Au jardin, forum de jardinage

[sujet dérivé de la discussion sur le livre de Soltner initialement ici livres-pour-jardin-bio-t74421-120.html#p1745240]

appius a écrit : A part ce détail, c'est vrai que c'est frappant de voir le mal qu'il se donne pour le réhabiliter le compost de déchet verts produit par les plateformes. Pour lui, c'est un produit nouveau, à part, qui a toutes les qualités:
Sain, sans graines d'adventices, peu azoté, mûr, pas cher.
Mais il le destine à un usage bien précis : les semis. Il préconise donc des applications en couche fine sur la terre, avec le dos du râteau, et explique que ce compost peu azoté, propre et parfaitement mûr permet de bonnes germinations, sans adventices.

Tiens, je me demande si la litière de mes toilettes sèches, une fois compostée, ne correspond pas assez bien à cette définition...

Oncle Fritz

j'ai peur qu'elle soit plus riche que le compost de déchets verts et donc moins adaptée que le compost de déchets verts pour les semis.

La composition minérale et organique sera forcément différente, car les déjections animales (les nôtres en font partie) n'ont pas les mêmes proportions que les déchets d'origine végétale. par contre ta litière contient aussi beaucoup de sciure de bois qui peut s'apparenter à du BRF broyé très finement.

A voir, il faudrait sans doute faire un essai comparatif pour savoir si c'est bien ou pas ?

Mais personnellement je serais plus tentée par une incorporation que par une utilisation en surface... sans doute le coté "dégoût" (bien que pour ma part j'utilise la litière de mon chat, ce n'est guère plus ragoûtant, mais justement je la mélange à mon compost et n'utilise mon compost qu'un an plus tard donc il ne reste rien des déjections, tout est transformé, et je suppose qu'il en est de même avec la litière de toilettes sèches).

Je pense que le premier composteur de litière de toilette sèche sera plein avant la fin janvier. Je le laisserai à composter jusqu'à l'automne 2010. Je le mélangerai alors à des algues marines pour le faire chauffer et tuer les derniers éventuels germes pathogènes. Ce compost restera en attente jusqu'au printemps 2011 pour son premier usage. Autant dire qu'un éventuel côté peu ragoûtant n'est pas trop à craindre!
Maintenant, j'entends vos remarques concernant la différence de nature - et surtout de richesse - par rapport à un compost de déchetterie. Le parallèle pouvant demeurer dans la certitude de l'absence de graines d'adventices. Cela restera donc à tester.
Je prends connaissance entre-temps de ton message, Appius. Effectivement, la question de l'usage de ce compost s'y trouverait plus à sa place. Tant pis...

Oncle Fritz

en fait, le fumier humain est un des plus riches, comparable à celui des poules:


(humain, bovin, cheval, mouton, porc, poule, pigeon et lisier)

composition des fèces et de l'urine humaines:



Vitesse de décomposition de différentes sciures :



(tiré de The Humanure Handbook: A Guide to Composting Human Manure)

Ayn a écrit : Mais personnellement je serais plus tentée par une incorporation que par une utilisation en surface... sans doute le coté "dégoût" (bien que pour ma part j'utilise la litière de mon chat, ce n'est guère plus ragoûtant, mais justement je la mélange à mon compost et n'utilise mon compost qu'un an plus tard donc il ne reste rien des déjections, tout est transformé, et je suppose qu'il en est de même avec la litière de toilettes sèches).

c'est vrai que l'utilisation en surface, c'est à dire épandage du produit avant qu'il soit complètement composté, fait un peu peur, même en se disant qu'on ne se pose pas tant de question lorsqu'il s'agit d'épandre les excréments plus ou moins frais des animaux de la ferme.
Une solution (pas inventée par moi), serait d'épandre sur une parcelle que l'on met ensuite en jachère pendant une saison, en la semant d'engrais verts.

appius a écrit :en fait, le fumier humain est un des plus riches, comparable à celui des poules:

ça ne m'étonne pas ... tous des coqs et de belles petites poulettes
Le côté "dégoût" vient de l'odeur, il est vrai que nous sommes omnivores... et cela se sent...
personnellement je préfère le caca d'herbivores

Carottine a écrit : Le côté "dégoût" vient de l'odeur, il est vrai que nous sommes omnivores... et cela se sent...
personnellement je préfère le caca d'herbivores

Bon, on entre dans le détail ( ): l'odeur désagréable n'est perceptible qu'au moment de la "production"... L'odeur se dégageant du composteur est franchement peu marquée et seule l'odeur de l'urine - en nettement moins âcre que celle que l'on peut sentir dans des toilettes autoroutières (!) - peut indiquer qu'il ne s'agit pas d'un compost classique.
Visuellement, les fèces ne sont pas apparentes dans le composteur quand j'en bouge le contenu (emballées dans la sciure...) et le PQ disparaît à une vitesse qui me surprend.
La question est très culturelle: contrairement à Ayn, l'utilisation de la litière des toilettes sèches ne me pose pas problème (à condition d'être soigneusement compostée) tandis que je répugnerais à mettre au potager la litière compostée du chat (qui n'a d'ailleurs pas de litière et qui n'hésite pas à chier directement dans le potager... )

Oncle Fritz

T'inquiètes, ça ne me choque pas tant que ça !

j'ai bien vu ce que deviennent les crottes de mon chat une fois enrobée dans sa litière végétale (elle aussi à base de sciure/ copeaux de bois très fin) : en moins d'un mois on ne retrouve rien dans le composteur, tout a été transformé et est devenu totalement inodore (une prouesse vu l'odeur initiale). C'est super efficace.

