Pour un beau bleu, quelle variété de céanothe ?

[bourru07]

Bonjour.
J'ai un souvenir ému de Céanothes en Bretagne et dans les iles anglo-normandes.
Je doutais de pouvoir l'acclimater chez moi et j'ai longtemps atermoyé.
Il y a trois ans, j'en ai trouvé trouvé un, à 3 francs six sous, dans une grande surface.
Étiquetage indigent, comme toujours : Céanothe, tout court.
Je n'y croyais pas trop, c'était juste pour faire un essai.
L'essai est réussi. Il s'est parfaitement développé, trop, presque, et fleurit abondamment.
Seul bémol, sa couleur n'est pas celle de mes souvenirs. Un bleu grisouillant "ageratum"...
Je cherche maintenant à trouver une variété d'un bleu plus franc.
En feuilletant [quote=http://nature.jardin.free.fr/cadre2b.html]un site[/quote] qui présente onze variétés différentes,
j'ai repéré le Carmel (C. griseus). Mais les couleurs des photos ne sont pas souvent fiables..

• Quelqu'un cultive-t-il plusieurs variétés de Céanothes ?
  Qui peut dire quelle variété est la plus bleue ?
  Qui saurait reconnaitre la variété du mien ?

D'avance merci à qui pourra me répondre à l'une au moins de mes questions...

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[Voisine]

Bonjour,
Je réponds ici à tes questions sur les céanothes.
Cela permettra de comparer cette variété de couleurs et de feuilles à la tienne pour faciliter l'identification.
Celle-ci,( la même que celle du forum " délicate et offerte") est dans un bac de fleurs, sur une place d'un village avoisinant, photographiée, il y a une quinzaine de jours.

Sinon, je peux essayer de demander à la mairie ou à la communauté de communes ou d'agglomération au cas où quelqu'un saurait me renseigner.

[Helexine]

J'ai vu il y a peu dans un arboretum une variante de ceanothus 'Italian skies' d'un très joli bleu, si cela peut aider.

[opusoculi]

Bonjour bourru.
J'ai également un bon souvenir du bleu saturé des Céanotes en Bretagne, c'était à Kerdallo.
J'ai lu, dans un ouvrage écrit par le propriétaire , que le Ceanote thyrsifolius repens était le seul dont le bleu lui donnait le bleu le plus intense qu'il recherchait dans des compositions colorées.
J'en ai planté et je dois dire que j'en ai été satisfait.
C'est une plante couvre sol de 60 cm de haut. L'effet est maximum quand il y en a plusieurs côte à côte et même une étendue, (J'en profite ici pour rappeler ce célèbre théorème de Matisse "un mètre carré de bleu est plus bleu qu'un centimètre carré du même bleu"; il est applicable dans les jardins).
Ensuite j'ai observé que thyrsifolius repens ne se comporte bien qu'en climat hivernal doux, à partir de -5° les problèmes commencent: nécroses et vieillissement accéléré. Cette variété est originaire de Californie et se comporte bien en climat maritime et comme un soleil trop intense a tendance à affaiblir la saturation du bleu, je crois avoir fait le tour des raisons de la bonne adaptation de cette variété sans pareille au climat des iles anglo-normandes et des Côtes d'Armor .

[bourru07]

Merci, opusoculi,
une réponse circonstanciée, enrichie d'aperçus personnels précieux, comme toujours.
J'avais aussi noté la préférence du céanothe pour la proximité de la mer,
ce qui entretenait ma crainte de le planter dans mon coin sec et brûlant.
L'air marin humide, jouerait donc plus sur l'intensité du bleu, que sur la santé de l'arbuste ?
Ton hypothèse est séduisante, mais hélas impossible à tester chez moi.
Sauf à attendre, assez longtemps, une hypothétique montée du niveau des mers, de 350m.

[opusoculi]

Ta crainte de le planter dans ton coin sec et brûlant est justifiée.
L'air marin humide, joue autant sur l'intensité du bleu, que sur la santé de l'arbuste qui ne supporte pas trop bien le froid hivernal car après un -8° il perd toute sa vitalité.
Je l'ai plusieurs fois planté par trois, les deux premières année j'ai vu ce bleu intense qui ici dure peu de temps tandis qu'il se maintient longtemps dans le jardin du Prince des jardiniers , l'esthète de Kerdallo.

Je conseille à tout les amateurs de jardins de visiter Kerdallo. Son immense composition réalisée à grands frais n'est plus dans l'état où elle était quand son créateur l'entretenait, non qu'il ne soit pas entretenu par sa fille mais les plantes ont vieilli et sont devenues envahissantes au préjudice des formes et jeu de couleurs qui avaient été voulues par son père. Il était peintre et composait ce lieu comme un tableau à multiples points de vues et non par thèmes comme on le voit trop maintenant. Cela reste un jardin absolument unique qu'il faut avoir vu.
Digression:
Le prince des jardiniers , comme je l'appelle , a écrit un livre sur ses choix et leur évolution. Ce livre est vendu à l'entrée, on y trouve des remarques intéressantes sur le comportements de beaucoup de plantes , la durée de vie du Cornus controversa variégata, les Erables japonais obtenus de graines qu'il élevait lui-même en les sélectionnant; toutes sortes d'indications 'pointues' qu'il avait collectées auprès de producteurs anglais autant qu'auprès de passionnés de jardins extraordinaires avec lesquels il échangeait des connaissances.
Digression bis:
Vous comprendrez par ces mots que j'ai beaucoup d'admiration pour tous ceux qui vont au bout de leur désir de réaliser ce qu'ils ont imaginé de voir de plus beau et d'en faire leur cadre de vie; hommage toujours ému à Monet, à Matisse qui a su renouveler notre perception des couleurs, aux japonais du 17° siècle qui s'exerçaient à l'occasion d'une pluie de nettoyer leur vue , comme à bourru qui a su voir la pointe extrême d'un bleu si singulier.
Croyez moi, ce n'est pas rien.