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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : sam. 09 mai 2020 10:12
par reggy
Petit cadeau du matin dans mon Sangokaku, un bébé mésange charbonnière tout juste sorti du nichoir :D
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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : dim. 24 mai 2020 14:08
par AlainK
reggy a écrit : sam. 09 mai 2020 10:12 Petit cadeau du matin dans mon Sangokaku, un bébé mésange charbonnière tout juste sorti du nichoir :D
Adorable ! :love:

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 04 juin 2020 18:44
par christelle68
une petite photo du feuillage
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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : ven. 12 juin 2020 22:29
par POPMACKENZY
Bonjour,

j'ai acheté le miens chez Botanic, il a l'air de bien se porter.
Je l'ai rempoté aussitôt acheté.

A l'achat il avait des feuilles au bord oranges, mais depuis qu'il est quasi à l'ombre, il est vert pétant.

Je l'aime beaucoup celui-ci

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 07 juil. 2020 19:24
par christelle68
une petite photo de mon sangokaku acheté en décembre

il a quelques feuilles dont les pointes ont grillé tout en haut car il dépasse du mur donc pas à l'abri du vent et ça a soufflé encore cette année mais sinon il résiste plutôt bien (il est à l'ombre de l'albizzia), un peu de soleil en fin d'après-midi.

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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 07 juil. 2020 20:56
par reggy
J'ai l'impression de voir le mien mais en plus jeune :D
Tu as de la chance les bois sont bien rouges, ce qui n'est pas le cas du mien :?

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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 07 juil. 2020 21:07
par christelle68
le tien est magnifique Reggy ! tu l'as depuis longtemps ?

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 07 juil. 2020 21:34
par reggy
Lol non depuis l'année dernière ! Mais le tien lui ressemble beaucoup dans sa forme, il est juste un peu plus jeune :D
J'ai su après que c'était un cultivar fragile... Mais il a tenu son premier hiver très pluvieux en Picardie et des fortes gelées printanières (avec protection de dernières minutes). Donc je croise les doigts et je profite.

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 07 juil. 2020 21:47
par Emmanuel27220
Bravo Christelle68 et Reggy ; vous avez de beaux sango kaku :daisy:

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : lun. 13 juil. 2020 22:35
par christelle68
Reggy tu peux me donner les dimensions du bac en bois dans lequel tu as mis ton Sango Kaku ?
je veux mettre le mien dans le même genre dé bac mais je ne sais pas qu'elle taille prendre .... merci !

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 14 juil. 2020 11:12
par reggy
christelle68 a écrit : lun. 13 juil. 2020 22:35 Reggy tu peux me donner les dimensions du bac en bois dans lequel tu as mis ton Sango Kaku ?
je veux mettre le mien dans le même genre dé bac mais je ne sais pas qu'elle taille prendre .... merci !
Salut Christelle, c'est tout simple, dimensions intérieures utiles = 50cmx50cmx50cm
Si c'était à refaire j'aurais prévu plus large que profond...
C'est du bois de récupération de 4cm d'épaisseur, ça donne une bonne protection. J'ai mis un feutre géotextile que j'ai volontairement percé dans le fond. Le tout est sur roulettes car c'est super lourd.

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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 14 juil. 2020 20:51
par christelle68
Merci pour la réponse rapide Reggy !

J'en avais trouvé un qui me plaisait bien mais 33 cm de hauteur ça me fait peu je trouve ....
- Dimensions du produit : L.60 x l.60 x H.33 cm
- Contenance: 111 Litres
- Poignées inclus
- Toile intérieure inclus

dans le commerce j'en trouve pas avec des roulettes :(

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mar. 14 juil. 2020 21:18
par Helfrider
Quelle taille a ton arbre et dans quel pot il est actuellement, ça peut le faire pour deux ou trois ans. Pour rappel, Opusoculi conseil d’augmenter la taille du pot, de 5 ou 10 cm maxi à chaque fois.
Pour les roulettes, ça se trouve facilement dans les rayons bricolage, et c’est facile à visser.

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 15 juil. 2020 11:32
par opusoculi
Les petites roulettes pour les sols plats et durs.
Pour les sols irréguliers ou en pente des roulettes de plus grand diamètre sont nécessaires .

Un conteneur de 110 litres plus large que haut convient.
Pour rempoter, un conteneur démontable, côtés vissés, est préférable .

