La vraie résistance des balcons, terrasses et loggias.
Publié : mar. 11 janv. 2005 22:41
C'est sur le site internet de LEMONDE.FR :
L'effondrement d'un balcon sous le poids des pots et jardinières en surnombre est rare, mais le risque d'un tel incident ne doit jamais être pris à la légère. Des précautions s'imposent avant l'apparition des fissures annonciatrices de catastrophe. ..
Il faut d'abord bien comprendre comment sont construits balcons et terrasses et donc de quelle façon ils vont résister aux charges. Une terrasse, c'est un plancher qui sert aussi de toit. Deux de ses côtés au moins reposent sur un mur. Le balcon est construit comme un prolongement du plancher, accroché sur un seul de ses côtés, en porte-à-faux à l'extérieur de l'immeuble. C'est la structure la plus vulnérable. La loggia, enfin, repose sur un petit plancher extérieur comme le balcon, mais elle est aussi accrochée au mur extérieur et aux murs transversaux.
Chaque ouvrage est prévu pour résister à des charges permanentes (luminaires, plafonds, cloisons...) et à des charges d'exploitation (meubles, personnes). Le plancher d'une pièce d'habitation doit ainsi supporter au moins 150 kg par mètre carré, mais un local d'archives doit résister à 500 kg par mètre carré.
Un balcon, calculé pour un minimum de 350 kg par mètre carré, doit pouvoir accueillir plusieurs personnes. En réalité, un groupe, même dense, pèse moins de 300 kg au mètre carré. L'évaluation est majorée pour tenir compte des mouvements, qui augmentent la charge.
Le risque le plus important pour les balcons est l'humidité extérieure, surtout lorsqu'elle se combine aux écarts de température entre ces ouvrages et la structure du bâtiment. Dans ces conditions, les charges excessives peuvent provoquer des fissures ouvertes et des infiltrations capables de corroder à terme les armatures du béton.
Aujourd'hui, les moyens d'étude utilisés pour les constructions neuves permettent de calculer au plus juste, avec la marge de sécurité minimale exigée. Les immeubles anciens, en revanche, ont souvent été surdimensionnés.
L'éventuelle perte de résistance due à l'âge ne pose généralement pas de problème. Et, si c'est le cas, de nombreux symptômes (fissures, revêtement qui s'écaille) apparaissent avant que la situation ne devienne dangereuse.
Terrasses et loggias peuvent supporter des charges plus lourdes que les balcons. Il est rarissime qu'une terrasse casse et, quand cela arrive, c'est presque toujours dû à un problème de conception, de construction ou de dosage du béton, plutôt qu'à une surcharge.
Pour Charles Baloche, chef du département sécurité, structures et feu au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), "les balcons sont en pratique les seuls des trois ouvrages pouvant présenter un risque significatif. Les poinçonnements de terrasses par excès de charge sont surtout un risque théorique, leur occurrence étant extrêmement faible... Alors que les défaillances des balcons ne sont pas rares ; cela arrive en général par corrosion des aciers ou par mauvais positionnement de ceux-ci lors des travaux".
La pose de jardinières lourdes vers le nez (le bord extérieur) d'un balcon constitue un gros risque. On estime qu'une charge est très lourde à partir de 150 kg ; ce qui ne correspond pas forcément à un très grand bac.
Autre élément, les pieds éventuels des bacs ou des jardinières concentrent le plus souvent le poids sur une petite surface. Pour éviter cet inconvénient, il ne coûte rien de glisser une plaque rigide et imputrescible sous chaque pied. Ou, mieux, sous toute la surface du bac.
Ces deux précautions élémentaires, quasiment gratuites, permettent d'éliminer une grande partie des risques... Et sans le moindre calcul à effectuer !
Michel Droulhiole
Le Centre scientifique et technique du bâtiment est un établissement public à caractère industriel et commercial dont les agents relèvent du droit privé. Seuls le président et le directeur sont des fonctionnaires. Ce statut unique garantit son indépendance, aussi bien vis-à-vis des pouvoirs publics que des forces commerciales et financières. CSTB, 4, avenue du Recteur-Poincaré, 75782 Paris Cedex 16, tél. : 01-40-50-28-28 ; http://www.cstb.fr
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Le poids des pots
Selon qu'ils se présentent sous forme de céramique ou d'imitations en plastique, le poids des pots varie dans des proportions considérables. La terre mouillée pèse environ 1,7 kg par litre. Autrement dit, le contenu d'une jardinière de 40 litres pèsera près de 70 kg, et pas loin de 140 kg pour 80 litres. A ce total, il convient d'ajouter le poids des plantes, qui est parfois important lorsqu'elles sont nombreuses.
On a ainsi tôt fait de frôler les 300 kg pour une jardinière en terre cuite aux dimensions finalement assez raisonnables, soit 100 × 40 × 40 cm. La même jardinière, mais cette fois en plastique, remplie de billes d'argile pour hydroculture, ne pèse que 60 à 80 kg. Ce simple constat doit inciter les jardiniers des villes à bien réfléchir et calculer avant d'acheter pots et autres récipients. Les plantes et les fleurs, elles, peuvent vivre et prospérer aussi bien dans l'un comme l'autre.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 941,0.html
L'effondrement d'un balcon sous le poids des pots et jardinières en surnombre est rare, mais le risque d'un tel incident ne doit jamais être pris à la légère. Des précautions s'imposent avant l'apparition des fissures annonciatrices de catastrophe. ..
