BRF, bilan d'une saison.
- appius
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Re: BRF, bilan d'une saison.
d'après deux chercheurs canadiens qui ont poursuivi une étude sur 9 ans (N'dayegamiye, Angers 1992), on obtient plein d'humus, dont 30% est stable (durée de vie de 40 à 1000 ans). 10 ans de BRF augmenterait le taux d'humus de 1% sur 30 cm, alors qu'il faut entre 28 et 100 ans avec les autres produits pour obtenir le même résultat (B. Noël, 2005 - Plus de carbone pour nos sols)
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Bonjour,
Oui ma question est un peu vague, parce que le sujet est vaste. Et je crois que je n'attends pas de réponses précises.
En fait, j'ai une partie du jardin où il y a du déchets de bois cumulés (vraiment de tout, parfois de bonne taille) de 2/3ans et de 15 à 20 cm par endroit. J'y observe le travail des champignons été (à partir de 5-6cm, là où réside encore l'humidité) comme hiver, de même pour les larves nombreuses (des centaines de cétoines
).
Je vois bien que les racines des plantes collent littéralement aux morceaux de bois.
En même temps, sur d'autres parties du jardin déjà bien misent en culture et où je n'ai pas de brf, je vois les racines des plantes déjà collées au paillis (ma technique est paillis + pierre dessus pour avoir l'obscurité quasi total au sol et un paillis un poil tassé, les vers y travaillent à coté des racines, superbe).
En forêt, au bord d'un chemin, avant de trouver la terre fine, l'amoncellement de débris en transformation est de 15 cm à peu près. J'y est vu des vesces et autres plantes d'une incroyable vigueur. Leur racines nagent dans cette matière végétal, pas forcément dans la terre fine.
Tout cela me fascine. L'année passée, je comptais mettre des branchages d'arbres l'hiver dans le jardin + feuilles + mâches et laisser les adventices reprendre le dessus.
Puis j'ai découvert le brf (discussion du post d'ayques31)+ engrais vert, je m'étais donc, plus ou moins, sans le savoir rapproché de ces techniques. D'ailleurs j'avais l'impression d'inventer un truc et d'être novateur, je n'en disais mot à personne, pour surprendre tout le monde. Avant de me rendre compte que tout cela était déjà en application,.... quel c?n
Alors, j'aimerai savoir aussi si les racines de vos plantes collent au bois, au paillis (tout cela y compris en transformation) sur des épaisseurs assez conséquentes (hors terre fine).
C'est pas facile avec les plantes repiqués/transplantés (mes choux par exemple), voire impossible.
Par contre les plantes installés dès germination et celles qui germent en terre/en mulch si j'ose dire, c'est vraiment le top, je n'en reviens toujours pas, je m'émerveille comme un gamin.
Voilà , alors je me demande si quelqu'un à un premier horizon de 15-20cm en transformation type bord de chemin en forêt (mélange de vert et de branches), et si l'observation de beaux réseaux de racines dans ce mélange est effective?
Le 1 à 2 cm de brf mulché ne m'intéresse pas ici.D'ailleurs je suis pas loin de penser qu'on peut y aller un peu plus fort encore.
Oui ma question est un peu vague, parce que le sujet est vaste. Et je crois que je n'attends pas de réponses précises.

En fait, j'ai une partie du jardin où il y a du déchets de bois cumulés (vraiment de tout, parfois de bonne taille) de 2/3ans et de 15 à 20 cm par endroit. J'y observe le travail des champignons été (à partir de 5-6cm, là où réside encore l'humidité) comme hiver, de même pour les larves nombreuses (des centaines de cétoines

Je vois bien que les racines des plantes collent littéralement aux morceaux de bois.
En même temps, sur d'autres parties du jardin déjà bien misent en culture et où je n'ai pas de brf, je vois les racines des plantes déjà collées au paillis (ma technique est paillis + pierre dessus pour avoir l'obscurité quasi total au sol et un paillis un poil tassé, les vers y travaillent à coté des racines, superbe).
En forêt, au bord d'un chemin, avant de trouver la terre fine, l'amoncellement de débris en transformation est de 15 cm à peu près. J'y est vu des vesces et autres plantes d'une incroyable vigueur. Leur racines nagent dans cette matière végétal, pas forcément dans la terre fine.
Tout cela me fascine. L'année passée, je comptais mettre des branchages d'arbres l'hiver dans le jardin + feuilles + mâches et laisser les adventices reprendre le dessus.
Puis j'ai découvert le brf (discussion du post d'ayques31)+ engrais vert, je m'étais donc, plus ou moins, sans le savoir rapproché de ces techniques. D'ailleurs j'avais l'impression d'inventer un truc et d'être novateur, je n'en disais mot à personne, pour surprendre tout le monde. Avant de me rendre compte que tout cela était déjà en application,.... quel c?n