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 14:24
par sangokaku
Bonjour

Sango kaku est mon préféré et de loin. Voilà a quoi le mien ressemble aujourd'hui. La chaleur et le soleil lui a fait prendre une teinte jaune orangé, il illumine le jardin (sur les photos il est plus vert) avec summer gold, qui lui est jaune uniforme mais est un peu grillé sur le dessus. Il a le soleil presque toute la journée, est en pleine terre et n'a pour l'instant pas souffert de cet été sec et venteux

Ma quête c'est d'en disposer un semis, j'ai une dizaine de bébés de 3 ans qui ressemblent un peu au printemps, vert en été, avec un bois plus ou moins rouge, plus ou moins élancés. Donc 3 ou 4 assez proche. Vivement l'automne que je puisse de nouveau les sélectionner.
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Sangokaku

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 16:28
par reggy
Il est TE-RRI-BLE!!!

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 17:33
par y0y0
En effet il est magnifique. Sango Kaku est coché dans ma liste.

Y-a-t-il un moyen pour favoriser la couleur rouge du bois ?

J'ai lu que cela concernait les écorces de moins de 2 ans et pourtant le tient comme celui d'un ami a l'air de bien conserver la couleur
même sur le bois ancien.

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 18:03
par sangokaku
Merci merci. C'est surtout qu'à cette période il y a en peu qui sont aussi colorés. Les rouges sont noirs ou pourpre, les verts pomme vert ou grilles sur le dessus et les corallinum vert bronze, les reticulatum vert... Lui et aurem shiwasarum. Des beautés

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 22:54
par sangokaku
Bonjour yoyo

Pour la couleur rouge du bois, il ne faut pas la rechercher en priorité à mon sens. La couleur rouge apparaît en hiver quand la chlorophylle est rapatriée dans les racines. En pleine végétation et en croissance le tronc est jaune vert, voire vert. En tout début de débourrage tu peux avoir ce contraste rouge vert. Le bois jeune est aussi rouge après il s'épaissit et entre dans la description. J'ai vu de très vieux sujets, il n'y a plus de rouge sauf sur les extrémité le tronc est gris. C'est quand il s'apaissit que le bois devient moins sensible aux bactérioses.

Il faut se méfier des sujets aux tiges bien rouges en avril mai. Ce sont souvent des sujets dans des pots ridicules pour leur taille, ils n'ont pas assez de chlorophylle.

Avec Sangokaku, le changement de couleur peut intervenir assez tôt dans la saison, quand il a fait suffisamment de réserves pour l'hiver, il commence à rapatrier sa chlorophylle. Après il a une jolie couleur qui dure. Cette année c'est un mois plus tôt que d'habitude, mais comme il a debourré aussi en avance... Ca concerne les sujets bien etablis qui ne poussent plus à la même vitesse

Chez le mien, ça fait un moment que l'hiver il n'est plus rouge mais abricot. Du reste, c'est très joli aussi. Seules les pousses de 1 à 2 ans sont rouges.

Du coup si tu veux un tronc bien rouge tu peux éventuellement le mettre dans un pot trop petit pour sa ramure. Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Ceci dit, je ne détient pas la vérité je répetes ce que j'ai entendu par ci par là à force de parler erables

Sangokaku

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : mer. 29 juil. 2020 22:58
par POPMACKENZY
Je suppose que ce sujet mérite une taille, il a pris d'un seul coup mi juin des pousse qui lui font presque doubler de taille.
Il faut tailler oui mais quand ?
Je pensais fin aout.... C'est bon ou pas ?

merci de vos précieux conseils
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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 30 juil. 2020 0:27
par opusoculi
Ce beau sujet mérite t-il une taille ?
Non, pas en ce moment.
‘sangokaku’ est très sensibles aux bactérioses hivernales, les coupes pourraient être infectées en automne, donc il vaut mieux s’abstenir.
Tu va profiter cet hiver de la couleur corail des jeunes branches, ce serait dommage de t’en priver.
Tu diminueras la longueur des pousses début mars, au moment où les bourgeons grossissent quand ils sont au bord d’éclater. (tailler au dessus de 2 paires de bourgeons ou au dessus des bourgeons les mieux orientés vers l’extérieur).
Ainsi chaque année il fera de jeunes pousses qui se coloreront à l’automne.

