Cicatrisation des arbres

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frédérique
Fruit de la jacasse
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Cicatrisation des arbres

Message par frédérique »

Comme je le disais dans mon post sur les tamaris, j'ai râté la taille de mes tamaris et de mon cotinus et l'écorce du tronc a beaucoup souffert. Je suis partagée entre un recépage à la base (si c'est possible pour ces essences), ou laisser en l'état, vu que pour l'instant ces vilaines blessures ne les empêchent pas de pousser. J'ai lu dans d'autres posts qu'un arbre ne pouvait pas cicatriser au sens propre du terme. Mais que se passe-t-il alors lorsque la plaie de coupe est vilaine, l'arbre peut-il récupérer et croître normalement, où il vaut mieux recéper pour réaliser un travail de taille "propre" ?
Pour préciser un peu, je voulais conduire mes tamaris en tige jusqu'à deux mètres (je ne veux pas d'une forme buissonnante dès le sol, mais un tronc avec une couronne). J'ai donc ôté les branches latérales en coupant trop près du tronc, et aux endroits en question, le tronc se fissure, il y a des cavités, des plages nécrotiques, bref c'est pas beau. Pour l'instant ça n'a pas l'air de les géner dans leur croissance, mais si en raison de cette vilaine coupe, ils auront forcément des problèmes, autant les rabattre dès cet automne plutôt qu'attendre quelques années pour devoir le faire quand même.
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Captain Igloo
Souverain des haricots
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Message par Captain Igloo »

Bonjour.
En effet, un arbre ne cicatrise pas au sens propre du termer comme une plaie chez nous, humains.
Cependant, il y a bien formation d'une forme de cicatrisation naturelle des plaies sensées empêcher la prolifération de maladies bactéries diverses qui trouvent dans les plaies une porte d'entrée évidente!
On conseille des plaies les plus nettes et les plus petites possibles. On conseille aussi de recouvrir les plaies de goudron végétal ou de Subérotex. On peut même faire son goudron soi-même en recouvrant les plaies de peinture latex auquelle on ajoute 5% de benlate et 5% de oxychlorure de cuivre.
Mais il est plus facile de se procurer un goudron végétal qui se vend en bonne jardinerie.
Ilm faut éviter le mastic qui lui maintient une humidité dans la plaie et agit donc dans le sens contraire que celui recherché!
frédérique
Fruit de la jacasse
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Message par frédérique »

J'ai mis du goudron de Norvège, c'est ok ? Ca n'est pas du mastic cicatrisant, mais une espèce de mousse, plutôt liquide d'ailleurs..
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danae
Empereur jardinier
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Message par danae »

bonjour
goudron de Norvège, je ne connais pas. mais l'appellation goudron est rassurante. c'est vrai que le mastic est trop étanche, moi non plus, je n'utilise pas. ,
lorsque je taille mes tamaris je ne traite pas les cicatrices... je n'ai jamais eu de problèmes ( ca m'arrivera peut être :| un jour)
il y a une chose qui m'inquiète un peu, tu envisages de monter ton tamaris en arbre, c'est bien. mais si tu le récèpes... tu vas le transformer en buisson. dilemme
perso, si les coupes ne sont pas infestées et sont uniquement inesthétiques, je n'y bougerais pas, tu ne les verras plus au fur et à mesure que ton tamaris va s'étoffer
je ne cautionne pas les trolls
frédérique
Fruit de la jacasse
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Message par frédérique »

Eh oui je sais, c'est pour ça que je répugne à recéper, il va falloir recommencer tout le travail à 0, sélectionner une tige longue et droite (pas facile chez le tamaris !)... Je n'ai pas l'impression que les plaies de coupe soient infestées, mais c'est sûr qu'elles sont profondes. Bah, je vais laisser tel quel, je verrais bien...
Sylvain
Grossiste en parlotte
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Message par Sylvain »

Si tu as un livre à acheter : "La taille des arbres d'ornement, du pourquoi au comment", Christophe Drénou, éditions IDF (Institut pour le Développement Forestier) ISBN 2-904740-68-6.

Extrait :

"L’arbre est protégé par son écorce des agressions du milieu : froid, soleil, attaques par des agents pathogènes... L’application d’un produit protecteur sur les plaies de taille susceptible de jouer temporairement le rôle d’écorce, en attendant la « cicatrisation », peut paraître utile. Elle est en fait controversée par de nombreux spécialistes de différents pays.

Il n’existe aucune preuve scientifique démontrant les effets bénéfiques à long terme des enduits, fongicides ou autres mastics sur les arbres. Par contre, des études montrent qu’ils peuvent avoir un effet néfaste en constituant un milieu favorable aux micro-organismes (augmentation de l’humidité et de la température).

Par ailleurs, la relative inefficacité des enduits peut être partiellement expliquée par le fait que l'arbre contient déjà sa propre flore de micro-organismes dans les différents compartiments de son bois (voir les 4 barrières du CODIT (Shigo, 1984), notamment la quatrième barrière aussi appelée "zone de barrage"). Certains d'entre eux possèdent un pouvoir pathogène important mais restent latents tant que les conditions micro-climatiques internes du bois ne changent pas.

À la faveur d'une plaie, cette flore d'agents pathogènes peut être libérée et commencer à proliférer en complétant son cycle de vie, avec ou sans application d'enduit protecteur.

Selon les résultats de différentes recherches, certains produits, lorsqu'ils sont appliqués sur des coupes de fin d'hiver, limitent le dessèchement du bord des plaies et accélèrent le processus de recouvrement pendant une durée de 2 à 3 ans. Au-delà de cette courte période, les arbres non traités ont autant de bois de recouvrement que les arbres traités (Dujesiefken, 1995).

En définitive, la bonne réalisation de coupes et le bon affûtage des outils sont les meilleurs moyens de limiter les effets néfastes des plaies de tailles."
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