auronitens a écrit :Je me demande s'il n'y a pas maldone au départ ???
Pourquoi me parles tu d'apports " chimiques ? "
En quoi la vinasse de betterave ou le Patentkali seraient chimiques ??
La potasse exogène serait elle exclusivement chimique ??..
Par ailleurs je ne comprends pas bien pourquoi tu me parle du potassium enfoui dans les entrailles de la terre ... la Rhizosphère, la pedofaune et pedoflore c'est dans la partie aerobie du sol . Càd.: les 15 premiers Cm du sol .. 20 cm maxi ..Au delà c'est le néant , plus d'oxygène = plus de vie plus rien . Et si des éléments mineraux s'y trouvent ( il y en meme beaucoup ) ils sont inaccessibles ...en mettant des rallonges aux racines grace aux mycorhizes.
Enfin .. je crois ?? A moins que tu ais une autre vision de la chose ?
Le tout est de voir comment se nourrissent tes plantes et comment lui sont fournis ses nutriments et aussi comment ils sont stockés.
Ta question de départ était de savoir comment fertiliser ton potager en apport potassique.
>> autrement dit comment être sûr que les plantes que tu cultives recoivent suffisamment d'ions K+ pour subvenir à leurs besoins et que cet élément minéral ne soit pas un facteur limitant à leur croissance.
Tu peux alors raisonner de différentes manières.
1/ Celle que tu as trouvé dans de nombreux livres d'agronomie, et qui a dicté la façon de procéder en agriculture ces 60 dernières années, qui se base sur des analyses de sol : ton analyse, faite dans certaines conditions et à l'instant T te dit que tu as tant de % ou de mg ou de k/ha d'ions K+ en solution dans le sol.
Tu peux alors te dire que cette quantité est suffisante ou insuffisante par rapport à la consommation en K+ (mesurée expérimentalement en laboratoire) de tel ou tel légume.
Suite à ce résultat tu peux décider de compenser le manque constaté en ions K+ de deux manières :
a) par un apport de type minéral = un engrais potassique (exemple : KNO3)
b) par un apport de type organique = vinasse de betterave ou autre...
2/ un autre raisonnement que l'on essaie de mettre en pratique dans cette section du forum est que l'analyse de sol ne donne pas connaissance de TOUT le K+ potentiellement disponible, mais seulement de celui présent à l'instant T de l'analyse et sous la forme minérale. Un tas d'atomes de potassium (K) sont bloqués : ceux de la roche mère, ceux de la matière organique en décomposition dans le sol. Ceux là ne sont libérés que tout doucement. Certains peuvent rester bloqués pendant des années, mais d'autres peuvent se libérer à une vitesse qui peut être améliorée.
Pour améliorer la mise à disposition (c'est à dire la minéralisation et la solubilisation sous forme ionique K+) du potassium, tu peux alors jouer sur différents tableaux :
- les engrais verts dont certains ont des racines plongeant plus profond que tes légumes. Ils vont chercher le K pour subvenir à leurs propres besoins, et certains produisent des substances au niveau de leurs racines qui sont capable de dissoudre des petits éléments rocheux pour libérer de la matière minérale. Lorsque tu les fauches et qu'ils se décomposent, ils contiennent alors beaucoup de K bloqué dans leurs tissus, sous une forme organique (similaire à celle de la vinasse de betterave finalement), qui va ensuite se minéraliser grâce à l'action des micro-organismes décomposeurs du sol.
- les apports de matière organique d'origine diverse : compostage en surface, compost de jardin semi-mûr, compost mûr de plateforme, fumier, fientes, vinasse, BRF etc... qui eux aussi vont avoir une décomposition lente et restituer des minéraux.
Après, ce qui ne te plaît peut-être pas dans cette seconde approche, c'est qu'elle n'apporte pas spécifiquement de la potasse, mais aussi des nitrates.
Cependant, à condition de ne pas dépasser les recommandations au m2 pour de l'épandage très azoté comme le fumier, il faut savoir que l'azote contenu dans de la matière organique aura lui aussi une libération très lente, liée à la vie du sol, et un risque de lessivage bien moindre qu'un apport en engrais minéral du style nitrate de potasse (KNO3).
Notre approche commune à la plupart des forumeurs dans cette section du forum est de chercher avant tout à nourrir les micro-organismes du sol plutôt que de nourrir directement la plante "par perfusion".
En donnant de la matière organique fraîche à décomposer, on permet à un tas de micro-organismes de maintenir un équilibre qui permet de limiter les lessivages et les pertes minérales, et donc d'éviter l'appauvrissement du sol. Alors qu'en nourrissant directement ta plante en engrais dit "chimique" (minéral serait un mot plus approprié), tout ce qui n'est pas utilisé est lessivé, et tes micro-organismes n'ont rien à se mettre sous la dent, et la terre s'appauvrit.
Après, certains mots sont parfois mal employés (engrais chimique pour engrais minéral par exemple), mais n'en veux pas aux forumeurs qui ne sont pas tous diplômés en sciences. Ils viennent ici pour partager une expérience, et voir comment faire progresser leurs pratiques.
A toi de voir si tu te reconnais dans cette démarche et dans ces pratiques à but écologique, ou si tu préfères faire confiance aux chiffres en premier lieu.
Sinon, pour répondre à ton inquiétude concernant les engrais verts, j'ai le même soucis que toi, car chez moi aussi le potager est bien occupé jusqu'en novembre et de petite taille.
Je joue sur plusieurs tableaux, avec pour l'instant une expérience encore limitée à la matière : la première semaine de mars je sème de la phacélie et cette année je vais aussi tenter la moutarde (qu'on t'a justement conseillée pour ses racines profondes capables de remonter la potasse), qui sont des engrais verts à cycle très court : tu peux déjà les faucher début mai pour planter les Cucurbitacées ou les Solanacées.
J'ai tenté aussi un semis de seigle et féverole, en novembre, avec l'espoir de pouvoir le faucher lui aussi en mai.
Et dans les emplacements qui sont réservés à des semis plus précoces, je n'ai effectivement pas pu mettre d'engrais vert. Mais j'y ai mis du compost, des feuilles mortes, du BRF.
Je m'arrange pour que le sol de mon potager ne soit jamais à nu : soit un engrais vert soit un paillage organique (compost, BRF, feuilles mortes), et grâce à cette méthode, j'ai multiplié par un nombre inconnu mais significatif mes vers de terre (résultat vraiment visible). Et mon sol commence petit à petit à retrouver une certaine fertilité et une litière humifère en surface, sachant que je pars de loin : lotissement récent dont la terre végétal de surface a probablement été enlevée et vendue, donc un sol argilo-calcaire de couleur ocre et dans lequel ça pousse très mal.