Au jardin, forum de jardinage

Bienvenue dans ce post consacré aux orchidées sauvages d'Europe!!

Je suis passionné par les orchidées d'Europe qui sont certes beaucoup plus discrètes que leurs consoeurs d'Amérique du Sud ou d'Asie, mais également d'une beauté extraordinaire si l'on sait se pencher sur elles avec de bonnes lunettes ou un bon zoom!! Je vous propose ainsi de profiter de ce post pour s'échanger nos plus belles photos d'orchidées européennes, ce qui permettra peut-être à certains des membres de les découvrir: il n'est en effet pas rare d'entendre: "Des orchidées en Europe?!!! Mais ça ne pousse qu'au Brésil ou en Chine!" et il est dommage que les gens passent devant ces petites merveilles lors de leurs promenades sans savoir qu'elles sont apparentées à la Phalaenopsis de leur salon quand même!!
J'espère ainsi vous trouver nombreux à enrichir ce post de vos clichés!

Afin de déjà faire un peu connaissance avec elles, je vous propose les fiches que je me suis élaborées jusqu'à présent.

Ce post est réalisé à l'aide d'un super guide que je conseille à tous les amoureux des Orchidées sauvages, il est formidable: "Le guide des Orchidées de France" par F. Dusak, P. Lebas et P. Pernot aux éditions Belin... mais les photos sont de moi bien entendu!!

Tout d'abord un petit rappel sur les différentes parties de la fleur d'Orchidée, au cas où l'utilisation de ce vocabulaire viendrait à se présenter dans ce post (ceux qui s'y connaissent en orchidées exotiques ne seront pas perdus, les orchidées européennes sont basées sur la même construction, mais en miniature):

L'Ophrys abeille (Ophrys apifera Huds.)



L'ophrys abeille est une plante élancée de 10 à 50 cm de haut, l'inflorescence s'allonge au cours de la floraison, les bourgeons floraux s'ouvrant successivement en direction de l'extrémité. Les feuilles relativement allongées sont regroupées en rosette à la base. Au niveau de la fleur, les sépales sont roses plus ou moins foncé jusqu'à blanchâtre, étalés ou rabattus vers l'arrière. Le labelle bombé présente une partie centrale brune entourée de motifs alternant jaune et noir ressemblant à celui du corps d'une abeille d'où son nom. Ce motif peut présenter un haut polymorphisme par divergence des individus, lié au fait que cette plante pratique beaucoup l'autofécondation (d'ailleurs vous observerez sur mes photos que les motifs du labelle sont différents pour chacune des fleurs!). Le rôle de ce dessin est d'attirer les bourdons mâles afin de leur faire transporter le pollen d'une plante à l'autre, la fleur n'ayant aucun nectar à offrir en échange. Ainsi lorsque l'insecte tente de s'accoupler avec le labelle de la fleur, les pollinies basculent pour lui coller le pollen dans le cou. Ce mimétisme va au point que les pétales latéraux ressemblent à des antennes et les lobes latéraux du labelle aux pattes velues de l'abeille! Le polymorphisme précédemment cité a mené à distinguer différentes variétés: aurita, friburgensis, botteronii, bicolor et flavescens. Ces plantes affectionnent la pleine lumière et les sols calcaires et sont présentes de mai à juillet sur l'ensemble du territoire français.

L'Ophrys mouche (Ophrys insectifera L.)



Plante étroite, à tige mince, élancée, de 20 à 60 cm de haut, les feuilles de l'Ophrys mouche sont oblongues, dressées et ne formant pas de rosette contrairement aux autres Ophrys. Au sein d'une inflorescence allongée sont disposées de façon assez espacée, des fleurs bien ouvertes avec des sépales verts - vert jaunâtre écartés. Les pétales latéraux, noirs et très fins, rappellent les antennes des insectes. Le labelle trilobé et allongé est brun foncé avec une tache bleue-grise en son centre rappelant le reflet du soleil sur le corps d'une mouche. De même que l'Ophrys abeille (p.1), la fleur de cette orchidée pousse très loin la ressemblance aux insectes afin de s'en servir pour sa pollinisation. Les pollinies vertes sont bien visibles dans leurs loges rougeâtres. La floraison a lieu d'Avril à Juillet dans toute la France mais de façon rare sauf en Bretagne et dans une partie du Massif central où elle est complètement absente. Cette plante pousse sur sol plutôt calcaire en pleine lumière ou mi-ombre.

