Engrais vert et décompactage des sols
Publié : ven. 25 mars 2022 23:12
Bonjour à tous,
J'aide depuis quelques années ma grand-mère dans son jardin et je suis une fois de plus attelé à la corvée de bêchage en me disant que c'est quand même beaucoup de temps et d'énergies de perdus et que c'est quand même pas la meilleure activité qui soit (jardin traditionnel : pas une herbe ne doit poindre le bout de son nez, sol nu et tout planté en lignes droites !). J'essaie de faire évoluer un peu les pratiques, mais elle reste très dubitative (j'ai tout de même eu le droit de m'arroger quelques mètres carrés l'année dernière, qui étaient en friche, pour faire des "essais"
, d'ailleurs je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout la même terre qu'ailleurs, allez-savoir pourquoi, enfin tant mieux !)
La terre est très argileuse et très, très compacte, j'ai l'impression de tenter de découper une motte de beurre rance à moitié décongelée, d'autant qu'il y a 600m² et que ça prend du temps tous les ans. La tentation m'est grande de faire appel au voisin et à son motoculteur XXL mais j'avais dis que cette année il était hors de question de passer le motoculteur histoire de sauver trois vers de terre et éviter que le sol ne soit réduit en poussière pour être ensuite mieux compacté à la première pluie !
Au gré de mes pérégrinations j'ai vu qu'il existait des engrais verts qui permettaient, outre une fixation de l'azote atmosphérique (pour le moment c'est fumier et compost), de décompacter les sols grâce à leur système racinaire, par exemple le seigle, l'avoine et la féverole d'hiver : c'est tout à fait ce dont on aurait besoin ! (en plus d'abandonner le bêchage mais c'est difficile avec une terre dans un tel état...)
Cependant, comme le jardin est cultivé d'avril à octobre (voir mars pour les 1ères patates) avec des parcelles qui commencent à se libérer à partir du mois d'août, je me demandais comment faisaient ces personnes qui mettent de telles plantes inter-cultures ? Parce qu'elles doivent être fauchées en mars/avril, donc les pieds sont encore sur place, donc pour planter ensuite dès le mois d'avril c'est coton, non ? Certains disent qu'il faut arracher les pieds des engrais verts servant à structurer les sols car c'est implantable derrière (si ce ne sont pas des fixateurs d'azote), d'autres conseillent de les associer à des fixateurs d'azote, mais si on arrache l'un on arrache l'autre au final le fixateur d'azote ne sert à rien, alors comment on fait ? (et là je me sens tout
face à tant d'infos contradictoires !) Dans le cas de la moutarde qui gèle dès novembre, ça a le temps de pourrir tout l'hiver, donc je comprends, mais des cultures que l'on fauche au début du printemps... ? Comment faire pour résoudre ce soucis de compactage ? Pourtant ça fait un paquet d'années que l'on met du fumier/compost/vieux terreau (quand on rempote), J'en viens à me demander comment quelque chose arrive à pousser là dedans, c'est dire
Et j'ai peur de provoquer une faim d'azote si l'on essaie de faire sans travail du sol en paillant et en laissant plein de débris végétaux pour que les vers remuent tout ça ou qu'il y ai un peu d'humus pour assouplir la couche supérieure... (et j'en viens toujours à la question : mais que faire quand on a semé quelque chose qui permet de restructurer le sol et qui est fauché au printemps, à part laisser cette partie en jachère ?) Dans mes quelques mètres carrés c'est ce que je tente de faire mais si ça foire ce n'est pas grave on ne compte pas là dessus pour manger et ça ne concerne que moi, mais si je fais n'importe quoi dans la partie de ma grand-mère qui rende la situation encore pire ça risque de barder
Au final, ce ne serait pas plus simple de mettre une quinzaine de centimètres de compost là dessus et laisser le temps faire son oeuvre pour que ça se mélange à la terre argileuse pauvre en matière organique ?
