Engrais "machin chose"
Publié : jeu. 12 avr. 2012 18:57
Bonjour à tous,
De grâce, arrêtons de stigmatiser les jardiniers qui utilisent des engrais que leurs détracteurs se plaisent à appeler "chimiques".
Nous sommes sur un site pour échanger sur nos pratiques, pas pour convaincre qu'elles sont les meilleures et, qu'en l’occurrence, ceux qui utilisent des engrais sont des cochons et des pollueurs.
Permettez quelques précisions sur ce sujet :
1°) Tout est chimique qu'on le veuille ou non.
Je me suis plu à le rappeler, dans nos colonnes, à plusieurs endroits : l'eau est chimique (H²0) et l'air que nous respirons aussi, avec ses 70 % d'azote, nos légumes sont chimiques (sucres et cellulose) ainsi que les sardines grillées de cet été (protéines avec, aussi, 15% d'azote)
2°) La terre contient des engrais, même si nous n'en mettons pas
Le sol est un milieu complexe (argile, matière organiques, calcaire, micro-faune etc...) qui contient les aliments de nos légumes.
Ces aliments sont de l'azote, du phosphore, de la potasse, de la magnésie mais aussi du fer, du zinc etc... sous des formes chimiques complexes : sulfates, carbonates, nitrates et bien d'autres.
Les racines des plantes savent aller chercher ces minéraux pour se nourrir alors que les feuilles vont vivre sur le gaz carbonique de l'air (encore du chimique : C0²) pour assurer la synthèse de leur chlorophylle (encore du chimique avec son noyau de fer qui donne la couleur verte)
Bref, nous cultivons nos légumes sur un tas de produits chimiques ce qui n'a rien d'avilissant ou de méprisable ... c'est la nature.
3°) Ce stock de nourriture de nos potagers n'est pas inépuisable
La fertilité du sol de nos potagers, par ce stock alimentaire que vont chercher nos légumes, s'amenuise au fur et à mesure des années. Il est sage de penser à le reconstituer au risque de voir les rendements baisser et les maladies plus fréquentes.
Pour reconstituer ce stock alimentaire, deux solutions :
des "engrais organiques" en privilégiant les produits végétaux (composts, purins de plantes, farines de graines, cendres de bois, vinasses ...) ou les produits animaux (guano, farines de viandes, de plumes, de cornes, de sang ou de poisson) ou encore un mélange des deux avec les fumiers.
des "engrais minéraux qui sont des roches broyées (rien à voir avec des produits de synthèse sortis d'un laboratoire), riches en divers éléments utiles à la nourriture des plantes.
Ces engrais sont issus de carrières, un peu partout dans le Monde, en Alsace, au Chili, au Maroc.
Certes ces produits sont travaillés pour en extraire les principes les plus utiles et nous les présenter granulés, en sacs, pour être faciles à épandre.
Mais ... qu'ils soient organiques ou minéraux, ces engrais contiennent les mêmes substances utiles aux plantes.
C'est résumé sur l'étiquette du sac NPK (en unités au 100 Kg) ... par exemple 6-12-24 (soit 6% d'azote, 12% de phosphore et 24% de potasse)
Que l'on soit "conventionnel" ou "biologique", on a besoin de savoir lire ces étiquettes afin d'adapter nos apports de fertilisants aux besoins des légumes.
Mettre du sang séché au potager, en ce moment, est une hérésie ... c'est de l'azote "rapide" qui aura disparu dans quelques semaines ... les légumes n'en profiteront pas
Épandre de l'ammonitrate sur une planche de pomme de terre est tout aussi inutile ... on poussera les feuilles au détriment des tubercules.
Les "engrais", quels qu'ils soient, organiques ou minéraux, ne sont ni bons, ni mauvais ... c'est le jardinier qui les utilise qui fait du bon travail ou qui pollue ... qui pollue la nature mais aussi ses légumes
<< rien n'est poison, tout est poison, c'est la dose qui fait le poison >>
4°) On ne nourrit pas une planche de salades comme celle des tomates
Les besoins alimentaires de nos divers légumes sont aussi différents qu'entre les nôtres et ceux d'un sportif de haut niveau
Adaptons nos pratiques à nos légumes
Les besoins des petits pois : NPK : 20-80-120 ... donc très peu d'azote (le petit pois se débrouille seul avec ses nodosités et l'azote de l'air) et, en gros, une centaine d'unités de phosphore et de potasse.
Avec un binaire potassique (NPK : 0-25-25), il faudrait épandre 10 grammes par m²
à noter, en passant, que celui qui, sans calcul, balance 1 Kg/m² ... c'est vite fait
... mettrait 100 fois la dose
Les besoins des tomates : NPK : 200-100-250 ... donc, 10 fois plus d'azote qu'aux petits pois, la même dose de P mais ... 2 fois plus de potasse (la potasse ... fondamental pour avoir des tomates goûteuses)
On prend mieux conscience, avec ces 2 exemples petits pois et tomates qu'il ne suffit pas de semer, planter et vouloir récolter
C'est un peu plus compliqué ... si on veut "pas trop mal faire"
Bien se nourrir pour être en forme et en bonne santé ... c'est valable aussi pour nos légumes.
Pourquoi une telle intervention
Parce que je viens encore de lire une volée de bois vert sur les "engrais machin chose" par un nouveau forumeur qui pense que les légumes, poussent seuls, sur l'air du temps, que les engrais, c'est "chimique" et donc mauvais
Si vous voulez encore mieux comprendre comment les légumes se nourrissent ...
... allez lire le topo qu'avait fait Lionnel ICI, sur notre site au mois d'octobre 2009.
C'est didactique, bien fait et clair.
Une lecture en plusieurs morceaux :
Les engrais : pourquoi ?
Les engrais : que sont-ils ?
Les engrais : dosages et calculs
Les engrais et l'environnement.
Bonne lecture pour mieux comprendre (ce qu'on n'a parfois jamais cherché à faire) ce que c'est vraiment qu'un "engrais"
Cela permettra à chacun de mieux respecter les jardiniers qui témoignent sur la manière dont ils fertilisent leur potager afin de "pas trop mal" satisfaire les besoins de leurs légumes.
Et bien sûr, libre à chacun de faire comme il l'entend, dans son potager, c'est évident.
et à+
De grâce, arrêtons de stigmatiser les jardiniers qui utilisent des engrais que leurs détracteurs se plaisent à appeler "chimiques".
Nous sommes sur un site pour échanger sur nos pratiques, pas pour convaincre qu'elles sont les meilleures et, qu'en l’occurrence, ceux qui utilisent des engrais sont des cochons et des pollueurs.
Permettez quelques précisions sur ce sujet :
1°) Tout est chimique qu'on le veuille ou non.