Alors, j'aimerai savoir aussi si les racines de vos plantes collent au bois, au paillis (tout cela y compris en transformation) sur des épaisseurs assez conséquentes (hors terre fine).
C'est pas facile avec les plantes repiqués/transplantés (mes choux par exemple), voire impossible.
Par contre les plantes installés dès germination et celles qui germent en terre/en mulch si j'ose dire, c'est vraiment le top, je n'en reviens toujours pas, je m'émerveille comme un gamin.
Voilà , alors je me demande si quelqu'un à un premier horizon de 15-20cm en transformation type bord de chemin en forêt (mélange de vert et de branches), et si l'observation de beaux réseaux de racines dans ce mélange est effective?
Le 1 à 2 cm de brf mulché ne m'intéresse pas ici.D'ailleurs je suis pas loin de penser qu'on peut y aller un peu plus fort encore.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
A l'origine (il y a 5 ans ou 6 ans, je ne sais déjà plus...), le sol de mon potager était le suivant: 5 cm de terre sur de une argile de belle facture. De la glue en hiver et du béton en été. Aujourd'hui, grâce à des apports dont le plus déterminant fut le BRF, je peux creuser à mains nues sur 30cm sans peine aucune. Tout récemment, par contre, j'ai pris conscience de la nécessité d'accompagner l'apport de BRF, dans le contexte qui est le mien, par des actions favorisants la vie du sol: engrais verts, place laissée aux adventices (là , je serre les fesses: j'ai vachement peur de le payer l'an prochain...). On ne modifie pas profondément et rapidement la structure d'un sol sans accompagner cette transformation. Un sol forestier, le bord d'un talus ou d'un fossé dont la fertilité peut nous épater se sont constitués dans le temps et dans un équilibre renouvelé. Rien à voir avec notre action de jardinier qui est inévitablement brutale, même quand cette brutalité va dans le "bon" sens. De là l'idée que le terme "jardin naturel", qui est pourtant le coeur du titre du livre qui m'a donné envie de jardiner autrement, est forcément impropre: un potager est un milieu par essence artificiel. Mais on peut tendre vers un "milieu artificiel équilibré", et c'est là que cela devient intéressant, et c'est de là que découlent tous les échanges "jubilatoires" que l'on peut lire dans cette rubrique: un joli numéro de funambule dans lequel diverses approches techniques (plantes associées, compost, engrais verts, purins et autres décoctions, sélection variétales, BRF, paillis divers, cultures en buttes, calendrier lunaire...) s'associent pour définir une harmonie (on peut toujours caricaturer le terme...) propre à chaque jardinier. Et l'unicité de chaque potager que cette association suppose me ravit: cela me ferait vraiment chier d'apercevoir le même paysage derrière chaque jardinier!
Bref, tu pourras trouver dix jardiniers utilisant le BRF depuis dix ans, mais il te sera peut-être difficile d'en déduire une quelconque vérité: quel sol initialement? quel accompagnement? quelle superficie travaillée? quel climat? quelles pratiques complémentaires (engrais verts, arrosage, pré-compostage, rotation des cultures, buttes ou parcelles)?
Et quel jardinier: sa sensibilité, ses goûts, sa disponibilité, sa force physique, sa curiosité, son acceptation des aléas divers?
C'est bien ton expérience personnelle qui t'enrichira le plus, même si elle nous intéresse tous!
Oncle Fritz
Bref, tu pourras trouver dix jardiniers utilisant le BRF depuis dix ans, mais il te sera peut-être difficile d'en déduire une quelconque vérité: quel sol initialement? quel accompagnement? quelle superficie travaillée? quel climat? quelles pratiques complémentaires (engrais verts, arrosage, pré-compostage, rotation des cultures, buttes ou parcelles)?
Et quel jardinier: sa sensibilité, ses goûts, sa disponibilité, sa force physique, sa curiosité, son acceptation des aléas divers?
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Re: BRF, bilan d'une saison.
un peu scato tout çaOncle Fritz a écrit : (là , je serre les fesses: j'ai vachement peur de le payer l'an prochain...)... cela me ferait vraiment chier ...

Mais tu as bien raison : j'avais déjà fait cette remarque dans le post "BRF des chiffres", chaque cas est tellement "particulier" que c'est difficile d'en tirer des chiffres précis... mon potager fait 5 m de large, et bien sur cette largeur, la terre est différente : d'un côté elle est bien meuble et de l'autre plus argileuse et collante... donc il faut déjà en tenir compte...Oncle Fritz a écrit : Bref, tu pourras trouver dix jardiniers utilisant le BRF depuis dix ans, mais il te sera peut-être difficile d'en déduire une quelconque vérité quel sol initialement? quel accompagnement? quelle superficie travaillée? quel climat? quelles pratiques complémentaires (engrais verts, arrosage, pré-compostage, rotation des cultures, buttes ou parcelles)?
Et quel jardinier: sa sensibilité, ses goûts, sa disponibilité, sa force physique, sa curiosité, son acceptation des aléas divers?
Oncle Fritz

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Re: BRF, bilan d'une saison.
C'est vrai que, tout bio qu'on soit, on reste de grands impatients, et qu'on a vite fait d'en faire trop. Je crois que c'est inhérent à l'homme de croire que rien ne peut se faire sans lui. Longtemps, il a été persuadé que la terre avait besoin qu'il la prenne et la retourne, comme un écho au rapt des sabines ou un autre viol fondateur.
Maintenant il ne la charcute plus. Il lui procure même les nourritures qui lui sont agréables, mais il l'en gave à l'en rendre dépendante (quand on a fait se multiplier les vers par exemple, il faut continuer à les nourrir) et se rendre tout aussi indispensable vis-à -vis d'elle...
N'est ce pas Manfred Wenz qui met en garde contre le gavage, qui ne donne presque rien à sa terre, et qui arrive réellement à cette humilité de s'effacer pour la laisser prendre soin d'elle quasi toute seule?
Maintenant il ne la charcute plus. Il lui procure même les nourritures qui lui sont agréables, mais il l'en gave à l'en rendre dépendante (quand on a fait se multiplier les vers par exemple, il faut continuer à les nourrir) et se rendre tout aussi indispensable vis-à -vis d'elle...
N'est ce pas Manfred Wenz qui met en garde contre le gavage, qui ne donne presque rien à sa terre, et qui arrive réellement à cette humilité de s'effacer pour la laisser prendre soin d'elle quasi toute seule?
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Oui, mais la terre d'un potager, on la "surexploite" pour en tirer un maximum de légumes... et si on ne compense pas, elle va s'appauvrir...appius a écrit :N'est ce pas Manfred Wenz qui met en garde contre le gavage, qui ne donne presque rien à sa terre, et qui arrive réellement à cette humilité de s'effacer pour la laisser prendre soin d'elle quasi toute seule?
Je pense qu'on pourrait "la laisser prendre soin d'elle quasi toute seule", si on disposait d'une grande surface avec possibilité de jachère, de semis clairs et espacés... avec tout un tas d'adventices...
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Re: BRF, bilan d'une saison.
La terre de Manfred Wenz, elle produit beaucoup aussi, en tant qu'agriculteur.
Et dans les cas présent (Oncle Fritz ou moi), on constate bien une accumulation des apports qui dépassent les strict besoins des légumes. C'est ce qu'on cherche au départ puisqu'il s'agit de l'améliorer, mais je me demande si on est capable de se passer de prodiguer ces soins...
Et dans les cas présent (Oncle Fritz ou moi), on constate bien une accumulation des apports qui dépassent les strict besoins des légumes. C'est ce qu'on cherche au départ puisqu'il s'agit de l'améliorer, mais je me demande si on est capable de se passer de prodiguer ces soins...

