Barricades et casseurs

[Daniel d'Aillon]

Barricades et casseurs:
- Le jardin est dans un hameau au bout d'un virage. Cet hiver, son pouvoir attractif n'a pas échappé à une ravissante 4 roues munies d'une carrosserie comme on en voit que dans les magazines. En compensation, l'EDF m'a mis un poteau flambant neuf. D'ailleurs comme il est en bois, ça pourrait bien lui arriver.
- La chienne du voisin a affolé les béliers qui ont foutu par terre l'autre côté de la clôture et le reste.
- Les trois chiennes du hameau ont recruté quelques admirateurs de toute taille. Les plus petits n'étant pas les moins actifs à tout piétiner parce qu'ils se faufilent partout. Rosiers brisés, clématites arrachées, lis éclatés par les pattes arrières…Jardinières retournées.

Ce qui m'amène au problème des bordures. D'une part, des pierres calcaires de 30 par 10 cm récupérées d'une ruine donne un aspect rustique. De plus, leur façade verticale et profonde limite les risques de fourmilières et autres squatters. Permettent aussi de garder l'arrosage hors des allées. A remarquer que beaucoup de plantes aiment le voisinage de ces pierres.
D'autre part, des clôtures de piquets de robiniers avec en horizontal des tiges de bambous, de petits troncs de bouleaux (attention ceux-ci pourrissent vite sans que cela ne se voit) sur un seul côté d'un massif peuvent protéger celui-ci contre un chien. Il en faut peu pour le dissuader de traverser. Et pour les chats, il suffirait de mettre quelques épines, branches de berbéris. Le chat les verrait avant de marcher dessus.
Mais voilà si d'habitude, le service d'ordre faisait merveille, devant une telle invasion, il n'était plus question que de retraite…

[zephirine]

Mon pauvre ami...
Allez, je vais essayer de te remonter le moral : mon ancienne maison était une vieille grange en pierre de plus de 400 ans, dans un hameau d'une trentaine d'âmes....Pas de clôtures, j'aime trop la campagne...bref! Non contente d'avoir les chiens des voisins qui viennent nuitamment courir après les chats ou faire de ces offrandes odorantes qui attirent la semelle de tes souliers comme des aimants...il y a eu aussi :
- le troupeau de vaches d'un voisin, paniqué par un tracteur qui venait à sa rencontre...évidemment, c'était au printemps, juste après une semaine de pluie continue...je te laisse à penser l'état de la pelouse-de-gazon, version art moderne : un semis de petites cuvettes façon passoire, des mottes de terre vaguement enherbées disséminées en longues trainées parallèles, un noisetier qui avait eu la malencontreuse idée de se pointer en face de la "vachellerie" (c'est comme ça qu'on dit, comme pour la cavalerie?), arraché et piétiné, bref, Beyrouth-sur-Isère....
- les deux chevaux d'un autre voisin, venus s'ébattre sur ma pelouse (ma faute, je n'avais pas eu le temps de la tondre)....
- ah ! Et les moutons du père Bertrand, ravis d'avoir à brouter de nouvelles expériences : vivaces, rosiers, arbustes...avec eux, plus besoin de sécateur....risquaient plus de s'"abouser" sur l'herbe, mes plantes de bordure...

La bonne nouvelle dans tout ça, c'est que le jardin s'en est toujours bien remis...je me demande même s'il ne rigolait pas en douce, mon jardin....des visiteurs, même un peu primaires, ça devait le stimuler...car en général, il était encore plus beau, quelques mois après leur passage...

Tu vois, c'eut pu être pire !!! (et ça peut encore venir !!!)
Les anglais te citeraient la 4ème loi de Murphy (alias Principe de la tartine de beurre) :
Laissées à elles-même, les choses ont naturellement tendance à aller de mal en pis...
Et son corollaire naturel :
Souris !!!! (demain, ce sera pire....)

Alors aboie un bon coup toi aussi (ça soulage !), retrousse les manches, l'ami...et bon courage !!!!
Amitiés
Zéphirine