Il faut d'abord bien comprendre comment sont construits balcons et terrasses et donc de quelle façon ils vont résister aux charges. Une terrasse, c'est un plancher qui sert aussi de toit. Deux de ses côtés au moins reposent sur un mur. Le balcon est construit comme un prolongement du plancher, accroché sur un seul de ses côtés, en porte-à-faux à l'extérieur de l'immeuble. C'est la structure la plus vulnérable. La loggia, enfin, repose sur un petit plancher extérieur comme le balcon, mais elle est aussi accrochée au mur extérieur et aux murs transversaux.
Chaque ouvrage est prévu pour résister à des charges permanentes (luminaires, plafonds, cloisons...) et à des charges d'exploitation (meubles, personnes). Le plancher d'une pièce d'habitation doit ainsi supporter au moins 150 kg par mètre carré, mais un local d'archives doit résister à 500 kg par mètre carré.
Un balcon, calculé pour un minimum de 350 kg par mètre carré, doit pouvoir accueillir plusieurs personnes. En réalité, un groupe, même dense, pèse moins de 300 kg au mètre carré. L'évaluation est majorée pour tenir compte des mouvements, qui augmentent la charge.
Le risque le plus important pour les balcons est l'humidité extérieure, surtout lorsqu'elle se combine aux écarts de température entre ces ouvrages et la structure du bâtiment. Dans ces conditions, les charges excessives peuvent provoquer des fissures ouvertes et des infiltrations capables de corroder à terme les armatures du béton.
Aujourd'hui, les moyens d'étude utilisés pour les constructions neuves permettent de calculer au plus juste, avec la marge de sécurité minimale exigée. Les immeubles anciens, en revanche, ont souvent été surdimensionnés.
L'éventuelle perte de résistance due à l'âge ne pose généralement pas de problème. Et, si c'est le cas, de nombreux symptômes (fissures, revêtement qui s'écaille) apparaissent avant que la situation ne devienne dangereuse.
Terrasses et loggias peuvent supporter des charges plus lourdes que les balcons. Il est rarissime qu'une terrasse casse et, quand cela arrive, c'est presque toujours dû à un problème de conception, de construction ou de dosage du béton, plutôt qu'à une surcharge.
Pour Charles Baloche, chef du département sécurité, structures et feu au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), "les balcons sont en pratique les seuls des trois ouvrages pouvant présenter un risque significatif. Les poinçonnements de terrasses par excès de charge sont surtout un risque théorique, leur occurrence étant extrêmement faible... Alors que les défaillances des balcons ne sont pas rares ; cela arrive en général par corrosion des aciers ou par mauvais positionnement de ceux-ci lors des travaux".
La pose de jardinières lourdes vers le nez (le bord extérieur) d'un balcon constitue un gros risque. On estime qu'une charge est très lourde à partir de 150 kg ; ce qui ne correspond pas forcément à un très grand bac.
Autre élément, les pieds éventuels des bacs ou des jardinières concentrent le plus souvent le poids sur une petite surface. Pour éviter cet inconvénient, il ne coûte rien de glisser une plaque rigide et imputrescible sous chaque pied. Ou, mieux, sous toute la surface du bac.
Ces deux précautions élémentaires, quasiment gratuites, permettent d'éliminer une grande partie des risques... Et sans le moindre calcul à effectuer !
Michel Droulhiole
Le Centre scientifique et technique du bâtiment est un établissement public à caractère industriel et commercial dont les agents relèvent du droit privé. Seuls le président et le directeur sont des fonctionnaires. Ce statut unique garantit son indépendance, aussi bien vis-à-vis des pouvoirs publics que des forces commerciales et financières. CSTB, 4, avenue du Recteur-Poincaré, 75782 Paris Cedex 16, tél. : 01-40-50-28-28 ; http://www.cstb.fr
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Le poids des pots
Selon qu'ils se présentent sous forme de céramique ou d'imitations en plastique, le poids des pots varie dans des proportions considérables. La terre mouillée pèse environ 1,7 kg par litre. Autrement dit, le contenu d'une jardinière de 40 litres pèsera près de 70 kg, et pas loin de 140 kg pour 80 litres. A ce total, il convient d'ajouter le poids des plantes, qui est parfois important lorsqu'elles sont nombreuses.
On a ainsi tôt fait de frôler les 300 kg pour une jardinière en terre cuite aux dimensions finalement assez raisonnables, soit 100 × 40 × 40 cm. La même jardinière, mais cette fois en plastique, remplie de billes d'argile pour hydroculture, ne pèse que 60 à 80 kg. Ce simple constat doit inciter les jardiniers des villes à bien réfléchir et calculer avant d'acheter pots et autres récipients. Les plantes et les fleurs, elles, peuvent vivre et prospérer aussi bien dans l'un comme l'autre.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 941,0.html