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Re: BRF, bilan d'une saison.
Quand je jardinais à l'ancienne méthode (bêchage et apport de fumier et rotation en trois ans), je n'incorporais du fumier que dans le carré des légumes gourmands en fumure (feuilles essentiellement) et n'apportait rien les deux années suivantes (racines - légumineuses) et je recommençais le cycle. C'était la méthode que j'avais toujours vue pratiquer par mes parents et grands-parents, et le jardin donnait "régulièrement" sans faiblir et sans excès. Je pense que c'était en équilibre. Depuis que j'ai adopté le non-labour, le BRF, les paillis et les engrais verts, je tâtonne un peu et j'ai envie de n'apporter à la terre de la matière (BRF - engrais vert) qu'une année sur trois comme je le faisais avec le fumier et laisser la terre digérer cet apport les deux années suivantes avec les légumes moins gourmands...
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Bonjour,
Oncle tu as raison, nous avons chacun un visage différent, et personnellement, j'aurai horreur de me rencontrer.
Avec ces diversités de techniques, c'est la grille de loto, mais
Principal enjeu
Ensuite il y aurai de la gestion, de l'appréhension de plantes et insectes selon mon mode de conduite du jardin.
Je ne retourne rien.
Quand aux plantes potagères plus gourmandes que les plantes de prairie dans leurs cycles respectifs, j'essaie justement de réfléchir entre non-labour - semis à la volée - installation des graines au doigt une par une (lorsque c'est possible) dès germination and last but not least (si il y a brutalité c'est ici) apport de matières, dont le BRF qui nous intéresse ici. Or en forêt, les pluies d'automne, le vent chamboulent les branches et font un sol de nouveau recouvert.
Brutalité du jardinier à inclure ce cycle au jardin, je n'en suis pas sûr.
Merci pour votre retour,
Oncle tu as raison, nous avons chacun un visage différent, et personnellement, j'aurai horreur de me rencontrer.
Avec ces diversités de techniques, c'est la grille de loto, mais
"Qui dépassent les stricts besoins des légumes"appius a écrit :La terre de Manfred Wenz, elle produit beaucoup aussi, en tant qu'agriculteur.
Et dans les cas présent (Oncle Fritz ou moi), on constate bien une accumulation des apports qui dépassent les strict besoins des légumes. C'est ce qu'on cherche au départ puisqu'il s'agit de l'améliorer, mais je me demande si on est capable de se passer de prodiguer ces soins...
Principal enjeu
Ensuite il y aurai de la gestion, de l'appréhension de plantes et insectes selon mon mode de conduite du jardin.
Je ne pense pas être brutale, je pourrai presque même prétendre à une grande douceur envers mes plantes (y compris mes plantes de maison - d'ornement).Oncle Fritz a écrit :Rien à voir avec notre action de jardinier qui est inévitablement brutale, même quand cette brutalité va dans le "bon" sens.
Je ne retourne rien.
Quand aux plantes potagères plus gourmandes que les plantes de prairie dans leurs cycles respectifs, j'essaie justement de réfléchir entre non-labour - semis à la volée - installation des graines au doigt une par une (lorsque c'est possible) dès germination and last but not least (si il y a brutalité c'est ici) apport de matières, dont le BRF qui nous intéresse ici. Or en forêt, les pluies d'automne, le vent chamboulent les branches et font un sol de nouveau recouvert.
Brutalité du jardinier à inclure ce cycle au jardin, je n'en suis pas sûr.
Merci pour votre retour,
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Message pour Oncle :
Dis, tu as écrit dans le post de thelorrain sur le BRF que la 1° année, le BRF a marché, mais que en deuxième année, ça s'est moins bien passé.
Tu peux préciser les circonstances ?
Scuse, j'ai pas eu le courage de parcourir les 89 pages (va falloir une reliure pour tenir toutes ces pages) de ce fil pour voir si l'info y était ... !
Dis, tu as écrit dans le post de thelorrain sur le BRF que la 1° année, le BRF a marché, mais que en deuxième année, ça s'est moins bien passé.
Tu peux préciser les circonstances ?
Scuse, j'ai pas eu le courage de parcourir les 89 pages (va falloir une reliure pour tenir toutes ces pages) de ce fil pour voir si l'info y était ... !

