Au jardin, forum de jardinage

bonjour,
dès que nous achetons une plante, que ce soit un rosier, un hémérocalle ou une tulipe, il y a de fortes chances que ce soit un cultivar. mais qu'est ce donc exactement ?

Un nom scientifique de plante est divisé en deux : le genre et l'espèce. C'est la base de ce que l'on appelle la nomenclature binomiale. Mais il arrive qu'il y ait encore des noms à la suite de l'espèce. Il se peut que ce soit pour signifier une forme, une variété, une sous espèce ou encore un cultivar. Attardons nous quelques instants sur cette dernière notion car on la retrouve très souvent dans les jardineries.
Le mot cultivar (abréviation : cv.) résulte de la contraction de l'expression "cultivated variety". Il est l'expression correcte et universelle pour désigner une plante, dont l'hybridation a été provoquée par l'homme, et avec des caractères constants : sélections, clones, spores… il doit être préféré au terme de variété (abréviation : var.) qui définit un croisement d'origine naturelle. Dans la rédaction, un nom de cultivar commence toujours par une lettre majuscule. Il est placé entre des guillemets simples : Fuchsia boliviana 'Alba'.
Dans le même cadre des hybridations artificielles, vous êtes amenés à rencontrer ce type de nom : Forsythia Boucle d'Or 'Coutacour'. Cela signifie qu'un obtenteur a déposé le nom de cette plante et est, par le fait, sa propriété au même titre qu'un film, un livre… il est donc strictement interdit de reproduire ce Forsythia sans autorisation préalable, et surtout sans payer les royalties. Je ne pense pas qu'un particulier a grand-chose à craindre mais un professionnel risque entre 150 et 2500 € d'amendes, avec confiscation des pieds multipliées bien entendu. Les domaines les plus concernées sont les fruitiers et les rosiers.

Voilà une information intéressante!

Mais je croyais que les hybrides étaient désigné par espèce1 x espèce2.

Est-ce que tous les cultivars sont protégés?
Et comment le savoir? Je veux dire, une fois que la plante a quitté la jardinerie, elle perd généralement très vite son étiquette. Et puis on sait comment sont les jardiniers amateurs : ils divisent, bouturent, récoltent les graines, distribuent et échangent... Sans compter ceux qui sont suffisamment pro que pour greffer les plantes qui les intéressent.

les cultivars protégés par un brevet , ont un nom suivi du symbole R dans un cercle

exemple : Heuchère 'Autumn Leaves'®
cette plante a donc été crée par une personne ou un labo qui veut en conserver la propriété et en tirer le maximum de profit
Du coup , producteurs et amateurs ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent avec cette plante.; il y a des droits à payer ...
Bien sûr , personne n'ira voir dans un jardin de particulier si celui-ci a multiplié illégalement une plante protégée , et distribuer ses plants à la famille , aux voisins.... mais en principe , même gratuitement c'est interdit

C'est un phénomène récent.. même les êtres vivants peuvent désormais être pris en otage par un groupe , une firm .. on a un bel exemple avec l'exploitation des médicinales sauvages par des groupes pharmaceutiques, les problèmes de distribution de semences et la production de plants ..;etc.; mais là je sors du sujet .... désolée, je ne veux pas créer de polémiques ici ...

Effectivement, la polémique peut devenir virulente... on va faire attention!

Disons que si il semble scandaleux de breveter une plante (ou un génome) existante et par là, en interdire l'usage libre au reste du monde, ce n'est pas la même chose qu'une "invention". Je peux admettre qu'il y a beaucoup de travail, de recherche et de sélection derrière la création d'un cultivar. Et donc je comprends que ce travail doit être rénuméré, et que cela le soit par la vente des plantes "sous licence" (j'ignore comment cela fonctionne, en pratique). Ce n'est pas plus étrange que d'acheter un rosier Meilland ou Delbard, après tout.

C'est l'après qui me pose plus question. La multiplication des plantes par bouture, semis ou division est une activité normale et légitime. Et techniquement, il n'y a aucun moyen de savoir si une plante est protégée ou non.

Du moins, moi, je ne sais pas!

Contrairement à ce qui s'écrit sur pas mal de blogs, le brevetage d'un être vivant existant n'est pas autorisé. Une obtention végétale (rosier, par exemple) qui n'existe pas dans la nature et a été "inventée" par quelqu'un peut être protégée durant quelques années contre la reproduction, ok, mais ce n'est pas la même chose.

Une "invention" ou création de l'esprit et du travail humain, notamment dans le domaine des OGM peut être soumise à un brevet, mais ce n'est pas la plante qui est brevetée, c'est l'idée de placer un gène de résistance au mildiou d'une pomme de terre sauvage dans une variété existante et le fait d'avoir réussi à le faire qui sont brevetées, pas la plante qui a servi de base ni la plante sauvage chez qui le gène a été pris.

Un seul cas est ambigu : le gouvernement indien voulait interdire l'utilisation de variétés très anciennes d'aubergine et réserver exclusivement à des obtenteurs indiens le droit d'utiliser les gènes de ses variétés-là. Je précise que l'utilisation d'une variété même protégée pour obtenir une nouvelle variété aux caractères différents est légale dans tous les pays, sinon, adieu la création de nouvelles variétés.
Comme si la France interdisait à quiconque d'utiliser le granache ou les marmande...

Ce truc complètement délirant est le seul exemple à ma connaissance d'un tel procédé visant à s'accaparer des droits sur de ce qu'on n'a pas développé soi-même et dont on ne connaît pas l'obtenteur.

Chaque fois qu'on dit qu'une firme brevète une plante sauvage, c'est en fait son usage dans tel ou tel produit qui l'est et non la plante.
Si j'invente une tisane révolutionnaire pour soigner le rhume des foins, produit basée sur une recette exclusive, j'ai le droit de protéger la recette, pas de breveter les plantes qui la composent.

une question bête : existe-t-il un nom pour désigner les plantes qui ne sont pas des cultivars (à part "sauvage") ?

On parle généralement d'espèce botanique.

merci arios !

Les particuliers n'ont rien à craindre même si c'est strictement interdit de reproduire les cultivars sans autorisation.
Les pépiniéristes peuvent être contrôlés. Ils ne prennent d'ailleurs aucun risque. L'un deux me disait que pour le géranium rozana, qui est multiplié in vitro, tout est rigoureusement contrôlé.
Le prix de ce géranium est environ 3 fois plus cher que les autres.