Au jardin, forum de jardinage

Bonjour,

Avez-vous des retours d’expérience sur les plantations rapprochées de végétaux (surtout les arbres fruitiers).

Les recommandations arboricoles préconisent des distances de plantation suivant les formes de fruitiers, pour assurer un développement sain des racines et une prévention des maladies.

Mais je ne peux pas m’empêcher de regarder ce que fait la nature et force est de constater, qu’elle ne se préoccupe pas de ces standards de plantations.

Je vois par exemple, dans les lisières des bois ou dans les forêts, des arbres extrêmement rapprochés, qui sont en pleine forme et sans maladie résultant d’une promiscuité.

Qu’en pensez-vous ?

Bonjour,
Si il y a concurrence les arbres se développeront généralement moins. Même en forêt, pour faire grossir des arbres, les forestiers font des éclaircies.
Après le problème de concurrence vient pour moi généralement plus de la concurrence aérienne que de la concurrence racinaire (qui existe aussi mais est plus complexe à appréhender, surtout avec des plantes pérennes et qui ne seras pas la même en fonction de différents contextes pédoclimatiques).

Moins de maladies en lisières de forêt peut s'expliquer par la mise en œuvre d'effets barrières qui peuvent potentiellement compenser un peu le manque d'aération du végétal. Et certaines maladies sont accentuées aussi par certaines pratiques culturales (excès d'azote par exemple). Ceci-dit on voit aussi pas mal d'arbres malades aussi en forêt (chêne avec de l'oïdium par exemple, très très fréquent), donc il ne faut pas idéaliser les choses. Et ensuite comme un arbre fruitier sert généralement à produire des fruits, pour mesurer les effets de la concurrence, il faudrait mesurer les productions de fruits dans les différentes configurations de densité.

Cependant, en verger de producteur, on a tendance à densifier (par exemple des plantations de pommiers à 2500 ha alors que dans un jardin on sera plutôt aux alentours de 100 à 500 arbres/ ha) pour accélérer la mise à fruit et la productivité globale de la parcelle. On utilise en effet des porte-greffe peut vigoureux (donc avec un faible de développement), mais c'est surtout pour limiter la croissance aérienne et contenir plus facilement les arbres (sinon bonjour les heures de taille).

Le souci d'avoir des arbres/plantes trop proches est effectivement surtout celui de la compétition pour l'espace.

Pour ce qui est des maladies/parasites, en arboriculture pro comme chez les jardiniers amateurs, le souci vient en bonne partie de la fragilité des variétés (voire des porte-greffes) qui sont utilisés. Dans la nature, en forêt par exemple, par définition on n'a pas ce souci, puisqu'il y a une sélection naturelle qui se fait à chaque génération, donc les individus/souches les plus résistant(e)s qui subsistent et se reproduisent.

En pratique pour les jardiniers amateurs, personnellement je pense qu'il faut respecter un espace minimum pour chaque arbre (fonction de l'espèce et de la variété notamment) et choisir des variétés les plus rustiques possibles.

Bonjour,

J’ai lu il y a quelques années une étude sur la réaction des plantes au toucher. Les plantes ralentissent leur croissance quand elles ont des contacts répétés avec leurs voisines. Ce serait une stratégie pour ne pas se faire d’ombre les unes les autres au sein d’une même espèce ou d’espèces similaires, et ainsi coloniser un maximum d’espace.

Sauf espace clos (pot, jardinières…) une concurrence au niveau des racines n’est pas trop à craindre, elles vont se développer en fonction. Des branches emmêlées par contre ce n’est pas bien pratique. En forêt pas d’importance (quoi que), en verger ça gêne la taille et la récolte et même la production (moins bonne réception de la lumière), ou la croissance donc.

Bonjour et merci à tous pour vos éclaircissements.
J’ai planté un pêcher de 6 ans en plein soleil, à 3 mètres d’un poirier en double U qui a 5 ans. Ils ont tous les 2 produits des fruits (la nouaison s’est bien passée, fruit en formation).
Je vais attendre avec le temps, le diamètre de la couronne du pêcher ne fait pas d’ombre pour l’instant au poirier qui ne prend pas de place vu sa forme.