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Re: BRF, bilan d'une saison.
Je pense que je n'ai pas abordé le BRF de la bonne façon si l'on considère la nature de ma terre (très argileuse): si mes légumes n'ont pas souffert de la faim d'azote, je n'ai pas, initialement, pris garde à ce que le fort apport d'humus (BRF, paille des allées...) se lie intimement aux particules d'argile. Au final, deux horizons bien distincts sur certaines de mes buttes. J'essaie de renverser la vapeur à présent par les engrais verts, par la place que je concède à présent aux adventices.
Si j'avais à recommencer la même démarche, j'opterai dès le début pour des apports de BRF pré-composté + BRF frais en quantité limitée + engrais verts.
Nous n'avons pas tous le même avis sur le sujet, mais je reste convaincu que que les apports de BRF doivent être progressifs, mesurés: une hausse brutale du taux d'humus est également une forme de déséquilibre.
Autre point sur lequel je m'interroge: j'étais parti sur la volonté d'apporter à mon jardin uniquement des matières organiques d'origine végétale (BRF, compost, paille...), mais peut-on s'en contenter? Si ces dernières ont un effet fort sur la structure du sol, je me demande si l'on peut se passer d'apports d'origine animale dès que l'on parle de fertilité (la question d'un rendement élevé par rapport à la surface cultivée demeure une de mes obsessions!). L'année prochaine, mon potager verra le premier apport de litière de toilettes sèches, mais il est fort possible que certaines buttes connaîtront un apport de fumier ( à l'automne, + forte épaisseur de paille qui sera retirée lors de la mise en culture).
Je considère plus que jamais le BRF comme un matériau parmi d'autres. "La" solution est peut-être dans une diversité soigneusement répartie et organisée d'apports variés dans leurs origines et dans leurs impacts.
Oncle Fritz
Si j'avais à recommencer la même démarche, j'opterai dès le début pour des apports de BRF pré-composté + BRF frais en quantité limitée + engrais verts.
Nous n'avons pas tous le même avis sur le sujet, mais je reste convaincu que que les apports de BRF doivent être progressifs, mesurés: une hausse brutale du taux d'humus est également une forme de déséquilibre.
Autre point sur lequel je m'interroge: j'étais parti sur la volonté d'apporter à mon jardin uniquement des matières organiques d'origine végétale (BRF, compost, paille...), mais peut-on s'en contenter? Si ces dernières ont un effet fort sur la structure du sol, je me demande si l'on peut se passer d'apports d'origine animale dès que l'on parle de fertilité (la question d'un rendement élevé par rapport à la surface cultivée demeure une de mes obsessions!). L'année prochaine, mon potager verra le premier apport de litière de toilettes sèches, mais il est fort possible que certaines buttes connaîtront un apport de fumier ( à l'automne, + forte épaisseur de paille qui sera retirée lors de la mise en culture).
Je considère plus que jamais le BRF comme un matériau parmi d'autres. "La" solution est peut-être dans une diversité soigneusement répartie et organisée d'apports variés dans leurs origines et dans leurs impacts.

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Re: BRF, bilan d'une saison.
Voici mon avis sur les apports de MO d'origine animale/végétale.
Les apports de MO d'origine végétale amène de facto de la MO animale.
Je m'explique : 1 hectare de prairie, c'est 2 tonnes de vers de terre et 8 tonnes d'autres bestioles (chiffres Wenz) : la MO animale est faite sur place, mais au lieu d'avoir du fumier avec des grosses bouses fait par des grosses bêtes à cornes, c'est du fumier pareillement, mais en version mini-crottes, fait par petites bêtes à antennes.
La différence, c'est que ça pue pas, que la Nature sait composter mieux que nous, que les apports sont faits régulièrement et en permanence.
Seul travail : apporter le plus régulièrement possible du fourrage à cette vie souterraine qui va te faire une MO animale aux petits oignons, et l'enfouissement est compris dans le prix, monsieur !
Pour compenser la faim d'azote BRF ou paille, ma réponse perso, ce sont les engrais verts à forte proportion légumineuses. Aussi les tontes de gazon ou autre apports verts non encore lignifiés.
Pour moi, les apports de MO animale sont une contrainte, que j'envisage comme un mal nécessaire : faut bien recycler cette MO.
Cela dit, il est clair que les apports de fumier apporte de la fertilisation. Le risque est la fragilisation par les excès de N,P,K. Mais bon, l'agriculture bio fonctionne comme ça depuis longtemps alors, ...
Pour revenir à ma question de départ, peux-tu préciser ? Quelle est la différence de recette entre la fois où ça a marché et celle où, comme tu le dis, on a deux horizons distincts.
Merci
Les apports de MO d'origine végétale amène de facto de la MO animale.
Je m'explique : 1 hectare de prairie, c'est 2 tonnes de vers de terre et 8 tonnes d'autres bestioles (chiffres Wenz) : la MO animale est faite sur place, mais au lieu d'avoir du fumier avec des grosses bouses fait par des grosses bêtes à cornes, c'est du fumier pareillement, mais en version mini-crottes, fait par petites bêtes à antennes.
La différence, c'est que ça pue pas, que la Nature sait composter mieux que nous, que les apports sont faits régulièrement et en permanence.
Seul travail : apporter le plus régulièrement possible du fourrage à cette vie souterraine qui va te faire une MO animale aux petits oignons, et l'enfouissement est compris dans le prix, monsieur !
Pour compenser la faim d'azote BRF ou paille, ma réponse perso, ce sont les engrais verts à forte proportion légumineuses. Aussi les tontes de gazon ou autre apports verts non encore lignifiés.
Pour moi, les apports de MO animale sont une contrainte, que j'envisage comme un mal nécessaire : faut bien recycler cette MO.
Cela dit, il est clair que les apports de fumier apporte de la fertilisation. Le risque est la fragilisation par les excès de N,P,K. Mais bon, l'agriculture bio fonctionne comme ça depuis longtemps alors, ...
Pour revenir à ma question de départ, peux-tu préciser ? Quelle est la différence de recette entre la fois où ça a marché et celle où, comme tu le dis, on a deux horizons distincts.
Merci