L'Orchis Bouffon (Anacamptis morio L.)



L'Orchis morio appelée aussi bouffon à cause de la forme de bonnet de la fleur, est une plante assez robuste de 10 à 30 cm de haut. Les feuilles étroites sont disposées en rosette entourant la tige. Les fleurs vont de blanchâtre à rose-rouge violacé foncé, et présentent des nervures caractéristiques au niveau des sépales latéraux qui facilitent l'identification. Le labelle est trilobé et présente un centre clair orné de tâches violettes. Cette plante affectionne les prairies et coteaux ensoleillés avec une tolérance au type de substrat et fleurit dans toute la France d'avril à juin.

L'Orchis Peint (Anacamptis morio subsp. picta Loisel.)

(Merci à Cedarphil pour ces 2 photos)

L'orchis peint est une sous-espèce de l'orchis bouffon. Plus élancée mais pas plus haute, elle se caractérise par des feuilles plus étroites, une inflorescence lâche rose à rouge soutenu et au niveau de la fleur par des points plus gros au niveau du labelle qui présente par ailleurs un lobe médian légèrement plus court que les lobes latéraux (longueur équivalente chez l'orchis morio classique). Elle pousse sur des substrats variés assez secs en pleine lumière ou mi-ombre plutôt vers le sud de la France, bien que sa répartition soit encore très mal connue.

L'Orchis mâle (Orchis mascula L.)



L'orchis mâle est une plante robuste de 20 à 60 cm de haut, la tige verte devient rougeâtre dans sa partie supérieure au sein de l'inflorescence en épi cylindrique. Les feuilles assez brillantes généralement avec des tâches noirâtre sont disposées en rosette basale et la dernière engaine la tige. Les fleurs sont le plus souvent d'un rouge violacé chatoyant, rarement blanches. Au niveau de la fleur (assez étroite), le sépale dorsal forme un casque avec les pétales latéraux, tandis que les sépales latéraux sont dressés (comme les oreilles de Pluto!!), le labelle légèrement trilobé à lobe médian échancré est plus ou moins blanc au centre avec des tâches roses et plus ou moins gorgé de jaune au niveau du casque. A l'arrière de la fleur, l'éperon est long, épais et redressé. Cette plante est présente partout en France, de plein soleil à mi-ombre, sur des substrats très variés et en particulier sur les talus au bord des routes exactement comme celle de mes photographies: je l'ai d'ailleurs repérée en voiture!

L'Orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora Lamarck)

Merci à Cannelle pour les photos!

Plante élancée, de 20 à 60 cm de haut, la tige mince est pourpre dans sa partie supérieure et reçoit tout son long les feuilles étroites, dressées et carénées. L'inflorescence est un épi allongé avec peu de fleur d'où le nom de la plante. Les fleurs d'un rouge vif y sont bien séparées les unes des autres et écartées de la tige. Leur forme est ressemblante à celle de l'Orchis mâle (p.1): sépales latéraux dressés, sépale dorsal et pétales latéraux groupés, et labelle à lobes latéraux courbés vers l'arrière. Cependant le centre blanchâtre du labelle est dépourvu de tâches, différant ainsi de celui de l'Orchis mâle. Cette plante est présente partout en France sauf dans la partie Nord-Est, sur sols humides en pleine lumière, d'Avril à Juillet.

La Listère à feuilles ovales (Neottia ovata L.)



Cette orchidée est une plante assez robuste de 30 à 50 cm avec deux larges feuilles ovales (comme son nom l'indique) à la base de sa tige. Les fleurs sont de petite taille et verdâtre ce qui vaut souvent la remarque pas très scientifique: "elle est moche pour une Orchidée". Mais si on regarde cette fleur de plus près, on peut voir qu'elle est d'une structure aussi intéressante que les autres Orchidées avec les sépales et pétales latéraux en casque ouvert et un labelle à base étroite qui s'élargit en 2 lobes à extrémité arondie. De plus cette plante parfois vue comme banale ou comme un vilain petit canard parmi les Orchidées, a permis la description en 1862 par Charles Darwin des mécanismes de pollinisation et de fécondation des plantes par les insectes. Je tenais ainsi à réparer ces injustices en offrant aujourd'hui sa fiche à cet Orchidée pas si banale que celà!

