Urtica dioïca- La grande ortie

Ces sauvageonnes qui s'invitent dans nos jardins, elles aussi méritent qu'on s'y intéresse, donc par ici les échanges sur ces plantes
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aygues31
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Urtica dioïca- La grande ortie

Message par aygues31 »

Urtica dioïca (La grande ortie) (Famille des Urticaceae)
  • Ses autres noms : Ortie dioïque ou Ortie commune


:bougie Habitat :
La grande ortie pousse autour des habitations, dans les lieux incultes, les décombres ou les fossés. C'est une plante nitrophile qui affectionne plutôt les sols riches en nutriments.

:etca: Description
Vivace herbacée de 60 cm à 1,50 m de hauteur, elle forme des colonies grâce à sa souche rampante constituée de longs rhizomes. Tous ses organes sont recouverts de deux types de poils : de longs poils urticants et de petits poils souples.
Ses tiges sont carrées, robustes, dressées et non ramifiées.

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Les feuilles vert foncé, opposées, ovales à lancéolées, sont en général deux fois plus longues que larges et brillantes sur le dessus. Elles sont bordées de fortes dents triangulaires.
Les cellules épidermiques forment des poils urticants, minuscules petits tubes de silice très fragiles et dont l'extrémité se casse au moindre toucher.
Ces poils lacèrent l'épiderme libérant sous la peau un liquide allergisant riche, entre autre, en histamine (agent de l'hypersensibilité immédiate) ce qui donne une brûlure désagréable et la formation d'une petite tache conique rougeâtre.

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Photo de Nonenmac sur Wikimedia commons

Les fleurs unisexuées, verdâtres mâles et femelles, forment des grappes sur des pieds différents (plante dioïque), plus longues que leur pétiole.
  • Les grappes femelles sont tombantes avec des fleurs femelles formées de 4 pétales dont deux plus gros enveloppant un ovaire uniloculaire et deux petits extérieurs.
    Les grappes mâles sont dressées. La fleur mâle comporte 4 pétales et 4 étamines, recourbées dans le bouton et se redressant de manière élastique à l'anthère, en projetant au loin un petit nuage de pollen. La pollinisation est anémophile (par le vent).
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La fleur femelle de Urtica dioica (par Sylveno sur Wikimedia commons) et la fleur mâle (Photo de Neira sur Ipernity)

Le fruit est un akène ovoïde, qui reste enveloppé dans les deux gros pétales accrescents.

:loupe: Confusion de détermination :
Le genre comprend une trentaine d'espèces dont 3 annuelles et monoïques (portent à la fois des fleurs mâles et femelles) :

:arrow: Urtica urens (la petite ortie ou ortie brûlante) qui a des feuilles plus allongées, ne dépasse pas 60 cm. et inflige une piqûre cuisante, d'où son nom.

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L'Ortie brulante par Neira sur Ipernity

:arrow: Urtica pilulifera (l'ortie romaine ou Ortie à pilules) et Urtica membranacea (l'ortie à membrane) présentes dans le bassin méditerranéen.

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la plante et les fruits de l'ortie à pilules sur Wikipédia

:arrow: Urtica atrovirens, est une plante hermaphrodite (comme Urtica urens) qui est très urticante que l'on trouve en Corse, en Italie et aux Baléares où elle est endémique.

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Urtica atrovirens par Pankrat sur Wikimedia commons

A noter que le lamier blanc (Lamium album) appelé abusivement "ortie blanche" n'appartient pas au genre Urtica (c'est une lamiacée) et ne pique pas.

:docteur: Utilisations en phytothérapie :
Faire le tour des composés chimiques de l'ortie tient de l'exploit ! Une véritable pharmacie qui explique ses multiples utilisations (hémostatique, antianémique, antidiabétique, cicatrisante, désodorisante, colorante ...)
Les feuilles de la grande ortie sont très riches en protéines, en flavonoïdes, en sels minéraux (calcium, potassium, silice) et en vitamines A et C.
Elles contiennent aussi des acides organiques (caféique et chlorogénique), des phénols, des lipides, des sucres et des acides aminés libres.