Donc j'imagine très bien le même résultat avec nos déjections humaines.

et pour avoir testé des toilettes sèches chez des amis, je sais que ça sent moins que les toilettes chimiques, et de loin !

le truc, c'est juste de trouver le bon temps de compostage.

Ayn a écrit : le truc, c'est juste de trouver le bon temps de compostage.

Dans les écrits que j'ai trouvé à ce sujet, il était conseillé soit de composter 2 ans, soit de produire une montée en température forte et homogène.
J'ai choisi de composter 18 mois environ avec une montée en t° au bout de 12 mois par le biais d'algues marines.
Pour qui peut disposer au printemps d'une quantité conséquente de tonte de gazon, produire cette montée en t° en basculant le tas plusieurs fois sur un temps court pour être certain que celle-ci est bien répartie ne doit pas être un réel problème.
Merci une fois de plus, Appius, par l'apport de docs sur le sujet.
A ce sujet:
-Nitrogen, c'est l'azote, je suppose?
-je ne comprends pas le tableau concernant la vitesse de décomposition (quelle est l'unité?); je suis nul en anglais, mais il me semble avoir compris que la sciure de bois dur se décompose plus rapidement que celle issue de bois tendre!
Oncle Fritz

oui, nitrogen = azote. Du français nitrogène en fait! (d'où le symbole N). Un mot créé par Lavoisier qu'on n'utilise plus qu'en anglais.....

il n'y a pas vraiment d'unité, c'est un classement de vitesse de décomposition. Plus le chiffre est petit et plus la décomposition est rapide.

Cèdre rouge 3.9
Douglas 8.4
Pin blanc 9.5
Pin blanc de l'ouest (?) 22.2
Moyenne des bois tendres 12

Châtaignier 33.5
Peuplier jaune 44.5
Noyer noir 44.7
Chêne Blanc 49.1
Moyenne des bois durs 45.1

Paille blanche 54.6

je traduis ça comme ça, mais ce ne sont des chiffres d'essences américaines qui n'ont pas forcément des équivalents exacts chez nous.

appius a écrit :oui, nitrogen = azote. Du français nitrogène en fait! (d'où le symbole N). Un mot créé par Lavoisier qu'on n'utilise plus qu'en anglais.....

Merci pour le clin d'oeil culturel... et la traduction!

Oncle Fritz

On l'appelle aussi Natrium (en Allemand et Néerlandais et d'autres langues nordiques ne crois), dans lequel on retrouve aussi le N du symbole.

Ces mêmes langues utilisent le nom Kalium pour le potassium, dont le symbole est K.

Après avoir travaillé trois ans en Belgique Flamande, en laboratoire, en manipulant des produits avec ces appelations, j'ai parfois beaucoup de mal à retrouver les noms français, du fait qu'ils ne collent pas avec les symboles.

Un autre nom de produit utilisé en langues nordiques et anglo-saxonnes, c'est Sucrose à la place du nom Saccharose utilisé en français, que je trouve plus parlant lui aussi, car notre sucre en poudre est du saccharose justement.

Ayn a écrit :On l'appelle aussi Natrium (en Allemand et Néerlandais et d'autres langues nordiques ne crois), dans lequel on retrouve aussi le N du symbole.

Que nenni! le natrium c'est l'autre nom du sodium, et ça a donné le symbole Na, auf Französisch wie auf Deutsch, http://de.wiktionary.org/wiki/Natrium

Oups, oui, c'est vrai ! merci d'avoir corrigé !

mais alors, comment s'appelle l'azote déjà ? peut-être aussi Nitrogen comme en anglais ? pourtant ça ne me dit rien, et je me souviens qu'il n'y avait pas ce même problème de symbole qu'en français... c'est déjà loin tout ça !

auf Deutsch sagt man Stickstoff.

mmh, ça ne me dit rien non plus, le Néerlandais devait employer un autre mot, je vais chercher dans mon dico pour voir ! c'est fou tout ce qu'on peut oublier en 12 ans !

Edit : Stickstof
finalement très proche de l'Allemand, c'est juste l'orthographe qui change, et je n'en ai aucun souvenir !

Le truc, c'est qu'on n'emploie jamais l'azote seul, mais toujours sous une forme moléculaire portant un autre nom... donc c'était pas ça qui était marqué sur les boites lorsque je préparais des milieux de culture, contrairement au potassium et au sodium !

Bon, c'est pas grave, c'est un peu hors sujet tout ça

et pourtant, Stikstof is een scheikundig element met symbool N en atoomnummer 7 !

Ayn, après "seedling", lexilogos doit être ton ami

Ja, ik weet !

Hoe veel vreemde taalen spreeek jij zo ?

dankzij wikipedia : http://nl.wikipedia.org/wiki/Stikstof_%28element%29

Chose étonnante, il semble que les toilettes sèches soient de nature à ouvrir une fenêtre culturelle européenne. Erasme aurait-il écrit sur le sujet?

Oncle Fritz