La Gymnadénie à long éperon (Gymnadenia conopsea L.) anciennement Orchis moucheron



Cette plante très élancée, haute de 15 à 60 cm, présente une tige fine brunâtre vers le sommet. Ses feuilles groupées à la base sont étroites et dressées. Les fleurs groupées en épi cylindrique allongé, sont petite et rose à rose violacé, rarement blanches. La variété densiflora moins répandue (présente sur les photos de gauche) a une densité de fleurs beaucoup plus grande que la variété classique à droite. Si vous en voyez une, ayez la bonne idée de vous pencher pour approcher votre nez: son odeur est très délicate, difficile à décrire, la plus proche selon moi étant celle du lila. Au niveau de la fleur, le sépale dorsal et les pétales latéraux forment un casque ouvert. Les sépales latéraux sont bien étalés (comme les ailes d'un moucheron!) et le labelle est nettement ciselé en 3 lobes semblables. A l'arrière des fleurs, les éperons sont très longs, fins et courbés vers le bas. On peut la trouver de Mai à Juillet sur l'ensemble du territoire français en pleine lumière ou à mi-ombre sur des substrats variables.

L'Orchis pourpre (Orchis purpurea Huds.)



Plante robuste de 25 à 70 cm de haut, l'orchis pourpre fait partie des orchidées dites anthropomorphes de par la forme de ses fleurs qui rappellent une silhouette humaine. Leur détermination est compliquée par la possibilité d'hybridation avec d'autres espèces anthropomorphes présentées plus tard dans ce post, ainsi qu'un haut polymorphisme intrinsèque à l'espèce. La tige verte devient pourpre au sommet et on trouve à sa base les feuilles lancéolées, larges, d'un vert brillant, diposées en rosette et la dernière entourant la tige. Les fleurs sont relativement grandes pour une orchidée européenne et leur couleur va du blanc rosé au rouge pourpre avec des petites touffes de poils plus colorés répartis de façon variable sur le labelle. Sépales et pétales latéraux sont unis en un casque assez court, le labelle trilobé, de forme assez variable, présente un lobe médian divisé en 2 lobules séparés par une "dent". Les lobes latéraux plus étroits peuvent représenter les bras du bonhomme qu'on peut visualiser à partir de cette fleur tandis que les lobules du lobe médian seront ses jambes. A l'arrière, l'éperon est court. Cette plante fleurit dans presque toute la France d'avril à juin en pleine lumière ou bois clairs sur sols calcaires secs à frais.

L'Orchis militaire (Orchis militaris L.)



Robuste et haute de 20 à 60 cm, cette Orchis présente une tige violacée à son sommet et des feuilles larges, vertes brillantes, lancéolées et disposées en rosette basale, la dernière entourant la tige. Les fleurs sont diposées en épi assez dense. Leur structure est composée d'un casque en pointe de couleur lila clair formé par les 3 sépales et les 2 pétales latéraux, et d'un labelle marqué de pourpre et largement trilobé avec un lobe médian plus large et divisé en 2 lobules. Ces lobules médians représentent les jambes du bonhomme alors que les lobes latéraux sont les bras (comme chez l'Orchis pourpre, cf. précédemment). L'Orchis militaire fleurit dans toute la France à part le Nord-Ouest d'avril à juillet en pleine lumière ou bois clair et sur sols calcaires secs à frais.

L'Orchis homme-pendu (Orchis anthropophora L.)



Il s'agit d'une plante assez fine de 10 à 40 cm de haut avec une tige entièrement verte et des feuilles étroites, lancéolées, d'un vert bleuté et groupées en rosette basale. L'inflorescence est un épi allongé dense. Les fleurs sont petites, sépales et pétales latéraux forment un casque fermé et un long labelle nettement trilobé et bifide en son lobe médian donne l'apparence d'un bonhomme jaune à orangé. Cette Orchis est la seule espèce de France à produire du nectar. Elle fleurit d'avril à juin un peu partout en France à part la Bretagne, la Basse-Normandie et le Limousin en pleine lumière sur sols calcaires secs à frais et elle est protégée dans 5 régions dont la mienne. J'étais d'autant plus ému de la voir qu'elle est réputée rare de par chez moi!

