savoir faire car dans un espace si petit, il n’y a pas de place pour l’erreur…
Voici terminé la revue de détail des deux jardins qui m’intéressaient. Le Karesangui (jardin sec) reste indissociable du courant Zen. Essentiellement fait pour être contemplé en position assise depuis un point de vue fixe, même s’il est une invitation à l’introspection, ne correspond en rien à mes attentes et serait de toute façon sans cesse pollué et chamboulé par le passage de mes animaux chéris. Je ne dispose pas de la place nécessaire pour réaliser un Kaiyûshiki teien (jardin promenade) mais pourrais m’en inspirer puisque qu’en dehors de sa taille, le caractère sacré des autres archétypes y a complètement disparu même si l’on y retrouve tous les éléments constitutifs.
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Message par Michmich70 »

Quels éléments vais-je donc retenir de tout ce verbiage ?
Le premier sera l’enceinte. Je conçois ce jardin comme un monde clos idéal. Il faudra donc réaliser une clôture pour le séparer du monde extérieur. Reste à imaginer quelle forme prendra cette enceinte. Au japon, les clôtures sont fréquemment en bambou. De mes observations, ils n’utilisent pas de clous, tout le Japon est dans cette attache des bambous avec une ficelle noire. Comme cette matière première me manque et que son manque durabilité sous mon climat me rebute, je vais devoir trouver d’autres solutions. Le bois (châtaigner), la brande (de bruyère ou de joncs), les planches (auto clavées) ou un assemblage de ces éléments sont autant de pistes à suivre. Un petit toit au sommet protège et donne l’exotisme recherché. Je ne négligerais pas non plus d’autres pistes comme la haie taillée, le bouquet de bambou, une imitation de montagne en faux rochers, une pergola de glycine permet par exemple de réaliser un passage couvert et d’occulter la vision d’une maison voisine…
Où donc s’en trouvera l’entrée et quelle forme prendra-t-elle est un autre point qui devra trouver une réponse.
Gong, petites clochettes ou carillons de bambous, qui sonnent au vent, complètent le classique et lancinant « clac ,… clac « des fameux shishi odoshi. Ma recherche s’oriente vers une ambiance calme de méditations et rèveries, je préfèrerais donc m’isoler des bruits extérieurs plutôt que d’apporter mes propres bruits. Mais ce sujet fera l’objet d’une réflexion plus approfondie ultérieurement tant il est vrai que vos propres bruits vous gênent moins que celui des autres. Tout dépend du nombre de décibels à couvrir.
L’eau est une des bases du jardin japonais, le bassin contribue donc à la japonisation de cet environnement. Le chemin sur l’eau est réduit à sa plus simple expression, puisqu’il s’agit d’une simple passerelle sur l’eau. Ici point de pont que la dimension du ruisseau ne justifierait en rien. Cela m’évitera de tomber dans le pastiche coloré de rouge qu’on y rencontre si souvent. Je ne suis pas Monet et 3 ou 4 nénuphars ne feront pas d’immortels nymphéas…

