Saludas,
Évoquer fumier frais et compost est plus compliqué qu'il n'y paraît et ce d'autant que les analyses récentes sont en rupture avec les habitudes: Réponse assez longue mais bien expliquée
https://occitanie.chambre-agriculture.f ... tanie/Agro
Pour bien préciser cette rupture, il était admis que le crottin de cheval frais avait une action stérilisante sur la croissance des plantes. J'ai pratiqué pour jouer des semis dans du crottin pur et cela fonctionne bien. J'imagine que cela fonctionnerait bien avec de la bouse de vache. Par contre, les fientes d'oiseaux sont une base forte à proscrire pour cet usage parce que fèces et urines sont mêlées.
La gestion est d'autant plus complexe que les minéraux ne sont pas libérés à la même vitesse. Que l'on ait affaire à un fumier ou à un compost, la presque totalité de P et K sera libérée et disponible pour les plantes dans l'année.
Il n'en va pas de même pour l'azote.
Fumier frais et compost se comportent partiellement comme un engrais rapide et le reste comme un amendement à effet plus long mais selon des proportions différentes.
Un fumier frais (tableau p.25 du document que je paraphrase) libère rapidement 10%d'azote et 30% dans l'année. Les 60% restants seront assimilables au cours de plusieurs (?) années à venir.
Un compost de ferme en libère rapidement 20%(engrais) mais les 80% restants seront libérés progressivement par la vie du sol (amendement biologique) pendant plusieurs années.
Pour compliquer le tout, on parle dans ce document de compost réalisé dans les règles de l'art, avec des montées en température hors de portée des jardiniers amateurs pour cause de volume insuffisant. Ce n'est pas forcément plus mal, la chaleur dissipée étant un gaspillage d'énergie et de matière, ainsi qu'une source de pollution.
Épandre un fumier frais ou un compost à l'automne ne peut en toute cohérence que se concevoir sur un couvert végétal gourmand en azote (culture de consommation ou engrais vert) afin de bloquer les pertes par lixiviation. J'en ai placé entre les choux, les radis noirs, les lignes de carottes qui sont encore en terre. Mettre une bâche par-dessus permet d'éviter cet écueil mais il faut surveiller pour que l'ensemble reste humide sans être noyé et surtout reste aéré.
Puisque ton fumier est en tas, il va doucement composter et tel qu'il sera dans quelques mois, il sera possible de l'étendre entre les lignes de cultures. Compte tenu du différentiel des pas de temps de libération des éléments, il est utile de procéder à des apports limités mais fréquents pour les échelonner. Après plusieurs années se crée un fonds de roulement amortisseur qui entretient la vie du sol (qui dépend aussi des températures) et construit des réserves tout en libérant des engrais. C'est pourquoi il est conseillé d'avoir toujours des plantes vivantes sur le sol avec l'objectif d'absorber les fuites. Quitte à les détruire sur place par la suite pour qu'elles participent au cycle.