Les numéros 82 et 83 du journal " la hulotte " sont passionants sur ce sujet. (Re ) lisez les, ça vaut le coup ( de bec ).
On le sait, les pics sont d'excellents toubibs qui savent expertiser un tronc, en pleine forme en apparence, mais parfois bien habités par les insectes. Surtout les résineux.
Souvent, le pic cherche les scolytes, insectes qui creusent juste sous l'écorce.
Toutes les larves ne vivent pas sous l'écorce, certaines préfèrent vivre en plein coeur du bois, dans des zones plus anciennes. Les capricornes par exemple. Et une larve de capricorne peut devenir ÉNORME. Pour dégoter pareil lingot, à grands coups de bec, le pic ouvre un cratère dans le tronc ( comme sur le cèdre de christophorus ) et, en général, tombe pile sur la galerie. Pour l'attraper à distance et faire l'économie de quelques dizaines de coups de becs, il envoie sa longue langue dans la galerie. La langue est munie à son extrémité de plusieurs harpons barbouillés de salive collante. Et "tchhak!"
Ce que les pics aiment aussi, ce sont les fourmis. D'ailleurs, souvent, on voit les pivert au sol piller les fourmilières.
Les fourmis charpentieres, bien grasses, sont aussi un repas de choix. Elles vivent dans le bois, rongent l'intérieur d'un fût, reisneux surtout, qu'elles transforme en véritable dentelle. Encore une fois, l'arbre garde un feuillage impeccable, a l'air en parfaite santé, et sa sève circule abondamment sur les pourtours du tronc. Impossible de savoir de l'extérieur qu'elles sont présentes. Le pic noir, par exemple, peut creuser des cavernes de 20 cm de large, sur 1m de haut pour les débusquer ! Et généralement, il n'y a pas qu'un trou.
Chaque pic possède un territoire truffé de cavités, de loges, construit par lui même, mais aussi par ses ( arrière arrière ...grands) parents. Cavités d'ailleurs souvent squatte es par d'autres espèces. A la saison des amours, il faut se mettre d'accord sur un certains nombre de détails avant de signer le contrat de mariage. Comme l'emplacement du nid.
Chacun de nos deux tourtereaux, solitaire le reste de l'année, essaie d'attirer l'autre sur son territoire. C'est souvent la femelle qui cède ( mais certaines ne veulent rien entendre, je me permets de le préciser pour éviter les citations humoristiques

). Reste la question du nid : loger dans du neuf ou de l'ancien? Creuser un neuf, c'est long. . . Pour convaincre son amie d'adopter son antique trou, le mâle vole jusqu'à la loge, donne de petites séries de coup de bec au bord du trou, et pénétre à l'intérieur pour bien montrer qu'il n'y a aucun danger. Si la dame accepte de visiter l'appartement, c'est bon signe... Mais parfois, va savoir pourquoi, il faut construire un nid neuf (nid>n'oeuf

). C'est inutile, il existe toutes sortes de cavités libres dans le voisinage. Mais bon (...). Un mois de travail épuisant pour le simple plaisir de creuser du bois dur...
et enfin avoir une loge parfaite pour pondre ces tant attendus oeufs.
Wivine, ils mettent du temps à trouver l'emplacement idéal, disais tu?