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Re: BRF, bilan d'une saison.
Peut-être faut-il reconsidérer l'histoire de l'agriculture ?
Auparavant, dès que la terre s'épuisait, l'homme cultivait un peu plus loin, prenait sur la forêt, etc.
Quand la propriété privée a fait son apparition, l'agriculteur a dû trouver des moyens pour garder ou augmenter le rendement de son "lopin" et la meilleure source d'amendement qu'il ait trouvée a été le "fumier" fourni par ses animaux et notamment le cochon qui était nourri par tous les déchets d'épluchures et de table, les animaux de basse-cour, le bétail, les toilettes ...
Cela reste toujours vrai et est une solution intéressante, mais qu'il faut gérer comme le faisait les anciens, avec assolement etc, parce que (comme dit ci-dessus) l'apport est très "riche" et ne convient pas à tous les légumes (en première année.)
Depuis, l'observation (forêt primitive, amazonnienne et autres) ont montré que la fertilité du sol pouvait être maintenue ou recréée par apport de matière végétale pure (broyée pour que le processus soit plus rapide) : le courant "BRF". Et bien sûr les engrais verts, mais est-on sûr qu'utilisés seuls (sans aucun autre amendement organique) ils peuvent couvrir les besoins en humus de la terre sur des dizaines d'années ?
Je pense que chacun trouve dans les trois méthodes (l'une ou l'autre ou la combinaison de plusieurs), des avantages et des bénéfices. Cependant il ne faut pas oublier que la matière organique animale actuelle n'est plus comparable à celle du moyen âge ou du début du siècle passé ... et qu'il faut donc rester prudent dans ce qu'on apporte (involontairement) dans son potager par l'intermédiaire de fumier "douteux" avec antibiotique et j'en passe...
Les engrais verts et le BRF semblent plus "sain" (sauf si on le récolte le long de routes fréquentées).
Comme beaucoup d'anciens ici, j'ai cultivé avec apport de fumier frais (et assolement) pendant trente ans avec des rendements supérieurs à ceux d'aujourd'hui... mais sans doute avec beaucoup plus de nitrates et donc de nitrites dans mes légumes... ce qui m'a poussée vers les deux autres méthodes... Je n'ai plus incorporé de fumier depuis deux ans, ai commencé le BRF l'an dernier et vais commencer les engrais verts cette saison, mais cette année je dois reconnaître que mes récoltes sont un peu "maigres". Je pense que le BRF ne "rend" qu'après 2, voire 3 ans... à moins de le composter, ce que j'envisage cette année.
Auparavant, dès que la terre s'épuisait, l'homme cultivait un peu plus loin, prenait sur la forêt, etc.
Quand la propriété privée a fait son apparition, l'agriculteur a dû trouver des moyens pour garder ou augmenter le rendement de son "lopin" et la meilleure source d'amendement qu'il ait trouvée a été le "fumier" fourni par ses animaux et notamment le cochon qui était nourri par tous les déchets d'épluchures et de table, les animaux de basse-cour, le bétail, les toilettes ...
Cela reste toujours vrai et est une solution intéressante, mais qu'il faut gérer comme le faisait les anciens, avec assolement etc, parce que (comme dit ci-dessus) l'apport est très "riche" et ne convient pas à tous les légumes (en première année.)
Depuis, l'observation (forêt primitive, amazonnienne et autres) ont montré que la fertilité du sol pouvait être maintenue ou recréée par apport de matière végétale pure (broyée pour que le processus soit plus rapide) : le courant "BRF". Et bien sûr les engrais verts, mais est-on sûr qu'utilisés seuls (sans aucun autre amendement organique) ils peuvent couvrir les besoins en humus de la terre sur des dizaines d'années ?
Je pense que chacun trouve dans les trois méthodes (l'une ou l'autre ou la combinaison de plusieurs), des avantages et des bénéfices. Cependant il ne faut pas oublier que la matière organique animale actuelle n'est plus comparable à celle du moyen âge ou du début du siècle passé ... et qu'il faut donc rester prudent dans ce qu'on apporte (involontairement) dans son potager par l'intermédiaire de fumier "douteux" avec antibiotique et j'en passe...
Les engrais verts et le BRF semblent plus "sain" (sauf si on le récolte le long de routes fréquentées).
Comme beaucoup d'anciens ici, j'ai cultivé avec apport de fumier frais (et assolement) pendant trente ans avec des rendements supérieurs à ceux d'aujourd'hui... mais sans doute avec beaucoup plus de nitrates et donc de nitrites dans mes légumes... ce qui m'a poussée vers les deux autres méthodes... Je n'ai plus incorporé de fumier depuis deux ans, ai commencé le BRF l'an dernier et vais commencer les engrais verts cette saison, mais cette année je dois reconnaître que mes récoltes sont un peu "maigres". Je pense que le BRF ne "rend" qu'après 2, voire 3 ans... à moins de le composter, ce que j'envisage cette année.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Il n'y a pas de différence de recette mais une différence de quantité: à partir de la deuxième année, sur certaines buttes, la couche de MO non liée à l'argile, très aérée et sèchant donc vite s'est trouvée plus épaisse.Yann58 a écrit :Pour revenir à ma question de départ, peux-tu préciser ? Quelle est la différence de recette entre la fois où ça a marché et celle où, comme tu le dis, on a deux horizons distincts.
Merci

Oncle Fritz
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Bonjour à tous,
Je continue de lire ce que vous nous écrivez, avec grand intérêt ... parfois
Toutefois, voila plusieurs fois que je lis les projets d'amélioration du % de Matière Organique du potager de certains, par la culture des engrais verts !
On n'améliorera pas le taux d'humus d'un sol avec une culture d'engrais verts !
Malgré une végétation abondante, la récolte en MS/Ha est très modeste : autour de 3 à 4 tonnes de MS/Ha.
Ainsi, quand on compare fumiers, paille et engrais verts sur les apports d'humus, on trouve :
fumier : 45 % (de coefficient iso-humique) ... 1 tonne de fumier va laisser 450 Kg d'humus
paille : 25 % ... 1 tonne de paille va laisser 250 Kg d'humus
engrais vert : 2 % ... 1 tonne de phacélie va laisser 20 Kg d'humus.
Un rapport de 1 Ã plus de 20, entre fumier et engrais vert ... y'a pas photo
Certes, si les engrais verts ont un effet immédiat sur la structure des sols, ce n'est pas "la" solution pour améliorer leur % d'humus, à terme.
à +
Je continue de lire ce que vous nous écrivez, avec grand intérêt ... parfois

Toutefois, voila plusieurs fois que je lis les projets d'amélioration du % de Matière Organique du potager de certains, par la culture des engrais verts !
On n'améliorera pas le taux d'humus d'un sol avec une culture d'engrais verts !
Malgré une végétation abondante, la récolte en MS/Ha est très modeste : autour de 3 à 4 tonnes de MS/Ha.
Ainsi, quand on compare fumiers, paille et engrais verts sur les apports d'humus, on trouve :



Un rapport de 1 Ã plus de 20, entre fumier et engrais vert ... y'a pas photo

Certes, si les engrais verts ont un effet immédiat sur la structure des sols, ce n'est pas "la" solution pour améliorer leur % d'humus, à terme.
à +
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Merci d'avoir rappelé les ordres de grandeur Aygues.
As-tu des références web ou de livres pour les chiffres des apports d'humus par matériau ?
Merci.
As-tu des références web ou de livres pour les chiffres des apports d'humus par matériau ?
Merci.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Les engrais verts ne sont pas dans mon cas un chemin pour augmenter le taux d'humus, en aucun cas, mais un moyen de stimuler la vie du sol et, par là -même, de favoriser la constitution du complexe argilo-humique qui me fait défaut, à mes yeux.aygues31 a écrit :On n'améliorera pas le taux d'humus d'un sol avec une culture d'engrais verts !

