Au jardin, forum de jardinage

Bonsoir à tous, et merci pour ce fabuleux forum que j'ai déjà bien parcouru!

Je viens d'acheter 3 scions (pêcher reine des vergers, pêcher redhaven et abricotier bergeron).

Je souhaite en fait m'entraîner sur ces 3 arbres à former, avant d'en planter plus sur un terrain plus grand. Vous l'aurez compris, je suis donc un grand novice en matière d'arboriculture et je me retrouve avec mon premier défi : Réussir la taille de ces 3 arbres...
Je suis en Meuse avec un climat semi-continental, pas de problème pour faire mûrir les fruits en été, nous avons soleil et chaleur. Pas trop de problème en hiver, cela fait bien longtemps que le thermomètre n'est pas descendu en dessous de -8°. Le seul problème est le risque de gelées au printemps. J'ai donc pris des variétés adaptées à ce climat et surtout qui réussissent bien chez d'autres dans le même secteur. J'ai planté ces arbres en situation abritée, contre un mur pour 2 d'entre eux.

Je souhaite désormais les tailler pour les former.... Mais :
Quand le faire, sachant que je les ai planté il y a quelques jours?
Et surtout comment les tailler en sachant que je dois les former contre un mur, j'aimerais qu'ils ne montent pas trop haut et que leur port soit harmonieux.

Je suis avec intérêt l'aventure de Danilo avec son pêcher planté à l'automne 2013, et les précieux conseils d'Opusoculi, c'est idéal pour apprendre les bases et les techniques, ensuite il faut de la pratique! :d

Je vous mets les photos de chaque arbres ci-dessous, mon idée sur les 2 pêchers est de tailler assez bas la cime, et de dégarnir jusqu'à au moins 50cm les branches en bas de l'arbre, et de couper une bonne moitié des tiges qui partent du tronc. Les scions des 2 pêchers font 1m50 pour l'un, 1m70 pour l'autre, l'abricotier fait environ 1m20.








Merci pour vos précieux conseils! :d

Fabrice

Salut à toi,

Les fruitiers il ne faut pas les tailler dans les 3 année après la plantation. Puis ensuite pour la taille de formation, c'est une taille très légère juste pour coupé le bois mort, les branches qui se croisent et ensuite il te suffit de diriger t'es branche vers l'extérieur en coupant tes bourgeons toujours vers l'extérieur.

Je sais pas si j'ai été clair, hésite pas à me posé des question.

Bonjour Willaw,

Merci pour ton conseil. J'avais lu qu'il fallait tailler les pêchers la première année pour leur donner la forme désirée? Et assez nettement d'ailleurs.

Je vais donc pour le moment les laisser évoluer et je les taillerai à l'automne.

Merci à vous et bon week-end.

Fabrice

Sur le pêcher 2 (dernière photo, contre le mur), le "problème" ce sont ces 2 branches qui partent de la base du tronc juste au dessus de la greffe. Comment gérer ces 2 branches?

Je pense couper la brindille qui dépasse juste au dessus du niveau de la terre, mais que faire de ces 2 grosses branches?
Je précise qu'elles sont bien orientées par rapport au mur, l'une part en parallèle par rapport au mur, l'autre vers l'extérieur.

Merci!

Fabrice

Contre le mur c'est l'Abricotier, c'est une très mauvaise place. Il manquera d'aération et à l'ombre en hiver il sera en permanence sujet aux maladies; pas de soleil en hiver = chancre bactérien sur le tronc et bactérioses sur les branches + monilia = la totale .
Tu peux encore le replanter ailleurs mais tout de suite.

Pas d'ombre non plus pour un Pêcher et un maximum de ventilation pour ne pas favoriser la cloque.

"Laisser pousser 3 ans avant de juste tailler le ... bois mort" , c'est une plaisanterie.

Taille la tige centrale à la hauteur que tu veux, laisse 4 brindilles et supprime tout ce qui est dessous; tu peux diminuer la longueur des brindilles. Sans taille à la platation gros risque de végéter. La première année c'est la reprise et la force des nouveaux départs qui comptent.

Après la taille de plantation chacun est libre de tailler ou pas. Un arbre fruitier taillé a une production plus régulière.

opusoculi a écrit : lun. 11 avr. 2016 1:48 Contre le mur c'est l'Abricotier, c'est une très mauvaise place. Il manquera d'aération et à l'ombre en hiver il sera en permanence sujet aux maladies; pas de soleil en hiver = chancre bactérien sur le tronc et bactérioses sur les branches + monilia = la totale .
Tu peux encore le replanter ailleurs mais tout de suite.

Pas d'ombre non plus pour un Pêcher et un maximum de ventilation pour ne pas favoriser la cloque.

"Laisser pousser 3 ans avant de juste tailler le ... bois mort" , c'est une plaisanterie.

