Conseils pour cultiver les érables.

[opusoculi]

Préambule.
Les érables du Japon ont besoin d’un sol ou d’un substrat aéré qui conserve de l’air permettant à leurs racines de se développer sans maladie et de rester saines. Eté comme hiver le sol ou le substrat doivent laisser passer l’eau rapidement sans jamais stagner.
Ceci est la clé de la réussite de leur culture.
Les érables du Japon on besoin d’une humidité constante mais jamais excessive, 90% des problèmes au cours de leur culture ont pour origine l’excès d’eau.
Voilà pourquoi nous ajoutons des matériaux drainants mélangés au terreau ou à la terre pour les cultiver dans de bonnes conditions.

(Document: aire d’origine : montagnes -Momiji, kaede : http://www.lejapon.org/forum/content/688) .

Plantation.

Les érables du Japon ne sont pas exigeants bien qu’ils préfèrent un sol légèrement acide et peu calcaire, ils peuvent pousser dans un sol neutre et même légèrement calcaire.
Dans un sol au calcaire actif (argile blanche ou bleue) ils risquent de ne pas bien se développer et d’être victimes de chlorose. Dans un sol argileux compact on peut craindre l’asphyxie des racines et leur pourriture en hiver. Dans les deux cas, un arbre affaibli sera encore plus sensible aux parasites et diverses maladies.

En pleine terre, il convient d’amender la terre afin de l’acidifier légèrement avec du terreau et toujours s’assurer que l’eau ne stagne pas. La plupart des érables du Japon ayant un système racinaire plutôt superficiel, on peut les planter sur une butte légèrement surélevée par rapport à la surface du sol; les plantations sur talus leur sont très favorables. Au contraire on évitera les plantations en bas de pente où l’eau s’accumule en hiver.

Le trou de plantation n’a pas à être très profond, 50 cm maxi. Son volume est environ le double ou le triple de celui du pain racinaire de l’arbre planté dans un mélange drainant qui favorise la reprise la première année.

Les arbres achetés en pots peuvent être plantés en toute saison mais il faut se méfier des hivers excessivement pluvieux. Nous conseillons plutôt les plantations en cours de printemps quand le gel tardif n’est plus à craindre.
Les jeunes plants greffés de un an ou deux sont fragiles, nous conseillons de les cultiver en pot deux ans environ avant de les planter.
La plantation d’érables approchant de l’âge adulte (5 à 7 ans) est conseillée.



Culture en pot.

En pot, la nécessité d’avoir un substrat légèrement acide est d’autant plus importante si on doit arroser ses érables l’été avec l’eau du robinet. Le problème est moindre si on dispose de récupérateurs d’eau de pluie, la pluie ayant un pH de 6 environ donc neutre. Il est indispensable de s’assurer que l’eau s’écoule du pot. On veillera à ce que les trous de drainage soient suffisamment grands, quitte à placer une grille en plastic pour éviter que le substrat le bouche et on placera une couche de billes d’argile expansée ou d’écorce de pin avant d’ajouter du substrat.

- Pour la culture en pot, la terre de bruyère pure qui est encore trop souvent recommandée dans des jardinerie, voire par des pépiniéristes est à proscrire. La terre de bruyère se tasse et manque d’air, les racines en souffrent.
Mais dans un véritable sol de terre de bruyère naturelle, vous pourrez cultiver des Acer en les nourrissant, car la terre de bruyère est pauvre.

La composition des substrats et mélanges drainants.
Cette question est traitée en détail dans une page particulière (voir plus bas).

Pour drainer, l’écorce de pin compostée serait le mieux mais il n’est pas facile d’en trouver (voir :Terval sur votre moteur de recherche). Quand elle n’est pas compostée, l’écorce de pin 10/25 mm ou 10/40mm convient en mélange au terreau, il faut alors ajouter un peu d’engrais minéral azoté pour éviter la ‘faim d’azote’.

Nous n’utilisons pas le compost ménager qui peut contenir des germes de maladies provenant de tailles ou de tontes : les érables du Japon sont assez sensibles à diverses maladies qui n’affectent que marginalement d’autres espèces. Préférer un bon terreau de plantation qui nourrit pendant trois mois.