L'Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii Druce)



Plante élancée de 20 à 60 cm de haut, la Dactylorhize de Fuchs présente une tige mince, pleine et cotelée dans sa partie supérieure ainsi que des feuilles tachées de brin sur leur face supérieure et dressée le long de la tige pour les dernières. L'inflorescence est un épi conique dense. Les fleurs de taille moyenne vont de rose lila à plus foncé avec des dessins formés de lignes, de boucles et de points rouges. La principal caractéristique permettant la distinction avec les autres Dactylorhize que nous verrons plus tard est le labelle qui est ici fortement trilobé avec un lobe médian plus long que les latéraux. Cette plante fleurit de juin à juillet en milieu très varié sur l'ensemble du territoire.

X Dactylodenia fuchsii X conopsea



Cette plante est le résultat du croisement entre Gymnadenia conopsea et Dactylorhiza fuchsii (toutes les deux p. 1), ce qui est devinable de par un mélange des caractéristiques des 2 parents et surtout de par la présence des 2 espèces sur le site de l'observation. En effet cet hybride présente vu de loin plutôt l'apparence de Gymnadenia avec des fleurs de petite taille et groupées en grappe dense comme la variété Gymnadenia conopsea var. densiflora. Lorsque l'on s'approche, c'est tout autre chose puisque la fleur, bien que petite, présente la forme caractéristique des fleurs de Dactylorhize, mais le dessin rosâtre est très peu marqué comme délavé alors qu'il prend la forme de boucles et de points bien nets et rose-violacés chez Dactylorhiza fuchsii.

La Dactylorhize de mai (Dactylorhiza majalis Reich.)



Haute de 20 à 50 cm, la tige est forte, creuse et côtelée vers le sommet. Les feuilles, réparties le long de la tige, sont larges et généralement maculées sur leur face supérieure. Trait important pour l'identification: les bractées égalent ou dépassent des fleurs (comme ici) au sein de l'inflorescence. L'inflorescence en épi dense est d'ovoïde à cylindrique en forme. Les fleurs sont de pourpre à violacé foncé, le labelle est de faiblement à profondément trilobé, plus clair à sa base et parcouru de lignes et de points foncés formant un dessin plus ou moins net. Cette plante fleurit d'avril à juillet sur substrat humide en pleine lumière, mais est absente de la moitié ouest de la France.

La Dactylorhize tachetée (Dactylorhiza maculata L.)



Plante plutôt robuste et élancée de 20 à 60 cm, la Dactylorhize tachetée présente une tige mince et pleine. Ses feuilles engainantes à la base sont toujours tachées de pourpre sur le dessus, les autres sont espacées le long de la tige. Les bractées au sein de l'inflorescence sont généralement plus courtes que les fleurs. Cette inflorescence est un épi dense et conique. Les fleurs sont blanches, roses ou mauves avec des lignes et des taches plus foncées (parmi les photos, il y a même un individu hypochrome entièrement blanc!). Cette variabilité de forme et de couleur a donné lieu à la description de nombreuses sous-espèces comme ericetorum (cf. ci dessous) qui est plus grêle et avec de grandes fleurs plus pâles et avec des dessins discrets en forme de boucles. Point important pour la distinction avec la Dactylorhize de Fuchs: le labelle large et étalé est faiblement trilobé avec un lobe médian court, ne dépassant parfois pas les lobes latéraux. Cette plante fleurit de façon assez commune en France de mai à juillet sur substrats humides acides (landes, prairies humides à marécageuses) ou en forêts claires.

Dactylorhiza maculata L. subsp. ericetorum

La Dactylorhize négligée (Dactylorhiza praetermissa Druce)



Plante haute de 25 à 80 cm à la tige robuste et creuse, la dactylorhize négligée présente des feuilles généralement non tachées, réparties le long de la tige et des bractées lavées de pourpre dépassant le plus souvent la fleur. L'inflorescence est un épi allongé très dense. Les fleurs qu'il contient sont de taille moyenne, de rose à violacées, à labelle plane entier ou peu trilobé aux bords courbés vers l'avant et parsemé de ponctuations ou lignes pourpres. Elle fleurit de juin à juillet sur sols calcaires humides dans le nord de la France (au dessus d'une ligne Nantes-Strasbourg)... quelle chance j'ai d'habiter le noooooord

La Dactylorhize incarnat (Dactylorhiza incarnata L.)



