Colloque INRA Changements climatiques et agriculture
Publié : ven. 09 mars 2007 14:18
Amis du jour bonjour,
Le monde daté du 8 Mars donne, en page 7, une bonne synthèse du colloque tenu par l'INRA dans l'enceinte du salon de l'agriculture.
C'était assez intéressant de voir un nouveau paysage se dessiner à travers les projections dans l'avenir faites par les scientifiques.
Notons d'abord qu'à part un ancien ministre, plus personne ne nie l'origine humaine du changement climatique. C'est la conclusion des experts de l'ONU (1,8 à 4°C à l'horizon 2100) aussi bien que ceux de l'INRA qui accumulent les données depuis 1990. L'INRA a créé en 2002 une mission "changements climatiques et effet de serre".
Les agriculteurs sont très inquiets et réclament des solutions, pas pour que le temps ne change pas mais pour qu'ils puissent continuer à produire "pareil". Les plus inquiets sont les forestiers qui ne savent pas quel arbre planter pour dans 100 ans...
Je vous donne ici mes notes un peu vrac.
L'augmentation de la concentration de l'air en CO2 stimule la photosynthèse. Pour un taux de CO2 doublé, on aura :
- une croissance des graminées de 10% en plus;
- de légumineuses : 25%.
Cette tendance est évidemment contrebalancée par les effets de la sécheresse. Canicule de 2003: perte de 30% de fourrage (70% de céréales dans le Languedoc).
L'aire géographique du maïs s'est considérablement étendue vers le Nord.
Les chercheurs insistent sur la nécessité de surveiller la qualité des sols (labours des pariries) sinon perte de la capacité de stockage de C02 qu'ont ces sols .
Pour les céréales, l'accroissement de la production est compensé par une perte de protéines. D'autre part, le CO2 n'est utilisé que si on augmente en proportion la quantité d'intrants en azote...
Pour le vin : accroissement du degré d'alcool, maturation des fruits en période plus chaude et donc moins fovarables aux vendanges. Déséquilibre sucre/acide.
Forêt : la forêt stocke du CO2, mais cet effet tend à être annulé par la concentration d'ozone dans la basse atmosphère.
Les aires de répartition vont changer. Par exemple, chêne vert (typique du climat méditerranéen) jusqu' à la Loire. Pin maritime dans toute la France. Déclin du chêne sessile.
Poissons : comme pour beaucoup des espaces végétales précédemment citées, les projections sont d'abord favorables, puis défavorables à la fin du siècle (trop grande séchéresse ou seuils de températures minimales de l'eau défavorables à la ponte). En 2100, il n'y aura plus d'omble chevalier dans le lac Léman.
Sols : une étude pas encore bien établie tendrait à prouver qu'il y a actuellement perte de biomasse. Lors de la sécheresse 2003, un important relargage de C02 indique que la flore et la faune du sol n'a pas réussi à s'adapter. Les chercheurs pensent que ça finira par suivre.
Cette remarque est très importante pour nous autres jardiniers "bio": nos sols sont en train de changer.
Les effets du réchauffement se feront beaucoup plus sentir dans les zones tropicales: ça peut être catastrophique pour les cultures.
Le réchauffement sera moindre dans l'hémisphère Sud (importance des océans).
La seconde partie du colloque était consacrée aux marges d'adaptation.
Je ne développe pas en détail.
L'INRA travaille sans état d'âme (OGM) à la création de variétés adaptées:
- résistance au stress thermique;
- adaptation à des cycles de végétation plus courts.
NB : nous aussi il faut s'attendre à ce que ,dans des conditions plus chaudes, nos légumes poussent plus vite.
Une remarque importante : les chercheurs indiquent que les plantes adaptées au changement peuvent très bien se trouver dans les plantes anciennes.Il est significatig que les agriculteurs ne pensent même plus à cette solution, puisse qu'on les a habitués à tout devoir attendre de la recherche et de l'industrie.
J'ai donné par ailleurs (Baumaux Kokopelli) les variétés conservées par l'INRA.
Pour le blé, ils n'ont pas l'air content de leur "stock".
Et même dans une perspective d'OGM, ils ont besoin des plantes anciennes pour y pêcher des briques génétiques. Car OGM signifie recomposition génétique, pas encore création ex-nihilo...
Enfin, les chercheurs indiquent clairement qu'ils ne saurait y avoir plante résistante à la séchéresse et produisant autant : il va falloir choisir..
A supposer qu'on puisse stopper instantanément le réchauffement climatique, les effets du réchauffement actuels se feraient encore sentir pendant mille ans...