Dans un bon substrat, nul besoin d’ajouter régulièrement de l’engrais. Lors de la plantation, on peut néanmoins ajouter des billes d’engrais à diffusion lente et progressive pour nourrir tout au long de la saison.
Pour des petits arbres, un engrais liquide type 6-6-6 deux fois par an (printemps et automne) est suffisant.
Par contre, en cas de chlorose, utiliser un engrais contenant du fer chélaté.

Choix d’une exposition et durée de l’ensoleillement.

Les « érables du Japon » n’aiment ni la sécheresse, ni la chaleur excessive, ni les vents desséchants, la plupart se portent mieux à l’ombre ou à mi-ombre. Ce sont des arbres qui, dans leur aire d’origine, préfèrent une atmosphère humide et fraîche la nuit, comme en montagne. 

Le soleil du matin convient aux érables, 3 heures suffisent. En général on leur évite d’affronter les heures les plus brulantes des journées d’été.
Mais parmi les centaines de cultivars un petit nombre d’entre eux se distingue pour leur capacité à pousser au soleil, tandis que d’autres plus fragiles réclament des conditions de culture protégées. Sachez que les plus spectaculaires ne sont pas les plus faciles pour débuter.
Les érables atteignent à l’âge adulte des dimensions variables. Choisissez les en fonction des espaces dont vous disposez.

Ecrit par AlainK et opusoculi.

[opusoculi]

Le substrat, les mélanges drainants.

Les MATERIAUX DRAINANTS n'ont pas tous la même capacité de rétention en eau, donc choisissons ceux que nous utilisons.

1--l’écorce de pin compostée (broyée fine 1cm environ pour petits pots et plus grosse pour grands pots et conteneurs).
Elle aide au drainage en restant humide et contient quelques substances favorables aux Acer.
S’il n’y a qu’1 seul matériau drainant à choisir, c’est l’écorce de pin. De préférence compostée mais difficile à trouver dans le commerce.
On peut la composter soi-même assez facilement. Il faut la stocker 1 an, la conserver humide en l’arrosant + ajouter de l’engrais gazon (azote) pour favoriser le compostage
2--la pouzzolane, vendue pour couverture de sol et allées (fine pour petits pots et plus grosses pour grands pots).
Elle draine en retenant de l’eau dans ses petits trous.
3--la perlite draine beaucoup sans retenir d’eau du tout. (peu chère par sacs de 50 l environ en demi-gros). Très utile mais ne pas en mettre beaucoup si non il faudra arroser souvent. La perlite est utile pour les petits pots quand on les cultive juste greffés et les faire grandir.
4--la pumice est acide, elle draine autant que la perlite ; (si ce matériau est d’origine japonaise il est très coùteux, il existe de la pumice d’origine italienne plus abordable, distribuée dans le sud-est mais pas partout en France).
5--la fibre de coco longue pour grands pots à partir de 10 l, et fine pour petits pots. Les 2 sont vendues par Growshop.

Les perfectionnistes (dont je suis) pourront faire un mélange de base de matériaux uniquement drainants , prêt à être mélangé au terreau du commerce.
--4 volumes d’écorce de pin compostée soit 40%.
--4 vol de pouzzolane = 40%.
--1 vol de perlite = 10%
--1 vol de fibre de coco = 10%.
On dispose ainsi d’une base drainante offrant plusieurs propriétés et qualités; on la conserve en sacs.

Ensuite on mélange cette base au terreau qui retient de l’eau et nourrit . On ajuste la proportion des deux en fonction du climat dans lequel on se trouve. Augmenter la proportion de terreau augmentera la rétention en été, mais il faut tenir compte de ce qui se passera en hiver si les pots sont exposés aux pluies. Si les pots sont abrités des pluies en hiver on a plus de latitude pour faire un substrat adapté à la saison estivale.
Un mélange moyen serait:
--6 volumes du mélange de base drainant = 60% + 40% de terreau.
On l’adapte en fonction du climat et aussi à la rétention en eau du terreau que l’on utilise.
--6 vol de base drainante = 60% + 30% de terreau + 10% ou 15% de vermiculite, retiendra plus d’eau (pour le sud de la France).
ou encore:
--5 vol de base drainante = 50% + 30% de terreau + 10% de terre de jardin argileuse émiettée + 10% de vermiculite = 100%.

