renepontadit a écrit :
Mais ils sont heureux de bêcher et arroser tous les jours, et biner et toujours biner, çà leur procure un immense plaisir que je ne veux pas leur enlever !
.....mais la force des traditions est plus forte que la raison.
René.
Moi aussi je pratique le jardinage sans retourner le sol (ni bêche et encore moins de motoculteur).
Pour le paillage au début je faisais comme mon père faisait, il allait dans la forêt avec des grands sacs poubelles et les remplissait de feuilles et d'amas décomposés, mais derrière chez moi il y a des grands chênes, et en automne j'ai pleins de feuilles mortes sur ma pelouse, je les ramasse et je protège ma terre avec.
Cette année (la deuxième depuis la mise en place du potager depuis notre emménagement), j'ai soulevé les feuilles et je vois qu'il se forme la même structure de terre qu'en forêt, c'est comme du terreau tout noir et léger avec pleins de bestioles qui grouillent.
La protection du sol fait partie d'un des process de la permaculture.
Je pratique aussi un truc politiquement très incorrect : le compostage en lieu et place, car pour l'instant je n'ai pas de composteur.
Je jette mes déchets de cuisine (épluchures, filtres à café, sachets de thé, coquilles d'oeuf...) directement sur le sol et je place de la paille sèche (qui ne graine plus) dessus pour éviter le déssèchement et aussi pour cacher l'ensemble aux regards des "emmerdeurs"
Quand je lave mon seau à compost je jette aussi cette "soupe" au pied de mes plantes.
Cette année au printemps quand j'ai soulevé le paillage j'ai crû que je retrouverai des restes de matériaux non décomposés et bien que néni, il n'y avait plus rien et j'ai vu par la suite deux beaux pieds de basilic spontanés, qui à ce jour sont plus beaux que les plants du commerce que j'ai mis en pot.
La gestion des déchets est aussi un autre process de la permaculture (autrement dit, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !).
La permaculture n'est pas une doctrine, c'est la manière dont on s'en sert qui peut le devenir, c'est une base de travail à adapter selon le terroir, le climat .....
Tout comme le potager en carré d'ailleurs, il ne s'agit pas d'appliquer la méthode stricto-sensus mais de l'adapter en l'utilisant comme base de travail.
Moi-même je jardine hors sol dans des bacs rectangulaires de 1mx2m, mais je ne partage pas la surface en 30x30, ni même 40x40 (méthode dite française) car j'ai testé les deux pour certaines plantations (tomates, courgettes, fraises) et ni l'une ni l'autre ne convient, j'ai donc partager mes parcelles en 50x50 et là je suis arrivée à une surface respectable pour certains types de plantations.
Ce n'est parce que j'ai changé un paramètre dans la technique de base que je "crache dans la soupe" en disant que la méthode est mauvaise, ce n'est qu'une base de travail, à moi d'apporter de l'eau au moulin, ma part du colibri en quelque sorte !
Mes voisins jardinent en passant le motoculteur, à la fin du printemps j'ai entendu ma voisine engueuler son homme car il n'avait pas encore passé le motoculteur. Elle s'est ramené énervée dans le potager une bêche à la main, et a essayé de la planter dans un sol super compact car non paillé et érodé par le vent, elle s'est acharné et pour finir a laissé tombé en ralant. Deux jours après le gars passait le moto, le soir après son boulot !
Il y a quelques jours, même topo, elle lui gueule dessus parce qu'il n'a pas arrosé et que la terre est dure comme de la pierre selon ses dires (pas la mienne, juste la sienne) !
Assise sous mon noisetier bien à l'ombre je souriais, mais je ne peux pas lleur dire qu'il y a d'autres méthodes qui leurs faciliteraient la tâche, car ils n'accepteraient probablement pas de recevoir des leçons du voisinage...surtout d'une femme