Haute de 20 à 70 cm, cette plante élancée et robuste à la tige creuse possède, le long de laquelle sont réparties des feuilles longues étroites, non tachées, plus ou moins en forme de gouttière au sommet en capuchon et dont les supérieure dépassent la base de l'épi floral. Les bactées dépassent des fleurs au sein de cet épi dense et cylindrique. Les fleurs petites et étroites vont de rose incarnat pâle à pourpre (rarement blanc) avec un labelle entier à faiblement trilobé orné de points et de lignes pourpres en forme de boucles. Elle pousse en zones humides exposées à la pleine lumière de mai à juillet sur presque tout le territoire mais en faibles effectifs. L'individu de la photo ne présente pas toutes les caractéristiques et est sûrement le résultat d'une hybridation avec la dactylorhize négligée.

La Dactylorhize sureau (Dactylorhiza sambucina L.)

(merci à sanmas pour les photos!)

Plante trapue de 15 à 25 cm, la tige est creuse, robuste, vert pâle et les feuilles de la même coloration, non tâchées et lancéolées sont disposées le long de celle-ci. L'inflorescence courte et compacte présente une forme d'épi ovoïde. Les fleurs sont le plus souvent jaunes tâchées de rouge ou bien rouges magenta ou encore rose saumon plus rarement. Le labelle est large, trilobé et plus ou moins convexe, et l'éperon est long épais et orienté vers le bas. Cette orchidées très spectaculaire de par le mélange et la variété de ses couleurs, offre de magnifiques spectacles dans les pâturages, prairies et landes de montagne (500 à 2000 m) dans le Sud-Est de la France d'Avril à Juin.

L'Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis L.)



Plante élancée de 20 à 50 cm de haut, cette orchidée présente une tige verte très mince accompagnée de feuilles fines pointues et dressées. Elle supporte une inflorescence très dense de forme cônique puis allongée. La couleur de la fleur va de rose clair à foncé et, de façon rare, blanche: je suis donc assez fier de la photo montrant les plantes dans leur ensemble par le fait qu'elle regroupe les trois teintes (blanc, rose clair et foncé) :moi: . Les fleurs sont petites et présentent au niveau de leur structure un casque court constitué du sépale dorsal et pétales latéraux, des sépales latéraux étalés sur les côtés et un labelle très nettement trilobé. L'éperon à l'arrière de la fleur est très fin et courbé. Cette fleur est un leurre pour les papillons puisque, malgré sa belle apparence qui les attire, elle n'a aucun nectar à leur offrir en échange du transport du pollen nécessaire à sa reproduction. Cette plante est présente partout en France, mais plus rare dans la région centre, et pousse sur sols calcaires plutôt secs en pleine lumière ou lisière de bois clairs de mai à juin.

L'Epipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine L.)



Plante robuste haute de 40 à plus de 80 cm, la tige est pubescente dans sa partie supérieure et les feuilles, assez grandes et ovales lancéolées, sont réparties le long de la tige de façon non engainante. Les bractées vertes sont plus longues à la base de l'inflorescence. Spécifité de ce groupe: on parlera plus d'une grappe que d'un épi pour décrire l'inflorescence à cause de la présence d'un pédicelle entre la fleur et la tige. Ici cette inflorescence est dense et allongée. La fleur est bien ouverte avec les inférieures un peu retombantes. Sa structure est composée de sépales vert pâle ou lavés de rouge, de pétales latéraux roses à nervures vertes et d'un labelle en 2 parties séparées par un étranglement. L'épipactis à larges feuilles pousse de juin à août de mi-ombre à ombre sur sols très variés sur presque tout le territoire.

L'Epipactis des Pays-Bas (Epipactis neerlandica Vermeulen)



Plante robuste plus basse qu'E. helleborine (de 20 à 50 cm), elle présente une tige très poilue au niveau de l'inflorescence, des feuilles presque arrondies à bords ondulés engainantes à la base. L'inflorescence est compacte et dense. Les fleurs présentent des sépales et pétales latéraux verdâtres et un labelle rougeâtre. Cette plante fleurit de juillet à août dans le Nord-Pas-de-Calais, la Somme et la Manche en pleine lumière dans des stations proches de la mer sur substrats secs à frais (sables calcairifères, dunes).