Pour cette variété sensible, faire une pulvérisation de bouillie bordelaise à la chute des feuilles est nécessaire.
Hiverner à l’abri des sempiternelles pluies hivernales, sous le auvent.

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 30 juil. 2020 8:34
par Misologue1
sangokaku a écrit : mer. 29 juil. 2020 14:24 Bonjour

Sango kaku est mon préféré et de loin. Voilà a quoi le mien ressemble aujourd'hui. La chaleur et le soleil lui a fait prendre une teinte jaune orangé, il illumine le jardin (sur les photos il est plus vert) avec summer gold, qui lui est jaune uniforme mais est un peu grillé sur le dessus. Il a le soleil presque toute la journée, est en pleine terre et n'a pour l'instant pas souffert de cet été sec et venteux

Ma quête c'est d'en disposer un semis, j'ai une dizaine de bébés de 3 ans qui ressemblent un peu au printemps, vert en été, avec un bois plus ou moins rouge, plus ou moins élancés. Donc 3 ou 4 assez proche. Vivement l'automne que je puisse de nouveau les sélectionner.

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Sangokaku
Très joli ! Mais 'sangokaku' n'a pas cette couleur en été, ses feuilles sont déjà fatiguées par trop de soleil et de chaleur, il y a un risque non négligeable qu'elles ne tiennent pas le reste de la saison. Mes 2 'sangokaku', l'un en pleine terre qui mesure plus de 2m, et l'autre en pot, sont entièrement verts clair, ainsi que 'bi hoo', 'Japanese sunrise', etc...

Un érable du Japon n'a réellement besoin que d'1 ou 2 heures des soleil direct/jour, tôt le matin. Ses défenses sont touchées très vite au-delà. Il ne faut jamais oublier que les Acer ont autant besoin (sinon plus) de la raie rouge claire du spectre lumineux que de la raie bleue (au prix certes d'un léger allongement des entre-nœuds), ce sont des plantes de sous bois ou de lisière de forêt... Il y a un moment, j'avais annoncé que je vous écrirais un article consacré au rôle de la lumière sur le métabolisme des Acer, mais mon travail avec le confinement à quasiment doublé... Bientôt, peut-être...

PS : Voici vite fait ce que je voulais vous dire sur le rôle de la lumière.

D’une manière générale les Acer, comme d’autres plantes reposant sur le modèle architectural de Champagnat possèdent de fortes propriétés d’adaptation à leur environnement lumineux. Cependant, en condition normale de culture, cette adaptabilité se manifeste dans une situation naturelle de mi- ombrage, c’est-à-dire lorsque les parties aériennes de la plante sont soumises à une fluctuation de la composition spectrale de la lumière, incidente ou réfléchie, mais sans que la quantité globale de lumière ne baisse forcément (c’est la différence avec l’ombre vraie) car, dans leur stratégie d’évitement de l’ombre, les Acer (comme toutes les plantes ligneuses) ont la capacité de détecter les concurrents voisins, signes précoces qui indiquent une évolution de leur environnement vers des conditions plus défavorables.

Les Acer utilisent la lumière, d’abord comme source d’énergie pour la photosynthèse (forte intensité), mais aussi comme un signal (faible intensité) pour adapter leur croissance et leur développement (photomorphogenèse). La conversion énergétique réalisée par les organes chlorophylliens lors de la photosynthèse, et les différents systèmes d’informations sur leur environnement au travers de la perception de la composition spectrale de la lumière, font partie des paramètres à prendre en compte pour expliquer leur apparence physique et esthétique, mais aussi et surtout pour apprendre à les cultiver dans de bonnes conditions.

Quantité (ou intensité, c’est-à-dire la quantité de photons reçus par la surface foliaire pendant une durée définie) et qualité (ou composition spectrale, Photosynthetically Active Radiation ou PAR : de 300 à 700 nm) sont deux caractéristiques de la lumière aussi vitales aux Acer que l’eau !

Sous l’effet du rayonnement lumineux, la machinerie photosynthétique va transformer le carbone minéral, contenu dans le CO2, en carbone organique. Mais son bon fonctionnement dépend d’un équilibre toujours fragile entre l’ouverture/fermeture des stomates, qui permet à l’Acer d’emmagasiner du CO2, et la perte d’eau qui en découle, laquelle est pourtant nécessaire au transit de la sève brute. La force de la conductance stomatique va donc avoir une grande influence sur la capacité de l’Acer à synthétiser sa biomasse (surface et épaisseur de la feuille, densité et diamètre des nervures, longueur du pétiole, etc…) en influençant l’efficacité de la photosynthèse.