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Re: BRF, bilan d'une saison.
Cependant, en conjuguant non labour et une année 1/2 de trèfle sur une rotation de 5 ans, les Wenz en Allemagne (voir mon compte-rendu de visite ici :aygues31 a écrit :Certes, si les engrais verts ont un effet immédiat sur la structure des sols, ce n'est pas "la" solution pour améliorer leur % d'humus, à terme.
à +
http://www.terredhumus.fr/content/view/80/19/)
ont fait passer le taux d'humus de 1,5% à 4,5% en quelques dizaines d'années. Je préciserai le "quelques" bientôt.
Donc on peut remonter le taux d'humus sans intrants d'origine animale (fumier etc.) ou végétale compostée, cela est avéré. Finalement, c'est comme une prairie qui remonte son taux de MO toute seule.... Mais c'est sans doute plus long.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Bonjour Yann58,Yann58 a écrit : As-tu des références web ou de livres pour les chiffres des apports d'humus par matériau ?
Il n'est pas facile de trouver, dans un même article :


Un article ICI, de l'UNIFRA qui s'appuie sur des chiffres du CORPEN (donc sérieux, à priori) assez bien fait donne quelques chiffres.
Il y est rapporté, entre autre, que << les engrais verts ... fournissent une quantité d’humus stable négligeable ... >>
Et ceci est assez logique attendu, d'une part la relative faiblesse des rendements des engrais verts (autour de 3 t. de MS/Ha) au regard de celui d'une paille de céréales enfouie (autour de 7 t de MS/Ha) ou d'un apport de fumier et d'autre part, la richesse en eau des engrais verts au moment de leur récolte.
Les engrais verts ont leur qualité et utilité, mais pas celle de contribuer à la remontée conséquente du taux de Matière Organique, puis d'humus, des sols de nos potagers.
Un autre article LA de l'ITV, donne un petit schéma intéressant, montrant l'évolution de l'importance de la dégradation de la MO (et donc de la perte d'humus) qui apparait maximum avec :






Dans cet article de l'INRA, on peut lire à propos des "engrais verts" : << Mais ces substances sont rapidement dégradables (Soltner,2000) et leur effet est de courte durée. Pour un engrais vert, l’effet est maximum 15 jours après son enfouissement et disparaît en 2 mois (Guérif, 1982) ... >>
On nous dit, en conclusion << Nos résultats suggèrent que la quantité de fumier actuellement disponible localement ne suffirait pas à restaurer et entretenir les sols étudiés. Pour cet objectif et pour un seuil de 1,5 % de carbone, l’utilisation de matière organique exogène s’avère nécessaire. >>
Il est vraiment dommage que dans ces articles (y compris celui de l'INRA qui date de 2001) ... on ne nous parle pas de BRF.
C'est la toute petite et modeste contribution que je voulais apporter à ces 90 pages au cours desquelles on a pu lire que la pratique des engrais verts permettait d'améliorer l'humus de nos jardins.
à +
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Certes, mais c'est bien pour cela qu'en général on associe des légumineuses et des céréales à paille quand on sème de l'engrais vert.Les engrais verts ont leur qualité et utilité, mais pas celle de contribuer à la remontée conséquente du taux de Matière Organique, puis d'humus, des sols de nos potagers.
En plus de servir de support aux légumineuses, les pailles des céréales apportent de la matière carbonée ce qui nous donne une fois broyé sur place une sorte de compost végétal, donc de l'humus.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Bonjour,
Suite à votre discussion,
http://www.inra.fr/content/download/933 ... e-inra.pdf, donné par Appius "brf, enfin des chiffres"
A partir de la page 115, et surtout page 126 (essai à Boigneville), très intéressant.
Ils ne précisent pas s’il y a des engrais verts en inter-culture (je ne crois pas, la dissertation sur les engrais vert se trouve après). Et le calcul ne se fait que sur 28 cm d’horizon (se caler sur les études internationales), plus haut dans ce document, ils notent que calculer sur 1 mètre serait plus judicieux.
Il y a un tableau récapitulatif page 187, on pourrait peut-être cumuler non-labour + engrais vert ?
Également, tableau page 212 sur le gain en carbone par simulation selon les techniques du travail du sol. Je trouve ça très intéressant, ça devrait dérouter et intriguer toute personne qui cultive, professionnel comme amateur.
Par ailleurs, j’aime à rappeler que 95% des turricules sont en terre (pas en surface, cf: étude Solt Barot), turricules difficilement lessivables, qui ne sont pas forcément uniquement dans ces 28 centimètres et qui contiennent significativement plus d’azote (+366 %) qu’une terre quelconque (si tenté que cette dernière puisse être définie).
D’autant que plus la terre est fertile, plus elle le sera, car la production de matière sera de plus en plus importante, cercle vertueux sous condition de bonne conduite de la terre et restitution de ce qu’elle donne selon les types de cultures (exportation => importation, on mauvais en export pourtant
).
Le BRF peut être un bon moyen d’activer tous ça (indice ISB intéressant pour le BRF), bref de relancer la machine, souvent grippée.
Roselyne, il te reste des vaccins ? Un transfert de ministère peut-être?
Suite à votre discussion,
http://www.inra.fr/content/download/933 ... e-inra.pdf, donné par Appius "brf, enfin des chiffres"
A partir de la page 115, et surtout page 126 (essai à Boigneville), très intéressant.
Ils ne précisent pas s’il y a des engrais verts en inter-culture (je ne crois pas, la dissertation sur les engrais vert se trouve après). Et le calcul ne se fait que sur 28 cm d’horizon (se caler sur les études internationales), plus haut dans ce document, ils notent que calculer sur 1 mètre serait plus judicieux.
Il y a un tableau récapitulatif page 187, on pourrait peut-être cumuler non-labour + engrais vert ?
Également, tableau page 212 sur le gain en carbone par simulation selon les techniques du travail du sol. Je trouve ça très intéressant, ça devrait dérouter et intriguer toute personne qui cultive, professionnel comme amateur.
Par ailleurs, j’aime à rappeler que 95% des turricules sont en terre (pas en surface, cf: étude Solt Barot), turricules difficilement lessivables, qui ne sont pas forcément uniquement dans ces 28 centimètres et qui contiennent significativement plus d’azote (+366 %) qu’une terre quelconque (si tenté que cette dernière puisse être définie).
D’autant que plus la terre est fertile, plus elle le sera, car la production de matière sera de plus en plus importante, cercle vertueux sous condition de bonne conduite de la terre et restitution de ce qu’elle donne selon les types de cultures (exportation => importation, on mauvais en export pourtant