L'Epipactis de Müller (Epipactis muelleri Godfery)



Plante élancée de 30 à 60 cm, des poils recouvrent l'inflorescence, les feuilles sont étroites, lancéolées à bords ondulés, disposées sur un même plan. L'inflorescence est allongées avec de nombreuses fleurs. Ces fleurs sont plus ou moins ouvertes et pendantes et présentent des sépales verdâtres, des pétales latéraux pointus plus clairs, et un labelle de blanc-vert à rosâtre pointu et rabattu vers le bas. Elle pousse en pleine lumière ou mi-ombre sur substrats calcaires secs à frais. Elle est assez rare et sa répartition méconnue.

L'Epipactis rouge sombre (Epipactis atrorubens Hoffman)



Haute de 20 à 70 cm, cette plante présente une tige gris rougeâtre, pubescente au niveau de l'inflorescence. Les feuilles lancéolées sont comprises dans un même plan, embrassantes et groupées vers le bas de la tige. L'inflorescence allongée et dense est composée de fleurs rouges-pourpres, retombantes, ouvertes et parfumées. Le labelle a un sommet cordiforme à bords dentés. Cette magnifique plante fleurit de mai à juillet en pleine lumière ou mi-ombre sur substrats secs calcaires ou sableux. Elle est absente de l'ouest et du Massif Central.

L'Epipactis des marais (Epipactis palustris L.)



Plante rhizomateuse de 20 à 60 cm de hauteur, la tige robuste et souple est pubescente au niveau des fleurs. Les feuilles étroites et lancéolées à sommet pointu sont plutôt ascendantes. L'inflorescence est une grappe lâche constituée de fleurs retombantes assez nombreuses. Ces fleurs sont constituées de sépales velus verts lavés de brun à l'extérieur, tandis que les pétales sont blancs à base rougeâtre, le labelle est en 2 parties séparées par un étranglement avec la partie interne nervurée de violet et une partie externe blanche munie de crêtes jaunes. Cette plante est visible de juin à août sur l'ensemble du territoire sauf à l'Est mais de façon assez rare. Elle affectionne les substrats frais à détrempés plutôt basiques en pleine lumière ou mi-ombre.

La Platanthère verte (Platanthera chlorantha Custer)



Plante de 20 à 70 cm à la tige verte et robuste, cette orchidée présente à sa base 2 larges feuilles ovales dressées (rarement 3). L'inflorescence en épi est peu dense. Les fleurs qui la composent sont blanches à un peu verdâtres, bien ouvertes et légèrement odorantes. Le large sépale dorsal et les pétales latéraux forment un casque ouvert, tandis que les sépales latéraux sont bien écartés comme des ailes et le labelle ressemble à une langue pendante :tirelal: . L'éperon à l'arrière de la fleur présente une extrémité arrondie et les pollinies à l'intérieur du casque sont clairement convergeantes, ce qui permet de la différencier de Platanthera bifolia dont je n'ai malheureusement pas de photos. On peut trouver cette plante de mai à août en pleine lumière ou mi-ombre sur substrats variés partout en France.

L'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum L.)



Plante très robuste et très grande: de 20 cm à plus de 1 m de hauteur!! La tige épaisse, verte présente parfois un sommet rougeâtre. A sa base se trouvent de grandes feuilles ovales vert-grisâtre en rosette étalée et souvent défraichies car présentes depuis l'automne précédent. L'inflorescence est un épi très fourni. Il présente de grandes fleurs dont l'odeur augmente en fin de journée. Dans ces fleurs, sépales et pétales latéraux forment un casque vert à l'extérieur et clair veiné de pourpre à l'intérieur. Elles ont une forme extraordinaire du fait d'un labelle au lobe médian démesuré d'abord enroulé dans le boutton (cf. en haut de la photo 3) puis se développant en un ruban brun torsadé atteignant jusqu'à 50 mm et avec une base blanche tâchée de rouge, tandis que les lobes latéraux bruns sont fins à bords ondulés. Cette plante est une espèce pionnière présente de Mai à Juillet partout en France en pleine lumière sur sols secs et calcaires notamment au sein de friches urbaines et pelouses de jardins.