Les 3/4 de mon potager sont couverts de BRF depuis 1 - 2 - 3 ans, le dernier quart le sera en fin d'automne. C'est un choix que je me suis fixé ayant le bois et le broyeur à disposition et l'intuition (renforcée par la lecture renouvelée de Dupety) que c'est une (r)évolution obligatoire pour moi.
J'aimerais vous faire part de quelques constatations.
Les semis
Les semis à la volée (carottes, persil, tagètes et autres fleurs) à travers le BRF de surface secoué ensuite ont été inefficaces chez moi, cette année.
Pour faire les semis en lignes, j'ai retiré le BRF avec un rateau sur une largeur de 8 cm environ. Ensuite j'ai semé et recouvert les semences de terre tamisée.
Les salades à tondre ont adoré ce système, mais ça ne va pas très bien pour les couper, car elles sont un peu au fond d'une cuvette.
Les carottes n'ont pas apprécié la proximité immédiate du BRF: elles ont germé très irrégulièrement, un peu par bouts de ligne. Incompréhensible. Par contre, les radis semés en association sur les mêmes lignes ont bien produit.
Les plantations
Pour chaque plant, j'ai d'abord retiré le BRF de surface et ne l'ai jamais remis près de ou sur la plante.
Un bon 90 % des plants se sont bien installés dans cet environnement.
Mis à part ce qui doit être absolument semé en place, je vais privilégier ce mode de faire à l'avenir.
Ce qui n'a pas joué, c'est la croissance des choux, toutes variétés confondues: les 3/4 sont restés nains. En plus, un bon tiers ont les feuilles du centre qui se tordent, se nouent et ne produiront rien.
Dans un autre message, page 38 de mon post principal, j'ai analysé ce phénomène.
L'arrosage
Le terrain sur lequel est cultivé mon potager est en forte pente et autrefois quand j'utilisais l'arrosage automatique, j'avais toujours peur de provoquer des érosions. Eh bien avec le BRF pas de souci: la terre est comme une éponge et avale averse sur averse sans problème. Et j'ai beaucoup moins besoin d'arroser ! Certains forumeurs conseillent même de ne plus arroser...
Les adventices, les limaces, les fourmis, ...
J'ai moins d'engrais verts du bon dieu dans le BRF; je commence à connaître et à apprécier quelques unes de ces bonnes/mauvaises herbes. C'est très facile d'arracher celles que je veux enlever.
Cette année, assez peu de limaces, surtout l'été bien sûr ! Les canicules, c'est pas bon pour les baveuses.
Par contre beaucoup de fourmis; le BRF ne semble pas faire obstacle à leurs déplacements.
Quelques considérations générales, mais d'importance
Je broie toujours mon BRF en automne (après l'élagage des haies) et je l'épands immédiatement. C'est seulement cette année que je me suis rendu compte, en relisant le livre de Jacky Dupety, que
l'incorporation du BRF doit se faire au printemps. Jusqu'alors je la faisais en fin d'automne, juste après l'épandage, et j'étais chaque printemps déçu du manque d'aggradation. (J'avais déjà fait cette erreur il y a plus de 10 ans et avais abandonné cette technique pendant un temps)
Cette année, sur la nouvelle planche à couvrir de BRF, j'ai renoncé à incorporer, me laissant influencer par quelques témoignages de forumeurs. Eh bien, il n'y a pas photo entre les planches où le BRF a été, au moins une fois, incorporé et cette dernière qui n'a reçu qu'un paillis.
Pour moi, le BRF est trop précieux pour n'en faire qu'un mulch. Aussi je vais reprendre la procédure de Dupety, pour qui l'incorporation est essentielle pour la vie du sol.
Mais ça ne va pas être de la tarte, parce qu'il faut analyser plusieurs indicateurs pour choisir le meilleur moment: (cf p. 60 de
Le BRF, vous connaissez ?
- températures à forts contrastes
- pluviométrie faible
- présence de vers de terre et d'insectes
- présence du mycélium
Voilà des observations qui vont m'occuper au printemps prochain !
La discussion sur ce thème se passe sur le post
brf-bilan-une-saison-t76174-1395.html#p1930156