La fourbure est une atteinte des tissus du pied, suite à l'accumulation de toxines dans cette partie du corps.
Elle peut être déclenchée par une alimentation trop riche sur animal trop gros (le cas de la mienne l'année dernière), ou une alimentation trop riche d'un seul coup, comme le cheval qui va dans la graineterie et se goinfre toute la nuit. C'est le cas le plus courant.
Mais aussi par un effort très violent pour un animal non préparé, un problème de délivrance au moment de la mise-bas, et d'autres raisons que j'ai oublié.
L'animal fourbu se tient dans une position assez caractéristique, vers l'arrière, avec les antérieurs tendus loin devant et les postérieurs sous lui, de manière à alléger la pression qu'il ressent dans les pieds.

Quand la douleur est insupportable (et il en faut beaucoup pour cela, les chevaux ne montrant que très peu leurs douleurs), il peut être amené à se coucher sur le côté, jambes tendus.
La fourbure commence par une phase aigüe (très fortes douleurs, fièvre, pieds chauds, muqueuses rouges) qui dure généralement moins de 72h (d'après la littérature). Puis elle s'installe dans une phase chronique, chaque fourbure se construisant sur les séquelles des précédentes.
Une fourbure grave peut entraîner la bascule de la troisième phalange, celle sur lequel s'appuie le cheval et qui est dans la boite cornée du sabot, rompant alors le parallélisme qu'elle a avec la paroi du sabot. C'est (d'après la littérature) un phénomène irréversible, la phalange ne reprenant jamais sa place initiale.
Lorsque la phalange transperce le dessous du sabot, appelé "la sole", le cheval peut être euthanasié car la douleur est alors trop forte à gérer pour lui, malgré les anti-inflammatoires.
Dans le cas de Rafale, la fourbure est allée par paliers jusqu'au percement de la sole des 4 pieds. Mais comme elle a perdu très vite beaucoup de poids (50 à 100 kg en quelques semaines) et qu'elle a un caractère de battante, elle a rapidement gardé la volonté de vivre, même quand moi je n'y croyais plus. Nous nous sommes soutenues l'une l'autre.
Elle est restée enfermée au box, 24h sur 24 pendant 2 à 3 mois, en ne sortant que pour les soins des pieds, à marcher sur 5 mètres maximum, sur une litière de copeaux de bois pour ne pas qu'elle la mange, avec un rationnement du foin. Elle a également eu des fers à l'envers avec soutien de la fourchette (le truc en triangle à l'arrière du pied sous la sole), pour libérer les pressions sur l'avant du sabot, là où la sole avait été percée
Aujourd'hui, malgré la littérature, les radios montrent que les phalanges ont repris leur place. Elle vit de nouveau au pré, avec ses copines, mais porte un masque de type "muselière grille" pour limiter la quantité d'herbe qu'elle peut attraper d'un coup.

Elle n'a pas repris autant de poids qu'elle avait l'année dernière, malgré l'hiver très doux et la fourbure ne l'a pas touchée cette année.
Je ne dis pas qu'elle est sauvée, juste qu'elle doit rester au régime 8 à 10 mois sur 12, avec sa muselière.
Il y a également des photos, surtout des pieds, et des vidéos de sa démarche sur le blog cité plus haut. Il te suffit de cliquer ensuite sur le tag "fourbure" ou sur la catégorie "journal d'une fourbure" pour lire les messages du plus récent au plus ancien sur ce sujet

Il y a aussi ce
site qui m'avait beaucoup aidé.
Et pendant sa fourbure, à l'été dernier, le temps que je passais avec elle n'était pas pour le jardin... cela a mené à une catastrophe pour les tomates et les courgettes