Taille la tige centrale à la hauteur que tu veux, laisse 4 brindilles et supprime tout ce qui est dessous; tu peux diminuer la longueur des brindilles. Sans taille à la platation gros risque de végéter. La première année c'est la reprise et la force des nouveaux départs qui comptent.

Après la taille de plantation chacun est libre de tailler ou pas. Un arbre fruitier taillé a une production plus régulière.

Bonjour,

Merci Opusocoli,

L'abricotier (variété Bergeron) est contre le mur côté sud. Dans ma région (Meuse), c'est plutôt un gage de réussite, le mur faisant office de "micro climat", on évite les gelées de printemps. Il s'est d'ailleurs très bien développé depuis, j'ai pas mal taillé et déjà eu des fruits cette année. Il y a dans le village 3 vieux abricotiers contre un haut mur plein Nord qui ne doivent voir le soleil que 3 ou 4 heures en début de journée, Ils font pourtant de très gros fruits bien sucrés chaque année, parfois en très grande quantité. leur exposition Nord leur permet de fleurir plus tardivement ce qui est mieux pour éviter les gelées. La région est peu humide, il fait parfois assez froid en hiver et les étés sont chaud. Les abricotiers (et dans une moindre mesure les pêchers) se plaisent moins bien en plein vent.
Pour les pêchers, pas une seule trace de cloque cette année, même ceux de mes parents. La raison? Traitement à la BB, à la décoction d'ail et de prêle? Plus vraisemblablement un printemps très sec et très ensoleillé...

J'ai à nouveau planté plusieurs scions de pêchers l’automne dernier. Je les ai taillé selon vos conseils en laissant 4 charpentières et un tronc qui varie en fonction des arbres entre 30 et 60 cm.

Sur un arbre, j'ai une charpentière qui est morte, l'arbre a t-il moins de vigueur? la taille l'a fragilisé? comment rattraper le coup et faire que l'arbre se rééquilibre?

Je me pose la question de la suite, car depuis les charpentières j'ai plein de pousses qui partent à différents niveaux dans tout les sens...
Faut-il faire une taille en vert en supprimant les branches qui ne me conviennent pas? Afin que la sève et la vigueur de l'arbre se concentre seulement dans les quelques branches qui feront son ossature plus tard?
Puis-je aussi réduire dès cet été la longueur d'une charpentière que je trouve trop grande et trop grosse par rapport aux autres?
Comment anticiper et favoriser la mise à fruit possible de l'année prochaine?

Je joins quelques photos d'un pêcher

bonjour,
je donne mon avis, rapidement :

un grand principe transmis par les vieux jardiniers est que l'on ne taille pas les arbres à noyaux...
en plus, ils attrapent assez facilement les maladies... Or, il ne faut surtout pas accentuer les risques..
Je pense que tu as choisi la difficulté..

L'autre remarque que je ferais
Il faut toujours donner le maximum d'aération autour d'un végétal, il n'y a guère que les grimpantes et en particulier le lierre qui s’accommode, des murs comme support.. on comprend pourquoi,
Pour les rosiers accrochés aux murs on conseille de les écarter de façon à laisser derrière une lame d'air de ventilation.. On met donc la trame support en avant du mur..
Pour mémoire, oïdium et autres sympathies profitent des chocs thermiques et un mur fabrique ces chocs thermiques
ils sont favorisés par le contraste chaud froid, phénomène typique en particulier du mois de septembre par ces journées de fond d'été si agréables sur nos joues caressées d'un vent divin...

le parpaing n'est pas un climatiseur, tout le contraire il augment les chocs thermiques...

l'exposition sud:
Tu devrais voir le jardin botanique dans le département de la Creuse, (je vais rechercher son adresse) Je l'ai visité avec Gilles Clément qui a lui même un jardin botanique là bas. La force de ce jardin est de démarrer sa végétation plus tard que les autres expositions parce que dans ce vallon exposé plutôt nord, il n'y a pas de choc thermique et on évite en particulier ce qui s'est encore passé cette année:
Un avril très doux, une végétation pressée et hop arrivent quatre nuits qui voyagent entre moins 1 et moins quatre...

j'ajoute que la particularité de ce vallon ''idéal'' situé en l’occurrence, dans la Creuse est que l'air s'écoule, il ne stagne pas.. Ce n'est pas une poche de froid... Une poche de froid est une catastrophe. il a toutes les qualités..
Les haies compactes de thuyas n'ont pas que des avantages. Je connaissais sur une pente, un verger en amont d'une haie de thuyas.. Tu traçais un plan virtuel au sommet de la haie et avais exactement en dessous tous les fruitiers qui avaient gelés!!
C'était pas un barrage de flotte mais d'air froid.. La pente était plein sud..
...
Je ne suis donc pas convaincu de tes choix ni sur les essences ni sur les expositions
je ne te dis pas qu'il faut exposer les fruitiers au nord, mais d'une façon générale, l'exposition sud ne doit pas être considérée comme la condition nécessaire et suffisante.. pour réussir..

si malgré ça marche chez toi, tant mieux

J'envoie ma réponse et je reviendrai avec plus d'informations..