Le BRF peut être un bon moyen d’activer tous ça (indice ISB intéressant pour le BRF), bref de relancer la machine, souvent grippée.
Roselyne, il te reste des vaccins ? Un transfert de ministère peut-être?

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mauvaise herbes
Bonjour, je voudrai poser quelques questions à Oncle Fritz. En fait je suis en stage dans une exploitation de maraichage sur des gterrain plutot argileux en serre. Et je voudrai mettre en place un projet de BRF sur tomate et fraise L'objectif étant à terme de réduire l'enherbement pour pouvoir arreter d'utiliser du paillage plastique contre les adventices mais aussi augmenter à terme le rendement des deux cultures et réaliser une serre en moins de ces cultures. Est ce que vous pensez que c'est vraiment efficace contre les mauvaises herbes comme par exemple le liseron ou autre? J'ai pas bien compris également ce que vous disiez sur la recombinaison humus de brf et argile... est ce que j'ai des risques que ca ne marche pas l'effet BRF. Enfin, est ce que du coup vous croyez qu'il faut enfouir si on le fait en octobre novembre? Et est ce que vous pensez qu'il faut mettre en plus du BRF incorporé du BRF en pailli ('si oui est ce qu'il faut en mettre beaucoup)? Enfin est ce que vous auriez une piste de collectivités à contacter pour obtenir du BRF ou des organismes? Merci à l'avance pour toutes les informations.
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Re: BRF, bilan d'une saison.
Des questions précises et dans un cadre professionnel... Aïe, quand il y a plantade, ça a de toutes autres conséquences... Il y a des personnes plus compétentes que moi sur ce forum et j'espère qu'elles viendront compléter mes propos.
Si je devais mettre en BRF des nouvelles parcelles dans mon potager, j'incorporerais du BRF pré-composté à l'automne, je sèmerais des engrais verts (j'aime bien le mélange céréales-légumineuses) et couvrirais mes semis de 2cm de BRF frais (non incorporé donc). Les années suivantes,j'apporterais régulièrement une quantité limité de BRF en paillis sans incorporation à l'automne. Dans le cas où cet apport de BRF ne serait pas couplé avec un semis d'engrais verts, je mettrais en place un paillage (paille) épais par-dessus le BRF lui-même en paillis; au début du printemps, l'enlèverais la paille, c'est tout.
Dans les deux cas, le BRF sera étalé sur une couche mince de compost (compost mûr si disposé sur un semis d'engrais verts; compost mi-mûr si celui-ci est recouvert de BRF + paille).
Il y a certainement d'autres démarches tout aussi valables, mais, dans tous les cas, il faut se méfier des apports massifs de BRF frais sur sol argileux. Le BRF n'est pas un matériau miracle mais un matériau très utile et précieux pour augmenter le taux d'humus et stimuler la vie du sol.
Le BRF n'empêchera pas la présence d'adventices, il la limitera seulement, mais, si l'on se réfère à d'autres discussions sur le forum, est-il souhaitable d'éradiquer totalement les adventices? Par contre, le BRF rendra le désherbage plus facile et plus efficace en rendant le sol plus meuble, ce qui rend plus aisé l'arrachage de la totalité de la racine.
Où se procurer du BRF? Pas de filon à fournir: à voir localement (DDE, élagueurs...). Selon les régions, la disponibilité diffère notablement.
Oncle Fritz
Si je devais mettre en BRF des nouvelles parcelles dans mon potager, j'incorporerais du BRF pré-composté à l'automne, je sèmerais des engrais verts (j'aime bien le mélange céréales-légumineuses) et couvrirais mes semis de 2cm de BRF frais (non incorporé donc). Les années suivantes,j'apporterais régulièrement une quantité limité de BRF en paillis sans incorporation à l'automne. Dans le cas où cet apport de BRF ne serait pas couplé avec un semis d'engrais verts, je mettrais en place un paillage (paille) épais par-dessus le BRF lui-même en paillis; au début du printemps, l'enlèverais la paille, c'est tout.
Dans les deux cas, le BRF sera étalé sur une couche mince de compost (compost mûr si disposé sur un semis d'engrais verts; compost mi-mûr si celui-ci est recouvert de BRF + paille).
Il y a certainement d'autres démarches tout aussi valables, mais, dans tous les cas, il faut se méfier des apports massifs de BRF frais sur sol argileux. Le BRF n'est pas un matériau miracle mais un matériau très utile et précieux pour augmenter le taux d'humus et stimuler la vie du sol.
Le BRF n'empêchera pas la présence d'adventices, il la limitera seulement, mais, si l'on se réfère à d'autres discussions sur le forum, est-il souhaitable d'éradiquer totalement les adventices? Par contre, le BRF rendra le désherbage plus facile et plus efficace en rendant le sol plus meuble, ce qui rend plus aisé l'arrachage de la totalité de la racine.
Où se procurer du BRF? Pas de filon à fournir: à voir localement (DDE, élagueurs...). Selon les régions, la disponibilité diffère notablement.

