dryopteris a écrit :Nous n'héritons pas tous d'un verger aux fruits sains. Pour ma part celui qui m'est échu, il y a 3 ans, ne me donne que des fruits pourris de moniliose. Les anciens me conseillent de badigeonner les tronc à la chaux ( parce qu'ils conservent les spores d'une année sur l'autre et de faire des traitements répétés en automne-hiver à la bouillie bordelaise (ce que je faisais déjà) . Maintenant qu'on ne vend plus de chaux vive, avez vous un bon plan pour enrayer cette maladie? Bien que j'intervienne sur un post ancien, je serais très heureuse d'obtenir une idée d'action ! Merci d'avance
Il y a des situations et des régions où la Monilliose est envahissante ; le Sud-Ouest est dans ce cas. Les spores sont partout, au sol en particulier et sur les branches aussi, mais pas uniquement sur les troncs. Le badigeon sur le tronc a donc une action limitée puisque le vent soulève les spores qui se trouvent au sol et les transporte sur les fruits. En été les petits insectes comme les mouches sont des vecteurs de la pourriture des fruits, c'est infernal...
-Il faudrait cueillir les fruits au fur et à mesure qu'ils pourrissent (avant la sporulation , cercles de points blancs) et les bruler ou bien les enterrer à 30/40cm de profondeur. C'est très contraignant , et si d'autres Pommiers dans les environs ne sont pas entretenus les contaminations continuent...
-Il faudrait aussi que les arbres soient aérés pour que la végétation sèche rapidement après la pluie, éclaircir les fruits qui se touchent car le monilia trouve là de quoi se développer. Cela ne suffit pas toujours ... Quand les nuits sont humides, la rosée persiste 8 à 10 h et le monilia démarre... (c'était le cas début septembre il y a quelques jours).
-Le cuivre inhibe le développement des spores mais ce traitement préventif est loin d'entrer en contact avec tous les spores existants. Les pulvérisations de cuivre en hiver sont une précaution mais il faudrait continuer à protéger les fruit à pépins pendant la végétation après chaque pluie importante ou période humide la nuit, ce qui fait beaucoup de traitements ! Si on ne le fait pas c'est la 'kata' ...
-La dernière méthode (très décriée) est chimique . Deux molécules sont autorisées dans les jardins amateurs : le Fenbuconazole et le Myclobutanil . Ils sont systémiques, la pénétration se fait par les feuilles en pulvérisant le matin (au moment où la photosynthèse est à son maximum; ex , à 9 heures par beau soleil sans vent). Les fruits sont alors protégés pendant 20 jours et il faudra recommencer à échéance dès que les conditions de développement du Monilia seront à nouveau réunies.
L'utilisation de ces produits suppose d'être averti - des doses à respecter - des précautions à prendre pour l'opérateur qui pulvérise - des délais du dernier traitement avant récolte.
Attention, on n'improvise pas; il faut apprendre les gestes avec un jardinier confirmé.
-De nouveaux produits apparaissent sur le marché, ils ne sont pas systémiques et ne circulent pas dans la sève; ils renforcent les défenses des cellules superficielle sans être un danger pour le consommateur.Ces nouveaux moyens de lutte demandent des applications répétées depuis la nouaison jusqu'à la veille de la récolte , (bien qu'ayant acheté ce produit, je n'ai pas eu le courage de faire le test . Il y a trop peu de pommes cette année...)
Cette nouvelle voie n'est qu'à son début.
Note: La pulvérisation du cuivre lui-même est souvent mal faite par les amateurs et donc perd en efficacité. Buse mal réglée, pression, orientation du jet, tout compte.
Sans répondre à l'ami Bourru qui a posté pendant que j'écris (à l'heure de ma sieste).