Le monde daté du 8 Mars donne, en page 7, une bonne synthèse du colloque tenu par l'INRA dans l'enceinte du salon de l'agriculture.
C'était assez intéressant de voir un nouveau paysage se dessiner à travers les projections dans l'avenir faites par les scientifiques.
Notons d'abord qu'à part un ancien ministre, plus personne ne nie l'origine humaine du changement climatique. C'est la conclusion des experts de l'ONU (1,8 à 4°C à l'horizon 2100) aussi bien que ceux de l'INRA qui accumulent les données depuis 1990. L'INRA a créé en 2002 une mission "changements climatiques et effet de serre".
Les agriculteurs sont très inquiets et réclament des solutions, pas pour que le temps ne change pas mais pour qu'ils puissent continuer à produire "pareil". Les plus inquiets sont les forestiers qui ne savent pas quel arbre planter pour dans 100 ans...
Je vous donne ici mes notes un peu vrac.
L'augmentation de la concentration de l'air en CO2 stimule la photosynthèse. Pour un taux de CO2 doublé, on aura :
- une croissance des graminées de 10% en plus;
- de légumineuses : 25%.
Cette tendance est évidemment contrebalancée par les effets de la sécheresse. Canicule de 2003: perte de 30% de fourrage (70% de céréales dans le Languedoc).
L'aire géographique du maïs s'est considérablement étendue vers le Nord.
Les chercheurs insistent sur la nécessité de surveiller la qualité des sols (labours des pariries) sinon perte de la capacité de stockage de C02 qu'ont ces sols .
Pour les céréales, l'accroissement de la production est compensé par une perte de protéines. D'autre part, le CO2 n'est utilisé que si on augmente en proportion la quantité d'intrants en azote...
Pour le vin : accroissement du degré d'alcool, maturation des fruits en période plus chaude et donc moins fovarables aux vendanges. Déséquilibre sucre/acide.
Forêt : la forêt stocke du CO2, mais cet effet tend à être annulé par la concentration d'ozone dans la basse atmosphère.
Les aires de répartition vont changer. Par exemple, chêne vert (typique du climat méditerranéen) jusqu' à la Loire. Pin maritime dans toute la France. Déclin du chêne sessile.
Poissons : comme pour beaucoup des espaces végétales précédemment citées, les projections sont d'abord favorables, puis défavorables à la fin du siècle (trop grande séchéresse ou seuils de températures minimales de l'eau défavorables à la ponte). En 2100, il n'y aura plus d'omble chevalier dans le lac Léman.
Sols : une étude pas encore bien établie tendrait à prouver qu'il y a actuellement perte de biomasse. Lors de la sécheresse 2003, un important relargage de C02 indique que la flore et la faune du sol n'a pas réussi à s'adapter. Les chercheurs pensent que ça finira par suivre.
Cette remarque est très importante pour nous autres jardiniers "bio": nos sols sont en train de changer.
Les effets du réchauffement se feront beaucoup plus sentir dans les zones tropicales: ça peut être catastrophique pour les cultures.
Le réchauffement sera moindre dans l'hémisphère Sud (importance des océans).
La seconde partie du colloque était consacrée aux marges d'adaptation.
Je ne développe pas en détail.
L'INRA travaille sans état d'âme (OGM) à la création de variétés adaptées:
- résistance au stress thermique;
- adaptation à des cycles de végétation plus courts.
NB : nous aussi il faut s'attendre à ce que ,dans des conditions plus chaudes, nos légumes poussent plus vite.
Une remarque importante : les chercheurs indiquent que les plantes adaptées au changement peuvent très bien se trouver dans les plantes anciennes.Il est significatig que les agriculteurs ne pensent même plus à cette solution, puisse qu'on les a habitués à tout devoir attendre de la recherche et de l'industrie.
J'ai donné par ailleurs (Baumaux Kokopelli) les variétés conservées par l'INRA.
Pour le blé, ils n'ont pas l'air content de leur "stock".
Et même dans une perspective d'OGM, ils ont besoin des plantes anciennes pour y pêcher des briques génétiques. Car OGM signifie recomposition génétique, pas encore création ex-nihilo...
Enfin, les chercheurs indiquent clairement qu'ils ne saurait y avoir plante résistante à la séchéresse et produisant autant : il va falloir choisir..
A supposer qu'on puisse stopper instantanément le réchauffement climatique, les effets du réchauffement actuels se feraient encore sentir pendant mille ans...