Que son feuillage reçoive la lumière directe du soleil dans un habitat ouvert située dans une zone géographique tempérée, ou qu’il bénéficie d’une couverture végétale le protégeant du soleil brûlant, l’Acer doit faire face à des changements quotidiens et saisonniers de la composition de la lumière. En situation protégée, en bordure immédiate d’un couvert végétal dense ou au niveau du sous-étage forestier, c’est-à-dire dans des environnements non homogènes donnant un accès transitoire à la lumière du soleil non filtrée, selon sa position dans le ciel ou l'heure de la journée, un Acer doit s’adapter à une diminution plus ou moins forte du rapport Rouge clair/Rouge sombre (R/FR), et à un appauvrissement du spectre bleu (B), capté par réflexion sur le sol (pour les parties basses et médianes de la ramification) ou grâce aux trous éventuels de la canopée (pour les parties hautes). La signature spectrale des tissus végétaux entourant un Acer a une grande influence sur la composition de la lumière dont il peut disposer dans un contexte écologique où l’Acer est rarement isolé, mais placé dans une communauté où la concurrence pour la lumière est élevée.

Il est raisonnable de penser que le port très fortement plagiotrope des très vieux érables, formant avec le temps des plateaux spectaculaires et très esthétiques, puisse aussi s’expliquer, en dehors du gravitropisme, par cette adaptation aux conditions de luminosité induite par la masse des feuilles formant ces plateaux et filtrant fortement le spectre lumineux utile.

Quoi qu’il en soit, ces conditions très variables et changeantes, induisent plusieurs photoréactions débouchant sur une série d'adaptations morphologiques qui sont censées aider la plante à dépasser ses concurrents : allongement de la structure des axes principaux, élévation des feuilles, ainsi que ramification secondaire réduite, mais aussi phototropisme (port des axes tournés vers la lumière). De tels changements morphologiques et développementaux sont associés à une amélioration de la condition physique dans des environnements concurrentiels, mais se produisent au détriment de la production de biomasse. Les études les plus récentes montrent que le "syndrome d’évitement de l’ombre" et le "phototropisme" sont 2 phénomènes intimement liés (pas le temps de développer, désolé !).

Les photorécepteurs qui captent ces signaux lumineux appartiennent à plusieurs familles, dont 3 nous intéressent dans le spectre visible : les phytochromes, les cryptochromes et les phototropines. Il s'agit de chromoprotéines (pigment + protéine) dont la sensibilité est spécialisée dans certaines gammes de longueur d’onde : le rouge clair (entre 650 et 680 nm) et le rouge sombre proche de l’infrarouge (entre 710 et 740 nm) pour les phytochromes, le bleu (entre 350 et 500 nm) pour les cryptochromes et les phototropines. Les phytochromes (sensibles au rouge) et les cryptochromes (sensibles au bleu), régulent la croissance et la morphogenèse (élongation des axes vers la lumière), tandis que les phototropines modulent le phototropisme positif (croissance directionnelle de la plante, c’est-à-dire dans le sens de la source lumineuse).

Or, ce qu’il faut surtout retenir de l’action de ces 3 familles de photorécepteurs, c’est qu’ils ne fonctionnent pas isolément, mais ont une action coordonnée : évitement de l’ombre et phototropisme dépendent du croisement des informations en provenance de ces différents systèmes photosensoriels.

En situation protégée, la composition spectrale de la lumière, incidente ou réfléchie, affecte donc les Acer. Ce sont les propriétés optiques des feuilles environnantes qui expliquent ce résultat : en fonction des caractéristiques biochimiques des feuilles (teneur en pigments, structure cellulaire, teneur en eau, état physiologique, etc…), le comportement spectral de la couverture végétale joue le rôle de filtre.

