je reviens de ma virée en vélo dans le Lot (250 km en 5 jours, accomplis grâce à un régime approprié à base de Cahors et de confits de canard) et ca me fait une tripotée de pages à lire !
vous m'excuserez si je réagis à des propos qui doivent vous sembler déjà un peu anciens, en particulier ceux-ci:
aygues31 a écrit :
Ce qui est manifeste :
Sans avoir lu l'essentiel du 1er message que j'ai mis, on me répond (en résumé) que les chiffres sont inutiles dans un potager et que le BRF est un matériau "pas comme les autres", avec lequel on peut faire tout ce qu'on veut, sans conséquences.
Que mes "calculs NPK" n'ont rien à faire ici (alors que l'étude Belge ne cesse de faire ces bilans minéraux tout au long du rapport) ... va comprendre
Et quand je lis sous la plume d'Appius << un matériau comme le BRF rendent les calculs très hasardeux sur le long terme ... le BRF est assez inoffensif pour qu'on puisse se passer de ces calculs. >> ... c'est la négation de toute l'étude sur la "Mise en œuvre du BRF en Wallonie" -Juin 2006. dont j'ai donné le lien et que beaucoup n'ont visiblement pas lue
Qu'on finit par avoir oublié l'essentiel des liens que j'ai fournis qui proposent 1 à 2 cm par an de BRF (même sous la plume de G. Lémieux) ... quand certains se plaisent à vanter l'innocuité d'apports beaucoup plus importants... le génie du "feeling"
La négation de toute l'étude en Wallonie de Benoit Noel??
Justement, en relisant cette étude de Benoît Noël, je vois qu'elle ne porte pas sur le long terme et s'arrête à 2 ans. Les seules études à long terme (jusqu'à 9 ans de BRF), souligne Benoît Noël lui même (p.66), ont été faites par N'dayegamiye et Angers et confirment l'accumulation de l'humus en et l'organisation de l'azote à long terme dans l'humus (données reprise par B. Noël lui-même).
Benoit Noël est d'ailleurs très prudent sur tout ces chiffres et rappelle mes spécificités du sol et du climat de Wallonie. Jacquy Dupéty, dont les expériences vont du Lot à l'Afrique en passant par l'Italie, prend les mêmes distances lorsqu'il s'agit de chiffrer et pointe tout autant les effets des climats et des sols d'origine...
Portant sur deux années, les bilans minéraux de cette étude sont destinés à affiner les doses de fertilisant azotés qui doivent accompagner les apports de BRF, moins à dessiner des perspectives à long terme.
Enfin, on notera que les doses de BRF que Benoit Noel lui-même met en oeuvre sont souvent dans la fourchette 3-5 cm (Dispositifs 30, 40 ...) , voire au-delà (Dispositif 20) !!!
Or, dans ce rapport, à l'exception de la faim d'azote qui n'en est pas vraiment un, on ne trouve aucune mention d'un "danger" du BRF.
Mieux que ça, dans sa conclusion (p.168), Benoît Noël nie sans équivoque l'existence de quelconques dangers :
"
En outre, le BRF est un matériau naturel, ne présentant pas de risques particuliers.[...] Par contre, des augmentations très importantes des taux d’humus, une forte bio-stimulation et des effets positifs sur la vitesse d’infiltration de l’eau ont étés mesurés. "
Non seulement sans danger, le BRF, toujours selon l'étude Wallonne, est même présenté comme un moyen de préserver l'environnement grâce à sa capacité à immobiliser les nitrates:
"
En outre, cette immobilisation de l’azote ou faim d’azote, dès lors qu’elle est connue et prévisible, peut être utilisée au service de l’agriculture et de l’environnement. "
Autrement dit, si quelqu'un ici est coupable de "négation de l'étude Wallone", c'est clairement mon accusateur !!
D'ailleurs, dans cette discussion, il n'arrête pas, par-ci par-là, de faire dire à Benoit Noël le contraire de ce qu'il dit en vrai dans son étude. Par exemple,
- il attribue donc au BRF des dangers que Benoît Noël réfute complètement
- il attribue à ses lectures de préconiser 1 à 2 cm d'épaisseur alors que Benoît Noël ne donne aucune consigne d'épaisseur et va jusqu'à épandre plus de 5 cm sur certaines parcelles (dans ses conseils, Benoît Noël se garde de fixer une épaisseur, il préfère donner une formule pour calculer le taux d'immobilisation d'azote du BRF, afin que chaque agriculteur personnalise l'épaisseur de BRF à utiliser en fonction de la quantité d'azote présente dans son sol sous forme de reliquat ou dans les lisiers qu'il veut épandre...)
- il remet en cause (
p.3) l'idée qu'on puisse substituer des engrais verts légumineux à une fertilisation azotée classique, alors que Benoît Noël le confirme, en particulier pp. 134-135, 165, 167.
- il nous soutient que le BRF est minéralisé en deux ans, alors qu'à l'inverse, B. Noël nous parle de la formation d'un humus stable,
- il se moque (
ici) de ceux qui oseraient avancer que le sol et le climat rendent incertains les chiffres donnés par l'étude, alors que B. Noël est le premier à souligner la spécificité du climat et du siol Wallon (p.161 par exemple)...
... etc... etc..