Bonjour à tous,
Cette fois, nous nous y sommes pris à temps!

Enfin, vu l'hiver plutôt doux, c'était peut-être déjà tout juste, car les bourgeons gonflaient dangereusement.
Quelle vigueur dans cet arbre: il perd ses feuilles très tard (sur tout le mois de décembre en 2006, jusqu'à la mi-décembre en 2007) et redémarre si tôt (début mars l'an dernier, et c'eut peut-être été plus tôt encore cette année, si un coup de froid ne se décide à ralentir tout ça).
Quelle vigueur aussi, lorsque je vois des racines pousser dans son propre bois pourri. L'arbre qui se nourrit de lui-même, et pousse dans l'humidité qu'il se crée. Pour un peu, on croirait une de ces plantes tropicales, style banyan étrangleur.
Cependant, vous l'aurez compris, s'il se comporte vigoureusement, il est depuis longtemps mangé de l'intérieur. Nombreuses branches creuses, tronc principal probablement très attaqué aussi (l'écorce ne tient plus sur un côté). Ca n'a pas l'air de l'affecter, et si je suis bien l'affaire, c'est un arbre qui veille simplement à protéger son cambium en se moquant royalement de son coeur mort.
Néanmoins, j'ai du mal à évaluer son risque de fracture, et j'ai entendu dire, par ailleurs, que c'était le seul arbre pour lequel les assurances refusaient de couvrir les élagueurs. Du coup, nous ne nous sommes pas sentis toujours très à l'aise, l'échelle trois niveaux appuyée sur ces étages de branches (creuses), et nous-mêmes perchés à 6-8 mètres de hauteur.
Mais bon, le travail est fait, que je vous laisse découvrir en photos. Un dernier détail: même si nous aurions voulu suivre les conseils de tailler au plus près des têtes de chat, il a souvent été plus facile, armé de notre petite scie, de tailler à 5-10cms. C'est sans doute moins "réglementaire", mais vu les risques de déséquilibre, nous avons proscrit l'usage d'une tronçonneuse. Je n'aurais pas voulu prendre le risque de se couper le bras, en plus de se casser la jambe, en cas de chute.
Avant:
Après:
Pour l'avenir, je ne sais pas trop. A vrai dire, j'aimerais autant appuyer mon échelle plus bas et tailler à l'échenilleur (des branches plus fines). Initialement, je pensais tailler chaque année la moitié de la ramure, histoire de provoquer la repousse. Mais la taille de la moitié des grosses branches, l'an dernier, n'a pas provoqué tant de repousse que cela, et j'ai bien l'impression, au vu des faibles branchettes (cfr seconde photo), que la sève s'est plutôt redirigée dans les branches restantes, les renforçant encore (et certaines avaient déjà 10cms de diamètre).
Ceci signifierait que si je procède de même avec les branches d'un an (en janvier 2009), si
j'en taille la moitié, la sève se redirigera vers les autres (comme cela se fait d'ailleurs naturellement vers les plus fortes au détriment des moins fortes) plutôt que de permettre l'apparition de jeunes repousses. Dans ce cas, l'année suivante, en taillant celles de deux ans, je me retrouverais de toute façon avec un arbre nu. Dites-moi si je me trompe...
Un autre possibilité serait de
tailler une tête de chat sur deux, chaque année. Les réserves nutritives se trouvant dans les têtes - si j'ai bien compris l'un des messages précédents - ces têtes rejetteraient abondamment. En gardant une tête sur deux, je me retrouverais à terme à tailler des branches de deux ans, alternativement sur la moitié des têtes. Je ne réalise cependant pas encore très bien l'impact esthétique que cela aurait sur l'arbre (principalement en hiver).
Mon objectif est, si possible, de
ne pas me retrouver tous les 2 ou 3 ans avec une taille trop importante et un arbre dénudé (même si ses nombreux moignons rendent sa silhouette plutôt agréable), donnant des "nids" de feuilles peu esthétiques, mais de garder un arbre aéré, régulièrement entretenu, aux branches faciles à tailler, et sans ruptures esthétiques brutales.
Si vous avez des commentaires à faire sur mes propositions, ou si vous avez de meilleures idées, n'hésitez pas...
Pour le reste, je sais que cet arbre n'est pas à sa place (en plus, sur une colline, sans point d'eau à proximité), mais ça fait 40-50 ans (le quartier, construit en 53 de manière planifiée par une société de logement social, en est encore rempli) qu'il est là et tant la maison que l'arbre ne semblent pas en soufrir. Etant déséquilibré vers l'extérieur, si un jour il chute, ce ne devrait pas être vers la maison, donc peu de dégâts potentiels. Et une fenêtre à l'étage, située dans la ramure de l'arbre, constitue un observatoire magnifique pour zieuter le manège des oiseaux (qui semblent se comporter de manière plus insouciante, une fois à l'abri): mésanges principalement, et même un pic épeiche. Tout ça pour vous dire que j'espère le garder le plus longtemps possible... Peut-être, lorsqu'il mourra, ferai-je pousser une glycine dessus. Mais on n'en est pas encore là!
Un dernier clin d'oeil: en travaillant au jardin hier, voilà ce que j'ai trouvé. Un peu tôt, me semble-t-il...
PS: désolé pour ce message un peu long, et merci si vous avez eu la patience de le lire jusqu'au bout...