J'avoue que je trouve toutes ces perspectives et questions très intéressantes, je fais partie de ceux qui pensent que ce sera l'avenir (les engrais vont devenir trop chers de toute façon, et on a assez épandu de merdes dans les jardins particuleirs), mais ça change énormément de ce que mes parents ou mes grands-parents faisaient et je me retrouve davantage dans les potagers "non conventionnels" où l'on ne doit arracher le moindre brin d'herbe et laisser le sol cramer en plein soleil à 40°C l'été, mais j'ai peur de mal faire surtout que je n'ai aucun point de repère auquel me référer....
Dans mes quelques m² qui étaient déjà moins argileux et où je pouvais faire n'importe quoi sans que ça impacte la production potagère puisque c'est du surplus, j'ai bêché en 2020 pour retrouver de grosses ardoises et des morceaux de fer qui avaient été posés à cet endroit là, j'ai mis des pommes de terre en 2021 pour étouffer ce qui aurait osé repousser (et parce que j'aime bien les pommes de terre !) et à l'automne je n'ai pas voulu bêcher (600m² me suffisent !!!) donc j'ai mis une petite couche de compost pour apporter de la vie, du carton non traité (émietté) qui nous encombrait et que l'on allait mener à la déchetterie, des épluchures, des restes verts du potager coupés en petits morceaux, et une entreprise venait de broyer la friche de la propriété adjacente à la notre alors j'ai proposé au voisin de tout ramasser et j'ai tout posé dessus, j'avais lu qu'en faisant ça à l'automne ça évitait la faim d'azote au printemps, j'espère ne pas m'être trompé...
J'ai planté quelques fèves cet après-midi, j'étais impressionné par la qualité de la terre : il y a énormément de vers de terre, c'est fin comme si on venait de passer le motoculteur, et c'est très humide (grâce à l'herbe broyée qui a fait effet de paillage) alors que le reste du jardin est désseché depuis 1 mois par la bise. J'avoue que je trouve tout cela très encourageant pour la structure de la terre, le maintient de l'humidité (ce sera utile cet été !), toute cette vie, et j'espère que les résultats en terme de légumes ne seront pas trop pitoyables (j'aurais pas l'air malin si ça ne donne rien...)
Par contre ce n'est pas très pratique pour des petits semis genre carottes mais ce n'est pas au programme cette année, mais j'imagine que l'on peut écarter la couche de foin, semer dans la terre, non ?
J'habite dans la vallée de la Saône, donc les hivers sont gélifs, les printemps le sont normalement aussi, encore que ces dernières années il fait de plus en plus chaud dès le mois de février (les climato-sceptiques devraient se mettre au jardinage ils se rendraient compte que ça change) mais l'on a tout de même des risques de gelées blanches jusqu'à mi-mai.
Merci d'avance à ceux qui pourront m'éclairer
J'aide depuis quelques années ma grand-mère dans son jardin et je suis une fois de plus attelé à la corvée de bêchage en me disant que c'est quand même beaucoup de temps et d'énergies de perdus et que c'est quand même pas la meilleure activité qui soit (jardin traditionnel : pas une herbe ne doit poindre le bout de son nez, sol nu et tout planté en lignes droites !). J'essaie de faire évoluer un peu les pratiques, mais elle reste très dubitative (j'ai tout de même eu le droit de m'arroger quelques mètres carrés l'année dernière, qui étaient en friche, pour faire des "essais"

La terre est très argileuse et très, très compacte, j'ai l'impression de tenter de découper une motte de beurre rance à moitié décongelée, d'autant qu'il y a 600m² et que ça prend du temps tous les ans. La tentation m'est grande de faire appel au voisin et à son motoculteur XXL mais j'avais dis que cette année il était hors de question de passer le motoculteur histoire de sauver trois vers de terre et éviter que le sol ne soit réduit en poussière pour être ensuite mieux compacté à la première pluie !
