Topo annuel sur le jardinage en moyenne altitude
pour terminer le bla-bla des présentations
Quand on jardine à plus de 900 m d'altitude, on a l'impression, au mois de mars, d'être un extra-terrestre par rapport à ce que montrent les jardiniers du forum et les pubs des jardineries! Il y a un tel décalage dans le temps, la météo, l'environnement, ...

Alors il faut observer, réfléchir par soi-même jusqu'à trouver les solutions qui prennent en compte les contraintes, qui pour moi sont les suivantes:
- la T° moyenne plus basse: 3° de moins qu'au bas du village et 5° de moins qu'en plaine
- un hiver précoce avec des chutes de neige possibles pendant plusieurs mois
- le réveil tardif de la végétation au printemps avec les risques de gelée jusque tard dans la saison
- l'ombre portée par la montagne voisine qui recule l'heure du lever du soleil durant tout l'hiver
- de grandes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit, ce qui rend les plantes fragiles et ralentit terriblement leur croissance
- l'accélération qui précède l'arrivée de l'été
- la durée écourtée de la saison, ce qui interdit beaucoup de semis en PT
Les solutions peuvent se résumer en 2 mots: patience et rapidité
- patience avant de démarrer les travaux
- rapidité au moment de l'action
Heureusement beaucoup de légumes peuvent être cultivés sans problème: pommes de terre, laitues, poireaux, carottes, épinards, bettes, navets, scaroles, choux, pois, haricots, ... A CONDITION qu'on les ait préparés à l'intérieur ou qu'on attende la fin des
saints de glace pour les semer/planter.
Pour les haricots, par ex, ma fourchette des semis va du 15 juin au 15 juillet. Par contre, pas de problème pour les récoltes tardives malgré les températures fraîches.
Il faut accepter que la saison de culture commence plus tard qu'en plaine. Mais il est permis d'être malin, de gagner du temps, en remplaçant le max de semis par des plantations de légumes préparés en jardinières.
Pour la culture des plantes qui réclament plus de chaleur (tomates, concombres, aubergines, poivrons, courgettes, ...) une serre est indispensable. Ce qui permet de cultiver en toutes saisons et récolter en hiver mâches, épinards et laitues - ce qui est impossible en PT.
Quelques aspects particuliers
Lors des tempêtes de cet hiver, j'ai constaté que l'intérieur du tunnel était épargné par le
refroidissement éolien: aucune différence entre la T° réelle et la T° ressentie. Alors qu'à l'extérieur la différence pouvait atteindre près de 10° avec un vent de 60 km/h
L'ennemi le plus virulent du jardin, chez moi, n'est pas la neige mais
le gel et c'est au printemps qu'il est le plus traître. Depuis une semaine, par ex, le ciel nocturne est sans nuages; le matin vers 6 h , la terre a perdu toute la chaleur emmagasinée la veille et on a les T° les plus froides de l'hiver ... qui sont remplacées brusquement par de belles matinées ensoleillées. Sans protection adaptée, les cellules des plantes éclatent par modification du volume d'eau. Il faudra attendre la fin des saints de glace (11-13 mai) et même un peu plus tard pour oser repiquer en PT les plantes sensibles au gel. Ne pas se fier uniquement à la T° du sol - au printemps le gel se situe plus haut: entre 30 cm et 2m.
Voilà, c'est terminé ! Vous avez survécu ?