Si vous n’utilisez que de l’écorce de pin, un substrat est drainant à partir de 50% d’écorce et 50% de terreau.
Je considère que 60% + 40% est plus sur car il permet d’arroser beaucoup lors des canicules.

Ajouter de la potasse en poudre au mois de septembre permettra un meilleur hivernage.

A partir de ces informations de base et en fonction de ce que vous pouvez vous procurer et stocker, vous pourrez composer le substrat qui va le mieux en fonction de votre climat de votre situation et l’adapter au fur et à mesure de vos résultats.

[Bamboustik]

Fantastique !

Voici un hall d'accueil parfait pour la plupart des débutants qui débarquent sur le sous-forum avec des questions plein la tête.

Merci à vous deux, vous régalez.
J'en profite pour remercier aussi les autres du sous-forum. En quelques années, en épluchant les sujets, j'ai sauvé mon Orange Dream qui végétait en sol argileux, compris pourquoi j'ai perdu mon Bi-Hoo en pleine terre, appris à moins tailler mon Shirasawanum.

Mais ce n'est pas parce que votre nouveau guide est bien formulé, concis et complet, que ça m’empêchera de lire vos prochains posts sur les autres sujets !

[christelle68]

merci Opusoculi et Alain pour ce "résumé" de tout ce qu'il faut savoir.
Il faudrait peut être l'épinglé pour que ça reste en haut et que ça se perde pas dans les divers sujets.

[opusoculi]

Bon, vu l’accueil, je sens que ça va !
Manque un paragraphe ‘’Quand rempoter ?’’ Je m’y mets.
Biloba passera bientôt pour épingler en haut de page.

[AlainK]

Hello,

Pierre tapota :

‘’Quand rempoter ?’’

Pour moi qui ai essentiellement des arbres en pot, le moment optimum est juste avant que les arbres débourrent. Selon les arbres, les variétés, quand les bourgeons commencent juste à gonfler.
Ici, entre mi-février pour les plus précoces, et fin mars pour les plus paresseux.

Certains arbres comme les Prunus ont une floraison très précoce : il est facile de faire des boutures de racine en fin d'hiver, comme avec le Malus.
Les boutures de Prunusx'Accolade' fleurissent dès la troisième année. Hélas, les "érables japonais" ne rejettent pas sur une souche coupée, et leurs racines coupées ne peuvent pas produire de bourgeons. La reproduction se fait soit par graine, soit pour les variétés ou cultivars par bouturage si c'est possible, ou greffage dans la plupart des cas.

Je rempote aussi juste après la chute des feuilles : les racines continuent à avoir une activité pendant au moins un mois (ici). Je crois que pour une taille "drastique" des racines, pour des arbres en pot, la fin de l'hiver (ici : mi-février / mi-mars) est peut-être préférable pour une plantation en pleine terre.

En automne, transplanter, rempoter quand le sol ne descend pas en dessous de +3 / +5 la nuit pendant les 15 jours / 3 semaines suivantes ne doit pas poser de problème : la sève continue d'alimenter les branches.

C'est comme ça que je le sens. Selon les endroits et les sols, mais surtout le climat, il me parait évident qu'il faut adapter les... curseurs. Même dans un endroit donné, le temps,le climat local dicte "quand et comment" : réponse de Normand, certes, mais connaître ses arbres, leurs besoins dans son propre environnement, ça me semble essentiel.

En résumé : automne pour la pleine terre, février pour les empotés à rempoter.

[christelle68]

en ce qui me concerne j'ai peu d'érables en pot j'utilise donc pour drainer une mélange tout fait, je ne vois pas m'acheter un sac d'écorce, de perlite, de pouzzolane, etc .... sachant que mes érables en pot sont à l'abri de l'a pluie l'hiver et subissent un été la plupart du temps très sec et caniculaire.

Il s'agit du paillage fertilisé or brun

[emille]

Bon, vu l’accueil, je sens que ça va !
Manque un paragraphe ‘’Quand rempoter ?’’ Je m’y mets.
Biloba passera bientôt pour épingler en haut de page.

Bien sûr que ça va !
Te lire est toujours une mine d'information.