Merci. C'est vrai que je n'ai pas trop fait de suivi.
Comme tous les jardiniers, j'ai eu cette année des échecs et des réussites. La plupart de mes échecs sont liés au manque d'eau à des moments cruciaux du développement des légumes: oignons, betteraves et une fois de plus poireaux (j'ai des poireaux "convenables" mais je peine à avoir de beaux poireaux). Je m'interroge aussi sur la richesse de mes apports concernant les légumes gourmands (tiens, on retrouve les poireaux...). Je ne suis pas certain qu'un compost à base végétale uniquement soit suffisant au bout du compte. On retrouve la complémentarité entre élevage et culture. J'attends beaucoup, en terme d'autonomie, du compost de litière de toilettes sèches qui va être mis en usage pour la première fois ce printemps.
Le Brf reste un matériau de base, mais j'ai déjà énormément relevé le taux d'humus et mes attentes se situent donc plus au niveau de la vie du sol et du paillage. Je suis plus à la recherche de la formation du complexe argilo-humique en fait que de l'apport d'humus. Cette année, après une année blanche, j'ai repris la coupe de fougères pour "nourrir" mes allées en hiver (donc mes buttes au printemps).
Mon enthousiasme concernant les engrais verts n'a pas faibli mais je m'aperçois qu'ils collent mal à la gestion de mes buttes: trop de légumes en place tardivement et trop de semis précoces. En fait, ce sont les légumes encore en place (climat doux... relativement...) qui font office d'engrais verts (ceux-ci n'ont pu être semés cet hiver que sur 8 buttes sur 10, celles où se trouvaient tomates et cucurbitacées sous tunnel). J'essaie également, sous l'influence de plusieurs forumeurs, de considérer les adventices avec un autre regard: ne s'agit-il pas du meilleur engrais vert? Mais sa juste gestion demande une expérience qui me manque encore.
Mes tomates sous tunnels de 80 cm de haut (menées sur un grillage à moutons placé sur la longueur de la butte) ont produit de façon tout-à-fait satisfaisante. Je compte reproduire l'expérience l'an prochain en modifiant un peu la mise en oeuvre.
Concernant la gestion des cultures, c'est plus cafouilloux... A la base, je me dirige vers une gestion plus "carrée": trois-quatre légumes par buttes en association selon des critères divers (complémentarité, besoin en eau, en nutriment, espace occupé au-dessus et en-dessous du sol, rotation...) + la succession des cultures du printemps à l'automne. Mais je sais bien que je finis par semer à l'arrache et qu'il ne reste plus grand-chose, au bout de compte de mes désirs de rigueur.
Par contre, j'ai la ferme intention d'écarter les légumes que je cultivais pour le plaisir de la diversité (tétragone, chou-rave...) mais que mon épouse, la patronne incontestée de la cuisine, ne me réclamait pas. De l'efficacité avant tout: je cultiverai les légumes que mon épouse apprécie, point!
Une petite orientation concernant les haricots: je suis à présent convaincu, dans un petit jardin, de l'intérêt des haricots à rame face aux haricots nains. Mais je le mènerai en "treille" (j'ai commencé à le faire cette année): peu de prise au sol, espace intermédiaire en semi-ombre profitable pour certains légumes au coeur de l'été.
Je vais bientôt goûter ma première tentative de choucroute élaborée à partir des choux cultivés aux jardins partagés.
A ce propos, je n'ai pas trop fait de suivi non plus. Et pourtant, les projets en cours sont porteurs. J'essaierai de faire un peu plus de photos au printemps prochain.
Pour la gestion de l'eau, je persiste à rester sur l'arrosoir: ses contraintes imposent un arrosage limité; mais je me rends compte qu'il faut que je sois plus attentif en cas de saison sèche: faire confiance au paillage (pas valable pour tous les légumes...) et au taux d'humus n'est pas suffisant. En fait, les jardiniers qui prônent le non-arrosage absolu bénéficient le plus souvent de conditions naturellement favorables... à moins que leur bilan d'expérience ne soit issu uniquement d'étés humides (à moins encore qu'ils n'aient aucune exigence en terme de rendement...). Bref, chez moi, certains légumes nécessitent d'être accompagnés pour réussir, et cet accompagnement est pour beaucoup lié au stade de développement (il me semble, par exemple, que si les betteraves manquent d'eau au stade jeune, c'est difficile à rattraper par la suite). Il ne s'agit donc pas d'arroser beaucoup ou régulièrement, mais d'arroser au bon moment. Les jardiniers qui bénéficient d'une expérience très enracinées, d'une tradition familiale possèdent intuitivement, j'imagine, la science de cet arrosage-bienvenu, mais pour les personnes qui, comme moi, renouvellent tous les ans leur sac d'échecs-réussites, c'est une science à construire dans le temps, avec patience...
Voilà. Pas beaucoup de photos. Déjà pas mal de projections sur la saison 2011 par contre. C'est à cela que l'on voit que la passion est toujours aussi vivace: le jour où je ne me dirai plus "Putain, l'an prochain, je vais faire comme ceci ou comme cela et ça va arracher!" (propos vite relativisés!), je crois que je serai bon pour retrouver le chemin de l'appart'...
C'est curieux: j'ai passé les 30 premières années de ma vie dans des appart' de banlieue ou de ville; à présent, je devrais vivre sans potager, ce serait difficile, psychologiquement difficile...
Oncle Fritz