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Re: Sol trop acide - poudre de marbre?
Publié : sam. 03 sept. 2022 11:41
par campanule38
L'oïdium est très fréquent sur les courgettes, ce n'est pas trop lié au type de sol. L'oïdium est généralement un champignon qui se développe dans des conditions chaude, humide et riche en azote.
Vos vieilles feuilles jaunes, c'est probablement plus de l'oïdium qu'une faim d'azote. Si vous en aviez une, les végétaux pousserait peu et même les jeunes feuilles seraient pâles. Ceci-dit avec un paillage, ce sont des choses qui peuvent arriver si on ne fait pas d'autres apports (type fumier composté, engrais organiques,...) surtout sur des sols qui se réchauffent lentement au printemps (et qui donc minéralisent mal d'où une compétition accrue entre la consommation des plantes et la consommation des microorganismes qui dégradent le paillage).
Les plants de courgette supporte assez bien les fortes températures (ça pousse sous tunnel avec parfois des températures en pleine journée qui peuvent largement dépasser les 40°C). La production par contre, peut potentiellement en pâtir.
Les courgettes qui "coulent", c'est souvent lié à un problème de fécondation (manque de pollinisateur par exemple). Donc ne pas hésiter à faire une pollinisation manuelle avec les fleurs mâles (et à installer des plantes dans votre jardin qui attire les pollinisateurs !). Le problème peut aussi être d'origine physiologique.
Re: Sol trop acide - poudre de marbre?
Publié : mar. 22 avr. 2025 14:19
par SwanG1sol
Bonjour,
Votre observation du terrain est déjà très pertinente, et vous posez exactement les bonnes questions. En tant qu’expert en géotechnique et pédologie, je peux vous confirmer que la zone en bordure du fleuve Têt, près de Perpignan, présente des caractéristiques de sols alluviaux souvent riches en limons, avec une structure variable en fonction des dépôts successifs. Le fait que votre sol soit beige, avec un toucher crayeux, évoque un limon sableux ou un limon fin, parfois légèrement calcaire. Toutefois, votre test de pH (même approximatif avec des bandelettes urinaires) indiquant un pH proche de 5 est une donnée importante. Cela suggère un sol acide, ce qui est peu courant dans ce secteur à climat méditerranéen, sauf si le sol a été fortement lessivé ou s’il contient beaucoup de matière organique en décomposition, comme cela peut arriver dans des zones partiellement inondables ou hydromorphes.
La végétation spontanée que vous décrivez – ronces, liseron, chardon – est typique des terrains riches en azote mais souvent déséquilibrés, à structure tassée ou mal aérée. Ce que vous décrivez au niveau du comportement de vos cultures (fraisiers chétifs, courgettes sensibles à l’oïdium, tomates peu productives) est cohérent avec un sol acide, mal structuré et probablement carencé en potasse et en calcium assimilable. L’apport de fumier n’est pas forcément une mauvaise idée à long terme, mais dans l’immédiat, cela risque d’amplifier le déséquilibre en azote si le sol est déjà saturé ou mal équilibré au niveau du rapport carbone/azote.
Vous évoquez l’idée d’utiliser de la poudre de marbre, ce qui est une très bonne piste. Il s’agit effectivement de carbonate de calcium, comme la chaux agricole, et peut donc être utilisé comme amendement pour corriger l’acidité du sol. Son efficacité est réelle, mais elle dépend beaucoup de sa granulométrie. Si la poudre est trop fine (comme dans certains produits destinés à l’usage en maçonnerie), elle risque de colmater la surface du sol, de créer une croûte et de gêner la pénétration de l’eau et de l’air. En revanche, si elle est légèrement granuleuse (type 0/1 mm), elle peut être utilisée à petites doses, réparties dans le temps, sans aucun problème. Pour un potager, un épandage en surface à raison de 300 à 500 g/m², à l’automne ou en hiver, permettrait une correction progressive du pH sans brutaliser le sol.
Il serait également intéressant de compléter vos apports avec des amendements complémentaires comme des cendres de bois tamisées, qui apporteront potasse et calcium, ou de la dolomie, si vous suspectez un manque de magnésium. Cela dit, l’essentiel reste d’apporter lentement et régulièrement des matières organiques bien équilibrées, plutôt que des amendements trop azotés. Favorisez par exemple les apports de feuilles mortes, broyat de haies ou compost mature pour restructurer le sol en douceur et relancer la vie microbienne.
Enfin, votre idée de réserver une zone du jardin pour des cultures acidophiles comme le myrtillier est tout à fait judicieuse. Dans l’état actuel du sol, ces plantes y trouveront des conditions adaptées sans qu’il soit nécessaire de corriger le pH. Vous pouvez donc profiter de la variabilité naturelle du terrain pour diversifier vos cultures selon les besoins spécifiques de chaque espèce.
En conclusion, votre lecture du terrain est déjà très fine. La poudre de marbre peut être utilisée pour réduire l’acidité du sol, à condition de vérifier qu’elle ne soit pas trop fine. Ce type d’amendement est efficace s’il est appliqué avec modération et suivi dans le temps. Un petit test pH plus précis (en jardinerie ou en laboratoire local) vous permettra de suivre l’évolution du sol et d’ajuster vos interventions. N’hésitez pas à me solliciter si vous souhaitez affiner les doses ou structurer un plan d’amélioration du sol adapté à votre projet de potager.
Cordialement.