Oncle Fritz
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Re: BRF, bilan d'une saison.
pour compléter ce que dit Oncle, le problème du BRF en terre argileuse, c'est que le milieu est trop asphyxiant dès qu'on s'éloigne de la surface et que les champignons n'arrivent pas à le coloniser. Le précompostage, mais aussi les engrais verts sont donc les deux solutions pour contourner la difficulté. Le précompostage parce que ca permet d'apporter un BRF déjà innoculé, les engrais verts parce que leurs racines fissurent, drainent, exsudent des produits dont profitent les champignons et véhiculent les bons microorganismes.
lire le petit dossier de Yann ici : http://www.terredhumus.fr/content/view/50/19/
lire le petit dossier de Yann ici : http://www.terredhumus.fr/content/view/50/19/
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Re: mauvaise herbes
Oui le BRF est efficace contre la plupart des adventices. Sous serre, prévoir 3 à 5cm de BRF précomposté pour éviter la faim d'azote. J'ai un client maraîcher [je vends du BRF] qui utilise le BRF sur fraises depuis 2 ans. Pour l'instant, que du positif. Moins d'herbe, moins d'arrosage, augmentation de la durée de vie des fraisiers, meilleure qualité sanitaire, excellente reprise des plants. Fraiseraie sur terre sableuse et en plein champ. Rendement : pas de comparatif, puisque le maraîcher a tout passé en BRF. Mais les rendements sont très bons. Cependant, je ne pense pas que le BRF permette d'augmenter les rendements au point de se passer d'une serre. Il faut passer par une phase d'essai sur 2 ans mini pour juger de l'intérêt ... et comparer.benboun a écrit :...je voudrai mettre en place un projet de BRF sur tomate et fraise L'objectif étant à terme de réduire l'enherbement pour pouvoir arreter d'utiliser du paillage plastique contre les adventices mais aussi augmenter à terme le rendement des deux cultures et réaliser une serre en moins de ces cultures. Est ce que vous pensez que c'est vraiment efficace contre les mauvaises herbes comme par exemple le liseron ou autre?
Concernant le liseron, c'est un des rares adventices à apprécier le BRF. Par rapport au liseron, deux choses : pour le limiter :a. limiter le + possible le travail du sol , car il favorise le bouturage b. il semble que le liseron prolifère en l'absence d'autres plantes, en cas d'infestation, j'essaierai un couvre sol trefle blanc nain, vesce, ... à voir j'ai pas de références sur le sujet. Deuxième point : perso je tolère le liseron, sa racine profonde ne me parait pas concurrencer nos cultures. Je travaille le sol de moins en moins, j'ai de plus en plus des plantes toujours en activité dans le sol et ...de moins en moins de liseron, sans lutter contre...
Le risque que ça marche pas avec le BRF est dans le cas où on paille avec BRF en automne : voir le lien donné par Appius sur mon site.benboun a écrit :J'ai pas bien compris également ce que vous disiez sur la recombinaison humus de brf et argile... est ce que j'ai des risques que ca ne marche pas l'effet BRF.
Recombinaison argile BRF humus : le but est de fabriquer du complexe argilohumique (CAH). Le CAH est un assemblage d'humus d'argile reliés par les ions Calcium. Le BRF est assez riche en calcium, ça tombe bien. Le CAH est fabriqué par les lombrics. L'apport de BRF est un apport de calcium et d'humus. Tous les ingrédients sont réunis chez toi. Pour que ça marche, il faut de l'oxygène, des plantes dans le sol qui gardent cette aération et limiter le travail du sol qui détruit les vers de terre. Il y a moins de vers de terre dans un champ bio labouré que dans un champ conventionnel chimique non labouré.[/quote]
Même si l'idéal est de limiter le travail du sol, l'expérience montre que lors du premier apport BRF, il vaut mieux incorporer. Voilà ce que je préconise : en cas d'apport à l'automne, épandre 1 cm de BRF bien frais (coupe des branches broyage épandage en moins de 5 à 10 jours : plus le temps est court meilleur c'est). Incorporer de suite TRES SUPEFICIELLEMENT : 5 cm maxi, sinon, les copeaux sont en zone anaérobie, et les champis ne peuvent pas travailler + risque de maladies racinaires. Après incorporation, semer en novembre un mélange d'engrais verts : exemple féverole + avoine + radis fourrager + vesce + trefle incarnat + phacélie (60 à 80% légumineuses).benboun a écrit :Enfin, est ce que du coup vous croyez qu'il faut enfouir si on le fait en octobre novembre? Et est ce que vous pensez qu'il faut mettre en plus du BRF incorporé du BRF en pailli ('si oui est ce qu'il faut en mettre beaucoup)?
Scalper (profondeur 1-3 cm) l'engrais vert en avril avant tomates. Laisser les résidus en place. Planter les tomates. Pailler avec 3 cm BRF précomposté ensuite avant que les résidus engrais verts laissent apparaître le sol. Compléter par un 2° apport BRF précomposté avant que le sol commence à sécher en surface, pour garder le sol vivant.
Expérimenter ça sur une surface significative pour faire ton expérience éventuellement avec des variantes.
Contactes les collectivités et élagueurs, EDF pour l'entretien des lignes électriques, , Voies Navigables de France, ... ceux qui font du volume. Sois exigeant sur la qualité, au risque d'être déçu : feuillus uniquement, petites branches seulement (dia<7cm), et fraîcheur !!!benboun a écrit :Enfin est ce que vous auriez une piste de collectivités à contacter pour obtenir du BRF ou des organismes? Merci à l'avance pour toutes les informations.
Un con qui marche va plus loin que deux intellectuels assis.