J'ai lu des préconisations contradictoires sur la meilleure période pour effectuer le broyat. En général toutes fois en période dormante :
- juste avant la reprise de végétation (les branchages contiendraient alors davantage de lignigne et d'azote) cf Jean Pain
- en fin d'été lorsque tiges et feuilles prennent une couleur brune.
Alors ... que penser? D'autant qu'il est conseillé d'étendre le broyat dès que possible?
Voici donc shématiquement ce que je crois, à l'heure où j'écris ces lignes
(nous n'avons en effet pas fini d'apprendre en ce domaine!) :
En matière de BRF, je crois qu'il ne faut pas être plus royaliste que le roi...
En effet il me semble qu' il vaut mieux avoir du BRF avec de moindres qualités, qu'un BRF inutisable quand on en a besoin, ou, que pas de BRF du tout!
- Au printemps, je serai tentée de penser que l'on obtient un broyat riche surtout si l'on attend que les bourgeons soient sortis.
N'utilise-t-on pas ces bourgeons en phytothérapie pour toutes leurs vertus? Ne concentrent-ils pas en effet tout le futur de la plante (feuilles, tiges et fleurs!)

?!
L'avantage serait alors d'obtenir
un broyat très riche (y compris d'une part d'azote) mais cependant inutilisable d'emblée (pour les cultures précoces (ail, oignons, salades...) ; mûr à point toutefois pour le mois de mai-juin selon les régions ?
- En fin d'été, l'on obtiendrait un broyat épendable aussitôt sur le terrain que l'on veut recouvrir pour l'hiver. Il travaillera gentiment tout l'hiver et sera utilisable pour les cultures hâtives.
- en dehors de ces périodes? Ne nous tracassons pas trop la cervelle!
Pour les essences : le broyat sera différent s'il provient :
- d'une seule essence, ou d'une variété (il sera alors plus riche) ;
- d'arbustes, ou d'arbres (à feuilles caduques, ou venant de persistants ;
- d'arbres à bois blancs (peuplier, bouleau etc...), ou d'arbres "plus nobles" à veine plus dure (chêne, chataignier, hêtre, érable etc.. ). La maturation et la décomposition sera alors plus ou moins lente, le BRF plus ou moins durable ;
- de résineux : il faudra le réserver aux petits fruits (comme certains le préconisent) autour des arbustes (je dirais s'ils aiment l'acidité) ? ou le mettre dans les allées, ou en aire de jeux pour enfants ;
- d'arbres ou arbustes connus pour leurs toxicité, (là, j'éviterai les variétés hautement toxiques car les enfants mettent tout à leur bouche:)
Quant à la toxicité du sol... je n'y croit pas!
Qui a dit qu'il ne faudrait jamais utiliser un sol où a pourri telle essence d'arbre

???
Que le sol devienne plus ou moins acide, sans doute!
Je n'ai jamais entendu dire que quelqu'un soit devenu malade parce qu'il a mangé un légume, ou un champignon (comestible

) qui a poussé a tel ou tel endroit!
Par contre, les lentilles du Puy sont réputées, parcequ'elles poussent dans un terrain aux vertus particulières! Et l'on pourrrait dire la même chose d'ail, oignon etc...
Lorsque le BRF est installé depuis un minimum de trois mois, pourquoi ne pas envisager de l'enrichir en broyat de printemps lorsqu'il n'y aura plus de risque de fin d'azote?
- Restructuration du sol : Le BRF restructure le sol. Les champignons vont s'occuper de décomposer l'ensemble, le transformant petit à petit en humus, tout comme ils savent très bien le faire en forêt. De même, ils vont permettre à toute une vie de se développer, et notemment aux carabes (qui raffolent des limaces

).
Le sol va revivre, tout un écosystème, va de nouveau se développer, permettant aux plantes de mieux résister aux agressions (ainsi des tomates et du mildiou par exemple). L'acidité du sol va même paraît-il se corriger petit à petit.
- C'est un très bon paillis : je dirais en citant la réponse de Rozanna dans "les engrais verts", :
"disons que le paillis permet de:
-réduire les arrosages en maintenant la terre humide,
-d'éviter la formation d'une croûte qui la rend imperméable à l'eau,
-offrir un abri aux insectes utiles (et aussi à ceux que l'on désire moins... mais ils font partie d'un équilibre )
-réduire les mauvaises herbes
-améliorer la structure du sol (le paillis, s'il est organique, se décompose en humus)
-favoriser la vie microbienne de la terre, laquelle digère les éléments nutritifs qui vont nourrir les plantes "
et ....
- Réchauffement de la terre : dans certaines régions (dont la mienne), une couche épaisse de BRF
sur le sol, semble pouvoir nuire au printemps au réchauffement de la terre ; il faut là être vigilant, et s'adapter, trouver la meilleure stratégie à employer : bâche servant de "tunnel"?, mise à l'écart du BRF pendant un temps (en respectant les 2 couches principales : le précomposté, et celui de surface) ?
Selon qu'il s'agit d'une culture sur buttes ou non, la conduite à tenir sera différente.
- En matière d'incorporation : j'aurai tendance à penser que l'on peut faire comme l'on fait avec le fumier :
- en automne, peut importe s'il est composté ou non, il aura tout l'hiver pour le faire (sauf si l'on veut démarrer une culture par dessus dès l'hiver)
- au printemps, attention! Il faut donner au BRF le temps de se composter. Donc, s'il est précomposté, cela ira plus vite.
- le BRF suffit-il à lui-même? : non, il n'est pas une formule magique. Il faut savoir lui adjoindre des extraits (c'est ainsi que l'on dit maintenant, l'on ne parle plus de purin

ortie, consoude, prêle, etc), engrais, verts, pour aider enrichir la terre, et utiliser des traitements bio par exemple à base de lait ou de bicarbonate contre l'oïdium et le mildiou;
Il est bon aussi de pratiquer les cultures associées qui protègeront naturellement les plantes entre elles de divers insectes, ne pas hésiter à cultiver des fleurs au milieu des légumes, tel l'association bien connue des oeillets d'inde et des tomates, et parsemer des aromatiques au milieu des cultures, pour "brouiller" les infos aux insectes susceptibles de tenter des agressions aux cultures que nous choyons
- le BRF et les ravageurs
1) Les limaces : peut-être le BRF favorisera-t-il les limaces les premiers temps, mais au bout de trois ans (shématiquement), les carabes, seront devenus si nombreux, qu'ils auront des mets de choix en se régalant des oeufs de ces dernières, comme s'ils dégustaient du caviar
2) Les taupins : là, ... je crains que ces petites bêtes ne se trouvent bien à l'aise dans du terrain bien meuble avec une température quasi climatisée!
Certains conseillent de mettre du grillage en dessous, en prévention ; d'autres préfèreront laisser le jardin sous la surveillance de mistigris ; d'autres se feront une joie de les guetter de bon matin à la fraîche ; d'autres les piègeront! Bref à chacun son remède en la matière.
Conclusion : je sais que ce post est incomplet pour partager ce que j'ai compris du "comment pratiquer le BRF", et tous les bienfaits qu'il peut apporter s'il est bien pratiqué, c'est à dire en tenant compte de son sol et de son climat

;
je me permettrai donc d'enrichir de temps à autres ce "credo" en matière de BRF
nb : une question que je me pose :
Avec le fumier, l'on peut faire des semis "sur couche" : ainsi peut-on faire des semis hâtifs, car le fumier chauffe la terre par dessous.
Serait-ce possible avec du BRF?