Bonjour
Je pense que tu t'es laissé bercé par des beaux discours reposant sur du vent. Tu te fatigues pour rien, tu perds une partie de ta récolte pour rien.
Ce que ne te disent pas les gens qui prônent ces trucs, c'est que ces théories sont en opposition complète avec tout ce que l'on sait de la génétique. Ce sont des théories soviétiques datant du début du siècle dernier, jamais démontrées.
Pour entrer dans le détail : concernant les maladies fongiques, il n'existe aucune différence entre une plante qui visuellement a l'air de mieux résister à une maladie et une autre de la même variété qui est gravement atteinte. Elles ont strictement le même patrimoine génétique, les plants issus de l'une ou de l'autre l'auront aussi. Quoi qu'on fasse.
Le protocole décrit n'est pas de la sélection, c'est du temps perdu. Aucune méthode culturale ne peut créer de résistance. Il faut pour cela un changement dans le patrimoine génétique, grâce à des croisements heureux ou dirigés, par reproduction sexuée, par des mutations spontanées ou provoquées, ou par des techniques de labo, le tout suivi d'essais et de sélections.
Rien ne changera la génétique et donc la résistance à une maladie, d'une plante reproduite par clonage.
Concernant les virus, c'est un peu différent. La présence ou non de virus sur le pied mère donnera des différences entre la descendance d'un plant infecté (descendance infectée à coup sûr) et celle d'un plant non infecté (descendance non infectée à la plantation, mais infectable ensuite).
Comme en quelques générations, toutes seront infectées par différents virus, qu'on "sélectionne" ou non les plants à partir desquels on produira les plants de l'année d'après, cela revient au même en quelques années. C'est pour cela que TOUTES les anciennes variétés étaient ou sont encore virusées, il a fallu régénérer en labo certaines d'entr'elles pour qu'elles soient à nouveau cultivables, grâce à la culture de méristèmes.
Croire que c'est l'environnement qui change le patrimoine génétique, c'est croire aux délires de Lyssenko (qui prétendait changer le blé en seigle simplement en le cultivant en zone froide...), lui-même inspiré par les théories de
Midchourine. Tiens donc, on retrouve dans l'article cité l'adjectif "midchourinienne" !, montrant que celui qui est à l'origine de ce texte (repris sur plusieurs sites...) est en fait adepte des théories soviétiques du début du XXe siècle, théories d'ailleurs rejetées par le bloc de l'Est quelques décennies de famines plus tard.
En cherchant, on trouve d'ailleurs la source précise ayant inspiré ces âneries : un texte de Lyssenko où il raconte qu'en faisant germer les pommes de terre en été elles deviennent (c'est de la magie !) résistantes, productives et ne dégénèrent plus. C'est à la page 288 (et 289) de
ce texte. À lire en sachant que tout ce qu'il raconte est rigoureusement faux et que les faits et les chiffres sont inventés pour "la cause".
Ce n'est pas la première fois que ces théories sont mises au goût du jour sur ce forum, leur présence régulière ne doit pas faire oublier que ce sont des erreurs : on ne change pas le patrimoine génétique de la descendance d'une plante, et donc la résistance à une maladie ou à des conditions de sècheresse ou de froid, en imposant à cette plante des conditions difficiles. Lire les messages élogieux sur Pascal Poot, c'est du même style.