Amis du soir bonsoir,
La discussion est passionnante...et multiforme. Je donne ici mon grain de sel sur le bio (le sel de Guérande, c'est bio...mais c'est surtout une réussite commerciale).
Dire que le bio est une escroquerie ? Dire que l'agriculture vraiment bio est une vue de l'esprit ? Je pense qu'il y a du vrai...à condition de ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Si le bio n'existe pas...et bien il faut l'inventer.
Quelques souvenirs personnels.
1/ Vers 1994. Un producteur de très bon fromage bio en Alsace. il me dit que pour l'instant ça marche bien, mais il ne se fait pas d'illusion, les grandes surfaces vont récupérer le concept, laminer les marges et l'agriculteur n'aura plus qu'à diminuer la qualité pour conserver une maigre partie de ses marges...
2/ Tournage d'un film sur les haies dans le Charolais. On me présente un éleveur "bio". Il se trouve que celui-ci était un spécialiste de l'engraissement pharmaceutique des bêtes quelques années avant. Il s'est simplement "reconverti".
Parallèlement, je trouve de vraies haies à l'ancienne (NB haies hautes composées d'essence diverses qui habitent des oiseaux, des insectes, de la sauvagine). Ces haies sont périodiquement raffraichies (fourrage, bois de chauffe, etc..) mais restent hautes. Ordinairement, on garde en Charolais, pour l'image de marque, des haies basses taillées mécaniquement , des haies " de square".
L'éleveur des haies à l'ancienne : un tas de fumier de 10 mètres sur dix devant la maison et le coq au milieu, pas bio parce qu'il tient à ne pas s'emmerder pour quelques traitements de ses fourrages de complément. Mais un rapport extraordinaire avec ses bêtes (bovins et chevaux se complétant). Mais chez le boucher qu'il fournit à Montceau les Mines (c'est rural, si , si..
![Clin d'oeil ;)](./images/smilies/icon_wink.gif)
, on réserve la viande deux mois à l'avance.
Voilà qui illustre au moins , même si ce n'est pas exactement le cas, l'intérêt de la vent directe. on sait, on "contrôle" ce qu'on mange.
(NB ça serait bien que ça reste comme ça aussi pour la santé: les technocrates européens veulent qu'on se soigne les dents en Hongrie, la rate au Portugal, le foie en Ecosse...et comme le démontre si judicieusement François Chevassus directeur scientifique du Muséum, où est comptabilisée l'énergie fossile (des millions d'années pour la constituer) ainsi dissipée en voyages stupides...?
Bref. oui la société marchande ne garantit aucune étiquette. Maintenant , à discuter avec des agronomes, le label AB n'est pas trop mal (on a une admnistration tâtillone et peu inspirée, mais sérieuse...si on lui indique le bon sens). Contrairement aux labels allemands qui sont bidons (floraison de supermarchés bio en Allemagne,très chers).
NB Plus terrifiant: il semblerait qu'il faille aussi se méfier des labels "Commerce équitable" : il y a du bon, et malheureusement aussi du très frelaté.
Conclusion. Etre "bio" est un état d'esprit qui devrait imprégner la société. Aucune réglementation ne le guarantit, mais l'absence de réglementation encore moins.
Les agriculteurs qui respectent le programe Ferti Mieux sont "bio". Ne prenons pas au passage tous les techniciens des chambres d'agriculture pour des idiots. Ils ne sont pas toujours là pour tout vérifier mais ils ne sont pas dupes.
A l'inverse, l'excès de bouillie bordelaise , est une catastrophe (cf vignes de Bourgogne devenues stériles après plus d'un siècle de traitement -excès de cuivre-dans lesquelles Claude Bourguignon est appelé en renfort).
Il reste dans le monde paysan, un geste paysan. Le type a garé sa voiture perso. Il parcoure lentement et la tête basse son champ de blé récemment semé. Il guette la levée...et la levée des mauvaises herbes.
Gageons que s'il attend de déceler (avec un savoir que lui seul a) les signes avant -coureurs de telle ou telle maladie, avant de traiter...il est bio. Ou simplement, il économise le fric de traitement coûteux et inutiles.
De même que moi je vais chez un homéopathe, car même si l'homéopahie est un placébo (comme veut nous le faire croire l'Académie des Sciences), l'homéopathe "connait " les maladies alors que le médecin "officiel" ne la connait pas puisque qu'il applique tous les traitements préventifs possibles avant même d'avoir décelé un risque de maladie ( à ceux qui rigolent déjà, je tiens disponible la pile d'ordonnance d'antibiotiques inefficaces qui auraient dû soigner mon fils nourisson à l'époque où il faisait otite sur otite).
La voie du bio est étroite...c'est la seule possible.
PS Il est très tard, je remets à demain ma contribution à "purin d'ortie". Il y a du nouveau . Kokopelli se lance dans la bataille.