Je suis de retour d'observation de nos chers vers.
Premier constat : pluie en fin de journée, atmosphère humide : la populace est là, fidèle au poste.
Deuxième constat : ça grouille dans les planches paillées. ça luit aux reflets de la lampe. Il faut se faire cependant très discret, c'est timide, ces bêtes-là, il faut dire aussi qu'on a pas été présentés. ça bouge donc, et les tiges de paillage sont animées par les attaques des herbivores sans dents : c'est franchement ça le plus amusant : tu vois pas le bestiau, et tu vois le bout de la vieille feuille de poireau qui bouge "toute seule" qui rentre et sort du sol. Un vrai spectacle. Gratuit et enrichissant !
Comme l'an dernier, peu de bestiaux sur ma planche traditionnelle (travail du sol, et encore, hyper léger, + sol "propre" non couvert) : environ 3 ou 4 individus au m2 qui crèvent la faim et crient "misère!". J'ai même crû lire des regards de reproche.
Sur la planche voisine -tomates - , non travaillée depuis 2 ans et depuis couverte de BRF précomposté ou de BRF, c'est 30 ou 40 lombrics au m2 en activité, à peu près 10 fois plus que la planche sol nu. Il y a notamment du monde à deux endroits : paillage composé d'orties et ça et là, sur des tiges séchées de radis violet (mes restes de biomax de ma planche pois exportés ici).
L'ortie à demi-décomposée (ici depuis 1 semaine) a l'air de leur plaire, je suis sûr qu'ils en font un purin !
[Pauvres bêtes, ils ne savent pas à quoi ils s'exposent et ce que la justice des hommes peut leur réserver.

]
Pour les résidus de radis, c'est bizarre. La tige est encore grosse et pas facile à en faire des confettis. Et pourtant, ça tire dessus sans se décourager. Je suis resté là 5 minutes devant un qui s'acharnait sur cette grosse tige jaunie. Je me suis lassé avant lui... On se demande pourquoi il s'acharne là-dessus, alors que plus loin, il y a à manger.
Au pied d'une tomate, j'ai paillé avec de la coupe de luzerne. Je m'attendais à voir du monde. Apparemment , moins de succès que l'ortie et la tige de radis.
Les vieilles feuilles de mâche en train de monter à graine sont aussi au menu. De même qu'un poireau qui monte à graine : les feuilles basses sont dans les terriers et oscillent au rythme de la découpe. Il me semble que les vers ont une affection particulière pour les poireaux.
Autre point important : un ver ne se balade pas, il reste la queue accroché à son terrier (un fil à la patte sans doute) et va glaner le casse croûte dans un rayon d'une dizaine de cm, suivant sa taille. Plus le temps est humide, plus il est tenté de sortir de son trou. La pluie, pour lui, c'est comme une bonne bière à jeun : ça lui monte à la tête, ça le rend euphorique et il en oublie toutes les consignes de sécurité de base. C'est une réflexion que je me fais.
En conclusion, même chose que mes observations de l'an dernier. Plus c'est paillé, plus il y a du monde.
Les planches de jeunes semis avec sol "propre" sont à faible population.
Les planches tomates et maïs derrière biomax regorgent de lombrics. C'est caricatural. Un cas d'école.
Comment faire pour avoir du paillage à différent stades de décomposition en permanence et sans peine ? ET A TOUT MOMENT, même pendant la séquence "semis".
Je vois trois solutions : apprendre à cultiver au milieu des mauvaises herbes

ou disposer en permanence de paillages adaptés à la situation. Pour les semis de carottes, je verrais bien un paillis léger de lin ou autres fines tiges.
Ou encore ne pas avoir de sauvageonnes par des successions, agencement et mélanges judicieux de plantes. Les successions sur des bandes voisines, disons 20 à 40 cm, permettraient d'avoir en permanence du vieux légume et du neuf...