à plus
Daniel

est que l'on ne taille pas les arbres à noyaux...

Le pêcher est l'unique exception qui déroge à la règle. ca part vraiment trop en n'importe quoi sans aucune taille.

J'aime tes remarques qui témoigne de ton sens de l'analyse, c'est cool ça..
J'ajouterais juste la nuance sur le mur: la qualité première d'un mur est d'emmagasiner le rayonnement pour la restituer sous forme de radiation avec un déphasage qui permet de conserver un pouvoir actif une bonne partie de la nuit. Au delà d'augmenter artificiellement la température, ce qui peu être un inconvénient comme tu l'évoques et notamment au printemps, l'énorme, gigantesque avantage de ces radiations et leur pouvoir séchant et c'est le meilleur préventif qui existe contre les maladies cryptogamiques, meilleur que tout les traitement que vous voulez. Nos ancêtres l'avaient bien compris depuis des siècles. On pourrait parler également d ela nature du mur et de ses jointements. Un mur en parpaing n'a pas la même valeur qu'un mur en pierre ou en brique avec un jointage à la chaux par exemple pour diverses raisons...Bon évidemment le climat vient quand même nuancer le propos: ces radiations deviennent un inconvénient lorsqu'il fait trop chaud, le manque de rayonnement associé à un temps pluvieux, et pire sans vent rendent le mur plus contre productif qu'autre chose, l'amplitude thermique comme tu l'évoques, etc..
C'est vraiment de l'ingénierie appliqué au jardinage et c'est une partie de la solution contre les phyto, de la possibilité de produire hors zones de production, de produire plus.. J'ai eu l'occasion d'étudier les murs à pêches il y a quelques années et il y a moult détails dans la conception très intelligente de ces espaces qui rendent l'ensemble extrêmement efficace. Une bonne part de cet agencement est empirique et ne répond qu'à du bon sens paysan. Bref tout ceci est fort intéressant,

Merci pour vos réponses fortes intéressantes.
Je me suis inspiré des murs à pêches de Montreuil en effet, ou en tout cas j'ai tenté de le faire...

Je ne taille aucun de mes arbres à noyau de manière systématique, excepté les pêchers car sans taille les branches s'allongent et l'arbre dépérit très vite, se déséquilibre, les branches deviennent frêle et les fruits en bout de branche...
Vous remarquerez des plants d'ail au pieds des pêchers, est-ce grâce à eux que je n'ai pas eu du tout de cloque cette année, mystère...

Désormais je plante mes pêchers en plein vent car sous notre climat, des variétés un peu tardives ou pas trop précoce s'acclimatent très bien à du plein vent (les arboriculteurs de ma région ont de beaux vergers de pêchers), mais les abricotiers réussissent mieux contre un mur. Il y a des variétés plus censées être adaptées à la région (abricotier "pêche de Nancy" ou abricotier de Pézenas) mais les gens qui ont essayé n'ont pas de bon résultats. Le bergeron est celui qui réussi le mieux.

Je pense aussi que l'exposition Nord peut être un atout dans le sens où elle retarde la floraison de printemps et donc diminue sensiblement le principal risque sous nos climat, et une catastrophe pour les fruitiers : le gel de printemps...
Chez nous, c'est vrai pour le pêcher et surtout l'abricotier, mais cela l'est aussi pour des productions plus emblématiques de la région comme les mirabelles ou les cerises dont la floraison est presque aussi précoce qu'abricots/pêches.

Je réserve désormais la proximité des murs aux figuiers, les parcelles exposées aux vents dans le verger sont réservées à la pomme, poire, noix; noisettes... les parcelles plus abritées aux pêches et aux abricotiers.

Reste qu'il me faut les tailler correctement ces pêchers... J'ai arqué les charpentières pour vraiment les ouvrir en gobelets, j'ai bien envie de faire une lourde taille "en vert" comme expliqué plus haut dans mon message de ce matin, mais je ne suis pas sûr de moi...

j'ai bien envie de faire une lourde taille "en vert" comme expliqué plus haut dans mon message de ce matin,

Chaque année je le fait pour les pêchers que je n'ai pas su maîtriser ou pour les restructurer complètement. Si c'est fait assez tôt en saison, mi juin à mi juillet chez moi, les arbres l'acceptent bien et les jets de croissance de l'été et fin d'été sont parfaits, ça renouvelle parfaitement le vieux bois et m'exonèrent quasiment de la taille printanière. La semaine dernière j'ai rabattu 90% du volume d'un houppier, visuellement c'est un porte manteau. Après si on peut éviter d'en arriver à ce point c'est toujours préférable mais ça ne mettra pas en péril l'arbre, si tu sens que c'est vraiment nécessaire, vas y profite d'un créneau de quelques jours de temps sec et chaud.