Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

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StanleyIpkiss
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Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par StanleyIpkiss »

Bonjour à tous,

J'ai 3 pâtures carrées autour desquelles ont étés plantés des épicéas il y a bien 30-40 ans. Ils n'ont pas étés entretenus, font de l'ombre, sont trop proches des murs et commencent à être vieux, on voudrait donc les faire abattre. Quelques bucherons sont intéressés mais le problème est qu'ils laisseraient les branches et les têtes (>20cm de diamètre) sur place.

Vu le prix du bois on se dit que ce serait une bonne idée de le faire cette année, mais il faut qu'on règle le problème des branches. On peut toujours la faire enlever mais ça nous couterais plus cher que ce qu'on va gagner avec les troncs, j'ai donc eu l'idée de faire du BRF avec un broyeur forestier que l'on ferait venir, et le faire composter. J'ai un petit tracteur qui me permettrait de remuer le compost de temps en temps.

Quelques interrogations:
  • Pensez-vous que le compostage démarerrait de lui-même dans le tas de BRF ?
  • Est-ce que l'acidité ne ralentirai pas le compostage ?
  • N'y a t'il pas des risques de combustion spontanée avec une telle quantité de BRF en cours de compostage si la température monte trop ?
Merci pour vos réponses !
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nénesse 55
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par nénesse 55 »

Saludas,
StanleyIpkiss a écrit : dim. 03 oct. 2021 20:30
  • Pensez-vous que le compostage démarerrait de lui-même dans le tas de BRF ?
  • Est-ce que l'acidité ne ralentirai pas le compostage ?
  • N'y a t'il pas des risques de combustion spontanée avec une telle quantité de BRF en cours de compostage si la température monte trop ?
oui, non, non.
StanleyIpkiss
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par StanleyIpkiss »

Salut Nénesse, et merci pour tes réponses succintes :)
Est-ce que tu as déja fait du BRF de résineux ?
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aloune
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par aloune »

Je dirais: attention aux émanations, pas trop près d'une maison. Je n'ai jamais fait de compost de résineux en grande quantité, mais j'ai acheté une grande quantité de compost dit "semi mur" (bio) y'a quelques années: deux gros tas dont un qui a été entreposé proche de la maison. C'était probablement principalement des résineux. Ca sent très très fort (terpènes et autres composés volatiles). Mon mari a eu des nausées, et moi des saignements du nez, pendant plusieurs jours.
Mes petit et grand potagers 2018: viewtopic.php?f=65&t=189376

Mes listes de recherche et d'échange pour un potager nourricier: viewtopic.php?f=4&t=185758
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nénesse 55
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par nénesse 55 »

StanleyIpkiss a écrit : lun. 04 oct. 2021 15:05 Est-ce que tu as déja fait du BRF de résineux ?
Je dispose d'un plus de temps. :fete:
Jamais, mais j'ai par contre eu l'opportunité de récupérer du broyat de thuya qui n'a posé aucun problème d'utilisation, même si les puristes ignorants ou khmers verts rejettent davantage par principe que par réflexion le recours aux résineux. Comme pour le chauffage d'ailleurs et concrètement, les Scandinaves et autres résidents des hautes latitudes ou altitudes ne crèvent pas de froid...et ne mettent pas plus que les autres utilisateurs de bois le feu à la baraque! Bon nombre de ces intransigeants se chauffant au poêle à "pellets" ne se doutent pas que l'essentiel des granulés est à base de bois de résineux.
Aucun résineux n'acidifiera jamais un sol même s'ils sont en affinité avec les supports plutôt acides. Par contre ils sont riches en résine, chaînes d'hydrocarbures au comportement hydrofuge. La décomposition est un peu plus lente que pour la plupart des feuillus, exceptés les bois riches en tanins comme le chêne, le châtaignier ou le robinier.
Le meilleur des brf est celui qu'on obtient facilement...
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Daniel d'Aillon
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par Daniel d'Aillon »

Bonjour


Nénesse écrit:
Aucun résineux n'acidifiera jamais un sol même s'ils sont en affinité avec les supports plutôt acides.
Voici une des études disponibles sur la corrélation végétation - sol:
http://documents.irevues.inist.fr/bitst ... 07_518.pdf


Au passage Voisine qui me posait la question sur le goudron de hêtre en massif central pourra vérifier que la référence en face de l'épicéa est le hêtre

En forêt de montagne, l'adret est le domaine du hêtre. Le résineux est plutôt sur l'ubac...

