Deuxième Article pour être concret

Il n’y a pas qu’un seul moyen de la faire. Avant tout c’est de savoir avec qui. Des amis, des voisins, des collègues de travail, des désœuvrés à réinsérer, des désœuvrés au chômage, des désœuvrés en retraite … Et puis il y a quand même pas mal de choses à penser et à organiser avant de faire le premier trou pour la première graine.
Ce n’est pas le manuel du parfait gentil organisateur, plutôt une liste qui pense pour bêtes.
Savoir ce que l’on veut
(dans le désordre)
Quels sont les membres concernés ?
Si tous les membres sont acteurs, ils doivent participer à la réflexion et aux différentes étapes du projet.
Faire un meeting, barbecue, rhum-party entre les leaders pour préparer le projet et choisir un responsable, un chef qui soit organisé et présentant bien.
Y a-t-il besoin et volonté pour tout le monde ?
Comment s’appellera le jardin ?
Chercher un terrain.
Obtenir la location ou l’autorisation pour son occupation et pour quelle durée.
Quel type de jardin – fleurs ou potager ou les deux ?
Faire une liste de ce qu’il faudrait faire, et les étapes.
Des groupes sont ils possibles pour s’occuper mieux de tel ou tel point.
Un sponsor ou un tuteurage est il possible pour apporter sérieux, honorabilité, finances … il peut être une autre organisation, une entreprise, une municipalité, un C.E. une église, une école, une direction départementale, … tout quoi !
Faire une mailing liste de tout le monde avec prise de coordonnées et mobiles.
Si un budget est prévu, il est mieux qu’il y ait plusieurs mais peu de responsables.
Choix d’un site
Chercher le-les propriétaires.
Le droit d’occupation doit être de plusieurs années, c’est mieux.
S’assurer que le terrain soit de terre acceptable et non de remblais, déblais.
Les 10 dernières années, il y avait quoi dessus ?
Faire une analyse du sol.
Contrôler qu’il ne soit pas pollué ni contaminé.
S’assurer de son ensoleillement (plus d’une demie journée).
Un point d’eau est il possible ou à proximité ?
Préparation du site
Nettoyer le terrain.
Procéder à son éventuelle parcellisation.
Rassembler le matériel, les ressources.
Ne pas oublier les toutes les possibilités de récupération et de recyclage.
Définir les équipes.
Faire le programmes des taches et des journées de travail.
Ne pas oublier un endroit pour le stockage, un abri de jardin, le compostage.
C’est bien de prévoir une zone commune avec un tableau pour affiches, messages et informations, et pour faire un coin enfants.
Au début c’est préférable de faire faire un labour général avec sous-solage si le terrain n’a jamais été cultivé. Ensuite chacun pourra préparer sa parcelle comme bon lui semble.
Regrouper de préférence ceux qui souhaite cultiver bio.
Ne pas oublier de clôturer si c’est possible. Au pied des clôtures ou sur le périmètre prévoir des fleurs ou de arbustes pour une bonne présentation de l’extérieur, surtout vis-à-vis des autorités et des institutions.
Comment gérer le groupe ou communauté
Y a-t-il des conditions pour être membre du groupe (origine, communauté, race, …).
Un règlement intérieur est-il prévu ? Règle pour l’adhésion et démission ou exclusion.
Comment les lots sont attribués, sous quels critères (besoins, famille, ancienneté, compétence).
Charges communes, règles de leur répartition et de leur recouvrement.
Un paiement en natures ou heures de travail est-il possible ?
S’il y a un budget, comment sont décidées les dépenses, quel responsable.
Penser à la question des vols et vandalismes aussi bien internes qu’externes.
S’il y des outils et engins communs, régler le comment du partage de leur utilisation, de leur entretien et réparation.
Idem pour l’eau.
Idem pour l’entretien des parties communes.
Si le terrain est achetable ou acheté, voir le problème juridique.
Si les institutionnels sont de la partie, ne pas négliger l’aspect assurance et responsabilité civile entre les membres et pour les tiers. Ce sera difficile hors du cadre d’une association.
Des statuts simples ou règlement intérieur
Si vous êtes seul, un groupe familial, un groupe de squatters, de vrais libertaires cette question ne se pose pas. Mais pour les autres … Avant de commencer cette démarche se poser quelques grandes questions. Ce n’est pas la peine de gamberger sur et pour rien.
Définir précisément l’objectif.
Pour quelle durée ?
Comment peuvent être prise les premières décisions, par qui ?
Y a-t-il un leader naturel, et son remplacement ?
Des fonds sont ils disponibles ou peuvent être levés ?
Le groupe est-il ouvert ?
Tout le monde veut il avoir une façade juridique ?
Les grandes lignes
Raison sociale, type d’organisation juridique (sûrement association), adresse légale.
Membres du bureau fondateur, et leur données.
Description de l’objet, des objectifs, de la philosophie.
Critères, cotisations, recouvrement des adhésions.
Réunions périodiques et assemblées.
Définition du bureau, fonctionnement et rôles de ses membres.
Procédures d’exclusions.
Procédure de démission ou d’abandon.
Procédure de dissolution.
Procédure de modification du règlement ou des statuts.
Définition de ce qui doit être interdit, ou d’usage interdit.
Définition des engagements et travaux pour la communauté à respecter par chaque membre.
Définition de ce qui ne peut être cultivé et hauteur maximum des cultures.
Définition des non-recours ou réclamations entre membres pour un bon socio-vivandis.
Rédaction d’un formulaire d’engagement ou d’adhésion.
Précautions un peu utiles contre le vandalisme.
Ce sera le problème majeur.
Faire un affichage sympa, social et engageant.
Indiquer le projet et qui en sont les membres.
Clôturer, mais même du barbelé-rasoir ou des pièges à grenade sont peut efficaces. Cela délimitera le terrain et empêchera tous les chiens et chats de quartier venir gratter et chien dans les potagers.
Créer un espace commun et ombrager pour recevoir des invités ou des voisins.
Inviter tout le voisinage et le faire éventuellement participer aux débuts.
Partager et vendre sa production dans le voisinage. Offrir des fleurs.
Les personnes exclues sont des vandales potentiels.
Faire des journées portes ouvertes pour les enfants, surtout du voisinage.
Leur faire des cours de maraîchage et d’écologie. Ainsi le voisinage pourrait être votre gardien.
Ramasser régulièrement les légumes et les fruits, même avant complète maturité, rien ne doit tenter.
Cultiver sur les bords les légumes les moins recherchés comme les patates, les navets et betteraves. Ou bien des légumes faisant un peu écran comme les topinambours, des artichaux ou même le maïs doux.
Rechercher des légumes que les gens connaissent peu. Comme des choux bizarres et colorés. Des courgettes et aubergines blanches. Des tomates vertes ou bleues.
Vous pouvez même faire une planche à cons. Mettez-y une pancarte en disant « si vous devez prendre des légumes, prenez les ici, please ne vandaliser pas le reste ».
Un jardin pour les enfants est une bonne aide contre le chapardage. Cela plaide beaucoup mieux la cause surtout si vous y faites des bonnes œuvres ou des journées sociales.
Surtout éviter toute nuisance au voisinage (bruits des moteurs), odeurs ou vue désagréable.
Pendant la mauvaise saison les potagers ne doivent pas paraître négligés ou abandonnés.
Sinon dites à tout le monde que si vous êtes pillés vous foutrez le feu à toutes les bagnoles des parkings alentours.
Bon courage. Aux states, dans quelques pays d’Europe cela est possible. Mais en France …