Comme c'est la saison de la récolte, je pense qu'une ou deux photos s'imposent pour montrer que réellement, les patates douces (
Ipomea batatas) sont cultivables en métropole, facilement et avec un rendement important.
En bref :
les patates douces en métropole, ça marche !
Ici une partie de ma deuxième récolte, réalisée samedi 14 novembre, les premières ayant été récoltées il y a quelques semaines. Récolte faite sur 1/2 m² et plusieurs kilogrammes de patates, et encore, quelques tubercules ont été mangés (miam miam) avant la photo (faite aujourd'hui).
Les patates sont nombreuses, et n'ont rien à envier à celles du commerce concernant la qualité, l'état sanitaire (à part les blessures et cassures faites par mon trop grand enthousiasme en les extrayant

), la taille et la masse, plus de 800 grammes pour les plus grosses, comparées aux 250 g de celles du commerce. Je les ai d'ailleurs peut-être laissées trop grossir...
Je reprends mon bref compte-rendu :
Plantation
3 Tubercules achetés dans un hyper, et plantés à quelques cm sous terre (terrain argileux) le samedi 16 mai 2009.
Engrais et traitements
Léger ajout d'engrais azoté à la plantation, sous forme de sang desséché, et d'un peu d'engrais "tomates" bio du commerce, complété plus tard par quelques grammes de sulfate de potassium en arrosage. J'ai fait exactement comme pour mes pommes de terre, mes tomates et mes aubergines, car j'ignorais les méthodes culturales pour ce genre de plantes.
Aucun traitement, et la plante a été laissée libre.
Arrosage et conduite culturale
Arrosages assez fréquents l'été (entre une et deux fois par semaine) car mon jardin est argileux, et a tendance à durcir en surface lors des semaines à plus de 36 ou 38 °c qu'on a connues cet été. La plante est plus sensible à la sècheresse que les pommes de terre, d'après mon constat. Mais plus résistante aux maladies qui touchent celle-ci, alterniose et autres.
La plante s'étend beaucoup (j'avais prévu une rangée de 60 à 75 cm de large, c'est trop peu) et ce sont les pousses qui vont s'implanter plus loin (à 2 mètres parfois) qui produisent en quelques mois les tubercules qu'on ramasse en automne.
On gagnera donc, d'après ma petite expérience, à les cultiver sur une bande de terre d'au moins 1,20 m de large.
En 2010
Pour l'année à venir, je compte espacer les plantations dans le temps, de fin mars à fin mai, en 3 ou 4 tranches, et peut-être faire comme préconisé par Moustache
(voir ici le lien donné par Aygues) : faire démarrer la végétation des patates en intérieur, en caisses remplies de sable à l'intérieur. Ou bien appliquer la méthode du Jardinero
(voir ici) : planter des tiges de patates gardées en terre sous serre pendant l'hiver. Ou tout simplement comme décrit par cultor felix
(voir ci-dessus) : faire bouturer dans de l'eau en intérieur quelques tiges prises sur des patates avant les gelées et les planter au printemps.
Ces trois méthodes consistent à ne planter que des boutures, au lieu de la patate, et plutôt que d'attendre que la patate développe ses premières tiges en plein champ, on démarre la culture avec déjà des tiges racinées, ce qui fait gagner quelques semaines.
Tout est rose (ou violet) ?
Facile et productive, c'est une culture à essayer.
Seul inconvénient de cette culture par rapport à celle des pommes de terre : la trop courte durée du stockage, il faut les manger rapidement. D'où l'intérêt de les planter en plusieurs fois, pour échelonner les récoltes de fin septembre/début octobre à décembre. On verra la saison prochaine.
Et vous ? Qui s'y est déjà essayé ? Qui compte tenter en 2010 ?
Lionnel
PS : merci aux membres moustache, lejardinero, et à cultor felix.