Lire le paragraphe altération du sol...

Image


Et une autre page


Image

L'épicéa commun est donc susceptible de réduire la fertilité du sol

Ce que pourront vous confirmer les gens de l'art lorsque ceux-ci remettent en prairie les terres qui étaient ''feuillues'' avant mais par la volonté de l'être humain, transformées en sapinières plusieurs décennies durant..

Le débat est ouvert...

à plus
Pièces jointes
Hêtre 2.jpg
Hêtre.jpg
Humour :
Si on vous dit que votre cerveau est comme un emmental, profitez des trous pour prendre un peu d'air.
StanleyIpkiss
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Message par StanleyIpkiss »

Bonjour Nénesse, Aloune et Daniel, merci pour vos réponses.

Le broyat ne sera proche des habitations mais dans les pâtures, il me semble qu'à part les oiseaux les émanations ne gêneront pas grand monde. merci quand même pour la précision Aloune, cela peut être intéressant pour d'autres personnes qui passeraient par là ...

Nénesse, Daniel: Mêmes si les documents de Daniel ( très intéressants) montrent un appauvrissement en cas de plantations de résineux, dans mon cas ils sont déjà là et il faut faire avec, vu l'accès difficile et les couts associés l'évacuation des déchets ne semble pas possible. Je pense donc suivre l'avis de Nénesse et broyer tout sur place.

Par contre, avec un broyeur forestier le broyat sera dispersé partout dans les pâtures au lieu d’être en tas, cela mettra sans doute un peu de temps à être absorbé mais de toute façon c'est la seule solution abordable.

Merci pour vos conseils !
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nénesse 55
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Re:

Message par nénesse 55 »

StanleyIpkiss a écrit : sam. 09 oct. 2021 11:56 un appauvrissement en cas de plantations de résineux, dans mon cas ils sont déjà là et il faut faire avec,
Le contexte est bien l'inverse. Élimination des résineux et ne pas gaspiller le stock de rémanents disponibles. Les résineux sont rustiques. Ce n'est pas par hasard s'ils ont été choisis pour cicatriser, couvrir et amorcer la régénération des sols totalement détruits dans les secteurs bombardés intensément durant la 1ère guerre mondiale. Ils sont les seuls à terminer l'étagement forestier en haute montagne d' Europe occidentale océanique.
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Daniel d'Aillon
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Re: Abattage d'environ 200 (!) épicéas : Que faire des branches ?

Message par Daniel d'Aillon »

bonjour,
Citation de l'université de Lorraine


Près de 90 ans après la bataille, la structure de la forêt domaniale de Verdun garde encore nettement la trace de son passé. Les trois grands sous-ensembles - peuplements résineux, peuplements feuillus adultes et végétation pré-forestière, jeunes peuplements - imbriqués les uns dans les autres en mosaïque, sont des témoins de l’histoire de ce territoire. Les peuplements résineux et les plantations marquent les emplacements des anciens terrains agricoles, alors que les bois feuillus adultes sont encore limités à leur présence effective au début du XXe siècle (ONF, 2005).



Des parcelles de forêt ancienne : poste de commandement du colonel Driant, Jumelles d’Ornes et Bois d’Ormont notamment contiennent un certain nombre d’arbres-témoins. De nombreux hêtres et quelques chênes des anciens bois d’avant guerre sont ainsi remarquables par le simple fait qu’ils ont survécu à la bataille. On les reconnaît, sans toujours avoir de certitude, à leur diamètre important pour la forêt et leur port au houppier imposant (du fait de leur croissance sans concurrence). Certains portent encore les stigmates de la guerre, comme des barbelés ou certaines blessures encore visibles (ONF, 2005).



