Au jardin, forum de jardinage

Amis bios du jour rebonjour,
Je continue ma revue de presse.
La commission européenne commence à se préoccuper de la qualité des sols.

Article paru dans le Monde daté du 14 Novembre:

"Après l'eau et l'air, voici la terre : la Commission estime qu'il faut désormais protéger cette ressource, considérée comme non renouvelable, en raison de la lenteur du processus de formation des sols. Toutefois, la législation conçue par les services de Stavros Dimas, commissaire chargé de l'environnement, est fort critiquée par les lobbies agricoles et industriels qui réclament son rejet pur et simple, lors de sa première lecture au Parlement européen, mardi 13 novembre à Strasbourg."
....
"Pour que les inventaires se fassent de manière sérieuse, uniforme, et non susceptible de fausser le marché intérieur, la Commission a établi une liste d'activités "potentiellement polluantes" qui comprend notamment les ports, les aéroports, les stations-service, les pressings, les décharges, les installations à risques classées Seveso, les installations industrielles ou les élevages de porcs et de volailles.

Cette liste, colonne vertébrale du texte, est la cible des lobbies agricoles et industriels, ainsi que de leurs relais au Parlement européen, qui cherchent soit à la vider de son contenu, soit à la rendre non contraignante au nom du principe de "subsidiarité".

L'INRA, de son côté, met en place un dispositif de surveillance:




Le programme européen ENVASSO (1), dont la réunion finale se tient du 21 au 24 novembre 2007, a défini les indicateurs opérationnels à mettre en place pour une surveillance de la qualité des sols à l’échelle européenne, ainsi que les modalités techniques de leur mise en œuvre. Le correspondant français de ce programme est l’unité « Infosol » de l’INRA d’Orléans. ENVASSO s’inscrit pleinement dans les discussions actuelles concernant la mise en place d’une Directive Cadre européenne sur les sols en Europe.
Dans le cadre du Groupement d’Intérêt Scientifique Sol (Ministères en charge de l’écologie et de l’agriculture, Ademe, INRA et IRD), l’Unité InfoSol de l’INRA d’Orléans achève progressivement la mise en place du Réseau de Mesures de la Qualité des Sols. A ce jour, près de 1900 sites de mesure ont été installés, sur les 2200 que comptera le réseau lors de l’achèvement de sa mise en place à la fin de l’année 2008. Ce réseau repose sur une maille de 16km X 16km et est installé selon un cahier des charges extrêmement rigoureux. Il permet la mesure de paramètres physiques, chimiques et biologiques des sols. Un retour sur les sites sera effectué tous les 10 ans.

http://www.inra.fr/presse/sols_europeen ... rveillance

De l'intention à la réalité...
Le tout serait de savoir quel est le poids politique des lobbies...

Oncle Fritz

Ami Fritz du soir bonsoir,
(comme tu sais, j'aime bien ton pseudo qui me permet de commencer par "Ami Fritz").
On va voir les décisions prises et si la montagne européenne accouche d'une souris capitaliste...

merci l'Ami pour cette revue de presse
le 'grand public ' dont je fais partie n'a même pas idée ou connaissance de ces grandes tractations européennes !!!
je me coucherais ce soir moins bête , pas plus rassurée mais ...informée !

saludas,
Il est révélateur que depuis le départ en retraite (années 80) du profeseur Gèze qui enseignait la géologie à l'institut national d'agronomie, la chaire de cette matière a été supprimée.
Le sol, ou complexe absorbant est une intimité de matières minérales et organiques.
Ne pas se soucier de la roche-mère par définition pourvoyeuse d'éléments minéraux et organisatrice de la texture et de la structure du sol en dit long sur la confiance induite par la technologie et la piètre considération à l'égard des "éléments naturels".

nénesse 55 a écrit :saludas,
Il est révélateur que depuis le départ en retraite (années 80) du profeseur Gèze qui enseignait la géologie à l'institut national d'agronomie, la chaire de cette matière a été supprimée.
Le sol, ou complexe absorbant est une intimité de matières minérales et organiques.
Ne pas se soucier de la roche-mère par définition pourvoyeuse d'éléments minéraux et organisatrice de la texture et de la structure du sol en dit long sur la confiance induite par la technologie et la piètre considération à l'égard des "éléments naturels".

C'est sûr, mais peut-être que la chaire de géologie a été remplacée par une de pédologie, qui concerne les plantes de plus près que la géologie ?
Mais ce qui est certain, c'est que Claude Bourguignon, micro-biologiste des sols, a été éjecté de l'INRA...

il n'a pas été éjecté, il a quitté l'INRA de lui-même, en 1989.

appius a écrit :il n'a pas été éjecté, il a quitté l'INRA de lui-même, en 1989.