Les grosses et grandes pierres en tant que matériaux secs, jouent un rôle majeur dans la composition de ces jardins. La difficulté principale pour moi, en dehors de ressources insuffisantes reste le transport et la mise en place. Le lieu que je veux consacrer au jardin japonisant ne permet pas la mécanisation. Je vais devoir trouver une autre solution. Fabriquer de fausses pierres en est une qui conviendra si j’ai assez de talent. L’hypertuffa n’en est pas la seule méthode de fabrication et j’aurai l’occasion d’en parler en temps utile. Les galets, sables et graviers ne pose pas de problème particulier, puisque j’ai la possibilité d’en obtenir de toute taille et couleur à la sablière voisine.
La réalisation du roji (le chemin de pierres volantes) devra lui aussi accepter quelques compromis. Si une partie sera en pierre naturelle, d’autres endroits devront se contenter d’un moulage en fausse pierre. J’ai même tout un stock de dalle gravillonnée à utiliser (madame ne me pardonnerait pas de ne rien en faire). C’est dans la réalisation de ce cheminement que la diversité demandée fera le plus appel à l’imagination, et ce d’autant plus, qu’il consistera ni plus ni moins qu’à faire le tour du bassin. Comment faire preuve de suffisamment de malice pour rendre ce roji attrayant, quand à la base ce n’est ni plus ni moins que des couloirs d’environ 2,50 à 3m? Il faudra masquer des vues, ménager des surprises…
Comme élément décoratif, je ne peux passer à côté du tsubukai (ablution), du koshikake machiai (banc couvert) ; peut-être quelques ishidôrô (lanterne de pierre), puis une pagodes. S’il en est besoin, des imitations de masques Nô viendront se substituer au trop classique Bouddha (si mon talent me permet d’en réaliser des copies convenables). Il n’y a pas de sculptures de prévues pour l’instant (grue, tortue, dragon), mais je ne suis pas sans ignorer l’adage : « ce que femme veut, Dieu le veut »…
Les cabanes à thé sont finalement trop spécifiques à la cérémonie du thé dans leur agencement et ma passion de ce breuvage ne va pas jusqu’à le servir assis tailleur et en chaussettes sur des tatamis (mon arthrose naissante m’incline aussi à être prudent). Je compte lui substituer une gloriette, dont des cloisons mobiles d’inspiration japonaise viendront protéger et dissimuler le filtre. J’aimerai aussi effectuer le camouflage de la sortie de filtre sous la forme partielle d’une roue à aubes fixe, mais cela n’est pas encore très clair dans mon esprit. D’autres solutions me viendront sans aucun doute dans la phase de la réalisation des plans.
Je dispose aussi d’un petit renfoncement orienté au nord. Invisible depuis la maison, donnant sur le voisin et clos de 2 mur, cette petite parcelle de 4x3 m, même en cul de sac, est ce qui s’apparente le plus au jardin de cours (tsuboniwa). Quelques clôtures haute l’isoleront du voisinage et des animaux, c’est le lieu je pourrais décorer le plus spécifiquement, y compris en zone Zen. Un petit portail à franchir pourrait trouver là toute son opportunité.
Je dois donc maintenant dresser le plan de ce jardin, imaginer son cheminement, avec ses points d’attentes et de contemplations et ses accélérations passagère. Il y a là tout un monde à imaginer. Déterminer comment masquer les vues gênantes et où et comment dissimuler la suite du chemin. Quels seront les endroits propices à placer les éléments décoratifs. Une fois tout cela déterminé, il restera à réaliser un schéma des plantations qui viendront sous formes libres ou taillées souligner mes intentions de jardinier. Aucun arbre gigantesque, mais des arbustes (3 à 4 m adulte max) susceptibles d’enchanter le printemps et l’automne, des conifères, des arbustes à fleurs printanières, des Erables rougissant à l’automne. Puis pour conserver l’architecture aux autres saisons, des bambous (mais uniquement des cespiteux), des arbustes à feuillage persistant, quelques végétaux de pittoresques, des mousses (si j’en trouve compatible avec mon climat), des fougères, des Hosta, Iris, Hémérocalles enfin tout un choix difficile mais exaltant. Que viendront souligner délicatement quelques fleurs biens choisies…
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par jardiniere31 »

Je me rends compte que la réalisation de ce jardin va être extraordinaire tant la recherche a été approfondie.
Vivement les beaux jours.... :top:
nouss
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Message par nouss »

à mon avis , élaborer un projet qui nous tiens à coeur est tout autant plaisant que de le réaliser :top:
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Marcol
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Marcol »

jardiniere31 a écrit :Je me rends compte que la réalisation de ce jardin va être extraordinaire tant la recherche a été approfondie. Vivement les beaux jours.... :top:
nouss a écrit :à mon avis, élaborer un projet qui nous tiens à coeur est tout autant plaisant que de le réaliser :top:
:top: + 1

Tous mes voeux, Michmich
Je dis un peu ce que je fais, je fais tout ce que je dis.
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Message par Michmich70 »

C’est aujourd’hui, que le froid semble amorcer bien timidement son recul, puisque ce matin, à 9h30 il ne fait que -0,8°, ce qui nous change effectivement des -8° habituels depuis environ 2 semaines.
Le bassin s’est petit à petit couvert de glace et comme je n’ai pas arrêté la filtration, les diverses sorties de filtres et de bassins se sont enjolivées d’une façon naturelle au cours des jours.

