Léontine a écrit :Yann58 a écrit :Pour attirer les pucerons [et donc leurs prédateurs, nos amis, les fèves et féveroles sont toutes indiquées, j'ai aussi laissé un chou de bruxelles monterà graines : il est couvert de pucerons, mais les larves et adultes de coccinelles sont absentes. En revanche, ça a l'ait d'être le pré carré des syrphes : ça grouille de larves de syrphes.
Comme quoi chaque puceron a son prédateur préféré ... à moins que ça ne soit le contraire ?
J'arrive pas à comprendre ce principe de « cultiver » les nuisibles. Ne pas les exterminer afin de permettre aux prédateurs d'exister, oui, ne pas trop intervenir, oui, mais pourquoi vouloir faire proliférer ceci ou cela ?
[...]
Installer des plantes susceptibles d'aider les prédateurs de ces goinfres, pourquoi pas, car le jardinage consiste aussi à réparer les destructions de l'agriculture et de l'urbanisation. Mais ouvrir des restos supplémentaires, faut pas pousser, y a déjà assez de monde
Je pense qu'il n'est pas idiot de cultiver des "nuisibles" sur des plantes hôtes
non légumières.
... Du moment que ces nuisibles soient spécialisés sur autre chose que les légumes. Ce réservoir de nuisibles va nourrir les auxiliaires, qui auront ainsi au jardin le resto ouvert 365jours/an (c'est l'objectif). Il faut favoriser les auxiliaires généralistes plutôt que les spécialistes qui n'interviennent qu'avec un temps de décalage.
Finalement, il y a deux approches du bio.
Une qui s'apparente à l'agriculture conventionnelle : des pucerons ? Je lutte avec coccinelles que j'achète ou avec purin bio divers. On est dans une logique de lutte, même bio, et non de recherche des causes du problème. On traite le symptôme et pas la racine du mal.
L'autre approche est l'approche naturelle : Fukuoka, Hazelip, Wallner, Lespinasse, Wenz...
Dans cette approche naturelle, on considère que le ravageur n'est pas un problème, mais le révélateur d'une erreur du jardinier. Le problème, ce n'est pas qu'il y ait trop de ravageurs, c'est qu'il n'y a pas assez d'auxiliaire... et donc pas assez d'hôtel resto pour ces derniers.
Le soin et l'attention au sol sont primordiaux (sol jamais à nu, non travail, toujours des plantes en service).
Le choix des variétés est également un des piliers.
Et aussi l'adéquation plante/sol/exposition/date de semis, etc.
Par exemple, des fèveroles semées au nord de mon jardin en octobre sur sol lourd et frais n'ont pas eu de puceron. Tandis que, à 10 mètres de là, les mêmes féveroles semées en octobre également (malheureusement j'ai pas noté les dates), mais exposition sud ont été couvertes de pucerons.
Bien sûr, on peut s'aider de la béquille des traitements bio, mais plus ça va, plus je m'en méfie : ils ont aussi des dommages collatéraux (cuivre de la bouillie bordelaise qui tue les champignons utiles du sol, etc.). On peut traiter bio, mais gardons en tête que cela ne traite pas les racines du mal....
La voie naturelle est sans doute plus subtile, longue et difficile, mais je suis persuadé que c'est la seule qui vaille : et plus j'avance dans les essais et les observations, plus cette intuition se renforce... c'est bon signe. Et en plus, c'est tellement jubilatoire de se contenter de semer une plante ou deux pour inviter un auxiliaire pour régler un problème !
L'agriculture ou le jardinage sont des pratiques par nature artificielle : cela n'empêche pas de s'efforcer de se rapprocher des mécanismes naturels. Plus ça va, plus je sens que le jardinage doit se faire "au milieu de la nature". Reste à trouver les bons réglages et l'expérience.