Au gré de mes pérégrinations j'ai vu qu'il existait des engrais verts qui permettaient, outre une fixation de l'azote atmosphérique (pour le moment c'est fumier et compost), de décompacter les sols grâce à leur système racinaire, par exemple le seigle, l'avoine et la féverole d'hiver : c'est tout à fait ce dont on aurait besoin ! (en plus d'abandonner le bêchage mais c'est difficile avec une terre dans un tel état...)
Cependant, comme le jardin est cultivé d'avril à octobre (voir mars pour les 1ères patates) avec des parcelles qui commencent à se libérer à partir du mois d'août, je me demandais comment faisaient ces personnes qui mettent de telles plantes inter-cultures ? Parce qu'elles doivent être fauchées en mars/avril, donc les pieds sont encore sur place, donc pour planter ensuite dès le mois d'avril c'est coton, non ? Certains disent qu'il faut arracher les pieds des engrais verts servant à structurer les sols car c'est implantable derrière (si ce ne sont pas des fixateurs d'azote), d'autres conseillent de les associer à des fixateurs d'azote, mais si on arrache l'un on arrache l'autre au final le fixateur d'azote ne sert à rien, alors comment on fait ? (et là je me sens tout

Et j'ai peur de provoquer une faim d'azote si l'on essaie de faire sans travail du sol en paillant et en laissant plein de débris végétaux pour que les vers remuent tout ça ou qu'il y ai un peu d'humus pour assouplir la couche supérieure... (et j'en viens toujours à la question : mais que faire quand on a semé quelque chose qui permet de restructurer le sol et qui est fauché au printemps, à part laisser cette partie en jachère ?) Dans mes quelques mètres carrés c'est ce que je tente de faire mais si ça foire ce n'est pas grave on ne compte pas là dessus pour manger et ça ne concerne que moi, mais si je fais n'importe quoi dans la partie de ma grand-mère qui rende la situation encore pire ça risque de barder

Au final, ce ne serait pas plus simple de mettre une quinzaine de centimètres de compost là dessus et laisser le temps faire son oeuvre pour que ça se mélange à la terre argileuse pauvre en matière organique ?
J'avoue que je trouve toutes ces perspectives et questions très intéressantes, je fais partie de ceux qui pensent que ce sera l'avenir (les engrais vont devenir trop chers de toute façon, et on a assez épandu de merdes dans les jardins particuleirs), mais ça change énormément de ce que mes parents ou mes grands-parents faisaient et je me retrouve davantage dans les potagers "non conventionnels" où l'on ne doit arracher le moindre brin d'herbe et laisser le sol cramer en plein soleil à 40°C l'été, mais j'ai peur de mal faire surtout que je n'ai aucun point de repère auquel me référer....
Dans mes quelques m² qui étaient déjà moins argileux et où je pouvais faire n'importe quoi sans que ça impacte la production potagère puisque c'est du surplus, j'ai bêché en 2020 pour retrouver de grosses ardoises et des morceaux de fer qui avaient été posés à cet endroit là, j'ai mis des pommes de terre en 2021 pour étouffer ce qui aurait osé repousser (et parce que j'aime bien les pommes de terre !) et à l'automne je n'ai pas voulu bêcher (600m² me suffisent !!!) donc j'ai mis une petite couche de compost pour apporter de la vie, du carton non traité (émietté) qui nous encombrait et que l'on allait mener à la déchetterie, des épluchures, des restes verts du potager coupés en petits morceaux, et une entreprise venait de broyer la friche de la propriété adjacente à la notre alors j'ai proposé au voisin de tout ramasser et j'ai tout posé dessus, j'avais lu qu'en faisant ça à l'automne ça évitait la faim d'azote au printemps, j'espère ne pas m'être trompé...


J'habite dans la vallée de la Saône, donc les hivers sont gélifs, les printemps le sont normalement aussi, encore que ces dernières années il fait de plus en plus chaud dès le mois de février (les climato-sceptiques devraient se mettre au jardinage ils se rendraient compte que ça change) mais l'on a tout de même des risques de gelées blanches jusqu'à mi-mai.
Merci d'avance à ceux qui pourront m'éclairer