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La glace s’est d’abord emparée de la cascade :

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Puis de la sortie du filtre

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Avant de s’emparer de l’ensemble de la surface de l’eau. D’abord timidement :

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Puis de plus en plus fort, ne laissant plus l’eau couler que sous sa surface :

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Circulation d’eau que le bruit qu’elle fait laisse supposer que seul, quelques trouées dans la glace laissent percevoir :

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Message par Michmich70 »

Voici les plans qui sont la première étape de la création d’un écrin japonisant autour du bassin :


Un petit plan général pour commencer. Il permet une vue d’ensemble et de répartir et numéroter les zones en leur attribuant un code (lettre chiffre):

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Commençons par la zone A1, à droite en sortant de la terrasse:

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C’est à mi chemin que sera positionné le premier banc tout simple qui fera face à la cascade.
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Puis la zone A2 qui comprendra le cheminement vers le poulailler et le petit recoin qui sera traité en jardin de cour :

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Ensuite la zone A3, au fond le long du parc des poules se divise en deux parties distinctes, avant le filtre avec le puits et après le filtre:

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Le puits avec le filtre en arrière plan, fera l’objet d’une mise en valeur particulière :
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A l’extrémité de cette deuxième partie j’ai envisagé la possibilité de réaliser un banc couvert sur trois côté :
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Et enfin, nous terminons par la zone la plus végétalisable, la zone A4 qui comprend un chemin entre les plantations aquatiques du grand bassin et la butte de terre résiduelle de terrassement :

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Difficile de dissimuler l’extrémité du chemin, toutefois, sur la gauche, la mise en valeur de la butte devrait détourner suffisamment les regards, du moins c’est mon intention :
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Dans les jours suivant :
Je vais essayer de cacher le plus possible le l’extrémité de chaque chemin. Il faudra aussi créer des cachettes afin de ménager des surprises à découvrir en cheminant. Cependant, la disposition même du bassin limite mes possibilités. J’ai toutefois l’intention de ménager 2 lieux de repos avec à chaque fois un banc qui permettra visionner un paysage différent, de s’imprégner de l’ambiance et se reposer. A moi de faire preuve de malice afin de soustraire à la vue l’environnement extérieur au jardin japonisant.
Maintenant, le premier travail sur plan sera de déterminer le cheminement et d’imaginer les matériaux à utiliser. Parallèlement, choisir les types de clôture et de paravent que je vais utiliser et les placer me permettra de mieux définir les limites de cet écrin.
Bien des hésitations et atermoiements en perspective…
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Le redoux commence à s’installer doucement et la pluie vient de faire son apparition. Ce qui n’empêche nullement la neige de faire de la résistance dans les endroits exposé au nord.

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Pendant ce temps, la glace sur les pièces d’eau renâcle encore à l’idée de disparaitre.

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Plus la glace est blanche, plus elle est épaisse, voici de quoi vous faire une idée…

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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par esox10 »

Bonjour,

Pas de dégâts avec le gel ?
Lisez la charte du forum.
viewtopic.php?f=13&t=97092
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Pour l'instant tout va bien. Malgré le froid, l'eau n'a jamais cessé de circuler....
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Aujourd’hui, que le froid et la neige font leur réapparition, je ne résiste pas à vous montrer la taille des glaçons qui se trouvaient dans les poubelles
Comme vous pouvez le constater, le gel successif a formé des strates qui se sont accumulées les unes aux autres.

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Maintenant, passons aux choses sérieuses. Dans le cadre de l’opération « il faut une serre pour Annie » voici les premières ébauches.

D’abord un plan de l’existant. Un bâtiment de 7,50 x2,50 m avec 1,20 m devant un châssis pépinière désaffecté et en ruine de 1,20 m de large.

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Puis, le presque plan définitif du projet en lui-même. Une serre simple pente adossée au bâtiment, ce qui nécessitera de maçonner une partie de l’ouverture de celui-ci. Demain, j’ajouterai des photos qui rendront cela plus compréhensible.

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A bientôt pour des plans plus précis…
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Marcol »