En 1928, l’État a exproprié la plus grande partie de la zone rouge meusienne pour y créer de nouvelles forêts domaniales, dont celles du Mort-Homme et de Verdun. Le périmètre de celle-ci inclut 300 ha d’anciens bois communaux et privés et 6000 ha des terroirs agricoles de sept villages disparus (Amat, 2015).



Les essences choisies au lendemain de la guerre pour le reboisement (pin noir d’Autriche et pin sylvestre sur les sols secs, épicéa sur les sols argileux) impliquent que la forêt domaniale soit constituée d’une mosaïque de peuplements et de types de végétation. Ces essences étaient alors les plus susceptibles de s’acclimater rapidement sur les terrains dévastés et appauvris de la zone des combats et présentaient également l’intérêt d’empêcher la pousse d’un sous-bois touffu qui masquerait les vestiges Les pins d’Autriche ont été plantés principalement dans les zones très visitées, notamment en raison de l’éclairage doux qu’ils donnaient aux lieux de mémoire (Hupy et Koehler, 2012).



Toutefois, ces plantations, si elles ont permis la reconstitution rapide des sols, se sont révélées peu adaptées au milieu. Les peuplements résineux ont été peu à peu remplacés à partir de 1973, par des feuillus, hêtre notamment, qui correspondent mieux aux conditions écologiques de la région (ONF, 2005). Après les controverses de l’après-guerre sur l’opportunité de boiser ou de laisser le champ de bataille en l’état, une nouvelle controverse se fait jour, certains craignant que la suppression des résineux fasse disparaître ce paysage composite qui garde la mémoire des combats. La structure actuelle du paysage (peuplements résineux, plantations récentes, bois feuillus) de la forêt domaniale de Verdun est encore très nettement marquée par son histoire et différencie nettement ce territoire au sein des côtes de Meuse. La disparition à terme des résineux enlèverait une partie de sa spécificité à la forêt et contribuera à banaliser ce territoire unique.



L’évolution du paysage agraire



Si l’évolution du paysage forestier est bien documentée grâce aux archives des Eaux et Forêts, puis de l’ONF, celle du paysage agraire a donné lieu à moins de publications. Dans ce domaine, l’impact de la guerre n’est pas indiqué par des traces, mais plutôt par ce qui ne se voit pas, à savoir les terres agricoles disparues. Les huit villages rasés : Beaumont, Bezonvaux, Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes et Vaux (Fig. 4 et 5) n’ont pas perdu que des bâtiments, ils ont aussi perdu des terroirs agricoles.


ceci est toutefois à rapprocher des remarques sur la forêt primaire...
Il existe toutes sortes de plantes pionnières et les résineux n'en font pas partie.
Ils sont toujours précédés par plus petits que soi mais ils sont surtout plus prestigieux que les saules et l'hiver, une meilleure mémoire vis à vis des morts...
Pensez y....
Je demande que les raisons du choix des résineux soient étudié de plus près...
Citation :
et présentaient également l’intérêt d’empêcher la pousse d’un sous-bois touffu qui masquerait les vestiges

Les feuillus sont un stade au dessus dans l'évolution...
Par ailleurs...

fait il ajouter que les connaissances ou le souci écologique n'était pas le même ?

Je reste droit dans mes bottes 👢...
:wink:

Le tarif 3600 euros hors taxe pour un hectare et trois jours de travail pour une telle surface était une indication il y a dix ans d'ici.
J'ai mis dans.. J'ai retrouvé dans le café du jardin mon post sur la destruction d'un grand sapin.. Mais dans un contexte construit. viewtopic.php?t=201409

Je laisserai le tas broyé et remué sur le terrain mais il ne faut pas être pressé.
Le notre s'est recouvert en trois ans. Mais dessous il y a encore du travail.

Mais à ce jour on ne sait pas ce qu'on va en faire. Cela représentait 2 grands épicéas...

À plus


https://rgh.univ-lorraine.fr/articles/v ... erdun.html
Humour :
Si on vous dit que votre cerveau est comme un emmental, profitez des trous pour prendre un peu d'air.
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