Les racines, quant à elles, renferment des polysaccharides, de nombreux composés phénoliques, des alcools et des stérols (sitostérol).
Le liquide des poils urticants comprend de l'acide formique, de l’histamine, de l’acétylcholine, de la sérotonine et des leucotriènes.

L'ortie était déjà connue des Grecs et des Romains qui s'en servaient pour soigner la toux, la tuberculose, l'arthrite et stimuler la pousse des cheveux.
La pratique de la flagellation thérapeutique avec des tiges d'orties soignait les rhumatismes, les maladies des vaisseaux sanguins et des voies respiratoires.

En Inde, on emploie l’ortie pour traiter les hémorragies utérines, les saignements de nez, les éruptions cutanées et l’eczéma.
Traditionnellement, ce sont les parties aériennes qu'on a utilisées comme agent médicinal. L'emploi de la racine pour traiter l'hypertrophie bénigne de la prostate ne date que des années 1980.
Si vous souhaitez quelques remèdes, vous irez lire CECI ou CELA

:bonsai: Au jardin
Les jardiniers connaissent bien cette plante pour l'avoir utilisée pour la fabrication de purins ou l'avoir enfouie dans le trou de plantation de leurs tomates.
Il est difficile de se prononcer sur les effets réels de ces pratiques autant dénoncées car peu efficaces que vantées avec d'innombrables pouvoirs vis à vis de la lutte contre certains prédateurs (pucerons et acariens), le traitement de maladies cryptogamiques (mildiou) ou la fertilisation azotée et potassique du jardin.

Aussi, nous laisserons chacun juger de la réelle utilité de l'ortie au jardin, sans oublier toutefois que c'est une alliée pour beaucoup d'insectes de nos espaces dont des papillons comme le Paon de jour, le Vulcain et la Petite tortue (Vanesse de l'ortie) et des coléoptères comme la Timarche.
Pour la préparation des purins nous nous proposons Ce lien ... il y en a beaucoup d'autres.

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La Vanesse de l'ortie par Neira sur Ipernity

:atable: En cuisine et dans la maison
La première crainte à dissiper quand on parle de l'ortie en cuisine est que, une fois sèche, hachée ou cuite, l’ortie perd son pouvoir urticant.
Les jeunes feuilles de l'ortie peuvent être mangées crues (hachées en salade). Elles sont surtout consommées cuites (à l'instar des épinards), en légumes, dans des gratins, des quiches ou dans la potée aux orties et en soupe.

Autrefois considérée comme un "plat de pauvre", l'ortie entrait dans beaucoup de recettes associée aux pommes de terre.
Associée à des feuilles de pissenlit (et d'autres verdures printanières), les jeunes pousses d'ortie faisaient partie des "cures du printemps" qui ont été jadis très populaires.

Les feuilles âgées sont déconseillées car elles ont un goût désagréable ressemblant un peu au poisson.
Les autres espèces d'ortie que Urtica dioïca sont aussi comestibles quoi que moins bonnes.
On faisait autrefois une décoction salée des feuilles d'ortie pour faire cailler le lait et confectionner ainsi des fromages.
La tisane d'ortie (outre son effet médicinal) est aussi un excellent produit de rinçage pour les cheveux.
En raison de sa haute teneur en chlorophylle, on a utilisé l'ortie comme colorant vert naturel dans les conserves de légumes.

Vous aimez cette plante, alors bonne lecture ... tout y est !

Vous en avez parlé sur le site : ICI entre autre pour la fabrication des purins ... et encore LA avec une discussion très intéressante qui date de 8 ans, maintenant :!:

Une fiche descriptive existe sur le site : LA

Réalisation : Aygues31 :pipe:
la bonne excuse des mauvais jardiniers ? ... la lune! :lol:

Une enquête sur la qualité des TERREAUX :top:
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