Te dire que ce nouveau projet ne me surprend pas serait mentir - pourtant depuis le temps que je te lis je devrais être vacciné :veryhappy:
Dommage que 2017 ne soit pas bissextile, on aurait eu un jour de plus pour applaudir à tes multiples réalisations: potager en carrés (et en rectangles), grand bassin et autres pièces d'eau, jardin japonais, et maintenant serre d'Annie ...
Tous mes voeux pour ces travaux :top:
Je dis un peu ce que je fais, je fais tout ce que je dis.
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Michmich70
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Comme je l'ai déjà écrit, j'ai été forcé à l'immobilisme à cause d'un dos douloureux presque 10 ans. Maintenant que cela va mieux, j'en profite tout en restant à l'écoute de mon corps. Je déterre juste les projets l'un après l'autre...
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Michmich70
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Aujourd’hui nous avons élaboré le plan de l’équipement de la serre. Voilà ce que cela devrait donner. Bien entendu, cela reste susceptible d’évoluer selon notre sensibilité du moment, toutefois les grandes lignes y sont.
Les plates-bandes de pleine terre seront réservées aux cultures délicates sous ma latitude telles que poivron, aubergine, melon… ainsi que des fleurs (freesias…). Au dessus d’elles je visserai 2 lignes de lattes sous la charpente qui me serviront à accrocher les ficelles tuteurs…
Le mur du fond sera peint en noir et la chape de propreté est susceptible de recevoir soit un colorant dans la masse, soit une peinture foncée…

Image

Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Comme le temps reste mitigé, je continue de tracer mes plans afin de pouvoir élaborer la liste de matériel nécessaire à la réalisation et d’être fin prêt dès l’arrivée de température de travail acceptable…

Voici la vue des deux demi façades :

Image

Ainsi que celle du dessus :

Image

Les piliers d’angles et de séparations des fenêtres seront en lamellé collé de 150x150 mm. La charpente qui supportera les plaques de polycarbonate en lamellé collé de 60 x140. Le ceinturage en haut des piliers et au dessus des fenêtres sera en 80x180. C’est un peu fort pour cette construction, mais j’utilise des restes.
Car des restes, j’en ai.
Lorsque j’ai entrepris de construire ma véranda, je suis parti sur un POS existant. Le temps que je réalise mes plans et finisse quelques trucs, ce POS a changé (sans me prévenir le coquin). N’en étant pas à mon premier permis de construire et autres autorisation, j’avais déjà commandé le matériel nécessaire. Hélas, le POS modifié imposait une couverture en tuile pour toute construction supérieure à 25 m2. Aucune exception, même pour une véranda n’était prévue. J’ai dû revoir mes plans à la baisse…. Résultat, je dispose de deux fenêtres coulissantes en alu et une petite quantité de plaques en polycarbonate de 32 mm, ainsi que du petit matériel : rails, joints etc…
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Aujourd’hui, en attendant que le soleil qui pointe son museau ne consente à réchauffer une atmosphère un peu froide à mon goût (à peine supérieure à 0°), j’ai complété ma collection de plan par une vue de face.
Image

Et puis je suis allé ranger la véranda. Car le divan qui a rendu l’âme sous mon postérieur, va être remplacé vendredi. Comme de bien entendu, l’angle de l’ancien ne passe pas par la porte d’entrée et comme j’ai construit une véranda devant la seule porte-fenêtre, cela nécessite de dégager l’espace.
D’une famille avec trois enfants, nous voilà réduit à deux, et pour l’instant ce sont nous qui nous déplaçons. Alors nous avons privilégié égoïstement notre confort, d’un divan à 6 places, nous allons passer à une banquette double (serré l’un contre l’autre) et 1 fauteuil (pour pas que Cindy ou un visiteur ne reste debout). S’il y a plus de monde direction la table de la salle, où il y a assez de chaises…
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Et le jardin, me direz-vous ? Que devient donc le projet de jardin japonisant qui doit servir d’écrin au bassin ?

Et bien il avance doucement. Il faut dire qu’il n’est pas des plus simple de faire rentrer dans ma caboche occidentale tous ces principes d’élaboration japonais. Cela m’a nécessité d’apprendre tout un pan de l’histoire du Japon, de sa religion et de ses jardins. Me voilà enrichi d’un savoir insuffisant et davantage conscient de n’en rien connaître suffisamment pour me passer de copier.
Singer devrais-je dire. Il me reste à espérer que ce jardin japonisant aura quand même une âme…

Pour commencer, j’ai divisé la zone qui entoure le bassin en 5 zones distinctes.

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A1 : zone entre le ruisseau et le préau
A2 : zone menant au poulailler et longeant le terrain du voisin de droite (en regardant dans le sens maison vers le bassin).
A3 : zone derrière les bassins et longeant le parcourt des poules
A4 : zone à gauche du bassin réunissant le chemin qui le longe et la butte (reliquat du terrassement).
A5 : Zone réservé au « Tsuboniwa » (jardin de cours). Cette zone complètement au nord sera entourée de palissade et bénéficiera d’un jardin zen en son centre.

