Potager urbain
Ne pas lire le substantif mais le verbe
Qu’elle soit d’ occident ou d’orient, en septentrion ou méridionale, la majorité vit en cités. Elle vit de plus en plus mal. Les crises économiques et immobilières amaigrissent l’emploi et libèrent de l’espace. Comment y vivre à présent dans ces cités, sans pouvoir rien.

En villes les espaces existent ou se libérent. Les terrains non constructibles d’abord. Ils sont le long des voies fluviales, ferroviaires, autoroutières, les zones inondables et pourquoi pas celles proches des aéroports rendues inhabitables à cause du bruit.
Il y a toutes les bandes et tampons entre les zones industrielles et résidentielles. Et maintenant il y a les friches industrielles. Il faut considérer tous les lots libres ou pas encore construits. Avec la crise immobilière les reports à l’édification se multiplient. Ces attentes ouvrent une utilisabilité passagère des parcelles concernées. Alors que tout en dehors la cité mange du terrain à l’agricole et au maraîchage.

Une fois l’inventaire de la ville fait, les terrains potentiels trouvés et choisis, se pose la question du comment, quel usus, de quel droit. Chercher le ou les propriétaires. Ils peuvent trouver intéressant de ne pas voir leur terrain en friche ou de pouvoir rendre service (eh oui cela peut exister) ou se donner bonne conscience à peu cher ou pouvoir trouver intérêt à une source de légumes frais et bio. Les municipalités peuvent aider, surtout qu’à présent elles se disent beaucoup de gauche.
Il y a le squat si l’accord est difficile à trouver, ou si c’est le propriétaire difficile à contacter. Les fiches cadastrales par propriétaires sont tenues mais les adresses pas toujours. Le squat aussi si c’est un spéculateur ou une SCI caché dans une république au chaud ou un administrateur-liquidateur judiciaire.

Et puis enfin il y a tout bêtement la location en précaire en black ou en white.
Mais, mais, … qui occupera ? se grouper est le mieux. Une association encore mieux. Si l’on songe à faire dans le légal et dans la durée. Statuts simples précis et clairs. Les propriétaires-bailleurs, les maires et vos membres ne sont pas tous érudits et juristes, ni beaucoup de temps pour éplucher les alinéas. Le principal, ils aiment avoir à faire à un responsable, bonne présentation et un peu de respectabilité sont l’atout gagnant. Atout cœur.
Je passerai sur le quoi potager. A droite, à gauche, ici, il y a suffisamment pour savoir et trouver des idées.
Le plus difficile. Ce sera de récolter sans se faire piller. Là, intervient le comment vous vous y êtes pris et surtout avec qui. L’intérêt de s’être groupé ou mis en association ou de faire participer le voisinage. C’ est vrai que de nos jours en Europe, en France en particulier le respect d’autrui, des choses d’autrui n’ont plus guère de sens. Le vandalisme, le vol et la rapine sont plus le sport national.
Pour contrer cela il peut y avoir la manière forte, avec quelque efficacité quoique très douteuse sur le terme. Vous pouvez même être un pro là-dedans. Mais à vrai dire si vous l’êtes il y aura alors fort peu de chance que vous vous soyiez intéressé au sujet et encore moins pour m’avoir lu.
Dur d’être et de vivre “libère terre” de nos jours.