Ainsi, les pigments foliaires que sont les pigments chlorophylliens (pigments verts), les carotènes (pigments orangés) et les anthocyanes (pigments bleus et rouges orangés), absorbent ou réfléchissent la partie du spectre lumineux à laquelle ils sont sensible :

Les pigments chlorophylliens étant de loin les plus abondants, ils agissent essentiellement sur deux bandes d'absorption, dans le bleu (450 nm) et dans le rouge clair (660 nm). En revanche, ils ont une réflectance globalement faible avec un maximum relatif autour du vert (550 nm).

Les caroténoïdes absorbent essentiellement le bleu.

La plus grande réflexion observée se fait sur le rouge sombre, proche de l’infrarouge (700 à 750 nm) et elle ne concerne pas les pigments chlorophylliens, mais le parenchyme lacuneux ou mésophylle, c’est-à-dire la couche cellulaire formée de cellules irrégulières et d'espaces intercellulaires dans lesquels sont stockés les gaz échangés entre la feuille et l'atmosphère. C'est au niveau de cette couche, lieu d'échange entre l'oxygène et le dioxyde de carbone dans les processus de la photosynthèse et de la respiration, que le rayonnement rouge sombre est fortement réfléchi.

Pour que la conversion de l'énergie lumineuse en énergie métabolique soit optimale, un Acer a besoin d’une forte intensité lumineuse. Ceci est particulièrement vrai au moment du débourrement. Sous faible éclairement, la photochimie est ralentie et le métabolisme d’autant.

Mais la qualité du spectre lumineux est prépondérante : les Acer ont besoin d’un rapport équilibré entre le rayonnement rouge et le rayonnement bleu même si, comme beaucoup de plantes, ils sont capables de s’adapter aux contraintes environnementales (l’adaptation implique une modification génétique irréversible transmise à la génération suivante) ou, du moins, de s’acclimater (dans ce cas les modifications anatomique, morphologique ou physiologique sont réversibles et non transmissibles).

Si la lumière rouge clair (Red : R) favorise la photosynthèse, un excès de lumière rouge sombre (Far Red : FR) la fait baisser (en situation d’ombrage vrai). De même, si la lumière bleue favorise l’ouverture des stomates (par l’intermédiaire des zeaxanthines et des phototropines), ce qui a pour effet une augmentation de la photosynthèse et, comme le suggère plusieurs études, une plus grande efficacité de l’utilisation de l’eau, en revanche une grande quantité de lumière bleu dans la lumière blanche (lorsque l’Acer est en situation isolée, par exemple, et sous forte lumière incidente aux heures les plus chaudes, entre 12h et 16h) peut être problématique sans une acclimatation préalable, voire une adaptation sur le plus long terme : elle induit une grande conductance stomatique (cela correspond à l'efficacité du transport de l'eau dans la feuille lorsque les stomates sont complètement ouverts), elle implique aussi une forte résistance hydraulique du mésophylle (la conductance hydraulique foliaire est définie par le rapport entre la pression nécessaire pour faire circuler l’eau dans la feuille et sa surface ou sa masse, puisqu’une augmentation de la surface de la feuille ou de son épaisseur induit de façon proportionnelle une augmentation de résistance des tissus), ce qui a pour effet de limiter l’absorption du CO2. Or, cette diminution de transfert de CO2 vers les chloroplastes réduit la photosynthèse nette et donc la synthèse de biomasse (modification de la morphologie). Les Acer sont des plantes semi-sciaphiles (de mi-ombre).

De manière générale, la croissance des Acer en milieu semi-ombragé ou, à plus forte raison, en milieu ombragé (sous-étage forestier), est modulée par une plus faible photosynthèse corrélée à leur plus faible transpiration. Mais certaines variétés, en particulier celles issues du cultivar ancestral 'shigitatsu sawa' (et donc toute la série des 'ghost') se sont adaptés à cette situation par des mécanismes, spectaculaires sur le plan esthétique, d’approvisionnement en eau de la feuille (forte réticulation des nervures), en allouant une forte résistance hydraulique au mésophylle et surtout en modulant les flux hydriques par une réduction du nombre de cellules épidermiques et stomatiques, ce qui explique que leurs feuilles très fines grillent facilement au soleil.