Je me suis plu à le rappeler, dans nos colonnes, à plusieurs endroits : l'eau est chimique (H²0) et l'air que nous respirons aussi, avec ses 70 % d'azote, nos légumes sont chimiques (sucres et cellulose) ainsi que les sardines grillées de cet été (protéines avec, aussi, 15% d'azote)
2°) La terre contient des engrais, même si nous n'en mettons pas

Le sol est un milieu complexe (argile, matière organiques, calcaire, micro-faune etc...) qui contient les aliments de nos légumes.
Ces aliments sont de l'azote, du phosphore, de la potasse, de la magnésie mais aussi du fer, du zinc etc... sous des formes chimiques complexes : sulfates, carbonates, nitrates et bien d'autres.
Les racines des plantes savent aller chercher ces minéraux pour se nourrir alors que les feuilles vont vivre sur le gaz carbonique de l'air (encore du chimique : C0²) pour assurer la synthèse de leur chlorophylle (encore du chimique avec son noyau de fer qui donne la couleur verte)
Bref, nous cultivons nos légumes sur un tas de produits chimiques ce qui n'a rien d'avilissant ou de méprisable ... c'est la nature.
3°) Ce stock de nourriture de nos potagers n'est pas inépuisable

La fertilité du sol de nos potagers, par ce stock alimentaire que vont chercher nos légumes, s'amenuise au fur et à mesure des années. Il est sage de penser à le reconstituer au risque de voir les rendements baisser et les maladies plus fréquentes.
Pour reconstituer ce stock alimentaire, deux solutions :


Ces engrais sont issus de carrières, un peu partout dans le Monde, en Alsace, au Chili, au Maroc.
Certes ces produits sont travaillés pour en extraire les principes les plus utiles et nous les présenter granulés, en sacs, pour être faciles à épandre.
Mais ... qu'ils soient organiques ou minéraux, ces engrais contiennent les mêmes substances utiles aux plantes.
C'est résumé sur l'étiquette du sac NPK (en unités au 100 Kg) ... par exemple 6-12-24 (soit 6% d'azote, 12% de phosphore et 24% de potasse)
Que l'on soit "conventionnel" ou "biologique", on a besoin de savoir lire ces étiquettes afin d'adapter nos apports de fertilisants aux besoins des légumes.



Les "engrais", quels qu'ils soient, organiques ou minéraux, ne sont ni bons, ni mauvais ... c'est le jardinier qui les utilise qui fait du bon travail ou qui pollue ... qui pollue la nature mais aussi ses légumes
<< rien n'est poison, tout est poison, c'est la dose qui fait le poison >>
4°) On ne nourrit pas une planche de salades comme celle des tomates

Les besoins alimentaires de nos divers légumes sont aussi différents qu'entre les nôtres et ceux d'un sportif de haut niveau

Adaptons nos pratiques à nos légumes


Avec un binaire potassique (NPK : 0-25-25), il faudrait épandre 10 grammes par m²




On prend mieux conscience, avec ces 2 exemples petits pois et tomates qu'il ne suffit pas de semer, planter et vouloir récolter

C'est un peu plus compliqué ... si on veut "pas trop mal faire"

Bien se nourrir pour être en forme et en bonne santé ... c'est valable aussi pour nos légumes.
Pourquoi une telle intervention

Parce que je viens encore de lire une volée de bois vert sur les "engrais machin chose" par un nouveau forumeur qui pense que les légumes, poussent seuls, sur l'air du temps, que les engrais, c'est "chimique" et donc mauvais

Si vous voulez encore mieux comprendre comment les légumes se nourrissent ...
... allez lire le topo qu'avait fait Lionnel ICI, sur notre site au mois d'octobre 2009.
C'est didactique, bien fait et clair.

Une lecture en plusieurs morceaux :




Bonne lecture pour mieux comprendre (ce qu'on n'a parfois jamais cherché à faire) ce que c'est vraiment qu'un "engrais"

Cela permettra à chacun de mieux respecter les jardiniers qui témoignent sur la manière dont ils fertilisent leur potager afin de "pas trop mal" satisfaire les besoins de leurs légumes.
Et bien sûr, libre à chacun de faire comme il l'entend, dans son potager, c'est évident.
et à+