La description de ce jour portera sur la zone A1 :
Avant plan : les pavages, les plantations de fleur d’été et le ruisseau/cascade.
Moyen plan : les bassins et lagunage
Arrière plan : Le mur écran ; le local technique en « fausse pagode » la butte.

Dans cette partie, l’accentuation s’effectuera sur l’avant plan, depuis le point de vue du banc..

Image

Un pavage permettra de descendre de la terrasse pour accéder à un banc placé sous l’avancée de toit du préau. Assis là, nous pourrons regarder la cascade encadrée de plantes à grosses feuilles. En arrière plan, de la gauche vers la droite, nous contemplerons La butte, le bassin dont les parois maçonnées seront agrémenté de fausses pierres à la chaux, un local léger en fausse pagode dissimulant le filtre.
Vers la droite, un écran constitué d’un mur enduit ocre/jaune surmonté d’un rang de tuile dissimulera au regard la suite du chemin (une petite fenêtre derrière un quadrillage de bambou fera croire à l’opportunité d’une vision). Ce recoin encadré de mur sur trois côtés offre la possibilité de mise en valeur d’au moins une lanterne et quelques végétaux. Entre le ruisseau et le passage, l’espace libre sera planté de fleur d’été accompagné de quelques végétaux persistant. Des pierres plates judicieusement disposées faciliteront l’entretien de ces végétaux. Le pavage principal sera constitué de grandes pierres plates ocre foncé entourées de galets plats noirs posées sur une chape de béton. Face à l’écran, un carrefour rond en fausses pierres de taille, permettra de choisir sa direction, vers la droite pour poursuivre sa route ou vers quelques pas japonais en direction de l’écran où le visiteur pourra se consacrer à la contemplation et la rêverie. De faux rochers mêlés à des vrais dissimuleront les parpaings du lagunage.
En poursuivant le chemin, l’aspect du pavage change de formes et de couleurs avec de grandes pierres plates charbonnées et leur entourage de galets marron sur un peu plus de 1m. Là s’ouvre le passage sous la pergola. Les dalles gravillonnées rose à point noir, y sont posées en losange et le reste du sol sera couvert de mousse. A mi-chemin, sur la droite un portail à clair voie entre ouvert laisse percevoir un chemin de dalle bordé de pots vernissés rouges, qui mène au « Tsuboniwa » (jardin cours) cependant que l’extrémité du couloir végétal tourne brusquement à 90° pour se diriger vers le poulailler. De chaque côté de la pergola, un étroit passage planté de fraisier sauvage de couverture permet l’entretien des plantes grimpante.
Partant de l’atelier, le « tsuboniwa » est isolé d’une palissade de planches alternées (une devant, une derrière). Ce dispositif permet d’occulter la vue sans pour autant être étanche au vent. Elle sera suivie d’une partie à claire-voie qui longera la pergola. Toutes les clôtures seront surmontées d’un dispositif anti intrusion spécialement destiné aux chats. Simple tube tournant librement autour d’un câble, il leur est impossible de s’y accrocher pour franchir le sommet et retombent.
Trois conifères en colonnes dissimuleront la sortie de la pergola. A quelques mètre, un rideau de bambous avec à leur pieds des hémérocalles dissimuleront l’extrémité du chemin au visiteur. Cela sera renforcé par un chemin de pierres surélevées qui nécessiteront de regarder où l’on met les pieds. Mais nous entrons là dans la zone A2.
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Michmich70
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Description de la zone A2 :
AVANT PLAN : Le chemin de pierre constitué d’un pas japonais surélevé nécessitant de regarder où l’on met les pieds.
MOYEN PLAN : Les plantations destinées à masquer l’arrière plan. Les plantes aquatiques des lagunages…
ARRIERE PLAN : Le poulailler, la fausse pagode, la butte

Tout est fait pour masquer l’arrière plan et privilégier les deux autres créant une atmosphère intimiste à cette partie, avant qu’elle ne s’ouvre sur une cour accordant une respiration dans la promenade.


