La Futaie a écrit :Pour en avoir fait les frais, je fais maintenant la différence entre les racines en spirales dont parle Sylvain et le chignon de racines évoqué par ker-asie.
A l'automne 2008, j'ai acheté un camélia en pot (chez un pépiniériste).
A la plantation, rien d'anormal, pas de chignon, la plante est belle, tout va bien.
Toutefois il n'était pas terrible mais ses 2 premiers hivers en pleine terre ayant été plutôt rigoureux je trouvais que c'était presque logique.
L'année dernière il a vaguement poussé mais restait chétif.
Et puis cette année après le gros coup de froid de Fèvrier il a perdu toutes ses feuilles et ses branches ont quasiment toutes sèchées.
J'ai attendu, espéré, et la semaine dernière je me suis dit que c'en était fini, qu'il n'avait pas résisté au froid.
En fait, ça ne l'a sûrement pas aidé mais ça n'est pas le froid qui a eu raison de lui.
Quand je l'ai déterré, en voyant son système racinaire j'ai dû carrément le décortiquer...
Deux très grosses racines partaient du haut (chacune d'un côté) et effectivement s'enroulaient pour finir par rentrer à l'intérieur de ce qui avait dû être la motte; ça m'a évoqué deux ressorts imbriqués l'un dans l'autre.
Au milieu et au dessous de tout ça , un tas de radicelles qui lui ont je suppose permis de vivoter si longtemps....
Ça fait environ 5 ans que j'essaie d'expliquer la différence entre chignon et spirale, tu es parmi les rares personnes qui la comprennent (alors que c'est très simple).
Les deux phénomènes sont liés mais la spirale est beaucoup plus incidieuse, difficilement visible (à moins de décortiquer entièrement la motte) et beaucoup plus souvent fatale. Elle vient de ce que les plantes sont produites ou multipliées, dans un premier temps, dans de tous petits contenants (godets, voire alvéoles) puis rempotées dans un pot plus grand, puis un autre, etc.
Un système racinaire, ça s'étend, c'est étudié pour. Dans un pot, les racines rencontrent très vite les parois et commencent à tourner. Et non seulement elles s'allongent (en tournant) mais elles lignifient (il ne leur faut pas un an pour ça). Résultat : en un an, on a un paquet de racines façon bouillon cube déjà lignifiées (donc plus corrigibles, ou difficilement).
Le producteur, sans se poser de question, il rempote (enfin, c'est mécanisé tout ça) sans toucher au bouillon cube. L'année suivante, les racines reprennent leur croissance dans le contenant supérieur, et c'est parti pour la deuxième spirale. Ainsi de suite si on rempote dans un troisième contenant, puis un quatrième...
C'est le principe des poupées russes.
En image, ça donne à peu près ça (deux spirales seulement, on peut faire mieux) :
En rouge, le godet de départ ; en noir, le premier pot dans lequel la plante a été rempotée. Si la deuxième spirale est déjà difficilement corrigible, la première est bien sûr irrémédiable. Des mottes comme ça, j'en ai plus d'une quinzaine, les jardineries en sont remplies.
Tu n'exagères pas en disant que les racines poussent
à l'intérieur de la motte, c'est exactement ce qui se passe.
Autre exemple avec une azalée qu'on pourrait remettre direct dans son premier godet de culture :
N'allez pas croire que ce sont des cas exceptionnels, c'est courant.