Exact, il a démissionné. Je ne sais pas si on l'a aidé ou pas ni si on l'a poussé vers la sortie, je n'étais pas là pour le voir

Ami du soir bonsoir,
Bourguignon (qui habite près de Dijon...pas très original) a démissionné de son poste de fonctionnaire, parce que c'est mal payé et qu'ils font toujours grève. Maintenant, il est conseillé des vignerons...bourguignons à qui il fait croire que leur sol est complètement épuisé et, de plus, saturé de cuivre (la bouillie , c'est inoffensif, tout le monde sait ça). C'est bizarre qu'il ait autant de clients
En farfouillant dans les librairies spécialisées de jardinage à Paris, en dehors de Bourguignon, je n'ai trouvé que "Le sol vivant" (Presses polytechniques et universitaires romandes (Lausanne, 2003). Mais comme vous avez l'air au parfum, qu'est-ce qu'il y aurait d'autre dans le genre ?

NB A propos de l'INRA (dans ceux qui sont restés, il y en a quant même quelques-uns qui font du bon boulot), j'ai eu l'occasion de vous narrer la conférence de presse des 50/60 chercheurs du secteur bio de l'INRA. Enfin, ils étaient cinq à les représenter et on était une dizaine de journalistes dans une salle minuscule au dernier étage rue de l'Université (très belle vue sur la Tour Eiffel).
Bon eh bien, depuis le Grenelle de l'Environnement, je note au moins un changement de présentation. Certes, on n'est pas encore dans le bio, mais intitulé des deux présentations publiques de l'INRA ce mois-ci :
- Premier carrefour de l'innovation agronomique:
il s’agit de faire connaître les projets et les résultats de recherche de l’INRA sur les méthodes alternatives de protection en arboriculture et viticulture permettant de réduire le recours aux pesticides tout en préservant la compétitivité économique des exploitations et des filières- Programme de recherche Picleg :
Ce programme, PICLég, qui a pour but de développer des systèmes de cultures plus respectueux de l’environnement, est porté par un Groupement d’Intérêt Scientifique qui regroupe 9 partenaires* de la filière légume. Les projets de recherche débuteront au premier trimestre 2008.
Peux-être qu'ils vont nommer Bourguignon directeur ?

et dans le genre, voici l'INRA qui découvre le goût (le canard,21 11 2007)

Ami Appius du soir bonsoir,
L'article du Canard fait allusion à un colloque de restitution d'expertise (à la demande du Ministère de l'agriculture)
"Fruits et légumes dans l'alimentation : enjeux et déterminants de la consommation".
http://www.inra.fr/les_partenariats/exp ... imentation

On sait qu'une récente étude d'opinion montrait clairement que les français se détournent de la consommation des fruits que l'on trouve sur la marché parce qu'ils les trouvent très souvent peu agréables au goût.

Par ailleurs (j'ai donné l'info dans une autre discussion en "bio") un excellent document du Courrier de l'Environnement de l'INRA (Compte rendu du colloque :Quelles variétés et semences pour des agricultures paysannes durables ?) décrit notamment qu'il s'agit aujourd'hui pour les scientifiques qui travaillent avec et pour les semenciers de répondre à l'attente d'un marché qui se diverifie. Du point de vue de la Confédération paysanne (qui co-organisait le colloque), le meilleur moyen est encore de réintroduire le paysan dans le processus de sélection des semences...
Dans la conférence de presse du secteur bio de l'INRA que j'ai relatée
setopic_68993-bio.html
j'ai noté une intéressante étude sur les pêches qui met clairement en évidence le lien entre la baisse des intrants en azote et l'augmentation des qualités gustatives du fruit.

Ami du soir bonsoir,
Pour preuve qu'il y a du nouveau (et pour le coup, on ne peut pas dater ça du Grenelle...),l'INRA annonce que le CMSE de Dijon vient d'être doté d'un bâtiment neuf qui sera inauguré le 30 Novembre.
Citation :
Les recherches fondamentales et appliquées qui sont menées au sein du CMSE visent à répondre à des préoccupations majeures de notre société : la pollution de l’environnement (travaux sur des bactéries dégradant les pesticides et d’autres molécules polluantes dans les sols), l’effet de serre, l’émergence d’une autre agriculture (étude des interactions Plante-Sol-Microorganismes-Environnement microorganismes bénéfiques du sol pouvant agir comme biofertilisants, biostimulants et bioprotecteurs des cultures, ou comme bioindicateurs de la qualité des sols -champignons mycorhizogènes, bactéries fixatrices d’azote, agents de contrôle biologique des maladies). Sur 4800 m2, le CMSE regroupe 180 personnes au sein de 2 unités de recherche.