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En sortant de la pergola, le chemin de pierres surélevées nécessite de regarder où l’on met les pieds et donc de moins regarder devant soi. Le sol toujours recouvert de fraisier sauvage, les conifères colonnes, prolongés des plantes aquatiques des lagunages, bloquent le regard vers la droite tandis qu’une barrière de bambou en fait de même droit devant. Le chemin fait le tour du bosquet de bambou et c’est alors au tour d’une haie persistant de masquer l’horizon. Au pied de cette haie, un massif de boule de buis et de lavande apportera de la structure. Quelques azalées taillées en nuage lui feront face. La palissade sera végétale (grillage couvert de lierre, haie d’osier tressé…). La haie s’ouvrira sur une cour en dalles gravillonnées.
En face le poulailler, à droite une palissade en planche alternée à laquelle s’accrocheront des pommiers en espalier qui apporteront leur fleurissement printanier et quelques fruits en automne. A leur pieds, le dallage irrégulier permettra d’implanter des vivaces au fleurissement printanier.
Sur la gauche du poulailler, le Lilas violet est conservé.
Le puits sera dissimulé dans une petite construction à toit double pente imitant un petit autel votif. Un peu plus loin, le local technique du filtre sera constitué d’un petit bâtiment dont le toit en « pagode double toit 4 pente » et les cloisons japonisantes apporteront une petite touche exotique. La sortie de filtre dans le bassin hors sol carré sera dissimulée derrière une fausse roue de moulin immobile.
Tout le long du parcourt des poules, une palissade constituée de planche verticale sera surligné à intervalles réguliers de bandes de brande sur toute la hauteur tandis que des fenêtres ouvertes sur ce parcourt permettront de simuler une ouverture sur le lointain. Un quadrillage de bambou renforcera l’exotisme de ces ouvertures. Cette palissade continuera jusqu’à un banc couvert, mais là nous sommes déjà en zone A3 qui fera l’objet de la (courte) description suivante….
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Cela fait maintenant bien longtemps que je n’avais pas communiqué sur mon projet de jardin japonisant. Voici maintenant le moment venu  de vous faire découvrir les plans des différentes constructions que je pense réaliser à ce propos. Les palissades ne sont pas encore représentées.

Pour commencer, voici la pergola et le petit mur qui, en quittant la terrasse permettra de dissimuler le cheminement (et le voisin). Cette pergola sera couverte de glycine. A chaque angle de l’avancée de toit du préau, des claustras supporteront des clématites ou  des bignones. Cette pergola formera un couloir de végétation propice à la méditation qui  s’ouvrira soit à gauche sur la suite du cheminement, soit à droite vers le petit jardin de cours…

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Le papier chiffonné prouve que lorsque l’on gomme, quel que soit le soin que l’on prend, il faut maintenir le papier plus fermement…

En suivant le chemin, l’on arrive dans une cour où se trouveront 2 bâtiments qui renforceront par leur aspect la japonisation du cadre. D’abord un semblant de petit temple votif dissimulera le puits (le protégeant par là même des risques de chute (avec les petits enfants l’on n’est jamais assez prudent). Une fausse étagère permettra d'occulter l'accès à l'eau. je pense suspendre dans cet intérieur sombre un masque de théâtre Nô pour renforcer l'aspect japonisant et que je préfère à un faux Bouddha (trop religieux à mes yeux, mais je respecte ceux qui font ce choix).

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Juste derrière et le dominant un peu, le local technique prendra la forme d’un bâtiment japonisant sorti de mon imaginaire. Moitie moulin, moitié pagode, il apportera une touche exotique sans être pour autant extravagant.

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Les panneaux latéraux s’ouvriront à la demande et la fausse roue permettra de dissimuler la sortie d’eau du filtre vers le bassin hors sol. La forme du toit renforçant l’impression japonisante…

En poursuivant notre chemin nous arriverons au banc couvert dont j’ai imaginé 2 versions différentes. Le challenge est de réaliser un lieu de repos et de contemplation tout en dissimulant au regard les bacs de compostage que je ne veux éloigner davantage.

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Cette première version est la plus simple…

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Je lui préfère la seconde qui apporte encore un recoin supplémentaire à décorer et dont le petit portail voilé laisse le regard s’évader vers d’autres merveilles supposées….
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Marcol »

Voilà des plans qui promettent une magnifique réalisation.
Il restera à harmoniser le jardin japonisant avec le climat franc-comtois :wink:
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Re: Créer un potager en s'inspirant méthode Lespinasse - Mic

Message par Michmich70 »

Effectivement cela pourrait être délicat, mais il n'est pas inutile de se rappeler que l'intérieur du Japon est très montagneux et qu'il y a des jardin jusque dans le nord là-bas. L'aspect japonisant est une recherche d'équilibre, inutile d'implanter des spécimens exceptionnels ou trop exotiques...
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