Donc, lorsque la lumière ambiante est riche en rayonnement rouge sombre (rouge sombre, Far Red : FR), pauvre en lumière rouge clair (Red : R) et en lumière bleue (B), la photoréaction du phytochrome A (Pfr : de l’anglais phytochrome far-red-absorbing, forme active du phytochrome, sensible au rouge sombre) a pour effet de lever l’inhibition du grandissement cellulaire, provoquant un allongement des tiges et des feuilles (lesquelles deviennent aussi plus fines, d’où l’idée de cultiver les Acer sous le plein soleil pour fixer génétiquement cette capacité et rendre l'Acer plus résistant au soleil : c'est ce que fait Maillot, par exemple, méthode qu'il doit à Talon Buchholz ). Ce phénomène irréversible d’allongement des entre-nœuds s’appelle le « syndrome d’évitement de l’ombre » et vise à maximiser la capture d’énergie en forçant la croissance vers la lumière non filtrée, enrichie en radiations de rouge plus efficaces dans le processus de la photosynthèse, et de bleu. C’est une adaptation à la compétition pour la lumière et l’occupation de l'espace.

On comprend ainsi qu’un Acer cultivé en pot et placé dans une situation inadaptée, en serre par exemple, c’est-à-dire avec une filtration importante de tout le spectre visible, présentera une forte tendance à croître en hauteur en produisant des jets dotés d’entre-nœuds longs et sa ramification latérale sera moindre. Malgré le peu d’études sur le sujet, il y a bien sûr un lien étroit entre la réponse photomorphogénétique exogène des axes et le contrôle apical endogène...

Pour en venir plus spécifiquement au rôle de la lumière bleue, sa plus ou moins forte intensité en fonction des conditions environnementales peut avoir des effets à la fois sur les mécanismes de la photosynthèse, du métabolisme glucidique, et du métabolisme hormonal :

Je m'arrête là, plus le temps...

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 30 juil. 2020 9:49
par reggy
Quel cours !
Je vais m'y reprendre a trois fois pour tout comprendre mais c'est passionnant :top:
Merci Misologue.

Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 30 juil. 2020 10:19
par reggy
Pour compléter le sujet, la couleur que Sangoku a sur son sujet je la retrouve sur le jeune pousses du moment et, dans une moindre mesure, sur une branche plus écartée, plus soumise au soleil que les autres.

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Re: Acer palmatum sango kaku ou senkaki.

Publié : jeu. 30 juil. 2020 12:04
par sangokaku
Hello misologue

Merci pour ce temps et j'ai bien lu ce que tu as écrit. C'est très intéressant merci encore. J'aime beaucoup ta façon de présenter avec conviction et en détail. Ça doit être dans ton job :top:

Moi j'ai un job aussi très technique, et je dois beaucoup faire appel à mon sens de l'observation.

Concernant mon Sango kaku, j'en ai un autre plus jeune (mais à peu près la même taille, taille qui ne fait pas forcément age vu les Acer dopés à l'azote du commerce, vaut mieux se fier à la structure et au diamètre du collet). Ce plus jeune est aussi en pleine terre et a encore plus de soleil. Il est vert.

Ces deux là je les ai depuis le debut. Et le scénario est identique chaque année. Le vieux se colore assez tôt pratiquement avant jeffersred et l'autre plus tard. Le sujet le plus âgé pousse moins et sa couleur automnale dure très longtemps. Je vous referai des photos en novembre, il sera encore en feuille. C'est lui que j'essaye de semer et retrouver un petit qui est proche.

Je trouve ça magique les érables. C'est une combinaison subtile entre un porte greffe et un greffon. Ça se mélange ce qui fait que le sujets sont assez différents. Je cultive des portes greffe et je note scrupuleusement les caractères en termes de précocité de débourrage, de croissance et de couleur du tronc. Je sais que le greffon commande au porte greffe, mais est-ce qu'il n'est pas aussi possible d'avoir des variations aussi selon les combinaisons ? Greffer un orange dream sur un rouge type ne va-t-il pas accentuer l'orange et les bords en été ? Greffer un Sango kaku sur un porte greffe a la base déjà rouge marron de tronc ne pas accentuer le rouge du bois ? Mettre un greffon réputé tardif sur un précoce ne va pas t il pas avancer de deux semaines le débourrage ? Etc.

Bref j'ai plein de semis qui sont tous issus des croisement de mes 50 érables. Ils ne viennent pas tous d'un producteur qui je pense sélectionne des portes greffes qui viennent d'érables en particulier avec finalement une relative stabilité de standard pour la vente. Je vais pouvoir dans qqs années répondre à mes questions.

Sangokaku