Bon, faute de cobayes, j'ai dû procéder à des essais sur ma propre personne (quel sens du sacrifice !).
En résumé (grossier), il existe 3 types de thé : le thé blanc, simplement séché, le thé vert, flétri puis séché, et le thé noir, flétri, fermenté puis séché. Le thé noir et les semi-fermentés c'est trop compliqué, je ne suis pas masochiste

Le thé blanc et le thé vert ça, au moins, c'est "facile".
En réalité je voulais surtout étudier l'effet d'un pincement en vert (épointage) sur une éventuelle deuxième pousse, sur la ramification et sur la floraison suivante. Il paraît que certains camellias non poussants sont stimulés par ce type d'opération et gagnent en vigueur. Ca vaut le coup de voir ce qu'il en est du C. sinensis.
Une bonne occasion de tester le "thé maison", donc, plutôt que de jeter tous ces jolis Pekoe
La première fois, j'ai voulu tenter de faire du thé blanc. J'ai donc mis les bourgeons terminaux (feuilles enroulées et duveteuses) à sécher rapidement (à l'air libre sur un tissu au dessus d'un radiateur, sèches en 24h). Le résultat fut quelque peu décevant : une infusion transparente, très peu gouteuse, à peine parfumée (quoique d'odeur agréable), et surtout un peu astringente et franchement acidulée, façon tisane d'oseille... Berk, berk, berk... On ne m'y reprendra plus !
Pour se débarasser de l'acidité, rien ne vaut une bonne oxydation.
Donc pour la deuxième tentative je suis passé au thé vert, façon Gunpowder. Cette fois j'ai aussi utilisé les feuilles en train de se dérouler.
Je les ai mises à sécher dans un placard bien confiné, à l'ombre, avec un verre d'eau pour entrenir une humidité atmosphérique moyenne. Au bout de 24h elles étaient très molles, mais pas encore sèches. Je les ai alors roulées à la main en petites boules : le flétrissage, qui libère les arômes et permet l'oxydation.
Ensuite je les ai fait sécher pour de vrai.
Cette fois l'infusion était un peu colorée (à peu près comme du Pai-Mu-Tan, un thé blanc chinois bien connu, moins foncée que le Gunpowder lui-même), mais surtout plus du tout acide et beaucoup plus aromatique (avec une odeur d'algue moyennement apétissante

et un goût de Oolong assez prononcé).
Le souci c'est qu'il en faut deux oui trois pincées par tasse... Et sous nos climats les théiers ne produisent presque rien
Logiquement ça ne peut pas être toxique (d'autant moins qu'on n'en a pas de quoi abuser

), mais objectivement ça ne casse pas des briques.
Faire son propre thé a un coté ludique, mais ça ne fournira pas le petit déjeuner de la famille ! Même avec beaucoup de motivation c'est tout juste potable... Il nous manque une demi-douzaine de degrés en hiver et au printemps, à peu près un mètre d'eau, et plus compliqué encore, toute une armée d'organismes plus ou moins symbiotiques qui semblent avoir une influence déterminante sur la qualité du produit final
Mieux vaut en rester à la bonne vieille tisane des chaumières et ne pas scalper nos beaux théiers...
Est-ce que d'autre spersonnes ont déjà fait l'expérience avec de meilleurs résultats ?