Le doryphore est originaire de l'Amérique du Nord, plus précisément des montagnes Rocheuses où il se cantonne jusqu'en 1850. Il se nourissait alors d'une espèce sauvage voisine de la pomme de terre. Puis la culture de la pomme de terre envahit le territoire américain et son parasite avec. Car le doryphore des Rocheuses montra une vive préférence à cette variété de pomme de terre.
En 1876, tout le territoire américain est peuplé de doryphore, ce dernier empruntant le Pacific Railway allant de l'Ouest à l'Est.
" En 1876, ce fut une véritable nuée de Doryphores qui déferla vers la mer (ndlr :côte est des Etats Unis). Ils s’y noyèrent en si grand nombre que leurs cadavres accumulés sur la rive incommodaient les habitants par leur mauvaise odeur. Les promenades et les rues étaient gluantes d’animaux écrasés et les Doryphores heurtaient désagréablement les passants au cours de leur vol lourd et maladroit. Un capitaine de navire relate qu’au large de Long Island, il a été obligé de faire fermer les hublots pour éviter l’invasion de ces insectes. Enfin, auprès de New-York, leurs cadavres écrasés en une couche visqueuse, empêchèrent un train de progresser. "
" Les insectes nuisibles aux plantes cultivées " de A. Balachowsky et L. Mesnil, ingénieurs agronomes, 1936.
L'Europe inquiète à juste mesure de cette prolifération destructive interdit en 1878 l'entrée de pomme de terre en provenance d'Amérique. En effet, il est temps d'intervenir; le doryphore est déjà arriver en Allemgne, un an auparavant.
L' Angleterre est colonisée en 1901.
En 1917; ça y est: le doryphore est rentré en France aux environ de Bordeaux, par voies maritimes provenant des Etats-Unis dans des bagages personnel ou dans des caisses de végétaux exotiques.
Puis il envahit l'Europe, les Pays de l'Est et l'ex-URSS.
Le doryphore ainsi que sa larve sont phytophages et mangent exclusivement des feuilles de pommes de terre, parfois celles de tomates ou des aubergines.
En bref; toutes les espèces Solanacées ont la préférence du doryphore.
Au printemps les adultes s'accouplent et la femelle pond jusqu'à la fin de l'été 2500 oeufs environs, par paquet de 20. Les oeufs sont jaunes- orangés long de 1 à 2 mm accrochées sur la face inférieure des feuilles (pourles protéger du soleil, de la pluie...et des prédateurs!!)
Au bout de 4 à 10 jours, les oeufs éclosent: les larves rose-oranges tachetées depoints noirs réguliers peuvent commencer le carnage!
Elles subissent trois mues avant d'atteindre leur développement complet au bout de 15 jours. Puis les larves quittent la plante- hôte, s'enfouissent dans le sol et débute leur stade nymphal.
Les nymphes sont de couleur pâles, légèrement rosées.
Après 8 à 15 jours, la larve éclôt, l'imago (c'est- à -dire l' adulte parfait, en d'autres termes, l'insecte fini ) apparaît mais il reste quelques jours dans le sol pour que sa carapace se durcisse avant de retourner sur sa patate.
Les adultes vivent de un à deux ans et passent l'hiver sous terre.
Le doryphore possède peu de prédateur à cause de sa toxicité relative, mis en avance par ces couleurs vives.
Les oeufs, larves et nymphes sont néamoins vulnérables.
Mais l'homme et le doryphore se livre un bataille sans merci,surtou au détriment du doryphore, il faut l'avouer.
Les larves et adultes dévorent les feuilles de pommes de terre qui a de plus en plus de difficulté à réaliser la photosynthèse, ce qui évidemment se ressent au niveau des tubercules; les patates.
D'ailleurs au Canada, on l'appelle la "bibite à patate" (qui remporte la palme de la dénomination la plus poétique!)
En Angleterre, on parle du terrible "Colorado beetle", car l'entomologiste américain T. Say , a découvert cet insecte dans l'Etat du Colorado.
Tous les moyens imaginés, surtout chimiques, ont été mis en oeuvre pour éradiquer ce fléau.
Le premier a été celui proposé par l' ingénieur agronome Feytaux, qui met au point vers 1924 la méthode dite de" traitement des foyers" qui est intégrée dans un programme de lutte lancé par l’ Etat.
Il s’agit d’informer les agriculteurs, de traiter les foyers et d’interdire la circulation de pommes de terre. Le programme s’avère plutôt efficace si les foyers de contamination sont signalés à temps.
Depuis, de nombreux insecticides ont été mis sur le marché, mais on s'est rendu compte que le doryphore developpait une résistance à ses produits.
La lutte contre cet insecte est toujours d'actualité.
Dans un jardin familial, la simple cueillette demeure la plus sûre méthode de protection