Tu as raison, Marcus, il n'y a pas une et une seule façon d'avoir un jardin productif et le principal est d'avoir le jardin que l'on aime, tout simplement. Un couple d'amis, voisin, sont venus faire un tour chez moi l'été dernier. Elle a bien aimé mon potager. Lui, a été convaincu du point de vue de l'efficacité mais ce n'est pas son truc: ils n'aiment pas les buttes et aime voir la terre. Il cultive sans apport de pesticide ni engrais et sa production correspond à ses attentes: il n'a aucune raison de se faire violence.
Je dois dire d'ailleurs que j'aime beaucoup voir de ces potager tirés au cordeau et ultra-propres, comme le faisait mon grand-père, même si je ne procède pas ainsi. Ce serait dommage si tous les potagers se ressemblaient!
Concernant la charge de travail, c'est difficile de comparer un potager "traditionnel" (curieusement, j'appellerai ainsi un potager passé au motoculteur, dont la terre est apparente pendant toute la période de culture) et un potager sans travail de la terre.
Je travaille dans mon potager un petit peu toute l'année (je peux m'y déplacer sans peine en hiver, ce que ne peut pas faire mon copain en potager traditionnel). Le copain en question procède plus par coups de bourre. Coup de bourre au printemps quand il prépare la terre... et gros coup de bourre tout l'été pour le désherbage, anecdotique chez moi (un p'tit brin d'herbe arraché en passant, lors d'un semis, d'une récolte ou d'une petite balade potagère contemplative!). J'oublie le coup de bourre pour l'apport de fumier à l'automne.
Contrairement à un message plus haut, je remarque une presque disparition des taupins de mes buttes. Quant aux larves, j'en débusque quelques-unes en griffant mon BRF et les autres ne me font pas grand mal. Les parasites dont j'ai du mal à limiter la gêne sont les altises.
Pour revenir plus globalement au sujet, si la diversité en matière de jardinage est un régal pour les yeux, il faut reconnaître qu'une approche nouvelle dont le fil conducteur est la vie du sol est en train de faire évoluer fortement les habitudes. Ce n'est pas que les "anciens" ignoraient ou méprisaient la vie du sol, mais l'attention portée à celle-ci demeurait périphérique, elle ne formait pas un tout cohérent avec les pratiques. Mettre en place cette cohérence n'est pas un must incontournable (pour snobinards du BRF

), mais c'est à la fois efficace ( de plus en plus efficace au fur et à mesure que la terre évolue, contrairement à une terre maltraitée - je ne prétends pas que tous les jardiniers traditionnels maltraitent leur terre - qui voit sa structure se détériorer au fil des ans), plaisant intellectuellement (allez, à la manière des cours de récré, on va dire que les partisans du non-travail sont des intellos... et même des snobs!

), économique pour le porte-monnaie comme pour le dos du jardinier. Comme je suis soucieux de jardiner longtemps et de voir mon potager me procurer de bons légumes pas chers, mon choix est donc vite fait. Et puis, comme le signalait Piero je crois, quel bonheur de pouvoir plonger mes mains sur 20/30cm de profondeur, comme dans du beurre et de voir toute cette vie.
Oncle Fritz
Ah, j'oubliais: le BRF et les copeaux de bois, ce n'est pas du tout la même chose. Comme quoi, l'utilisation du terme spécifique de BRF permet de le distinguer de matériaux qui en ont la couleur, l'odeur... mais pas les atouts.